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 Marie Grandval (1830-1907)

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joachim
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MessageSujet: Marie Grandval (1830-1907)   Marie Grandval (1830-1907) Empty2011-01-30, 11:47

Clémence de Reiset,
Vicomtesse de Grandval
1830-1907

Marie Félicie Clémence de Reiset est née au Château de la Cour du Bois près du village de St-Rémy-des-Monts (Sarthe) le 21 janvier 1828, la quatrième de quatre filles.
Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et officier de l’ordre royal de la Légion d’honneur, le père, Levrard-Jean Népomucène, Baron de Reiset de Chavanatte, fut aide de camp du plus célèbre des généraux de Napoléon, Nay. Il était également un pianiste de talent.
La mère, Anne-Louis-Adèle du Temple de Mesière, Baronne de Reiset, réunissait souvent poètes et artistes au Château de la Cour de Bois. Née pendant la Révolution, elle aimait écrire des histoires et publia plusieurs ouvra-ges (sous le nom d’Adèle de Reiset): Geneviève, mémoires d’une jeune vendéenne (1852) ; Nathalie, ou les cinq âges dans la vie d’une femme (1854) ; Atale de Montbard, ou Ma campagne d’Alger (1833) ; Iolande, ou l’orgueil au XVe siècle, galerie du moyen-âge (1834), etc.
Parmi les visiteurs au Château de la Cours du Bois figuraient Jean-Baptiste Philémon de Cuvillon, brillant violoniste et compositeur, Auguste-Joseph Franchomme, violoncelliste de talent, Louis-Nicolas Cary, compositeur de musique chorale, Paul Scudo, compositeur vénitien dont les mélodies «Le Fil de la Vierge» et «L’Enfant-de-chœur» furent souvent jouées au Château. Et s’y trouvait aussi, Frédéric-Ferdinand-Adolphe von Flottow, un compositeur allemand dont l’opéra Martha fut écrit lors d’un séjour à la Cour du Bois.

C’était en effet avec von Flottow que Marie commença ses études de piano à l’âge de six ans. En 1845 alors qu’elle n’avait que quinze ans, Marie composa un septet, guidée par son père — von Flottow ayant dû rentrer en Allemagne.
Le 12 mars 1851, elle épousa Charles-Grégoire de Grandval. Ils devaient avoir deux filles, Isabelle et Thérèse.
Peu après Marie de Reiset reprit les études musicales. Quelques temps auparavant un jeune musicien de seize ans du nom de Camille Saint-Saëns avait composé une mélodie -sur le texte d’une Madame Deshoulières- qu’il intitula Idyll et dédicaça à Melle Marie de Reiset. Devenue Vicomtesse de Grandval, elle demande à Saint-Saëns de l’instruire dans l’art de la composition. La méthode de Saint-Saëns fut de lui interdire de composer pendant deux ans, période pendant laquelle elle dut réviser tous les cours qu’il lui avait donnés par le passé. Autres maîtres de musique de la jeune fille : un certain Frédéric Chopin.
Bien qu’elle fut une mère dévouée, la grande passion de Marie, Vicomtesse de Grandval, demeura la composition musi-cale. En 1853 Heugel publia son deuxième Grand Trio, œuvre pour piano, violon et violoncelle, longue de 1389 mesures. Grandval avait beaucoup d’affinité pour le piano et cet instrument joue un rôle important dans le Trio. L’œuvre fait preuve d’une grande complexité texturale par le lyrisme des cordes. Le deuxième mouvement, un scherzo, est très enjoué, alors que le troisième mouvement est plus mélodieux. Le finale, gai et léger, donne place aussi à un second thème très enlevé. Une brillante coda conduit aux notes finales de l’œuvre.
Parmi les premières compositions de Marie Clémence de Reiset : une messe et un Stabat Mater qui furent joués dans plusieurs églises.
La Vicomtesse Grandval devint l’un des membres les plus actifs de la jeune école française mais, selon le critique Pougin, fut toujours vue comme un «amateur» en raison de sa fortune et position sociale.
En 1858, Saint-Saëns compose un Oratorio pour la naissance du Christ, une messe de Noël destinée à être jouée à l’église de la Madeleine. écrite pour solistes, chœur, orgue et harpe, l’Opus 12 est dédicacé à «Madame la Vicomtesse de Grandval».
Est-ce en raison de sa position sociale que le premier opéra de «Madame la Vicomtesse» fut publié sous le pseudonyme de «Caroline Blangy» ? La première de «Le Sou de Lise», œuvre en un acte composée en 1859 à l’âge de 29 ans. - fut présentée le 7 avril 1860 aux Bouffes-Parisiens. En 1863 suivirent Les Fiancés de Rosa, écrit sous le pseudonyme de Clémence Valgrand. L’œuvre est dédicacée à von Flottow. Ensuite viennent La Comtesse Eva (1864), joué à Baden-Baden, et La Pénitente, joué le 13 mai 1868, deux œuvres qui sont également écrites sous des noms d’emprunt. La dernière est dédicacée à Victor Massé. Ce n’est que pour l’opéra Piccolino (1869) qu’elle trouva le courage de signer de son propre nom.
Qu’elle les signe de son nom d’épouse ou sous divers pseudonymes (la liste comprend aussi Maria Felicita de Reiset, Maria Reiset de Tesier et Jasper), Marie Clémence de Grandval était une compositrice prolifique, dont le style, aux accents de Chopin, reste imprégné de romantisme.

