Francesco Bartolomeo Conti (1681-1732)

20 janvier 1681 (Florence) - 20 juillet 1732 (Vienne)

Joueur de théorbe et compositeur novateur de musique dramatique profane et sacrée à la cour de Vienne. Originaire de Florence, Conti arriva à Vienne en 1701, où il occupa rapidement une position dominante comme joueur de théorbe. En 1713, il succéda à Fux comme compositeur de cour. L'année suivante, il épousa la prima donna de cour Maria Landini (la mieux payée de tous les musiciens de Vienne), et composa pour elle les rôles principaux de ses opéras de carnaval (1714-1721). Devenu veuf, il épousa la nouvelle prima donna, Maria Anna Lorenzani, qui assuma les rôles principaux de ses opéras suivants. Hors de Vienne, les opéras et intermezzos de Conti furent représentés à Dresde, Breslau, Hambourg et Brunswick. Stylistiquement, ils annoncent ceux de J. A. Hasse et de Nicolo Jommelli, utilisent de préférence les voix de basse et de baryton et se montrent particulièrement inventifs dans le traitement du choeur. (Guide de la Musique baroque - Fayard)

Son fils, Ignazio Maria Conti (1699-1759) a aussi composé 7 opéras

Pendant le trajet de retour, j'ai entendu à la radio une partie de son opéra (l'un des plus connus, je crois) : Don Chisciotte in Sierra Morena

Ne sachant pas de quoi il s'agissait, je pensais qu'il s'agissait de Haendel ... mais à y repenser, c'est vrai que cela sonnait plus espagnol qu'allemand ou anglais ! Très agréable en tout cas, c'était cette version :

René Jacobs direction - Stéphane Degout Don Chisciotte (baryton) - Marcos Fink Sancio Pansa (baryton-basse) - Inga Kalna Dorotea (soprano) - Gillian Keith Lucinda (soprano) - Christophe Dumaux Fernando (contre-ténor) - Bejun Mehta Cardenio (contre-ténor) - Mark Tucker Lope (ténor) - Johanette Zomer Ordogno (soprano) - Judith Van Wanroij Maritorne (soprano) - Dominique Visse Rigo (contre-ténor) - Geoffrey Dolton Mendo (ténor) - Akademie für Alte Musik Berlin

Enregistré aux Bozar à Bruxelles.

Le commentaire :

Le Florentin Francesco Bartolomeo Conti avait à peine franchi le cap des vingt ans lorsqu’il se fit une place, en 1701, comme théorbiste à la cour des Habsbourg à Vienne, ville dans laquelle il allait devenir l’un des compositeurs importants jusqu’à sa mort en 1732. Son œuvre, peu connue aujourd’hui, compte trente opéras, treize oratorios et une longue liste d’autres compositions vocales et instrumentales. Les joyaux, parfois oubliés, du répertoire d’opéra baroque et classique constituent la griffe de René Jacobs. Ce Don Chisciotte est une pétillante et fraîche tragicomédie pleine de rebondissements imprévus où se succèdent les fameuses entreprises du Chevalier à la triste figure.

A découvrir, pour les amateurs de baroque ... mais je suis certaine que Jean connaît !

de très belles cantates , qui plus est chantées par Barnarda Kink, un vrai bonheur



et ce "David" qui vaut aussi le détour...[img][/img]

