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 Milko KELEMEN (1924-2018)

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Icare
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MessageSujet: Milko KELEMEN (1924-2018)   Milko KELEMEN (1924-2018) Empty2010-10-22, 09:18

MILKO KELEMEN est né à Podravska Slatina (Croatie) en 1924. Il a reçu ses premières leçons de piano et de composition de sa grand-mère qui,encore enfant,avait eu FRANZ LISZT pour professeur. Après avoir achevé ses études au Conservatoire de Zagreb,une bourse lui a permis d'étudier à Paris (1954) avec OLIVIER MESSIAEN. Ensuite,il a étudié avec WOLFGANG FORTNER à Fribourg. De retour en (ex) Yougoslavie en 1957,il a travaillé avec le célèbre violoncelliste et chef-d'orchestre ANTONIO JANIGRO et les "Solistes de Zagreb" qui ont joué ses compositions  plus de 700 fois sur tous les continents. Après,il a mis sur pied un festival international de musique contemporaine,en 1961,la fameuse "Biennale de musique de Zagreb" (comparable à "L'Automne de Varsovie"). Président de la Biennale,il a organisé une rencontre musicale de l'Est et de l'Ouest qui a joué un rôle politique et culturel important du fait de la division opérée par le "rideau de fer" dans la musique contemporaine. Pendant 50 ans,plus de 5000 oeuvres de plus de 400 compositeurs y ont été exécutées,notamment celles de tous les grands compositeurs américains. En 1970, MILKO KELEMEN a été nommé professeur de composition à Düsseldorf. Depuis 1973,il assume cette fonction au Conservatoire de Musique de Stuttgart où il habite encore aujourd'hui.(1995) Le catalogue de ses oeuvres comprends plus de 120 opus. KELEMEN a composé de la musique pour un seul instrument,de la musique de chambre,de la musique d'orchestre,de la musique électronique, trois opéras ainsi que deux ballets.
Il meurt le 8 mars 2018 à Stuttgart.


 Liste (non exhaustive) de ses oeuvres:

__KLEIN STREICHMUSIK pour orchestre à cordes  -1947-
__PRELUDIO,ARIA E FINALE pour orchestre à cordes  -1948-
__THEME ET VARIATIONS pour piano  -1949-

__SINFONIETTA pour orchestre de chambre  -1950-
__SINFONIE pour grand orchestre  -1952-
__CONCERTO pour piano et orchestre  -1953-
__SONATE pour piano -1954-
__IMPROVISATION CONCERTANTE pour cordes  -1955-
__ADAGIO ED ALLEGRO pour cordes  -1956-
__TROIS IMPRESSIONS pour choeur avec violoncelles et piano  -1956-
__CONCERTO pour basson et orchestre à cordes  -1957-
__CONCERTO pour violon et orchestre  -1957-
__CONCERTO GIOCOSO pour orchestre de chambre  -1957-
__CONCERTO pour contrebasse (ou violoncelle) et orchestre à cordes  -1957-
__MUSIQUE POUR VIOLON  -1958-
__SINFONISCHE MUSIK pour orchestre  -1958-
__DIE SPIELE pour baryton et orchestre à cordes  -1958-
__TROIS DANSES pour orchestre à cordes et alto  -1958-
__ETUDES CONTRAPUNTIQUES pour quintette  -1959-
__ETUDES POUR FLÛTE  -1959-

__DER SPIEGEL (BALLET)  -1960-
__SKOLION pour orchestre  -1960-
__CONSTELLATIONS pour orchestre de chambre  -1960-
__TRANSFIGURATIONS pour piano et orchestre -1962-
__EQUILIBRES pour deux orchestres  -1962-
__RADIANT pour ensemble de chambre  -1963-
__ABBANDONATE (BALLET)  -1964-
__O PRIMAVERA,cantate pour ténor et orchestre à cordes  -1965-
__SUB ROSA pour orchestre -1965-
__DIE WÖRTER,cantate pour mezzo-soprano et orchestre  -1966-
__SURPRISE pour orchestre à cordes  -1967-
__COMPOSE pour deux pianos et deux groupes d'orchestre  -1967-
__MUSIK FÜR HEIBENBÜTTEL pour mezzo-soprano,violon,violoncelle et clarinette  -1968-
__CHANGEANT pour violoncelle et orchestre  -1968- 13'38 mn
__MOTION pour quatuor à cordes  -1968- 11'00 mn

