Francine Aubin est née le 6 février 1938 à Paris. Elle obtint à l'âge de 20 ans un premier prix de composition de CNSMP dans la Classe de Tony Aubin,son maître dont elle devint l'épouse. Première femme à avoir obtenu le CA de Directeur et être nommée <<Directeur>> d'un conservatoire national de France,elle dirigea le Conservatoire de Tourcoing,puis celui de Paris 12ème et enfin le Conservatoire national de Rueil-Malmaison.
Cette carrière musicale fut interrompue volontairement par le compositeur durant trois années (1970-1973) où Francine Aubin décida de se consacrer uniquement à la peinture. En contrat d'exclusivité à la Galerie Wally Findley,elle exposa en France et aux Etats-Unis sous le nom d'artiste de Tremblot qui est,il me semble,son nom de jeune fille. Mais sa passion pour la musique étant plus forte que celle pour la peinture,elle reprit sa carrière musicale et son métier de directeur de conservatoire,s'intéressant de plus en plus à la direction d'orchestre et à l'enseignement de l'écriture. Elle se remit à composer mais cette fois dans un style bien plus romantique. Contrairement à son oeuvre <<de jeunesse>> influencée par la musique contemporaine des années soixante,son langage devient plus tonal. (je vois déjà mon Joachim se frotter les mains en lisant ça) Ce style,cependant,aux dires de la critique,est tout-à-fait personnel. << On reconnaît le style musical de Francine Aubin dès les premières mesures: phrases mélodiques expressives et très chantées,rythmes percutants,orchestration brillante et surtout une grande richesse d'inventions thématiques,qui permettent à son oeuvre de toucher le coeur du public.
<< La musique,pour moi,est faite avant tout pour émouvoir le coeur et non pour exhiber des prouesses techniques d'écriture,et permettre l'expression de sentiments que je souhaite faire partager à mes interprètes et au public.>>
___Ainsi racontent les nuages, pour saxophone alto et piano (1987). ___Amulettes et grigris pour percussion et piano (1988). ___Amour espiègle, pour 8 cors (2005) ___Après une lecture du petit prince, quintet à vents avec piano et récitant. ___Aquarelles pour flûte et piano. (existe aussi pour orchestre d'harmonie) (1985) ___Berceuse pour Olivier pour hautbois et piano (1985). ___Le chandelier de Hanouka pour flûte et piano.(9 pièces) (1993) ___Comme l'ombre sur le chemin, pour soprano,baryton et orchestre (1994). ___Comme un paysage choisi pour violon et piano (du recueil collectif Altitude 1) (2007). ___Concerto chimérique pour alto et piano (2006) ___Concerto russe pour trompette et piano (2011) ___Concerto pour cor et orchestre à cordes (1998) ___Concerto pour saxophone alto et piano (2003) ___Concerto pour violoncelle et piano (2012) ___Concerto pour Ariane pour contrebasse et orchestre (1988) ___Dans la roulotte des gitans pour flûte et piano (2004). ___Deux pièces en forme de jazz pour clarinette et piano. ___7 Etudes pour piano (2007) ___Invocation aux quatre lunes pour basson et piano (2002) ___Légende finlandaise pour violon et piano (2015) ___Lettres d'Israël pour orchestre d'harmonie. (existe aussi pour orchestre symphonique) (1995) ___Marche de Raphael le Chat pour trompette et piano (1985) ___Nocturnes pour flûte et piano (2005) ___2 Pièces en forme de jazz pour clarinette et piano (1985) ___Sonate pour violon et piano (2009) ___Symphonie (n°1) Allégorique ___Symphonie (n°2) de l'Espoir ___Symphonie (n°3) Kiev pour orchestre symphonique (1991). ___Symphonie juive : orchestration de l'oeuvre de Lionel Stoléru (2010) ___Tristamente pour piano (1999) ___Un soir à Leningrad pour trombone et piano (1988) ___Un soir à Montfort-l'Amaury pour clarinette et piano (1987). ___Una fioretti di Francesco pour clarinette et piano (1987). ___Valse de l'aiglon pour flûte et piano (comprise dans le recueil collectif "Le petit flûté à travers les siècles") (2008). ___Valse sérieuse pour piano (op 92) (2002) ___2 Valses à quatre mains (Valse du petit matin, valse rêveuse) (2015)
Dernière édition par Icare le 2017-01-26, 11:35, édité 2 fois
Icare Admin
Nombre de messages : 16898 Age : 59 Date d'inscription : 13/11/2009
Ce qui m'a amené à évoquer la compositrice Francine Aubin en ces lieux snoopiens,ce n'est pas exactement un coup de coeur pour une de ses oeuvres...il me semble d'ailleurs n'avoir jamais rien entendu d'elle...mais pour sa collaboration sur la Symphonie juive de Lionel Stoléru,peut-être davantage connu en France comme Homme politique,économiste et éventuellement comme chef-d'orchestre ayant créé l'Orchestre romantique européen. J'ignorais cependant qu'il s'adonnait à la composition.
