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 Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)

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joachim
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MessageSujet: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2011-07-29, 17:55

Emilio de' Cavalieri, né en 1550 et mort le 11 mars 1602 à Rome, est un compositeur italien de la seconde moitié du xvie siècle.


Fils de Tommaso de' Cavalieri, aristocratique famille de Rome, Emilio de' Cavalieri est l'un des membres de la Camerata fiorentina et l'un des inventeurs avec Jacopo Peri et Giulio Caccini du style monodique, ou style récitatif, qui devait donner naissance à l'opéra italien. La primeur est donnée à la mélodie soutenue par une harmonie d'accompagnement confiée aux instruments.

Son œuvre majeure est La rappresentazione di anima e di corpo, sorte d'oratorio ou moralité mise en musique. Il est à noter que cet oratorio a été mis en scène dans une église lors de sa création, ce qui le différencie de l'oratorio dont on a l'habitude et le fait mériter plutôt la qualification d'opéra religieux. Certains musicologues y voient même le premier opéra, supplantant la Dafne, de Jacoppo Peri.
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2011-07-29, 18:30

ttrès bel enregistrement...mais pas pour toi Johachim...ce sont des "Lamentations" Wink Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) 3760014190117
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2011-07-29, 20:15

De toute façon je n'aime pas trop la musique de cette époque là - sauf un peu Monteverdi mais seulement pour la musique religieuse, comme les Vêpres.

Tu connais ce premier oratorio mondial : La Reppresentatione di Anima e di Corpo ?
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2011-07-29, 20:48

joachim a écrit:
De toute façon je n'aime pas trop la musique de cette époque là - sauf un peu Monteverdi mais seulement pour la musique religieuse, comme les Vêpres.

Tu connais ce premier oratorio mondial : La Reppresentatione di Anima e di Corpo ?

peu...car je l'ai écouté il y a fort longtemps...mais ton post m'a donné envie...et comme j'en ai trouvé une version pas chère et qui semble pas mal, je viens de la commander Wink
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2011-11-07, 11:41

Voici un CD de la Reppresentazione di anima e di corpo, cet oratorio-opéra de Cavalieri.

Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Front_11

Pas vraiment d'arias, c'est plutôt une suite de récitatifs entrecoupés de sinfonias instrumentales et de parties chorales.

Tu vas peut-être trouver bizarre de ma part, Jean, mais je préfère ce genre de "pré-opéra baroque" comme Peri, Pepusch, voire Monteverdi, avec leurs parfums renaissance, que les opéras baroques proprement dits. Wink
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2011-11-07, 19:34

joachim a écrit:
Voici un CD de la Reppresentazione di anima e di corpo, cet oratorio-opéra de Cavalieri.

Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Front_11

Pas vraiment d'arias, c'est plutôt une suite de récitatifs entrecoupés de sinfonias instrumentales et de parties chorales.

Tu vas peut-être trouver bizarre de ma part, Jean, mais je préfère ce genre de "pré-opéra baroque" comme Peri, Pepusch, voire Monteverdi, avec leurs parfums renaissance, que les opéras baroques proprement dits. Wink

ben pourquoi pas? Wink ...j'aime bien les deux de mon coté , sans avoir une nette préférence pour les baroques!
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2015-03-31, 19:47

joachim a écrit:
De toute façon je n'aime pas trop la musique de cette époque là - sauf un peu Monteverdi mais seulement pour la musique religieuse, comme les Vêpres.

Tu connais ce premier oratorio mondial : La Reppresentatione di Anima e di Corpo ?