__DER BELAGERUNGSZUSTAND (OPERA en deux actes) -1970-
__FLOREAL pour orchestre  -1970-
__OLIFANT pour posaune (flûte de bali,cor des Alpes) et deux groupes d'orchestre  -1971-
__FABLIAU pour neuf flûtes  -1972-
__YEBELL,AKTION pour solistes et ensemble de chambre  -1972-
__FABLIAU II pour orgue et microphone  -1972-
__VARIA MELODIA pour quatuor à cordes  -1972-  23'40 mn
__MIRABILIA pour piano,modulateurs à anneau et deux groupes d'orchestre -1972-75- 26'45 mn
__PASSIONATO pour 9 flûtes et trois groupes choraux  -1972- 21'40 mn
__ABECEDARIUM pour orchestre à cordes  -1974-
__GASHO pour plusieurs groupes de choeurs  -1974-
__DIE SIEBEN PLAGEN pour mezzo-soprano  -1975-
__RONTONDO pour trio d'anches  -1977-
__MAGEIA pour orchestre  -1977- 10'25 mn
__SPLINTERY pour quatuor à cordes  -1977- 13'24 mn
__INFINITY pour orchestre  -1979- 12'49 mn

__FLABIAU III pour flûte et cymbalum  -1980-
__RONTONDO II pour harmonica et trio d'anches  -1980-
__GRAND JEU CLASSIQUE,concerto pour violon et orchestre  -1982- 23'16 mn
__LOVE SONG pour orchestre à cordes  -1983- 05'33 mn
__PHANTASMEN pour alto et orchestre  -1985-
__LOVE SONG pour quatuor de saxophones  -1985-
__DRAMMATICO (Requiem für Sarajewo) pour violoncelle et orchestre  -1985- 19'32 mn
__ARCHETYPON pour orchestre  -1986-
__SÄULEN DES HIMMELS pour piano  -1986-
__LANDSCHAFTSBILDER pour mezzo-soprano et quatuor à cordes  -1986-
__MEMORIES pour trio à cordes  -1987-
__ANTIPHONIE pour orgue et orchestre  -1987-
__SONNETS pour quatuor à cordes  -1987- 15'14 mn



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MessageSujet: Re: Milko KELEMEN (1924-2018)   Milko KELEMEN (1924-2018) Empty2010-10-22, 14:04

J'ai écouté une quinzaine de ses oeuvres, mais tu ne seras sans doute pas étonné si je te dis que rien ne m'a plu Embarassed Ce que j'ai préféré, et encore, c'est Drammatico et les Impressions concertantes. Le reste - Sub rosa, Skolion, Passionato et autres : bof, bof.
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MessageSujet: Re: Milko KELEMEN (1924-2018)   Milko KELEMEN (1924-2018) Empty2010-10-22, 14:21

Au moins tu as fait l'effort d'écouter quinze opus,c'est déjà bien parce qu'ainsi tu sais pourquoi tu n'aimes pas.  

Et LE GRAND JEU CLASSIQUE pour violon et orchestre? Cette oeuvre devrait t'être la plus accessible. Personnellement,j'aime beaucoup MIRABILIA,oeuvre par laquelle je l'ai découvert mais je doute que tu partages mon engouement. Je la trouve passionnante et elle demeure ma préférée de toutes celles que je connais pour l'instant,onze opus en tout,moins que toi. Wink

Milko KELEMEN (1924-2018) 260px-Kelemen_030


Dernière édition par Icare le 2021-10-14, 16:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Milko KELEMEN (1924-2018)   Milko KELEMEN (1924-2018) Empty2014-03-28, 18:07

