Carl August Nielsen (1865-1931)

Les poèmes symphoniques de Nielsen sont moins connus que ses symphonies et ses concertos. Et c'est dommage, car ils sont tous admirables !

En clôture de mon cycle, je viens d'écouter la Symphonie n°4 - "L'Inextinguible" par le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra (RSPO) et Gennady Rozhdestvensky. C'est la première fois que je l'écoute sans avoir écouté au préalable la N°1 avec laquelle elle est couplée. Encore une fois, si j'ai suivi d'une oreille attentive ses péripéties et ses rebondissements sans déplaisir ni ennui, je ne peux pas dire que j'en suis sorti fasciné ni même ému. Il n'y a décidément rien à faire, mon impression (ressenti) n'a pas évolué depuis la dernière fois; cette quatrième symphonie ne fait que m'effleurer.    La Quatrième de Martinu m'a finalement davantage touché.

Je suis vraiment émotionnellement très épris de la Symphonie n°1 de Carl Nielsen. J'adore les deux premiers mouvements et le second me met presque la larme à l'oeil.

Il était toutefois temps que j'approfondisse un peu l'oeuvre du compositeur danois. Je me suis donc procuré deux nouvelles symphonies, la N°2 - "The Four Temperaments" et la N°3 - "Sinfonia Espansiva", cette dernière semble jouir d'ailleurs d'une très belle réputation, invitant sur un mouvement la soprano Lucy Hall et le baryton Marcus Farnsworth, par le LSO sous la direction de Sir Colin Davis. Me reste plus qu'à les écouter!

Icare a écrit:

En clôture de mon cycle, je viens d'écouter la Symphonie n°4 - "L'Inextinguible" par le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra (RSPO) et Gennady Rozhdestvensky. C'est la première fois que je l'écoute sans avoir écouté au préalable la N°1 avec laquelle elle est couplée. Encore une fois, si j'ai suivi d'une oreille attentive ses péripéties et ses rebondissements sans déplaisir ni ennui, je ne peux pas dire que j'en suis sorti fasciné ni même ému. Il n'y a décidément rien à faire, mon impression (ressenti) n'a pas évolué depuis la dernière fois; cette quatrième symphonie ne fait que m'effleurer.    La Quatrième de Martinu m'a finalement davantage touché.  

Je ne vais pas revenir sur la Symphonie n°4 même si, cette fois-ci, elle m'a un peu plus captivé que lors des écoutes précédentes. Je viens de découvrir aujourd'hui la Symphonie n°2 - Les Quatre Tempéraments. Je ne l'avais jamais écoutée auparavant. En tout cas ce n'est pas celle que j'avais entendue en partie sur Arte, à une époque, et qui m'avait beaucoup plu. Elle était plus moderne, dans un style rythmique qui m'évoqua un peu le Stravinsky du Sacre. La N°2 est dans un style plus sage, plus "romantique" et lyrique. C'est surtout le troisième mouvement qui m'a plu dans cette symphonie. J'aime beaucoup la manière dont il est orchestré et développé: il est très émouvant. Globalement, c'est une oeuvre plutôt belle et agréable mais disons que les trois autres mouvements me plaisent sans plus. Heureusement que le troisième m'a vraiment ému. Il est selon moi le point fort et incontournable de cette seconde symphonie; une première impression qui a tout le temps d'évoluer.

J'ai hâte de découvrir la Symphonie n°3 - Sinfonia Espansiva. C'est pour ce soir!

Icare a écrit:

J'ai hâte de découvrir la Symphonie n°3 - Sinfonia Espansiva. C'est pour ce soir!

Tu ne seras pas déçu, je pense. En tout cas, pour moi, c'est ma préférée, avec la cinquième que je place ex-eaquo.

Tiens, pour les symphonies de Nielsen, mon classement : 3 et 5 - 1 - 2 - 4 - 6

joachim a écrit:

Icare a écrit:

J'ai hâte de découvrir la Symphonie n°3 - Sinfonia Espansiva. C'est pour ce soir!

Tu ne seras pas déçu, je pense. En tout cas, pour moi, c'est ma préférée, avec la cinquième que je place ex-eaquo.

Tiens, pour les symphonies de Nielsen, mon classement : 3 et 5 - 1 - 2 - 4 - 6

Je n'ai pas encore fait l'acquisition des N°5 & 6. L'idéal serait qu'elles soient éditées sur un même cd. Des trois que je connais désormais, mon classement serait 1 - 2 - 4, ce qui veut dire que pour le moment nous sommes d'accord...le tout est de savoir si je le serai toujours lorsque je connaîtrai la 3, 5 et 6.