Je viens de tenter l'expérience par le "Staatsopernchor Berlin", l'"Akademie für Alte Musik Berlin", sous la direction de René Jacobs. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, dans l'absolu, en me promenant à la Fnac, j'ai été attiré par cette oeuvre et ce coffret. J'étais plutôt prêt pour tenter des Trios de Robert Schumann, voire éventuellement la Neuvième de Bruckner, mais j'ai reposé tout ça contre Rappresentatione di Anima & di Corpo d'Emilio de Cavalieri, compositeur que je ne connaissais même pas de nom. C'est peut-être ce petit commentaire au dos du coffret qui a attisé ma curiosité:

<<Composée à une époque où n'existait ni oratorio, ni opéra, cette "Rappresentatione" (février 1600), (époque où je n'étais pas encore conçu), est un drame musical magistral. Thème emblématique de la Contre-Réforme, ce dialogue où s'affrontent l'âme et le corps fait intervenir des chanteurs, des choeurs et un vaste orchestre dont les timbres variés accompagnent les solistes tout en les caractérisant. A l'orée de la révolution baroque, chant, action scénique, danse et musique instrumentale s'y conjuguent en un accord parfait.>>

Trop tôt pour en émettre un avis et savoir si mon intuition m'a guidé au bon endroit car je ne l'ai pas encore écouté, ne correspondant pas au thème de mon cycle actuel. Les solistes sont Marie-Claude Chappuis, Johannes Weisser, Gyula Orendt, Mark Milhofer, Marcos Fink, une distribution que connait sûrement Jean. A bientôt sur ce fil! Very Happy


Dernière édition par Icare le 2015-04-02, 12:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2015-03-31, 23:01

Icare, je ne les connais pas tous: seulement Marie Claude Chappuis (mezzo) et Marcos Fink (basse et frère de sa célèbre soeur, mezzo, Bernarda Fink Wink ) je ne doute pas que les autres chanteurs soient de leur niveau avec René Jacobs...et aussi que tu apprécieras plus cette oeuvre...que les menuets de Joseph Haydn..!! Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) 231625
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2015-06-07, 18:42

Icare a écrit:
Je viens de tenter l'expérience par le "Staatsopernchor Berlin", l'"Akademie für Alte Musik Berlin", sous la direction de René Jacobs. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi, dans l'absolu, en me promenant à la Fnac, j'ai été attiré par cette oeuvre et ce coffret. J'étais plutôt prêt pour tenter des Trios de Robert Schumann, voire éventuellement la Neuvième de Bruckner, mais j'ai reposé tout ça contre Rappresentatione di Anima & di Corpo d'Emilio de Cavalieri, compositeur que je ne connaissais même pas de nom. C'est peut-être ce petit commentaire au dos du coffret qui a attisé ma curiosité:

<<Composée à une époque où n'existait ni oratorio, ni opéra, cette "Rappresentatione" (février 1600), (époque où je n'étais pas encore conçu), est un drame musical magistral. Thème emblématique de la Contre-Réforme, ce dialogue où s'affrontent l'âme et le corps fait intervenir des chanteurs, des choeurs et un vaste orchestre dont les timbres variés accompagnent les solistes tout en les caractérisant. A l'orée de la révolution baroque, chant, action scénique, danse et musique instrumentale s'y conjuguent en un accord parfait.>>

Trop tôt pour en émettre un avis et savoir si mon intuition m'a guidé au bon endroit car je ne l'ai pas encore écouté, ne correspondant pas au thème de mon cycle actuel. Les solistes sont Marie-Claude Chappuis, Johannes Weisser, Gyula Orendt, Mark Milhofer, Marcos Fink, une distribution que connait sûrement Jean. A bientôt sur ce fil! Very Happy