En plein dans mon cycle intitulé "Dépoussiérage musical" qui consiste justement à dépoussiérer des cd que j'ai le plus négligés durant ces dernières années, je viens de redécouvrir - et le verbe est bien trouvé - quatre oeuvres de Milko Kelemen; Drammatico - Requiem pour Sarajevo pour violoncelle et orchestre, Sonnets pour quatuor à cordes, Passionato pour 9 flûtes et 3 groupes choraux et Changeant pour violoncelle et orchestre. Lorsque l'on commence à accumuler un grand nombre de cd, il y a forcément, à un moment ou à un autre, des musiques qui vont se retrouver délaissées. C'est inévitable. J'essaie toujours d'en avoir conscience afin que ces "négligences" deviennent provisoires et ce cycle est une occasion idéale pour faire de cette heureuse accumultation, une collection vivante que j'aime fouiller, renverser, retourner, et me dire: "Tiens! Mes disques de Milko Kelemen, il y avait longtemps que je ne les avais pas réécoutés. Que vais-je en penser aujourd'hui en les redécouvrant?"  Very Happy 



J'ai réécouté son Drammatico et ses Sonnets avec beaucoup d'intérêt. Après une musique aussi extravertie et pleine de vitalité que celle de Peter Lieberson, ce fut même un contraste plutôt bienvenu. A l'écoute de Drammatico, j'ai l'impression que le violoncelle solo, interprété ici par Siegfried Palm, porte toute l'oeuvre sur ses épaules. Son jeu, certes exigeant, s'effectue davantage dans la complainte et la retenue, l'orchestre restant la plupart du temps en retrait, pouvant s'approcher sur la pointe des pieds, parfois se taisant complètement avant de revenir dans des éclats d'humeur souvent mesurés. Je suis également sensible à la retenue de cette pièce concertante qui incite au recueillement, au jeu très digne et solennel du violoncelle qui jamais ne perd en intensité. Cette impression qu'il brode assez sèchement des motifs mélodiques un peu fuyants me plait beaucoup. La tension dramatique est maintenue d'un bout à l'autre de la pièce. Je n'ai jamais autant apprécié cette oeuvre qu'aujourd'hui, sans doute étais-je dans la condition idéale. Il en ira de même avec les Sonnets for string Quartet qui évoluent, eux aussi, dans une même retenue et tension, parfois proches de l'élégie. Les cordes naviguent souvent en eau aigüe, ce qui n'est pas pour me déplaire, sans compter l'effet saisissant de pizzicati dans l'avant-dernière partie. Là encore, je n'ai jamais autant apprécié ce quatuor à cordes que lors de cette nouvelle écoute. Si son opus Passionato pour 9 flûtes et 3 groupes choraux est quelque peu particulier, j'avoue avoir été séduit par l'étrangeté de son propos, le climat original et quasi-théâtral qu'il instaure ci et là. J'en ai aimé la poétique. Avec Changeant, j'ai retrouvé une pièce concertante qui avait injustement fui ma mémoire, une pièce pour violoncelle et orchestre - également interprétée par Siegfried Palm - très différente et bien plus extravertie que Drammatico. Si le soliste demeure sans faillir le centre névralgique de l'oeuvre, l'orchestre y est déjà plus insolent et dominant lorsqu'il expédie ses dissonances et ses sons parfois métalliques et cristallins sur le chemin sinueux et tourmenté du violoncelle. Il n'y aura cependant aucune agonie, aucun vainqueur, juste un mélomane satisfait par la modernité et le caractère impulsif de ce Changeant. Heureux aussi d'avoir dépoussiéré un cd qui le méritait bien.  Milko KELEMEN (1924-2018) 333455 Milko KELEMEN (1924-2018) 333455


Dernière édition par Icare le 2021-10-14, 16:42, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Milko KELEMEN (1924-2018)   Milko KELEMEN (1924-2018) Empty2014-03-29, 17:34