Tu as raison, Joachim, je n'ai pas été déçu par la Symphonie n°3 de Carl Nielsen, bien au contraire, j'ai été séduit et ému par la beauté de cette oeuvre, notamment le mouvement qui emploie les voix de soprano et baryton que je trouve magnifique, mais pas seulement. Cette symphonie est merveilleuse en entier, d'un grand raffinement dans les orchestrations. Coup de coeur du moment!

Entre ce matin et cet après-midi, j'ai eu l'opportunité de réécouter d'abord les Symphonies n°2 & 3 de Carl Nielsen par le "London Symphony Orchestra" sous la direction de Sir Colin Davis et deux symphonies - Sinfonia Breve & Sinfonia del Mare de Gösta Nystroem par le "Malmö Symphony Orchestra" sous la direction de Christoph König. Il me semble que ce sont des symphonies que j'ai découvertes à peu près dans la même période. Ce ne fut donc guère étonnant d'avoir eu envie de les réécouter le même jour, ne serait-ce pour cette simple raison mais aussi pour l'assimilation que je fais entre la Sinfonia del Mare de Nystroem et la Sinfonia Espansiva de Nielsen, qui, toutes deux, sollicitent la voix - soprano (Malena Ernman) dans le mouvement lent (3ème) dans la "Sinfonia del Mare" et soprano (Lucy Hall) et baryton (Marcus Farnsworth) dans l'"Andante pastorale" de la "Sinfonia Espansiva". Outre l'emploi de la voix au coeur de ces symphonies et la grande beauté des mouvements qui les portent, je suis davantage touché par l'approche symphonique de Carl Nielsen que je trouve plus aérée et moins "bavarde" que celle de Gösta Nystroem. Rien que le premier mouvement de cette Symphonie n°3 est déjà un début d'enchantement. Le chef d'orchestre Osmo Vänskä le définit comme une "valse cosmique": <<Après l'excitante parade militaire qui ouvre le mouvement, avec son tempo croissant et ses notes répétées, la musique déferle comme une danse au milieu des cieux.>> La seconde symphonie de Carl Nielsen est également très belle, par ses pointes de mélancolie, ses élans lyriques souvent ébranlés par des ruptures de ton, son humeur versatile, etc...

<<La deuxième symphonie de Nielsen fut inspirée par une peinture naïve mais pittoresque représentant les < quatre tempéraments > de la personnalité humaine. Adoptant ces humeurs caractéristiques dans chaque mouvement de sa symphonie, Nielsen y dépeint les émotions par des sons. La troisième symphonie, la plus ostensiblement danoise de ses symphonies, exprime l'espace, la puissance et la vitalité, elle est considérée comme sa plus grande réussite internationale.>>

De la seconde symphonie, le troisième mouvement est celui qui correspond généralement le mieux à mon humeur, celui qui, généralement, me touche le plus. Ce fut encore vrai ce soir. La troisième symphonie demeure ma préférée, sachant que je ne connais pas encore les N°5 & 6. Le troisième mouvement dans lequel la voix de baryton intervient en premier, suivi de peu par la voix de soprano, est exquis. Très beau. Emouvant.

Vidéo désactivée

joachim a écrit:

Les poèmes symphoniques de Nielsen sont moins connus que ses symphonies et ses concertos. Et c'est dommage, car ils sont tous admirables !

Ce disque a l'air des plus intéressant en effet !

Serenata en vano



https://www.youtube.com/watch?v=vygYLDuJtP8

Serenata en Vano est un quintette pour clarinette, basson, cor, violoncelle et contrebasse, FS 68, composée en 1914. Elle a apparemment été écrite rapidement, commandée par Ludvig Hegner du Théâtre Royal pour une visite des provinces danoises.

Argument :

"Serenata in vano est une bagatelle humoristique", a écrit Nielsen. "D'abord les messieurs jouent d'une manière un peu chevaleresque et voyante pour attirer la blonde sur le balcon, mais elle n'apparaît pas. Ensuite, ils jouent dans une tension un peu langoureuse (Poco adagio), mais cela n'a aucun effet non plus. Puisqu'ils ont joué en vain (in vano), ils s'en moquent et rentrent chez eux au rythme de la petite marche finale, qu'ils jouent pour leur propre amusement."