Je viens d'écouter la première partie de Rappresentatione di Anima & di Corpo d'Emilio de Cavalieri et ça a plutôt bien commencé par une "Sinfonia" et un "Choro" pleins d'énergie. Après, s'installe pendant six minutes environ de la narration un peu théâtrale qui, je l'avoue, m'a un peu fait peur. J'avais peur que cet aspect-là envahisse un peu trop l'oeuvre, mais ce ne fut pas le cas. La suite est entièrement musicale et vocale si on excepte une brève "Sinfonia" qui conclut le Premier Acte constitué de cinq scènes. Je me suis arrêté à la quatrième scène du Second Acte. Je ne peux pas parler pour le moment de grande émotion ou de fascination comme je peux en vivre dans les cantates de J. S. Bach. Disons que c'est une forme vocale et instrumentale qui ne me laisse pas indifférent, m'est plaisante et attrayante, souvent festive. Je n'ai pas énormément d'oeuvres qui appartiennent à cette époque...pré-baroque?...du "palestrina", du "Frescobaldi", du "Monteverdi" - Marc-Antoine Charpentier, c'est déjà postérieur - qui, en fonction de ce que je connais, me passionne déjà plus, mais je ne suis pas mécontent pour le moment d'avoir tenté l'aventure "Cavalieri". Je ne pense pas que je serai déçu par la seconde partie incluant les cinq dernières scènes du Second Acte, plus une "Sinfonia" conclusive, ainsi que les neuf scènes du Troisième Acte auxquelles s'ajoute une "Festa" d'environ six minutes.
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2015-06-07, 22:27

Une grande surprise m'attendit à l'écoute du second cd de Rappresentatione di Anima & di Corpo qui contient les cinq dernières scènes du Second Acte, plus une "Sinfonia" conclusive, ainsi que les neuf scènes du Troisième Acte auxquelles s'ajoute une "Festa" d'environ six minutes. Je ne pensais pas que cet oratorio-opéra me plairait autant. Je pensais à un plaisir plus modéré comme lors de la première partie mentionnée dans mon précédent commentaire. J'ai beaucoup aimé les passages les plus animés, lorsqu'une grosse percussion vrombit comme le tonnerre alors que les voix prennent du volume et gagnent en intensité. Ce moment réapparaît plusieurs fois, crée une atmosphère terrible. Je n'ai pas fait attention s'il s'agissait des "Il Consiglio". Au début du second disque, entre la cinquième et sixième scènes, les voix principales reçoivent leur écho. Il y a de la recherche sonore dans cette musique, que ce soit par ces "répétitions" par écho ou ces effets de tonnerre rendu par la grosse percussion de Marie-Ange Petit. Tous ces effets audacieux qui s'intègrent merveilleusement au récit musical, apportent une dimension théâtrale à l'oeuvre d'Emilio de Cavalieri qui semble marquer les prémices de l'opéra. Autre moment qui m'a beaucoup plu est la toute fin du "Festa", lorsque les notes de luth, guitare, harpe, viole de gambe (basse), dulciane, clavecin, s'égrènent délicatement, une touche finale finement poétique si bien trouvée. Pour éclaircir mon propos, lorsque j'évoque l'audace, c'est que j'y ai ressenti une forme de recherche sonore, de modernité pour l'époque, d'assez imaginatif, qui va au-delà de la structure mélodique bien définie. J'ignore si je suis assez clair mais je me comprends. Hehe J'améliorerai ma pensée lors des prochaines écoutes, là, je suis encore dans la fraîcheur de la découverte et totalement dépendant de la fragilité de mes impressions toutes neuves.


Dernière édition par Icare le 2018-03-24, 17:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2015-08-23, 22:31


A propos de la Rappresentatione di Anima & di Corpo d'Emilio de Cavalieri, je pourrais écrire la même chose, à la virgule près. Seconde écoute et même ressenti.
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2018-03-24, 18:09