Comme je l'avais écrit plus haut, Mirabilia pour piano, modulateur à anneau°° et deux groupes orchestraux (1972-75) est une oeuvre qui m'a toujours fasciné. C'est d'ailleurs par elle qu'est né mon intérêt pour la musique de Milko Kelemen. Je trouve dommage qu'il soit complètement oublié, aujourd'hui, car même si son approche est moderne et intellectuelle, elle ne l'est jamais trop à mon sens pour en faire une musique totalement hermétique et élitiste. Bien qu'il y ait, par exemple, un aspect expérimental assez affirmé dans Mirabilia, il y a en même temps une vraie sensibilité musicale, une véritable musicalité, un sens réellement musical dans sa construction et ses développements, un intéressant équilibre entre concept et musicalité, entre recherche sonore et accessibilité, autant intellectuelle qu'émotionnelle. Selon mon humble avis, Milko Kelemen arrive à faire ce que d'autres ne parviennent pas: innover, intellectualiser, sérialiser, mais jamais trop, évitant la rigidité et trop d'austérité, apportant une dimension ludique et profondément musicale à ses travaux. Son concerto pour violon et orchestre Grand Jeu Classique (1982) qui est d'ailleurs très contemporain et si peu classique, n'échappe pas à cette règle. J'y entends une musique, certes atonale, chahutée, complexe, versatile, cérébrale, mais une musique qui vit, vibre, virevolte. Le violon d'Ulf Hoelscher semble s'égosiller par moment, semble déchirer les parois mouvantes de l'orchestre, mais de nombreux rebondissements réactivent la partition, et cela même si l'acte lyrique demeure rare, si la référence baroque par le clavecin est furtive et si le concerto, dans sa forme globale, se complaît dans une certaine tonitruance.  Milko KELEMEN (1924-2018) 333455 Milko KELEMEN (1924-2018) 333455 Milko KELEMEN (1924-2018) 333455 

Les autres oeuvres que j'ai réécoutées et que j'ai également appréciées sont Love song (1983) pour orchestre à cordes, Mageia (1977) et Infinity (1978) pour orchestre.  Milko KELEMEN (1924-2018) 333455 Milko KELEMEN (1924-2018) 333455  En revanche, je n'ai pas réécouté ses deux quatuors à cordes Varia Melodia (1972) et Splintery (1977). Peu porté sur cette formation musicale pour le moment, je préfère reporter.

°°Le ring modulator (modulateur à anneau) est un effet de modulation utilisant un oscillateur pour générer une onde sinusoïdale, qui est ensuite multipliée avec le signal de départ (celui d'une guitare par exemple) pour produire de nouveaux harmoniques. C'est aussi un effet que l'on retrouve sur de nombreux synthétiseurs où un oscillateur est utilisé pour en moduler un autre, ce qui produit des sons de cloche caractéristiques.
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MessageSujet: Re: Milko KELEMEN (1924-2018)   Milko KELEMEN (1924-2018) Empty2014-11-23, 22:58

<<Son concerto pour violon et orchestre Grand Jeu Classique (1982) qui est d'ailleurs très contemporain et si peu classique, n'échappe pas à cette règle. J'y entends une musique, certes atonale, chahutée, complexe, versatile, cérébrale, mais une musique qui vit, vibre, virevolte. Le violon d'Ulf Hoelscher semble s'égosiller par moment, semble déchirer les parois mouvantes de l'orchestre, mais de nombreux rebondissements réactivent la partition, et cela même si l'acte lyrique demeure rare, si la référence baroque par le clavecin est furtive et si le concerto, dans sa forme globale, se complaît dans une certaine tonitruance. >>

Je l'ai réécouté ce soir et c'est un concerto pour violon certes atonal, voire sériel, que j'aime vraiment beaucoup par le jeu du violon et celui de l'orchestre, ce caractère extrêmement ludique que je ne retrouve finalement que chez les contemporains. J'adore la façon dont les sons s'additionnent, s'enchevêtrent, se répondent les uns aux autres dans une discipline de style et une alchimie sonore qui finissent par être jubilatoires à mon oreille, comme si dans ces combinaisons de sons qui peuvent paraître anarchiques aux réfractaires, j'y entendais au contraire un processus qui semblait couler de source: tout s'emboîtant naturellement au profit d'une poétique implacable, accidentée et définitive. Bien sûr, voilà un concerto quelque peu élitiste qui ne fera pas l'unanimité mais que j'ai très envie d'inclure dans mon Top 13 des meilleures oeuvres pour violon et orchestre. Milko KELEMEN (1924-2018) 395622
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MessageSujet: Re: Milko KELEMEN (1924-2018)   Milko KELEMEN (1924-2018) Empty2021-10-14, 19:51