Voilà,selon ses mots,ce qui motiva chez lui la composition de cette "Symphonie juive":
<<Dans ma vie musicale,j'ai toujours été frappé par le fait que la "Grande Musique" ait été issue de l'Eglise (La Passion selon St-Jean,le Stabat Mater,les Requiems,les Messes...) et que jamais rien ne soit venu de la Synagogue,dont les mélodies sont pourtant fort belles. Cette absence de passerelle s'explique peut-être par le fait que les compositeurs juifs ne se sont pas intéressés à la liturgie et que les "cantors" ne se sont pas intéressés à l'orchestration. Comme pour toute règle,il y a quelques exceptions, juives et non juives: RAVEL et son "Kaddish",MAX BRUCH et SCHÖNBERG avec leur "Kol Nidré",ERNEST BLOCH avec "Chelomo" et sa "Suite Sacrée",mais, par exemple,ni MENDELSSOHN,ni MEYERBEER,ni MAHLER ne se sont sentis attirés par ce répertoire. Quand à la très belle "Symphonie Kaddish" de LEONARD BERNSTEIN,avec récitant et choeur,elle prend appui sur les textes,mais sans rapport avec la liturgie des offices. Or,quant on connaît les récitatifs des prières majeures du judaïsme,qu'il soit sérafade, ashkénaze,ou d'Europe Centrale,on est frappé par le caractère éminemment symphonique de certaines mélodies (...)>> Lionel Stoléru
Au tout début de la symphonie,j'ai été brutalement surpris par la sonnerie du schofar qui retentit plusieurs fois et réapparait à la fin de celle-ci. Mais après ce son surprenant auquel je ne m'attendais pas,tout le reste de cette composition m'est apparu comme un grand bavardage convenu et bourré de poncifs qui m'a profondément ennuyé...au point de ne pas être sûr d'y revenir une seconde fois...j'ai eu l'impression que STOLERU y avait greffé tous les passages qu'il aimait et a sans doute dirigés de la grande symphonie romantique des maîtres de cette ère. Si,franchement,on m'avait fait écouter cette symphonie en aveugle,je n'aurais jamais pu imaginer qu'elle fut écrite,il y a peu de temps. Je ne suis bien sûr pas en train de faire le procès d'un retour à la tonalité comme s'est évertuée de le faire FRANCINE AUBIN,un retour à la tonalité que j'apprécie davantage chez des compositeurs comme AUBERT LEMELAND,PHILIPPE CHAMOUARD,TAKESHI YOSHIMATSU ou encore GEORGS PELECIS qui me paraissent écrire une musique moins poussiéreuse,ou,en tout cas,moins passéiste. Pour le coup,la seule chose que j'ai aimé dans cette "Symphonie juive",c'est la sonnerie du schofar.
Dernière édition par Icare le 2013-06-03, 18:43, édité 2 fois
Stadler Admin
Nombre de messages : 4063 Age : 53 Date d'inscription : 09/11/2006
Je me suis laissé dire qu'elle avait aussi composé un Ave Maria...
... en effet, c'est pour laver Maria qu'on aurait envoyé Francine au bain
Ok, je sors
Mieux vaut rire que pleurer, surtout en ce jour de Pâques
J'ignorais totalement que la femme de Tony Aubin - dont tu peux consulter la bio que j'ai faite - était aussi compositrice, et artiste peintre. D'après la liste de ses oeuvres, elle n'a l'air d'avoir composé que de petites oeuvres : pas de concertos, symphonies, etc comme son mari.
Quant à Lionel Stoleru, je ne le connaissais que comme homme politique proche à la fois de Giscard puis de Mitterrand.
Si tu as des renseignements sur lui comme musicien, tu pourrais nous faire un topic ? Moi je n'en ai trouvé que sur le politicien...
