Ole SCHMIDT (1928-2010)

Ole Schmidt est décédé le 06 Juin 2010. Le compositeur et chef d'orchestre danois,né à Copenhague en 1928,connu notamment pour avoir enregistré les six symphonies de  Carl Nielsen en 1974 avec le London Symphony Orchestra,allait sur ses 82 ans. Ce cycle qui fut enregistré dans l'église londonienne de St Giles (la nuit pour minimiser le bruit des embouteillages) lui valut le prestigieux Prix Nielsen l'année suivante.

Ole Schmidt se fera surtout remarquer pour ses prestations atypiques,comme en 1980 où il réunit plus de 800 musiciens,dont des membres du LSO,au Royal Albert Hall de Londres, pour l'une des rares interprétation en public de la SYMPHONIE N°1 "Gothic" de
Havergal Brian, la symphonie la plus longue du monde (homologuée par le Guiness Book!),d'une durée de 3 heures. 6 ans plus tard,il dirige l'une des rares représentations d'ANTIKRIST de son compatriote Rued Langaard.

C'est en 1948 qu'il entre à la Royal Danish Academy of Music pour y étudier le piano et la composition. Il prend quelques leçons aux côtés des prestigieux maestri Rafael Kubelik et Cergiu Celibidache. Le CONCERTO POUR PIANO qu'il écrivit en 1954 servira de partition pour un ballet BEHIND THE CURTAIN qui sera donné par le Royal Danish Ballet.



D'autres compositions verront le jour. Parmi elles:

CHAMBER SYMPHONY in D (1960)
HOMMAGE A FRANZ LISZT (Variations on a Welknown theme - 1973)
CONCERTO FOR FLUTE AND STRINGS (1984)
WIND QUINTET (1991)
JEANNE D'ARC (1995) Music for Carl Th. Dreyer's silent film,white the soprano Nina Pavlovski,the guitarist Erling Moldrup and the Aalborg Symphony Orchestra,directed by Ole Schmidt.

Ole Schmidt deviendra par la suite directeur musical des orchestres symphoniques de Hambourg et d'Aarhus,faisant de ce dernier un des grands spécialistes en Europe du répertoire contemporain.

Très intéressant. Je n'ai jamais entendu parler de lui ni des autres compositeurs que tu as cité,
sauf les noms de Rafael Kubelik et Cergiu Celibidache, naturellement.
Comme je "n'entends" rien à la musique moderne, c'est peut-être la raison

Sûrement est-ce la raison bien que ces compositeurs que je cite ne répondent pas tous,loin de là,aux réalisations opaques de l'IRCAM,et composent dans une "modernité" très accessible et non dédaigneuse des formes passées. De Peter Cabus,par exemple,les Divertimenti n°1 & 2 facilement trouvables sur Youtube,vont totalement dans cette direction. Lorsque l'on recherche véritablement la beauté et le plaisir,quelque soit l'époque,le lieu,le temps,on finit toujours par être récompensé.

Redécouverte de la Chamber symphony in D avec son beau préludium si serein et si apaisant, de ses Variations en hommage à
Franz Liszt mais surtout de son très beau Concerto pour flûte et cordes. L'écriture pour le soliste est magnifique,envoûtante et même hypnotique. Superbement interprété par Susan Milan. Sinon,ma surprise,bien que je le connaissais déjà, va à son Quintette à vents. Il est rare que je sois totalement conquis pas une oeuvre de cette formation,tombant souvent,selon moi,dans une certaine monotonie.
Mais là,OLE SCHMIDT nous livre un Quintette à vents exemplaire en tout point. Très vivant,touchant dans ses lignes mélodiques et surtout pas monotone.

Alors qu'à l'époque,en achetant et écoutant mon premier CD d'OLE SCHMIDT,je m'étais fait la réflexion de ne pas être tombé sur un compositeur essentiel...Non seulement les réécoutes qui suivirent bonifièrent aisément l'impression de départ,mais la découverte,ce soir, de JEANNE D'ARC pour soprano,guitare et orchestre symphonique qui accompagne la version rénovée du film muet de DREYER, m'a complètement bouleversé. J'en ai adoré notamment le thème mélodique principal porté par la voix superbe de Nina Pavlovski qui ponctue l'oeuvre sans répétitions excessives,juste ce qu'il faut,entre toutes sortes d'atmosphères orchestrales plus inventives et attractives les unes que les autres - la scène de "Torture" est particulièrement captivante - je me demande même à quel point cette musique fonctionne à l'image,d'autant plus que le film est muet et que celle-ci jouit donc de tout l'espace nécessaire pour s'exprimer. C'est la troisième fois,après PER NORGARD (Le Prince de Jutland) et POUL RUDERS (The Return of the Light) que je suis soufflé par la musique de film d'un compositeur danois! Gros coup de coeur,donc!

Le gros coup de coeur continue à la réécoute de sa merveilleuse composition pour la version rénovée du Jeanne d'Arc de Dreyer. Le thème principal aux relents de musique médiévale, avec guitare solo et voix de soprano (Nina Pavlovski), est magnifique, autant dans ses versions les plus soft que dans ses versions les plus épiques et intenses. L'oeuvre ne se limite pas à la beauté de ce grand thème récurrent, il est aussi un superbe tableau symphonique aux multiples rebondissements sonores, riche en trouvailles de toutes sortes, d'une créativité folle, passionnée et passionnante; un chef d'oeuvre, voilà tout!     

Je suis en plein dans mon cycle réunissant des compositeurs nés de 1920 à 1929. J'en suis déjà arrivé à l'année 1928 avec le compositeur danois Ole Schmidt. Juste avant, j'avais réécouté une fabuleuse partition d'Ennio Morricone, également né en 1928. sinon, j'avais réécouté des oeuvres d'Armin Schibler (1920), Karel Husa (1921), Kazimierz Serocki (1922), Mel Powell (1923), Ned Rorem (1923), Benjamin Lees (1924), André Popp (1924), Michel Philippot (1925), Pierre Boulez (1925), Jacques Castérède (1926), Jacques Boisgallais (1927)... Ce cycle s'achèvera sur des musiques de Tage Nielsen (1929) et aussi sur celles, inédites, d'un compositeur que je vais bientôt découvrir, John Mayer (1929).



Pour en revenir à Ole Schmidt, j'étais content de retrouver sa Chamber Symphony in D (1960) qui est vraiment divertissante en entier, son très attractif Concerto pour flûte et cordes (1984) qui se divise en trois mouvements détachés, peut-être un peu moins son Hommage à Franz Listz: Variations on a Wellknown Theme (1973) et son très vivant Wind Quintet (1991) qui évolue sur trois mouvements séparés par deux préludes. Ole Schmidt compose dans un langage plutôt tonal et d'une forte accessibilité qui ne devrait pas rebuter les réticents aux approches dites modernes. Contrairement aux écoutes précédentes, c'est sa Symphonie de Chambre qui, cette fois-ci, a le mieux remporté mon adhésion. J'aime beaucoup son "Praeludium" mais la suite me tient captivé jusqu'à la dernière note. Néanmoins, s"il y a là matière à me divertir, rien ne me fascine ni ne m'émeut autant que la superbe partition qu'il composa pour la version rénovée du film muet Jeanne d'Arc.