16 Opéras et 13 feste teatrali (source : http://www.operone.de/komponist/conti.html )

Clotilde (Giovanni Battista Neri), 3 Akte (?Karneval ?1706)
Il trionfo dell'amicizia e dell'amore (Francesco Ballerini), dramma pastorale 3 Akte (Karneval 1711 Wien, Hof); revidiert als Il trionfo dell'amore e della costanza, mit Arien von Keiser (Jan. 1718 Hamburg)
Alba Cornelia (Pietro D'Averara, bearbeitet von Pariati), dramma per musica 3 Akte (5. Febr. 1714 Wien, Hof); revidiert Fassung (Karneval Breslau 1726); Brüssel 1728
I satiri in Arcadia (Pariati), favola pastorale 3 Akte (28. Aug. 1714 Wien, Theater in der Favorita), (1721 Kopenhagen)
Dorimena e Tuberone (Pariati), 2 Intermezzi, und Licenza in Atenaide (Zeno), 3 Akte (27. Nov. 1714 Wien, großes Hoftheater) (von Ziani, Antonio Negri, Caldara)
Ciro (Pariati), dramma per musica 3 Akte (9. Febr. 1715 Wien, Vorzimmer des Hofes), mit intermezzi Bagatella, Mamalucca, Pattatocco (Pariati)
Teseo in Creta (Pariati), dramma per musica 5 Akte (28. Aug. 1715 Wien, Theater in der Favorita), mit intermezzi Galantina e Pampalugo (Pariati)
Il finto Policare (Pariati), tragicommedia 3 Akte (24. Jan. 1716 Wien, Hof), (1726 Bratislava)
Sesostri re d'Egitto (Pariati), dramma per musica 3 Akte (24. Jan. 1717 Wien), mit intermezzi Grilletta e Pimpinone (Pariati), (Sommer 1720 Braunschweig)
Vespetta e Milo (Stampiglia 1-2, Ballerini 3), intermezzi für Lottis Giove in Argo (Musik der intermezzi 1-2 von A. Scarlatti) (1717 Dresden)
Astarto (Zeno/Pariati), dramma per musica 3 Akte (19. Febr. 1718 Wien, Hof), mit intermezzi Farfalletta, Lirone e Terremoto (Pariati, 3); rev. von Anton Jaime (Aug. 1722 Braunschweig)
Don Chisciotte in Sierra Morena (Zeno/Pariati), tragicommedia 5 Akte (6. Febr. 1719 Wien, Hof), (Winter 1720 Braunschweig); revidiert mit Arien von Mattheson (1720 Hamburg; Sommer 1721 Braunschweig; mit teilweise deutschem Text 1722 Hamburg; 1738 Braunschweig)
Cloris und Thyrsis (D. Gazal aus Pariatis I satiri in Arcadia), Schäferspiel 3 Akte (26. April 1719 Hamburg), (18. Dez. 1721 Kopenhagen, Königliche Burg)
Arien im Pasticcio: Die Über Hass und Liebe siegende Beständigkeit Oder Tigranes, König von Armenien [La costanza trionfante degl'amori e degl'odi] (Antonio Marchi/Gazal), Musik: Gasparini, Francesco Conti, Orlandini, Vivaldi (1719 Hamburg, Gänsemarkt)
Galatea vendicata (Pariati), festa teatrale 1 Akt (19. Nov. 1719 Wien, Hof [spanischer Saal]); revidiert 1724
Alessandro in Sidone (Zeno/Pariati), tragicommedia 5 Akte (6. Febr. 1721 Wien, kleines Hoftheater); revidiert (Aug. 1726 Braunschweig)
Archelao, re di Cappadocia (Pariati), tragicommedia 5 Akte (29. Jan. 1722 Wien, kleines Hoftheater), (Winter 1727 Braunschweig; revidiert in 3 Akten Wien 1744)
Pallade trionfante, festa teatrale 1 Akt (19. Nov. 1722 Wien), (1737 Wien)
Creso (Pariati), tragicommedia 5 Akte (26. Jan. 1723, Wien, kleines Hoftheater)
Penelope (Pariati), tragicommedia 3 Akte (6. Febr. 1724 Wien, kleines Hoftheater)
Meleagro (Pariati), festa teatrale 1 Akt (19. Nov. 1724 Wien, Hof)
Griselda (Zeno), dramma per musica 3 Akte (Karneval 1725 Wien), mit intermezzi Erighetta e Don Chilone (Pariati)
Issicratea (Pasquini), festa teatrale 1 Akt (19. Nov. 1726 Wien)
Issipile (Metastasio), dramma per musica 3 Akte (Karneval 1732 Wien), (Herbst 1733 Jaromice; Winter 1733 und Sommer 1736 [zweifelhaft] Braunschweig); revidiert Fassung als Issipile oder der Sieg der kindlichen liebe mit teilweise deutschem Text von Wend (20. Febr. 1737 Hamburg)