Icare a écrit:
Je viens d'écouter la première partie de Rappresentatione di Anima & di Corpo d'Emilio de Cavalieri et ça a plutôt bien commencé par une "Sinfonia" et un "Choro"  pleins d'énergie. Après, s'installe pendant six minutes environ de la narration un peu théâtrale qui, je l'avoue, m'a un peu fait peur. J'avais peur que cet aspect-là envahisse un peu trop l'oeuvre, mais ce ne fut pas le cas. La suite est entièrement musicale et vocale si on excepte une brève "Sinfonia" qui conclut le Premier Acte constitué de cinq scènes. Je me suis arrêté à la quatrième scène du Second Acte. Je ne peux pas parler pour le moment de grande émotion ou de fascination comme je peux en vivre dans les cantates de J. S. Bach. Disons que c'est une forme vocale et instrumentale qui ne me laisse pas indifférent, m'est plaisante et attrayante, souvent festive. Je n'ai pas énormément d'oeuvres qui appartiennent à cette époque...pré-baroque?...du "palestrina", du "Frescobaldi", du "Monteverdi" - Marc-Antoine Charpentier, c'est déjà postérieur - qui, en fonction de ce que je connais, me passionne déjà plus, mais je ne suis pas mécontent pour le moment d'avoir tenté l'aventure "Cavalieri". Je ne pense pas que je serai déçu par la seconde partie incluant les cinq dernières scènes du Second Acte, plus une "Sinfonia" conclusive, ainsi que les neuf scènes du Troisième Acte auxquelles s'ajoute une "Festa" d'environ six minutes.

Voilà une oeuvre qui fait son chemin à l'intérieur de moi. Je suis de plus en plus séduit par la beauté de cette musique, ses couleurs instrumentales qui me plongent dans une autre époque, une époque que je maîtrise moins bien que la "contemporaine", je dois bien l'avouer. La question qui se pose: qu'est-ce que la Rappresentatione di Anima & di Corpo - Représentation de l'Âme et du Corps d'Emilio Cavalieri? Est-ce un opéra ou davantage un oratorio? Est-ce peut-être ni l'un ni l'autre ou un peu des deux, voire une oeuvre intermédiaire qui se situerait entre les deux genres? Personnellement, dans un premier temps, j'y entends un oratorio, puis j'y cerne aussi, par moments, une dimension théâtrale et dramatique, si bien que je pense également à quelque-chose qui se rapproche de l'opéra. Cette idée me plait, d'autant plus que, cette fois, cette première partie m'a complètement captivé. Il n'y a plus cette petite retenue de la première écoute. Je sens qu'elle va gagner une place de choix dans ma collection classique. Ce soir, je réécoute la seconde partie.
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2018-03-24, 22:35

Icare a écrit:
Une grande surprise m'attendit à l'écoute du second cd de Rappresentatione di Anima & di Corpo qui contient les cinq dernières scènes du Second Acte, plus une "Sinfonia" conclusive, ainsi que les neuf scènes du Troisième Acte auxquelles s'ajoute une "Festa" d'environ six minutes. Je ne pensais pas que cet oratorio-opéra me plairait autant. Je pensais à un plaisir plus modéré comme lors de la première partie mentionnée dans mon précédent commentaire. J'ai beaucoup aimé les passages les plus animés, lorsqu'une grosse percussion vrombit comme le tonnerre alors que les voix prennent du volume et gagnent en intensité. Ce moment réapparaît plusieurs fois, crée une atmosphère terrible. Je n'ai pas fait attention s'il s'agissait des "Il Consiglio". Au début du second disque, entre la cinquième et sixième scènes, les voix principales reçoivent leur écho. Il y a de la recherche sonore dans cette musique, que ce soit par ces "répétitions" par écho ou ces effets de tonnerre rendu par la grosse percussion de Marie-Ange Petit. Tous ces effets audacieux qui s'intègrent merveilleusement au récit musical, apportent une dimension théâtrale à l'oeuvre d'Emilio de Cavalieri qui semble marquer les prémices de l'opéra. Autre moment qui m'a beaucoup plu est la toute fin du "Festa", lorsque les notes de luth, guitare, harpe, viole de gambe (basse), dulciane, clavecin, s'égrènent délicatement, une touche finale finement poétique si bien trouvée. Pour éclaircir mon propos, lorsque j'évoque l'audace, c'est que j'y ai ressenti une forme de recherche sonore, de modernité pour l'époque, d'assez imaginatif, qui va au-delà de la structure mélodique bien définie. J'ignore si je suis assez clair mais je me comprends. Hehe J'améliorerai ma pensée lors des prochaines écoutes, là, je suis encore dans la fraîcheur de la découverte et totalement dépendant de la fragilité de mes impressions toutes neuves.