Icare Admin
Nombre de messages : 16898 Age : 59 Date d'inscription : 13/11/2009
J'ignorais totalement que la femme de Tony Aubin - dont tu peux consulter la bio que j'ai faite - était aussi compositrice, et artiste peintre. D'après la liste de ses oeuvres, elle n'a l'air d'avoir composé que de petites oeuvres : pas de concertos, symphonies, etc comme son mari.
Quant à Lionel Stoleru, je ne le connaissais que comme homme politique proche à la fois de Giscard puis de Mitterrand.
Si tu as des renseignements sur lui comme musicien, tu pourrais nous faire un topic ? Moi je n'en ai trouvé que sur le politicien...
Apparemment,elle aurait quand même composé quelques concertos et symphonies,notamment la SYMPHONIE KIEV qui a été créée à l'Opéra de Kiev par Lionel Stoléru.
Concernant ce dernier,toutes les informations que j'ai pu dénicher tournent autour de l'homme politique,sinon,y est principalement évoquée son activité de chef d'orchestre,au point que je me demande si sa SYMPHONIE JUIVE n'est pas,au fond,un passage exceptionnel dans le domaine de la composition. Pour le trop peu d'intérêt que cette symphonie a suscité chez moi,je ne suis guère motivé pour une biographie.
Juun
Nombre de messages : 2 Age : 33 Date d'inscription : 17/10/2011
Il n'y a rien à dire sur Stoléru, il n'est absolument pas compositeur. Pour la symphonie juive il n'a fait que mettre bout à bout différents thèmes religieux. L'essentiel du travail est celui de Francine Aubin qui a excellé une fois de plus dans son orchestration et qui a réussi à relever le niveau de son collaborateur.
Du reste, en ce qui concerne son activité de chef d'orchestre, elle se résume à brasser de l'air puisqu'il n'est absolument pas capable de battre la mesure convenablement. On ne s'improvise pas chef d'orchestre.
Icare Admin
Nombre de messages : 16898 Age : 59 Date d'inscription : 13/11/2009
Il n'y a rien à dire sur Stoléru, il n'est absolument pas compositeur. Pour la symphonie juive il n'a fait que mettre bout à bout différents thèmes religieux. L'essentiel du travail est celui de Francine Aubin qui a excellé une fois de plus dans son orchestration et qui a réussi à relever le niveau de son collaborateur.
Du reste, en ce qui concerne son activité de chef d'orchestre, elle se résume à brasser de l'air puisqu'il n'est absolument pas capable de battre la mesure convenablement. On ne s'improvise pas chef d'orchestre.
Une dent contre Stoléru?
Juun
Nombre de messages : 2 Age : 33 Date d'inscription : 17/10/2011
En phase avec mon Cycle "Les mal-aimés", il était logique que j'accorde une seconde chance à la Symphonie juive de Lionel Stoléru en collaboration de Francine Aubin. Je ne suis pas allé jusque au bout parce que j'avais la cruelle impression de perdre mon temps. Je n'y reviendrai plus.
joachim Admin
Nombre de messages : 25930 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
En phase avec mon Cycle "Les mal-aimés", il était logique que j'accorde une seconde chance à la Symphonie juive de Lionel Stoléru en collaboration de Francine Aubin. Je ne suis pas allé jusque au bout parce que j'avais la cruelle impression de perdre mon temps. Je n'y reviendrai plus.
Mais pourquoi ? Trop tonal ?
Icare Admin
Nombre de messages : 16898 Age : 59 Date d'inscription : 13/11/2009
Non, sinon je n'aimerais pas la musique d'Alexandre Rabinovitch et n'aimerais pas Mozart non plus. . Disons que la Symphonie juive est une musique tonale que je trouve sans relief, ennuyeuse, terne et creuse.
Icare Admin
Nombre de messages : 16898 Age : 59 Date d'inscription : 13/11/2009
J'ignorais totalement que la femme de Tony Aubin - dont tu peux consulter la bio que j'ai faite - était aussi compositrice, et artiste peintre. D'après la liste de ses oeuvres, elle n'a l'air d'avoir composé que de petites oeuvres : pas de concertos, symphonies, etc comme son mari.
Apparemment,elle aurait quand même composé quelques concertos et symphonies,notamment la SYMPHONIE KIEV qui a été créée à l'Opéra de Kiev par Lionel Stoléru.