9 oratorios

Il Martirio di San Lorenzo (1710)
La Colpa originale (1718)
Dio sul Sinai (1719)
Mose preservato (1720)
Naaman (1721)
Il David perseguiato da Saul, livret A. di Avanzo (1723)
David (1724)
L'Osservanza della Divine Legge nel Martirip de' Maccabei (1732)
Giuseppe che interpreti i sogni (1736)

Sérénades et hymnes

Circe fatta saggia, sérénade (1713)
Galatea vindicata (1719)
Pallade trionfante (1722)
Il trionfo della fama (1723)
Meleagro (1724)
Issicratea (1726)

50 cantates profanes, dont Cantata allegorica (1717) - L'Istro (1717) - Lontananza dell'amato - Ride il prato - Con più lucidi candori - Vaghi augelletti - Sventurata Didone - Fra cetre e fra trombe.

Musique sacrée

Messe de l'Assomption - Messe de Saint Paul - Messe de Saint Pierre et Paul - Messe avec intoit et graduel
Pie Jesu pour ténor,, cordes et orgue
Alma Redemptoris Mater, à 10 voix, cordes et orgue
Te Deum, à 10 voix et orchestre
Hymnes sacrés pour toute l'année

Musique instrumentale

Sinfonia en la majeur
Ouverture de Don Chisciotte in Sierra Morena
Sonates de mandoline
Pièces de chambre (Sinfonias, Fugue, ouverture)

Voici un CD avec 2 cantates et ouvertures de Conti. Les ouvertures de Don Chisciotte et Teseo in Creta, ainsi qu'un sinfonia en la majeur m'ont beaucoup plu. Pour les 2 cantates, je n'ai pas aimé la première, Sventura Didone, que j'ai trouvé ennuyeuse (monotone), par contre Fra cetre, e far trombe, par son style éclatant, m'a enthousiasmé, je l'ai même écoutée 2 fois à la suite !

Une nouveauté qui confirme, s'il en était besoin,  que ce Conti était un tout grand compositeur de son époque, largement oublié, mais semble t'il considéré comme un très grand à son époque.
L'équipe hongroise à qui nous devont de superbe enregistrement baroque de musique française (dont un opéra de Charles Hubert Gervais que je présentais récemment).

Cette messe est superbe et de grande dimension (pour l'époque, à part la messe en si de JS BACH): un peu plus d'une heure.

Diapason d'or en février 2019.

Très beau, très profond Kyrie.

Merci Jean! De nous dévoiler ce contemporain de Bach!

Magnifique messe en effet (présentée par Jean un peu plus haut).


https://www.youtube.com/watch?v=nlVcWuxTp1w

Languet anima mea, motet pour soprano et orchestre



https://www.youtube.com/watch?v=ytTXWJwq6Yw


Copie du commentaire :

Francesco Bartolomeo Conti (Florence, 20 janvier 1681 - Vienne, juillet 1732) est Théorbiste et compositeur italien.

Les lettres adressées à Ferdinando de ’Medici entre 1699 et 1701 suggèrent que même avant le début du siècle, Conti était tenu en haute estime pour ses performances de théorbiste à Florence, Ferrare et Milan. La nouvelle de son jeu virtuose se répandit au-delà de l'Italie et en 1701, la cour des Habsbourg à Vienne lui offrit un rendez-vous comme théorbiste associé avec la même allocation versée au principal théorbiste, Orazio Clementi.
Conti a servi à ce titre de 1701 à 1708, à l'exception de la période d'octobre 1706 à juillet 1707, lorsque son nom est absent des registres.