C'est marrant cette idée de "forme de modernité pour l'époque" que j'ai employée afin d'exprimer et d'argumenter ma première impression. Mais ce n'est qu'un ressenti qui n'a absolument rien à voir avec une quelconque analyse d'ambition musicologique. J'en suis incapable et ne suis qu'un mélomane. Mais il est vrai que certains moments musicaux sur le second cd, par ses climats pesants et dramatiques, m'ont surpris dans ce sens où je n'avais plus l'impression d'être au coeur d'une musique ancienne, appartenant à une période culturelle et philosophique où l'oratorio et l'opéra n'existaient pas encore. Trouveraient-ils leur origine commune dans ce chef-d'oeuvre d'Emilio de Cavalieri, l'idée est lancée dans une fabuleuse analyse de l'érudit Silke Leopold. Bon, ce dont il est sûr et qui ne laisse aucune place au doute, c'est que la Représentation de l'Âme et du Corps est une oeuvre-clé de l'histoire de la musique, dans laquelle les courants sociaux, religieux, littéraires et musicaux les plus divers se conjuguent pour former le premier drame musical intégralement conservé. J'ai toujours eu un goût prononcé et élargi pour le drame musical, peu importe le siècle où il fut imaginé et conçu. Je ne changerai pas sur ce point, alors oeuvre-clé ou pas clé, j'en suis de plus en plus amoureux...


Dernière édition par Icare le 2018-03-25, 16:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2018-03-25, 09:15

Icare a écrit:
Est-ce un opéra ou davantage un oratorio?

L'intitulé est (traduction en français) : Le Jeu de l'âme et du corps, "représentation lyrique" en 3 actes de Cavalieri, livret de Agostino Manni. Il s'agit donc d'un drame lyrique, qui a été représenté avec des décors et accessoires de l'opéra naissant, et non pas d'un oratorio qui en principe n'a pas à être représenté mais seulement "récité" sans décors particuliers.
Création en février 1600 à Rome, la même année que l'Euridice de Jacopo Peri (à Florence). Il s'agit donc de la première ou seconde oeuvre intitulée "officiellement" d'opéra (le tout premier opéra, Dafne de Jacopo Peri date de 1597 mais est perdu). Quant à l'Orfeo de Monteverdi, il date de 1607, donc bien plus tard.

Ces renseignements sont pris dans le Kobbé, dictionnaire de l'opéra.
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2020-11-05, 09:46

joachim a écrit:
Icare a écrit:
Est-ce un opéra ou davantage un oratorio?

L'intitulé est (traduction en français) : Le Jeu de l'âme et du corps, "représentation lyrique" en 3 actes de Cavalieri, livret de Agostino Manni. Il s'agit donc d'un drame lyrique, qui a été représenté avec des décors et accessoires de l'opéra naissant, et non pas d'un oratorio qui en principe n'a pas à être représenté mais seulement "récité" sans décors particuliers. Création en février 1600 à Rome, la même année que l'Euridice de Jacopo Peri (à Florence). Il s'agit donc de la première ou seconde oeuvre intitulée "officiellement" d'opéra (le tout premier opéra, Dafne de Jacopo Peri date de 1597 mais est perdu). Quant à l'Orfeo de Monteverdi, il date de 1607, donc bien plus tard. Ces renseignements sont pris dans le Kobbé, dictionnaire de l'opéra.