Tiens, Joachim, j'ai trouvé une interprétation "live" de la seconde symphonie de Francine Aubin. T'enthousiasmera-t-elle autant que la Seconde de son mari?
https://www.youtube.com/watch?v=9lRfgdOOpNs
joachim Admin
Nombre de messages : 25930 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Je ne trouve la date nulle part, mais je suppose qu'elle s'applique à ce que tu as écrit ici :
Icare a écrit:
Contrairement à son oeuvre <<de jeunesse>> influencée par la musique contemporaine des années soixante,son langage devient plus tonal. (je vois déjà mon Joachim se frotter les mains en lisant ça)
Il semblerait qu'elle ait écrit au moins 3 symphonies : une symphonie "allégorique", cette symphonie d'espoir, et la symphonie "Kiev". Mais pas moyen de trouver des dates
joachim Admin
Nombre de messages : 25930 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
On trouve maintenant ses trois symphonies sur Youtube. Cette symphonie Kiev est particulièrement belle !
1er mouvement
https://www.youtube.com/watch?v=j8Iy6wtS-wc
les autres mouvements
https://www.youtube.com/watch?v=szO58Bn9zE0
https://www.youtube.com/watch?v=yxfqhiPnDcs
https://www.youtube.com/watch?v=mNnpJ0vCxFI
Quelques précisions sur Francine Aubin :
Elle est née Francine Tremblot de la Croix le 6 février 1938 à Paris et décédée le 14 août 2016 à Paris.
Cette symphonie Kiev a été composée en 1991 et créée en juin 1992 par l'Orchestre de la Radio télévision de Kiev sous la direction de Lionel Stoleru (à qui elle est dédiée).
J'ai ajouté quelques oeuvres à celles que tu as citées dans la biographie.
Au sujet de la symphonie Juive de Stoléru (nous ne sommes pas HS puisque l'orchestration est de Francine Aubin), on la trouve aussi sur Youtube, dirigée par Stoléru lui-même).
Voici ce qu'en disait Stoléru dans http://www.danilette.com/article-un-62083914.html
La Symphonie Juive, écrite en la majeur, qui en résulte, d’une durée de 40 minutes, est construite sur la structure des symphonies classiques, en quatre mouvements : un premier mouvement donnant le caractère de l’oeuvre, un second mouvement lent, un troisième mouvement en scherzo rapide, et un quatrième mouvement conclusif. Le premier mouvement s’ouvre sur la sonnerie du schofar, qui donne d’emblée l’identité juive, d’autant qu’il est suivi des thèmes des Selihot de Roch Hachana « Vayaavor Adochem al panav vayikra » (séfarade), du « Vechamerou » de Chabbat (ashkénaze) et, à nouveau, des Selihot « Al Heth chéatanou lephanéra » (ashkénaze alsacien). Le second mouvement, lent, illustre la parole de Job : « D. a donné, D. a repris ». Il s’ouvre sur le Kaddish (ashkénaze), suivi de la prière des morts « El molè rahamim » (commune aux deux rites). Lui succède la mélodie du jugement divin de Roch Hachana « Beroch Hachana ».
Le troisième mouvement, gai et alerte, débute sur le « Leha dodi » d’accueil du Chabbat dans une mélodie où ont été délibérément mélangés un chant ashkénaze bien connu et un vieux chant séfarade du Comtat Venaissin encore chanté dans certaines synagogues méditerranéennes. Le trio habituel à tout scherzo symphonique est un choral de cuivres issu du « Adon olam ».
Le quatrième mouvement s’ouvre sur les 7 Bénédictions du mariage, hymne portugais aujourd’hui commun aux deux rites. Lui succède le « Maoz tsour » de Hanouka, dans le même registre heureux. Mais c’est dans un caractère solennel que se prépare la conclusion de la symphonie, avec le Kol Nidré ashkénaze de Roch Hachana, suivi du psaume séfarade de Neïla à la fin de Kippour « El nora halila », dont la répétition lancinante et angoissée amènera l’ultime sonnerie du schofar"
A noter que Lionel Stoléru est mort trois mois après Francine Aubin, le 30 novembre 2016 à Paris.
Dernière édition par joachim le 2017-01-26, 11:49, édité 1 fois
Icare Admin
Nombre de messages : 16898 Age : 59 Date d'inscription : 13/11/2009
Pas mal, c'est coloré, vivant, comme la peinture. un petit côté rétro qui a malgré tout son charme. J'aime bien. Je parle évidemment de la SYMPHONIE DE KIEV.