Bien qu’elle déclara que «l’orchestre est une immensité», Marie Clémence de Grandval écrivit trois symphonies : Le Matin, Le Soir et Amazones (sous-titré «symphonie lyrique»). Ses œuvres symphoniques comptent également le «Divertissement hongrois», une ouverture de concert, et les Esquisses symphoniques de 1874.
Pendant les années 1870 Mme de Grandval fut très impliquée dans la Société Nationale de Musique (S.N.M). Auteur de 59 œuvres elle était le compositeur le plus joué de la Société – et à plusieurs reprises dans les vingt années suivantes elle vient à la rescousse financière de la S.N.M.
Elle fréquentait les salons parisiens, dont celui de la Princesse Mathilde. Elle recevait également «chez elle» (voir la Revue de la Gazette Musicale du 27 février 1870 et l’œuvre de Lacombe sur Bizet, p. 465).
Le 27 février 1870, elle donna un concert chez elle, accompagnée de Saint-Saëns et de Marie Trélat. Parmi les amis venus l’écouter se trouvaient Bizet, Aubert et Ambroise Thomas. Le 18 mai, 1872 des extraits de son Stabat Mater furent joués à la Société Nationale de Musique avec au piano Clémence de Grandval et à l’orgue : Camille Saint-Saëns. Un jeune musicien du nom de Vincent d’Indy se déclara très impressionné par l’œuvre.
La Messe de Clémence de Grandval est dédicacée à son ami Georges Bizet.
Le poème lyrique, La Forêt - pour chœur, solistes et orchestre - fut donné pour l’élite parisienne au théâtre Ventadour le 30 mars 1875. L’œuvre est dédicacée à Saint-Saëns.
Musicienne complète, aussi à l’aise dans le chant qu’au piano, Madame de Grandval composa plus de 60 Mélodies : elle les chanta souvent elle-même ou les accompagna au piano.
En 1879 de Grandval composa un concerto pour haut-bois en ré mineur. Lors de la célèbre tournée de Georges Gillet à Saint Petersbourg en 1887 où l’œuvre fut jouée il est fort possible que Gillet se fit accompagné de Saint-Saëns. Les premier et troisième mouvements prennent la forme de sonates. Le mouvement lent rappelle le Concerto pour piano de Robert Schumann où alterne une structure dominante « AABA » avec un trio.
En 1880 Clémence de Grandval gagna le Concours Rossini pour son oratorio, La Fille de Jaïre. Basée sur un poème de Paul Collin l’œuvre fut jouée l’année suivante au Conservatoire de Paris. Au cours de cette même année sa Messe pour 3 voix fut chantée à la Cathédrale du Mans.
La compositrice ne manquait pas non plus d’humour, comme en témoigne sa cantate Rien du tout, une joyeuse parodie - en 14 minutes - de tous les styles de chants de l’époque.
Parmi ses compositions on trouve beaucoup d’œuvres de musique de chambre pour flûte, violon, violoncelle, cors anglais, haut-bois, clarinette et piano ; un duo pour flûte et harpe, un trio pour haut-bois, violoncelle et piano, deux trios pour piano, violon et violoncelle, et enfin une sonate pour violon et piano. En 1890 elle reçut le prestigieux prix Chartier du Conservatoire de Paris pour musique de chambre.