Merci pour ces renseignements, Joachim. Même deux ans plus tard il n'est jamais trop tard pour bien faire. Laughing <<Ce qui caractérise la "Rappresentatione" d'Emilio de Cavalieri - nous explique René Jacobs - dans la terminologie des manuels contemporains de rhétorique - la Virtus (vertu) de la Varietas (diversité), ne fut-ce que dans la construction même de l'oeuvre. On compte bien plus d'ensembles et de choeurs que dans les autres opéras "primitifs" (les Euridice de Peri et Caccini par exemple, composées dans la même année) - qui sont mentionnés dans ta réponse - parfaitement intégré dans le drame; il en va de même des ritournelles et des mouvements instrumentaux. Un grand nombre de numéros ont un caractère dansant, surtout les choeurs, qui sont souvent composés dans le but d'être dansables ("ballabile"). - et René Jacobs de poursuivre - C'est avant tout dans l'usage très inventif de plusieurs sortes de rythmes ternaires que se reflète l'expérience de Cavalieri comme danseur et chorégraphe. Et la "fiesta" conclusive avec ses six strophes reliées par des intermèdes instrumentaux est au fond une scène de ballet telle qu'elle s'imposera plus tard dans nombre d'opéras. Que la danse ait été un élément constitutif de la culture et de la mentalité baroque, l'oeuvre de Cavalieri en apporte la preuve exemplaire.>>

Je l'ai réécoutée entre hier soir et ce matin avec toujours le même intérêt. Je ne peux pas dire que j'y rencontre de grandes émotions, de celles qui sont capables de me mettre la larme à l'oeil, mais elle est à mon oreille un grand divertissement musical auquel s'ajoute, outre la belle voix des chanteurs, des moments plus entraînants, parfois plus intenses. C'est surtout à partir de la cinquième scène de l'Acte II que je commence à vraiment bien entrer dans l'oeuvre de Cavalieri.

Une autre oeuvre: https://www.youtube.com/watch?v=tECsoBdE0iM
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MessageSujet: Re: Emilio de Cavalieri (1550 - 1602)   Emilio de Cavalieri (1550 - 1602) Empty2021-09-15, 10:17

Biographie plus complète

Emilio de' Cavalieri (c. 1550 - 11 mars 1602), ou Emilio dei Cavalieri , les orthographes "del" et "Cavaliere" sont des erreurs typographiques contemporaines, était un compositeur, producteur, organist , diplomate, chorégraphe et danseur italien à la fin de l' époque de la Renaissance. Son œuvre, ainsi que celle d'autres compositeurs actifs à Rome, Florence et Venise, a joué un rôle essentiel dans la définition du début de l' ère baroque musicale. Membre de l' école romaine des compositeurs, il était un des premiers compositeurs influents de la monodie, et a écrit ce qui est généralement considéré comme le premier oratorio.

Cavalieri est né à Rome dans une famille aristocratique et musicale. Il était le fils de Tommaso de' Cavalieri (vers 1509-1587), un ami proche de Michel - Ange . Il y reçut probablement sa première formation et travailla comme organiste et directeur musical de 1578 à 1584. Il passa une grande partie de son temps à Rome en tant qu'organisateur d' oratorios de Carême ans l'église romane de San Marcello al Corso. Pendant son séjour à Rome, il entre au service cardinal Ferdinand de Médicis.

En 1587, Ferdinand de Médicis succéda à son frère en tant que grand-duc de Toscane, et en 1588, il emmena Cavalieri à Florence en tant que surveillant d'artistes, d'artisans et de musiciens. Cavalieri était maître de cérémonie pour les intermédiaires extrêmement opulents dont la famille Médicis avait besoin pour des événements tels que les mariages. Le comte Giovanni de' Bardi, fondateur et patron de la Florentine Camerata, a également collaboré à ces productions. En mai 1589, les festivités pour le mariage du grand - duc Ferdinando à Christine de Lorraine inclus une performance de Girolamo Bargagli de La Pellegrina, avec six Intermedi spécialement élaborés. Le 1er numéro de l' intermedio final (6) était initialement une pièce de Bardi mais a été remplacé dans l' intermedio actuel par le numéro virtuose de Cavalieri basé sur l' Aria del Gran Duca qui est devenu populaire dans toute l'Europe et se produit dans de nombreux arrangements et variations tels que celui-ci réalisé par Peter Philips à Anvers. Cavalieri a peut-être obtenu certaines de ses idées de monodie directement de Bardi, puisque Cavalieri n'était pas membre de la Camerata pendant sa période d'activité quelques années plus tôt. Il a peut-être développé sa rivalité avec Giulio Caccini, un autre monodiste extrêmement important et influent au cours de cette période.

