Christoph Bernhard (1628-1692)

Christoph Bernhard est un compositeur, maître de chapelle et théoricien de la musique allemand, né le 1er janvier 1628 probablement à Kolberg (auj. Kołobrzeg, Pologne) et mort le 14 novembre 1692 à Dresde.


Il reçoit ses premières leçons de musique à Dantzig (auj. Gdansk), ayant pour principaux professeurs Paul Siefert et Christoph Werner. En 1648, il devient chanteur à la chapelle de la cour royale de Dresde, ou il fait connaissance avec Heinrich Schütz qui poursuit la formation du jeune musicien. Deux ans plus tard, il entreprend un voyage d'une année en Italie où il rencontre Giacomo Carissimi, maître de chapelle du Collegium Germanicum. Dès son retour il devient vice-maître de chapelle à Dresde, position qu'il gardera jusqu'en 1664. Son second voyage en Italie a lieu en 1656, cette fois-ci pour neuf mois.
En 1665, Bernhard prend le poste de directeur de musique et de Kantor de la Johannesschule à Hambourg, à la suite de Thomas Sell. De retour à Dresde, il récupère son ancien poste et devient éducateur et professeur de musique des princes de Saxonie. En 1680, il est nommé maître de chapelle.

On compte Christoph Bernhard parmi les meilleurs élèves de Heinrich Schütz, qui lui demande de composer un motet pour son propre enterrement. Il compose également un motet pour l'enterrement du poète et pasteur protestant Johann Rist.
Bernhard est l'auteur de plusieurs importants traités de musique au sujet du contrepoint, des règles d'ornementation et de figuration, ainsi que de la stylistique. Ses traités sont considérés comme un miroir de l'école de Schütz.


Oeuvres principales :

Geistliche Harmonien (1665), comprenant 20 concertos sacrés à 2,3,4,5 voix, pour ensemble vocal et instrumental, Op. 1 :
Ach Herr, straf mich nicht in deinem Zorn, op 1/3
Ach, mein herzliebes Jesulein, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/16
Aus der Tiefe, ruf'ich, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/6
Das ist ein köstlich Ding, dem Herren danken, op 1/5
Es wird eine Rute aufgehen vom Stamm Isai, op 1/1
Euch ists gegeben zu wissen das Geheimnis, op 1/20
Habe deine Lust an dem Herrn, op 1/13
Herr, wer wird wohnen in deiner Hütten, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/2
Herzlich lieb hab'ich dich, o Herr, pour ensemble vocal et instrumental, Op. 1/4
Heute ist Christus van den Toten auferstanden, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/9
Ich sandte die Propheten nicht, op 1/19
Jauchzet dem Herrn, alle Welt, op 1/11
Jerusalem, die du tötest die Propheten, op 1/18
Lieber Herre Gott, wecke uns auf, op 1/14
O, welch eine Tiefe des Reichtums, op 1/10
Schaffe in mir, Gott, ein reines Herz, op 1/7
Sie haben meinen Herrn hinweggenommen, op 1/15
Unser keiner lebet ihm selber, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/17
Was betrübst du dich, meine Seele, op 1/8
Wie der Hirsch schreiet nach frischem Wasser, op 1/12