https://www.youtube.com/watch?v=huZaNArFF4I

Hier, j'ai écouté pour la première fois les 80 minutes de musique que propose Aladdin, Opus 34 de Carl Nielsen par:
Mette Eising: alto
Guido Paevatalu: baryton
The Danish National Radio Chamber Choir
The Danish National Radio Symphony Orchestra
Sous la direction de Gennady Rozhdestvensky



Je ne m'attendais pas à être autant transporté par cette oeuvre que je trouve excellente en entier, même si, évidemment, il y a des morceaux particulièrement exquis qui me galvanisent plus que les autres. Je ne suis pas loin de considérer Aladdin comme mon oeuvre préférée du compositeur danois, bien que la Symphonie n°1, que j'ai réécoutée à l'occasion de ce même cycle, "N comme Nielsen", m'ait une nouvelle fois mis la larme à l'oeil. J'y ai rencontré un nombre important de passages exaltants et émouvants, que ce soit lors de morceaux énergiques, purement orchestraux ou avec choeur, aux couleurs orientales, ou lors de morceaux plus lents et progressifs, voire chromatiques. Mon coup de coeur du jour ou du moment, sans aucun doute!

Aladdin, c'est aussi une de mes œuvres préférées de Nielsen

Quoique j'ai tout de même une petite préférence pour la Suite qu'en a tirée Nielsen, car j'apprécie moins les parties chantées dans la version complète de la musique de scène. J'ai d'ailleurs un peu le même raisonnement pour la musique de scène Peer Gynt de Grieg...

Aladdin ! Cette oeuvre de Nielsen est absolument magnifique

Mon sixième portrait, après Carl Vine, Bruce Smeaton, William Grant Still, Norbert Moret et Elvis Costello, fut consacré à Carl Nielsen. Il y eut tout d'abord la symphonie qui m'est la plus émouvante parmi celles que je connais:

Symphonie n°1 - Op.7, par le "Royal Stockholm Philharmonic Orchestra" sous la direction de Gennady Rozhdestvensky.
Je ne connais pas encore les Symphonies n°5 & 6. "La première symphonie de Carl Nielsen est qualifiée par Robert Simpson de symphonie à "tonalité progressive", celle de la fin étant différente de celle du début. C'est l'œuvre d'un artiste de 27 ans, encore sous l'influence de Johannes Brahms a qui il a montré la partition en novembre 1894. Sa genèse en est particulièrement longue (près de quatre ans)." Effectivement, elle m'a fait penser à Brahms et un peu, du moins dans l'esprit, à la Neuvième de Anton Dvorak.

La Symphonie n°4 - Op.29 - "L'inextinguible", par les mêmes interprètes que la N°1, me résiste toujours autant. Je ne dirais pas qu'elle m'ennuie, mais je ne dirais pas non plus qu'elle me fascine. Avec cette oeuvre, j'ai l'impression de naviguer en eau tiède car aucun de ses quatre mouvements ne me transporte réellement.

La Symphonie n°2 - "The Four Temperaments", par le "London Symphony Orchestra" sous la direction de Sir Colin Davis, m'est déjà plus intéressante sur ses quatre mouvements.

Avec la Symphonie n°3 - "Sinfonia Espansiva", par les mêmes interprètes, je sais pourquoi Carl Nielsen fait partie des compositeurs qu'il m'intéresse d'approfondir, même si, par exemple, un Jean Sibelius m'accapare et m'enthousiasme davantage. "Composée (la N°3) juste avant le Concerto pour violon, les deux œuvres sont créées lors du même concert. Le titre veut donner une vision souriante de la Nature, dans la mesure où elle permet à l'humain d'y épancher sa soif de vie. Le second mouvement introduit deux voix solistes (soprano et baryton) qui chantent la joie de vivre et l'insouciante gaîté Eh oui! Il est magnifique ce second mouvement, comme quoi je ne focalise pas exclusivement sur les morceaux les plus graves ou les plus mélancoliques, la joie, la gaieté m'intéresse aussi en musique.
Lucy Hall: soprano - Marcus Farnsworth: baryton

Le portait s'est achevé avec le drame féérique en cinq actes pour solistes, choeur et orchestre Aladdin - Op.34 qui, une nouvelle fois, m'a offert 80 minutes de pur bonheur! "L’opus 34 de Nielsen, qui dure environ 80 minutes, est sa composition la plus longue (à l’exclusion de ses opéras). Nielsen y fait preuve d’une grande inventivité. Le style des danses exotiques révèle une maîtrise plus grande du langage musical qui prépare la voie pour sa Symphonie no 5" En lisant cela, j'ai désormais très envie de découvrir sa cinquième symphonie.