Dans les années 1590, alors qu'il était encore à Florence, Cavalieri a produit plusieurs pastorales (un prédécesseur semi-dramatique de l'opéra, situé à la campagne, avec des bergers et des bergères comme personnages communs). En plus de ses activités musicales, il a été employé comme diplomate pendant cette période, aidant dans la politique papale, notamment en achetant les voix des principaux cardinaux pour les élections des papes Innocent IX et Clément VIII qui devaient favoriser les Médicis.

Au cours des années 1590, il effectua de fréquents voyages diplomatiques à Rome, demeurant actif dans la vie musicale là-bas, et était lié à la Congrégation de l'Oratoire de Saint-Philippe Neri. Il a créé son célèbre Rappresentatione di Anima e di Corpo en février 1600; cette pièce est généralement considérée comme le premier oratorio. Selon les archives romaines, la pièce a été produite deux fois cette année-là à l'Oratorio de Filippini adjacent à Santa Maria in Vallicella, et trente-cinq cardinaux ont été témoins.

En 1600, Cavalieri produit Euridice, l'un des premiers opéras de Jacopo Peri (livrey d' Ottavio Rinuccini) ; cela faisait partie d'un ensemble élaboré de festivités pour le mariage d' Henri IV de France et de Marie de Médicis. Malheureusement pour Cavalieri, il n'a pas eu le contrôle de l'événement principal, la production de Il rapimento di Cefalo - son rival Giulio Caccini lui a succédé - et il a quitté Florence en colère, pour ne jamais revenir.

Emilio de' Cavalieri mourut le 11 mars 1602 à Rome. Il est enterré à Cappella de' Cavalieri à Santa Maria in Aracoeli . Le tombeau d'Emilio de' Cavalieri a disparu lors de rénovations au XVIIIe siècle.

Son œuvre majeure est La rappresentatione di anima e di corpo (1600), sorte d'oratorio ou moralité mise en musique. Quand il est créé (dans une église, à Rome), cet oratorio est mis en scène, ce qui le différencie des oratorios ordinaires et lui ferait mériter plutôt la qualification d'opéra religieux (genre qui n'a jamais vu le jour). Relevant le côté hybride de ces formes musicales en train de naître, certains musicologues voient dans cette œuvre de Cavalieri le premier opéra, supplantant ainsi La Dafne de Jacopo Peri.

Une autre grande œuvre de Cavalieri est sa mise en musique des Lamentationes Hieremiæ Prophetæ («Lamentations du prophète Jérémie»).


Œuvres

Cavalieri a prétendu être l'inventeur du stile rappresentativo, ce qui est maintenant généralement connu sous le nom de monodie, et il a fait cette affirmation avec une irritation considérable : "tout le monde sait que je suis l'inventeur de [ce style]", a-t-il déclaré dans une lettre de 1600, "et je l'ai dit moi-même dans la presse." Caccini semble avoir obtenu plus de crédit, peut-être à juste titre, en raison de son association précoce avec Bardi et Vincenzo Galilei dans les années 1570 à Florence, où le style a été discuté pour la première fois et probablement inventé. Se comparant à Caccini, il a dit de leurs deux styles : "[ma] musique amène les gens au plaisir et à la tristesse, tandis que la leur [c'est-à-dire celle de Caccini et de Peri] les amène à l'ennui et au dégoût".