Milko Kelemen est un compositeur que j'avais abordé par onze oeuvres réparties sur trois disques, cependant, aujourd'hui, j'ai décidé de n'en écouter que trois, une par album, celles qui, bien sûr, me passionnent le plus. Je les ai toutes évoquées dans ce topic, à travers plusieurs commentaires et à des degrés d'appréciation évidemment différents. Milko Kelemen n'est pas ce que j'appellerais un compositeur facile d'accès qui a eu pour habitude de caresser le public dans le sens du poil. De mon côté, je ne peux pas dire que j'ai été immédiatement obnubilé par un style musical, de ceux qui ont suscité d'emblée en moi une envie de l'approfondir, comme je pus le faire antérieurement ou parallèlement avec par exemple Wojciech Kilar ou même Giya Kancheli. Ce sont certaines oeuvres de Milko Kelemen qui m'ont littéralement scotché, plus qu'un style proprement dit.

Je pense tout d'abord au Grand Jeu Classique - Concerto pour violon et orchestre (1982) interprété par Ulf Hoelscher et le "Radio-Sinfonieorchester Stuttgart" sous la direction de Jacques Mercier. Les chemins empruntés par le violon et l'orchestre peuvent paraître alambiqués, sinueux, obsessionnels, accidentés: une pensée musicale relativement complexe et difficile à suivre, sans doute inaccessible dans une écoute distraite... J'aime de plus en plus cette oeuvre du maître croate, peut-être mon opus préféré parmi ceux que je connais. S"il m'arrive régulièrement de m'émouvoir de développements musicaux fluides, voire "prévisibles" dans une certaine mesure, j'aime aussi ceux qui me sont moins évidents, plus tarabiscotés. J'ai été à nouveau fasciné par le jeu faussement déroutant du concerto, un jeu qui, au final, n'a rien de classique, foncièrement contemporain en réalité.

La deuxième oeuvre de Milko Kelemen qui m'impressionne toujours autant est Mirabilia, pour piano, modulateur à anneau et deux groupes d'orchestre (1972-1973). Mirabilia signifie: choses ou apparitions merveilleuses, incroyables, qui ont été rendues possibles par un nouveau traitement technologique du piano ainsi que par une articulation sonore particulière des deux orchestres. La sonorité du piano est associée au son sinusoïdal correspondant (de dix hertz à dix kilohertz) de façon à donner la somme et la différence du rapport initial. Toutes les variantes des timbres du piano sont possibles - des transformations brutales qui ne permettent plus du tout de reconnaître la sonorité du piano. - Milko Kelemen - par Gerhard Erber (piano), Eckhard Rödger (modulateur à anneau) et le "Rundfunk-Sinfonie-Orchester Leipzig" sous la direction de Max Pommer. J'ignore à quel moment une musique devient inaccessible à mon oreille ou lorsqu'elle dépasse mon seuil de tolérance, mais il y a cependant des créations contemporaines qui me sont pénibles ou ennuyeuses, ce qui est aussi vrai dans la forme classique, même si c'est pour d'autres raisons. Disons que des oeuvres tonales peuvent m'être fades ou ennuyeuses alors qu'une oeuvre atonale peut s'avérer pénible, voire irritante. J'ai forcément mes propres limites, avec un degré d'acceptation de l'atonalisme plus important que la normale, or le caractère expérimental de Mirabilia ne me rebute à aucun moment. Au contraire, il parvient à me fasciner à plusieurs endroits. Une magnifique palette de sonorités inédites et originales s'y déploient dans des tournures musicales qui peuvent paraître tantôt improvisées, tantôt très écrites.

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Le travail sur les sonorités est également remarquable sur Le Grand Jeu Classique et aussi dans les Sonnets pour quatuor à cordes (1987) qui est la troisième oeuvre que j'ai choisie d'écouter aujourd'hui. Milko Kelemen composa plusieurs oeuvres pour cordes; Love Song (1983) pour orchestre à cordes, Varia Melodia (1972) pour quatuor à cordes et Splintery (1977) pour quatuor à cordes. Cependant, je nourris jusqu'à présent une préférence pour les Sonnets qui se constituent de cinq épisodes pour quatuor à cordes. Je trouve que Milko Kelemen a su extirper des quatre instruments à cordes des sonorités singulières et intéressantes, élargissant avec habileté les jeux expressifs du quatuor. Le troisième ou quatrième épisode est sur ce point exquis.
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