Son opéra Mazeppa en cinq actes et 6 scènes - qu’elle a mis 4 ans à terminer - fut donné au Grand Théâtre de Bordeaux le 24 avril 1892. L’œuvre y fut jouée une deuxième fois en 1893, une année après son opéra Atala (dédicacé à J.E. Pasdeloup), mais à la grande déception de Madame de Grandval, l’opéra ne fut pas considéré assez important pour être représenté à Paris.
Parmi ses compositions figure un grand nombre de chansons, qu’elle joua et chanta elle-même, et elle écrivit beaucoup de transcriptions de ses propres œuvres pour piano à quatre mains ou pour deux pianos.
Par l’étendue de sa production Madame la Vicomtesse était la compositrice française la plus importante de la seconde moitié du 19e siècle. Le grand nombre de critiques favorables publiées de son vivant atteste de sa renommée. Le critique musical Fétis évoquait la «vigueur» avec laquelle elle s’essaya à des genres musicaux très différents et s’il évitait de parler à son égard de «génie» musical, il la trouva douée d’un talent musical authentique.
Elle est morte à Paris en 1907, six jours avant son 67e anniversaire, laissant derrière elle les manuscrits d’un opéra, Le bouclier de diamant et d’une œuvre de musique sacrée, Sainte-Agnès. Cette même année fut éditée à Paris la transcription, destinée à l’orchestre militaire de G. Meister, du ballet tiré de son opéra Mazeppa. L’année suivante, en 1908, son concerto pour haut-bois fut donné à Chicago.
C’est grâce aux efforts de l’universitaire américaine, Lydia Ledeen, que les oeuvres de Clémence de Grandval renaissent de nos jours. Le 1er mai 1986 eut lieu à l’Université Drew un concert du Trio de Grandval, avec au piano Lydia Ledeen, Barbara Lona au violon et Barbara Stein Mallow au violoncelle.  En 1993 Ledeen publia dans la revue, Ars Musica Denver de l’Université de Colorado à Denver, un important article consacré à Grandval : «Marie Grandval : Vicomtesse-composer».
Onze ans plus tard, Florence Launay consacrea une thèse de doctorat sur Les Compositrices françaises de 1789 à 1914 (Université de Rennes 2, 700 pages) riche en informations sur Clémence de Grandval. En mars 2006 est parue chez Fayard, sous le même titre, une version remaniée de cette thèse.
En mars 2000 la pianiste québécoise, Sylvie Beaudette et la soprano Eileen Stremple ont publié With All My Soul, un cédérom salué par les critiques qui reprend des chansons de Viardot-Garcia, Boulanger, et de Grandval.
L’année 2007 marquera le centenaire du décès de Marie de Grandval. Le moment est peut-être venu de se préparer à fêter – pourquoi pas ici à Bordeaux ? – la compositrice française la plus importante du XIXe siècle.


Source : cet excellent article, le seul en français sur la Toile !

http://alachoralemartenot.free.fr/de_Grandval.html


Dernière édition par joachim le 2019-10-03, 20:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Marie Grandval (1830-1907)   Marie Grandval (1830-1907) Empty2011-01-30, 12:09

Cet excellent CD nous fait connaître des oeuvres peu connues de compositrices :

Konzertsatz en fa mineur pour piano et orchestre de Clara Schumann (composé en 1847 et demeuré inachevé. Ne pas confondre avec le concerto pour piano en la mineur op 7 de 1833). Le Concerto et ce "mouvement de concerto" sont les seules oeuvres orchestrales de Clara.

Trio pour piano, violon, violoncelle en ré mineur op 11 de Fanny Mendelssohn, qui nous fait regretter une fois de plus qu'elle n'ait pas davantage composé de grandes oeuvres, oeuvres presque limitées au piano et à la mélodie - mais il y a quand même un oratorio, une ouverture, un quatuor à cordes.

Trio pour clarinette, violoncelle et piano en mi bémol majeur op 44 de Louise Farrenc On ne présente plus ici Louise Farrenc qui nous a comblés avec ses symphonies et sa musique de chambre. Ce trio, c'est pour le bonheur de Stadler : la clarinette s'en donne à coeur joie Wink

Deux Pièces pour hautbois, violoncelle et piano de Marie Grandval : une tendre romance et une espiègle gavotte qui, je pense donnent une fausse idée de Marie Grandval, car d'après sa biographie ci dessus, ces pièces de salon sont certainement loin de ses grandes oeuvres : symphonies, opéras, Stabat Mater...