Ach, wie entgeistert sich mein Geist, pour voix et basse continue
Allein nach dir, pour voix et basse continue
Anima sterilis quid agis, pour ensemble vocal et instrumental, Op. 1/4
Aus der Tiefe, cantate pour 2 sopranos, ténor, basse et continuo
Benedic, anima mea, 9 voix, 11 instruments, basse continue
Cantabiles mihi erant justificationes tuae, 5 voix, créé à Dresden, le 17 novembre 1672 (motete funèbre pour H. Schütz, perdu)
Currite pastores in Bethlehem, 1 voix, 2 violons, basse continue
Da du wolltest von mir ziehn, lied pour baryton et basse continue
Da pacem, Domine, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/12
Das alte Jahr vergangen ist, 3 voix, basse continue
Fürchtet euch nicht!, cantate de noël, pour soprano et orchestre
Gleich wie ein junger Hirsch, lied pour baryton et basse continue
Gott ist mein Schild, pour voix et basse continue
Gute Nacht! Du eitles Leben, pour voix et basse continue
Haec dies quam fecit Dominus, 3 voix, basse continue
Herr, der du die Sternenbogen, pour voix et basse continue
Herr, nun lässest du deinen Diener, 5 voix, 5 instruments, basse continue
Ich bin gewiss, pour voix et basse continue
Ich sahe an alles Thun, pour ensemble vocal et instrumental, Op. 1/3
Jubilate Deo omnis terra, 3 voix, basse continue
Lasst uns, o Schönste, lieben, 3 voix, 2 violons, basse continue
Leb ich oder leb ich nicht, pour voix et basse continue
Die Lieb ist wie der Tod, lied pour baryton et basse continue
Mein Jesu! Meine Lust!, pour voix et basse continue
O anima mea accipe pennas aurorae, 6 voix, 8 instruments, basse continue
Prudentia prudentiana, « Jam mesta quiesce querela »… solatio tribus contrapunctis convertibilibus, Hamburg,1669 (musique funèbre pour la mère et l'épouse du docteur Rudolf Capelli)
Reminiscere miserationum tuarum, Domine, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/8
Rex Jesu admirabilis, pour voix, violon et basse continue
Salve mi, Jesu, 1 voix et basse continue
Scheiden bringt Leiden, lied pour voix et luth
Die Sterbenden Lilien, lied pour baryton et basse continue
Suite en ré, pour violon et viole
Surgit Christus cum trophaeo, 3 voix, capella 4 voix, 6 instruments, basse continue
Surrexit Christus spes mea, 6 voix, 5 instruments, basse continue
Süsser Christ, pour voix et basse continue
Tribularer si nescirem, 10 voix, 10 instruments, basse continue
Wahrlich, ich sage Euch, pour voix et ensemble instrumental, Op. 1/6
Wohl dem, der den Herren fürchtet, pour ensemble vocal et instrumental, Op. 1/1
Der Tag ist hin, pour voix et basse continue

Missa brevis à 5 voix, 6 instruments et b.c.
Missa Christ unser Herr zum Jordan kam à 5 voix
Missa Durch Adams fall, à 5 voix
Trauer Music Zur selbigen Zeit s, bey hochansehentlicher Beerdigung des … Herrn Barthold Müllers Bürgermeisters der Stadt Hamburg à 5 voix et b.c. (1667)
Letzter Ehren-Nachklang à 4 voix-2 violons-3 altos-b.c. (1669)
Letzter Schwanen-Gesang à 4 voix-2 violons-3 altos-b.c. (1667)
14 chansons, 1 voix, basse continue. Dans C. von Stieler, "Die geharnschte Venus s, Hamburg 1600 (attribution douteuse)



Traités

Von den doppelten Contrapuncten (Les doubles contrepoints)
Ausführlicher Bericht vom Gebrauch der Con- und Dissonantien
Tractatus compositionis augmentatus (Traité de composition d'après Heinrich Schütz)
Von der Singekunst oder -manier (L'art et la manière du chant)

Christophe Bernhard (né à Kolberg, [aujourd'hui Kołobrzeg en Pologne] le 1er janvier 1628 - mort à Dresde le 14 novembre 1692) est un théoricien de la musique, compositeur et chanteur allemand. Il est surtout connu pour sa discussion sur les figures musicales et rhétoriques dans Tractatus compositionis augmentatus.

Le lieu de naissance indiqué ci-dessus est documenté dans un poème funéraire du beau-frère de Bernhard C.C. Dedekind et est confirmé par Walther; la date de naissance apparaît dans Müller-Blattau (1963) sans documentation. Mattheson déclare, sans doute à tort, que Bernhard est né à Dantzig en 1612. Selon Dedekind, Bernhard a étudié à Dantzig (probablement avec l'aîné Kaspar Förster et peut-être Paul Siefert) et à Varsovie (très probablement avec Scacchi) ; L'affirmation de Mattheson selon laquelle Bernhard a étudié à Dantzig avec Balthasar Erben doit également être erronée car Erben n'est devenu Kapellmeister à la Marienkirche qu'en 1658, bien après l'établissement de Bernhard à Dresde.

À un moment donné, Bernhard a également étudié le droit. Il commença à chanter comme alto à la Cour électorale de Dresde de Schütz probablement en 1648 et reçut un contrat avec l'ensemble instrumental de l'électeur le 1er août 1649.

Peu de temps après, il voyagea avec la suite royale à Gottorf pour un mariage. La musique a été dirigée par Agostino Fontana, un chanteur italien virtuose servant de Kapellmeister à Christian IV du Danemark ; Bernhard est resté au Danemark pour étudier avec Fontana pendant environ un an. Le 1er août 1655, Bernhard est promu vice-Kapellmeister à Dresde. Avec l'avènement de l'italophile Johann Georg II comme électeur de Saxe en 1656, les musiciens italiens ont acquis une plus grande influence à la cour. Ceux-ci comprenaient G.A. Bontempi, Vincenzo et Bartolomeo Albrici, Gioseppe Peranda et Dominicus Melani. Bernhard a fait deux voyages en Italie, soutenu par Johann Georg II, pour acquérir une expérience de première main de la musique italienne, des musiciens et de la technique de chant.