A la mort de Clementi en août 1708, il fut promu théorbiste principal, poste qu'il occupa jusqu'à ce que la maladie l'oblige à se retirer en 1726. La cour eut du mal à choisir son successeur; Joachim Sarao de Naples a été nommé en janvier 1727.

Conti était également un joueur de mandoline hautement qualifié et a composé l'une des premières sonates pour cet instrument. Cependant, les comptes rendus viennois de sa carrière d'interprète sur l'un ou l'autre instrument font cruellement défaut. L'étendue de ses activités en tant que soliste est évoquée dans des rapports dans le Daily Courant de Londres, qui confirment que le "Signior Francesco'' y participa à un concert-bénéfice en mai 1703, divertit la reine Anne à la cour en mars 1707 et présenta programme de musique théorbe et mandoline pour le grand public en avril 1707. Il fut élu membre de l'Accademia Filarmonica de Bologne en 1708 et vers la fin de sa carrière obtint le titre de «premier théorbiste du monde» pour son rôle dans la performance de JJ Costanza e fortezza de Fux à Prague en 1723.

En utilisant la mandoline et le théorbe comme instruments obligatoires dans plusieurs de ses opéras, cantates et oratorios, Conti a créé des opportunités supplémentaires pour des performances virtuoses. La représentation de 1719 de Galatea vendicata est la seule occasion où il a jumelé les deux instruments dans le même numéro musical; cela s'est produit cinq jours avant que son fils Ignazio ne reçoive une nomination à la cour, suggérant que la notation unique était destinée à la performance du père et du fils. Bien avant que les Habsbourg ne reconnaissent officiellement Conti en tant que compositeur, il s'était distingué à la cour avec plusieurs interprétations réussies de sa musique, y compris l'opéra Clotilde, vraisemblablement écrit pour le Carnaval 1706, bien que ni une partition ni aucun récit contemporain de la production ne soient connus pour ont survécu. Des vestiges de la partition originale existent dans la version pasticcio, Clotilda, qui eut au moins sept représentations en 1709 au Queen’s Theatre de Londres. Ils figurent également dans le pasticcio Ormisda de Haendel, créé pour la première fois à Londres le 4 avril 1730. L’oratorio Il Gioseffo, avec un texte destiné à honorer l’empereur Joseph Ier, dont le couronnement eut lieu en mars 1706, était une autre œuvre de ce genre.
Après un laps de temps de quatre ans, Conti présente à la cour un oratorio (1710) et un opéra (1711) avant d'être invité à pourvoir un poste créé par la promotion de J.J. Fux au vice-Kapellmeister. Sa nomination en 1713 comme compositeur de la cour lui permit de recevoir deux bourses, l'une comme compositeur et l'autre comme théorbiste, dont le total combiné fit de lui l'un des musiciens les mieux payés de Vienne. Sa situation financière a été encore améliorée par ses deuxième et troisième mariages, tous deux devant la cour des prima donnas. Conti s'est marié trois fois. Après la mort de sa première épouse, Theresia (Kugler), en avril 1711, il épousa la riche prima donna, Maria Landini, veuve de trois enfants. Non seulement elle avait hérité de la succession de son mari, mais elle était la musicienne la mieux payée de Vienne à cette époque. Elle a chanté le rôle principal dans chacun des opéras de Conti de 1714 à 1721. Après sa mort en 1722, le poste de prima donna est resté vacant jusqu'en 1724, lorsque la cour a nommé Maria Anna Lorenzani. Elle chanta le rôle principal dans trois des opéras de Conti et devint sa troisième épouse en avril 1725.

Conti tomba malade en 1726 et en 1729 avait quitté Vienne pour l’Italie. Il est probablement retourné à Florence, où il possédait une maison et d'autres biens. En 1732, il était retourné à Vienne et avait présenté deux nouvelles œuvres à la cour avant sa mort en juillet de cette année.