Parmi les compositions profanes de Cavalieri se trouvaient des madrigaux, des monodies et des pièces qu'il écrivit pour des intermedi ; ses compositions sacrées comprenaient une mise en musique des Lamentations de Jérémie et la Rappresentatione di Anima e di Corpo. Cette œuvre, probablement la composition historique de Cavalieri la plus importante à avoir survécu, consiste en une alternance de discours, de chants strophiques , de sections de type récitatif et de parties madrigaliennes ; les oratorios ultérieurs l'ont souvent utilisé comme point de départ. C'est la première œuvre à être publiée avec une basse chiffrée. Plus important encore, cependant, il s'agissait d'une tentative de démontrer, à Rome musicalement conservatrice, que le style monodique moderne était cohérent avec les objectifs de la Contre-Réforme et pouvait être adapté à un objectif religieux par opposition à un objectif séculier. L'adoption rapide du style musical moderne par d'autres compositeurs romains atteste de son efficacité à cet égard. Cavalieri a été suivi par d'autres compositeurs de l' école romaine du XVIIe siècle, dont Domenico Mazzocchi, Giacomo Carissimi et Alessandro Scarlatti.

La plus grande partie de sa musique est dans le style le plus avancé de l'époque. Sa musique vocale à quatre parties a généralement une ligne mélodique très ornementée et expressive; la différenciation de la ligne mélodique des autres est l'un des traits caractéristiques du premier baroque. Certains historiens pensaient que Cavalieri était à l'origine du trille. Parfois il a expérimenté avec l' échelle Enharmonique, ou le chromaticisme enharmonique qui a exigé des accordages microtonaux ; apparemment, il a construit un orgue à tuyaux spécial dans les années 1590 pour jouer ce genre de musique.




Intermedii della Pellegrina (1589)
L'Ascensione del Nostro Salvatore (avant 1588)
Godi turba immortale, madrigale e Canzone a ballo (O che nuovo miracolo) (Venise 1591) da Intermedi et concerti composti per la commedia La Pellegrina rappresentata nel 1589
Il Satiro, pastorela (Texte : Laura Guidiccioni, Florence, 1590) musique perdue
La disperazione di Fileno, pastorela (Texte : Laura Guidiccioni, Florence, 1590) musique perdue
Il gioco della cieca, pastorela (Texte : Laura Guidiccioni, Florence, 1595) musique perdue
Lamentationes Hieremiæ Prophetæ (Lamentations du prophète Jérémie), responsori a 1-5 voci (1599)
La rappresentatione di anima e di corpo (per recitar cantando), dramma per musica in 1 prologo e 3 atti, in collaborazione con Padre Agostino Manni (Rome, 1600)
Dialogo di Giunone e Minerva (Battista Guarini Palazzo Vecchio di Firenze 1600) (musique perdue)
Responsi per 2 e 3 voces





https://www.youtube.com/watch?v=qj0CDF1x8pc


Rappresentatione di Anima et di Corpo (1600) | Dr. Bálint Karosi, the Saint Peter's Choir and Bach Collegium at Saint Peter's

Act I: 00:00
Act II: 23:05
Act III: 56:40
Recorded live at the Memorial Vespers at Saint Peter's Church, New York City on June 8th, 2019.

Anima: Nola Richardson
Corpo and Tempo: Anicet Castel
Mondo Enrico Lagasca
Consiglio: Dr. Tom Marks
Intelletto: Elliot Encarnacion
Angelo Custode: Audrey Fernandez Fraser
Anima Beati: Audrey Fernandez Fraser and Sarah Moga
Vita Mondana: Sarah Moga
Pleasure: Ruston Ropac
Pleasure’s two companions: Elliot Encarnación, Anicet Castel

Italian Wind Consort:
Nathaniel Cox, Cornetto
Simon Wood, Tenor Sackbut
Bodie Pfost, Tenor Sackbut
Neil Chen, Dulzian

Viol Consort:
Loren Ludwig, Treble Viol
John Mark Roozendal, Treble Viol
Stephen Goist, Tenor Viol
Catherine Slowik, Bass Viol
Isabella Seula Lee, Violin
Nathaniel Chase, Double Bass
Elliot Figg, Organo Soave, Regal
Michael Leopold, Theorbo, Lute
Arash Nori, Theorbo, Lute, Period Guitar
Parker Ramsey, Baroque Harp
Charles Kiger, Dulzimer, Percussion
Dr. Bálint Karosi, harpsichord, conductor, orchestration
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