Il épousa Christina Barbara Weber le 28 octobre 1659. La tension croissante entre les musiciens allemands et italiens fut probablement le principal facteur dans la décision de Bernhard en 1663 de suivre son ancien collègue Matthias Weckmann à Hambourg. Là, il succède à Thomas Selle en tant que Kantor du Johanneum et directeur municipal de la musique d'église à Hambourg. Il y avait six autres candidats pour le poste, et il l'a obtenu par un vote.

Weckmann avait contribué à le faire connaître à Hambourg en interprétant lui-même une pièce sous le nom de Bernhard. Bernhard a accepté l'offre de Hambourg le 18 octobre 1663 et a été installé le 9 février 1664. Les pères de la ville ont accueilli son arrivée avec élégance et ont complètement remodelé sa maison, ce que Bernhard a reconnu avec gratitude en leur dédiant son Geistliche Harmonien (1665). Le fait que Bernhard ait été admis comme membre de la confrérie Englandfahrer peu après son arrivée à Hambourg indique l'estime dans laquelle il était tenu.

Les visites de Johann Rist (en 1666) et du jeune Kaspar Förster (en 1667) ont fourni des occasions de musique de chambre chez Bernhard. Bernhard doit aussi avoir participé aux concerts hebdomadaires du collegium musicum fondé par Weckmann en 1660. En plus d'interpréter les œuvres les plus actuelles de Venise, Rome, Vienne, Munich et Dresde, ils se joignent à Reincken, Buxtehude et Theile pour cultiver le contrepoint savant comme un art ésotérique ; La Prudentia prudentiana de Bernhard, en contrepoint inversible à quatre voix, sera imitée par Buxtehude deux ans plus tard (buxwv76/1).

Les années d'activité commune de Bernhard et Weckmann ont constitué l'un des moments forts de la vie musicale du XVIIe siècle à Hambourg. Juste avant la mort de Weckmann (le 24 février 1674), Johann Georg II rappela Bernhard à Dresde pour superviser l'éducation de ses deux petits-fils, et il fut installé le 31 mars 1674 avec pour instruction de leur enseigner la religion, la lecture et l'écriture. Il a également repris son poste de vice-Kapellmeister.

En 1676, il supervisa une nouvelle édition de l'hymne de Dresde, combinant les chorals luthériens avec les arrangements de Schütz du psautier de Becker. Johann Georg III, devenu électeur en 1680, décide bientôt de réduire son établissement musical afin de réduire les coûts. Tous les Italiens partirent ou furent licenciés et, à partir du 24 août 1681, Bernhard fut le seul Kapellmeister, ainsi que l'inspecteur de la bibliothèque musicale ; il a occupé les deux postes jusqu'à sa mort. Avec l'avènement de Johann Georg IV en 1691, il servait son quatrième électeur de Saxe.



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Cet album est un vrai petit bijoux, j'aime beaucoup.    

Geistliche Harmonien

Veronika Winter (soprano)
Ekkehard Abele (basse)
Henning Kaiser (ténor)
Henning Voss (contreténor)
Nele Gramss (soprano)
Rheinische Kantorei
Das Kleine Konzert
Hermann Max (conducor)

1 | 0:00.00 Wohl dem, der den Herren fürchtet
2 | 5:22.04 Herzlich lieb hab' ich dich, o Herr (Geistlicher Harmonien)
3 | 9:53.08 Ich sahe an alles Thun
4 | 21:44.04 Anima sterilis quid agis
5 | 26:26.02 Heute ist Christus von den Toten auferstanden (Geistlicher Harmonien)
6 | 30:07.38 Wahrlich, wahrlich, ich sage Euch
7 | 34:51.46 Herr, wer wird wohnen in Deiner Hütten (Geistlicher Harmonien)
8 | 38:07.65 Reminiscere miserationum tuarum, Domine
9 | 44:53.49 Unser keiner lebet ihm selber (Geistlicher Harmonien)
10 | 48:11.33 Ach, mein herzliebes Jesulein (Geistlicher Harmonien)
11 | 52:03.21 Aus der Tiefe ruf' ich, Herr, zu dir (Geistlicher Harmonien)
12 | 58:03.45 Da pacem Domine