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MessageSujet: Re: Marie Grandval (1830-1907)   Marie Grandval (1830-1907) Empty2013-05-13, 11:47

Catalogue des oeuvres


Opéras

Le sou de Lise (1859),
Les fiancés de Rosa (1863), livret d'Adolphe Choler,
La comtesse Eva (Baden Baden, 5 août1864), livret de Michel Carré,
Dona Maria Infante d'Espagne (1865), livret de Leiser,
La Pénitente (1868), livret de Henri Meilhac et William Busnach Bertrand,
Piccolino (1869), livret de Achille de Lauzières,
La forêt: poème lyrique (1875), livret de Clémence de Grandval,
Atala: lyrique poème (c. 1888), livret de Louis Gallet,
Mazeppa (Bordeaux, 24 avril 1892), livret de Charles Grandmougin et Georges Hartmann,
Le bouclier de diamant signalé en 1898 par Jules Huret n'a jamais été joué.


Musique sacrée et vocale

Messe pour chœur et orchestre (Paris, 1867),
Stabat Mater (1870), cantate,
Agnus dei,
Gratias,
Kyrie,
Pater noster,
O salutaris,
Jeanne d'Arc: scène (1862), livret de Casimir Delavigne,
Regrets: scène-mélodie (1866),
Absents: scène-Mélodie (1866),
Sainte-Agnès (1876), oratorio sur un livret de Louis Gallet,
Villanelle (1877), duo avec flûte,
La ronde des songes: scène fantastique (1880), livret de Paul Collin,
La fille de Jaïre (1881), oratorio sur un livret de Paul Collin,
Heures pour 4 voix,
Rien du Tout, cantate.


Musique orchestrale

Symphonie n° 1 (Le Matin),
Symphonie n° 2 (Le Soir),
Symphonie n° 3 (Amazones - lyrique symphonie),
Gavotte pour piano et orchestre (1885),
Concertino pour violon et orchestre,
Concerto pour hautbois en ré mineur, opus 7 créé par le hautboïste Georges Gillet en 1878,
Esquisses symphoniques (1874),
Ronde de nuit (1879),
Divertissement hongrois (vers 1890),
Callirhoé, ballet -symphonie.


Musique de chambre

Suite de Morceaux pour flûte et piano (1877),
Chanson suisse pour violoncelle et piano (1882),
3 pièces pour violoncelle et piano ( Andante con moto – Sérénade et Chant serbe) (1882),
2 pièces pour violon et piano (1882),
Prélude et variations pour violon et piano (1882),
Ronde de nuit (1883), arrangement pour 2 pianos,
2 pièces pour hautbois, violoncelle et piano (Romance et Gavotte) (1884),
Gavotte pour violoncelle,contrebasse et piano (1885),
2 pièces pour clarinette et piano (Invocation et Air slave) (1885),:
Morceaux pour cor anglais (ou clarinette) (vers 1900),
2 nocturnes pour piano, Opus 5 et 6,
Sonate pour violon et piano, opus 8,
Mazurka du ballet pour 2 pianos,
Musette pour violon,
Offertoire pour violon, violoncelle, harpe et piano,
4 pièces pour cor anglais et piano,
Romance pour violoncelle, contrebasse et piano,
Septet,
Trio de salon pour hautbois, basson et piano,
Trio pour hautbois, violoncelle et piano,
2 trios pour piano, violon et violoncelle,
Valse mélancolique pour flûte et harpe.


Mélodies

Collection 50 chansons (c. 1860): Trilby, texte de P.S. Nibelle,
Le bohémien (1864), texte de Michel Carré,
La délaissée (1867), texte de J. du Boys,
Avril (1869), texte de Rémy Belleau,
Éternité (1883), texte de Paul Collin,
Six poésies de Sully Prudhomme (1884),
Noël! (1901), texte de Sully Prudhomme,
Menuet (1902), texte de Fernand Gregh,
Fleur de matin, en duo,
Les Lucioles, pour mezzo et violon ou piano ou orgue
Rose et Violette, en duo.
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