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 Hans Werner Henze (1926-2012)

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Icare
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2015-01-10, 22:51

Je viens de réécouter deux cantates, sauf que celles-ci ne sont pas de J. S. Bach mais de H. W. Henze et elles s'intitulent: Cantata della fiaba estrema pour soprano (Edita Gruberova), petit choeur et treize instruments, composée en 1963 (excellente année) et constituée de sept parties pour une durée totale de 22'04 et Novae de infinito laudes pour quatre solistes, choeur et instruments, sur des textes de Giordano Bruno (1548-1600), composée entre 1961 et 1962 et constituée de six parties pour une durée totale de 47'24. La première est dirigée par Leif Segerstam alors que la seconde l'est par Milan Horvat. Elles sont certes dans un style très différent de Bach, bien évidemment, ce qui n'empêche pas qu'il s'agit d'oeuvres très accessibles que j'aime de plus en plus. La première cantate est d'un caractère plutôt doux, propice au recueillement avec de tendres interventions de la guitare alors que la seconde, plus dramatique et intense, m'a parue plus vindicative, plus contemporaine aussi. Elle gagne ma préférence car les mouvements les plus animés me captivent complètement. J'y reviendrai à coup sûr!
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2015-06-01, 22:54

Je poursuit mon cycle, mon double-cycle, devrais-je dire, avec la Symphonie n°9 pour choeur mixte et orchestre de Henze. Je ne suis pas entré simultanément dans l'oeuvre même si, paradoxalement, je la trouve belle dès son premier mouvement, une impression d'errer en surface, d'en saisir la beauté sans être bouleversé par elle. En fait, la fascination pour cette symphonie s'opère progressivement, presque malgré moi, insidieusement en quelque sorte. Une aussi belle écriture des choeurs peut difficilement laisser indifférent. C'est donc inéluctable qu'elle finisse par m'envoûter à un moment ou un autre. La symphonie se divise en sept mouvements et c'est à partir du quatrième que le charme finit par faire son effet. L'adhésion totale arrive définitivement à partir du plus long mouvement, l'avant-dernier, qui dépasse les seize minutes. Il est selon moi le point culminant de l'oeuvre, le haut de la cathédrale. Les interventions de l'orgue, un orgue impérial et dynamisant, sans compter les apports inventifs de percussions et sonorités insolites, enrichissent la musique d'une couleur originale, comme un vitrail sonore qui se dresse devant la prière collective et se traverse d'une lumière divine . Ce mouvement s'intitule "The night in the Cathedral". Je lui trouve quelque chose de fantastique dans les deux sens du terme. Le dernier mouvement "Rescue" est, quant à lui, magnifique de sérénité, le chant qui vous tire vers le haut et le recueillement.


Dernière édition par Icare le 2019-03-28, 19:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2015-06-19, 09:48

Visiblement, du fait de m'être familiarisé avec le choeur à cappella, notamment par la musique d'un Palestrina ou d'un Frescobaldi, et plus récemment par celle de Naji Hakim, je commence à nourrir un certain intérêt pour des oeuvres de cette formation. C'est ce qui vient d'ailleurs de se produire avec Orpheus behind the wire pour choeur à cappella et sur des poèmes d'Edward bond. L'oeuvre de Henze dure une vingtaine de minutes et je n'y ai pas ressenti le moindre début d'ennui. Ce fut sans doute la première fois où je peux dire que j'ai bien apprécié. Je n'en suis pas ressorti bouleversé - je n'irai pas jusque là - mais j'ai bien aimé le caractère expressif et intense de ces voix. Il s'est passé quelque chose entre elles et moi, une vibration, quelque chose comme ça. Avec Aristaeus, drame musical pour voix récitante (baryton) et orchestre, je touche à une toute autre dimension. Le rôle du narrateur (en allemand) est assez important mais, heureusement, les parties purement musicales le sont davantage: elles me sont fascinantes, d'abord dans ses passages les plus atonals, puis plus encore lorsqu'elles flirtent avec la tonalité et que les cordes s'entremêlent avec passion dans une sorte de romantisme profond et tourmenté. Comme souvent chez Henze, c'est intense, pour ne pas dire viscéral, et en plus j'y trouve de la beauté. A savoir aussi qu'avec le programmateur du lecteur cd on peut éluder les pistes avec narrateur et sans musique.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2015-08-13, 13:39


Je ne sais quoi trop penser de El Cimarron, Récital pour quatre musiciens (Angelo De Leonardis: baryton-basse, Gundl Aggermann: flûte, Christina Schorn: guitare et Ivan Mancinelli: percussions) (1969-70). L'oeuvre évoque la biographie de l'esclave fugitif Esteban Montejo. Je ne pus guère profiter de l'histoire de cet homme dans la mesure où c'est chanté et narré en anglais. Par certains moments, la musique est très minimaliste et assez ennuyeuse, à d'autres, elle se réveille pour une poétique qui va s'avérer soudainement captivante. La combinaison flûte/guitare/percussion n'est pas pour me déplaire, plus principalement lorsque la flûte mène la danse dans les mouvements "Ghosts" et "The false freedom", sans aucun doute (pour moi et musicalement parlant) la partie la plus attractive de ce El Cimarron. Si quelqu'un qui ne connait rien de Hans Werner Henze me demandait conseil, ce n'est certainement pas l'oeuvre sur laquelle je l'orienterais en premier. Toutefois, si mon impression demeure mitigée après plusieurs écoutes, il y a des parties et une atmosphère globale qui font que j'y reviendrai un jour à l'autre...
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2018-07-04, 18:05


En conclusion de mon cycle italien, j'ai choisi Five Neapolitan Songs - Cinq Chants Napolitains du compositeur allemand Hans Werner Henze par le formidable baryton Dietrich Fischer-Dieskau et les instrumentistes du "Berliner Philharmoniker" sous la direction de Richard Kraus (Berlin, 1956). Ces "Cinq chants napolitains" peuvent illustrer le bonheur enivrant qu'il éprouva en 1953 lorsqu'il conquit son indépendance et s'installa dans sa nouvelle patrie qu'allait devenir l'Italie. Désormais, à proximité du monde méditerranéen - <<de l'air vivifiant d'Ischia, de nouvelles couleurs, d'un nouvel univers sonore luxuriant et fantastique - Henze put découvrir la mélodie par excellence, l'expression réaliste permettant de souligner un moment de vie exaltant par le chant.>> Ces cinq chants sont magnifiques avec de superbes passages purement instrumentaux. Magnifiquement orchestrés. Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 333455
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joachim
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2018-07-04, 20:05

J'ai parcouru rapidement les quatre pages, et me rends compte que la biographie de Snoopy est plus que succincte.

En voici une autre tirée tout simplement de Wikipedia anglais, parce que le Wiki français n'est pas très fourni



Hans Werner Henze (1er juillet 1926 - 27 octobre 2012) était un compositeur allemand. Sa grande œuvre d'œuvres est extrêmement variée dans le style, ayant été influencé par le sérialisme, l'atonalité, Stravinsky, la musique italienne, la musique arabe et le jazz, ainsi que les écoles traditionnelles de composition allemande. En particulier, ses œuvres de théâtre reflètent "sa culture constante de la musique pour le théâtre tout au long de sa vie".

Henze était également connu pour ses convictions politiques. Il a quitté l'Allemagne pour l'Italie en 1953 en raison d'une intolérance perçue envers sa politique de gauche et son homosexualité. Tard dans la vie, il a vécu dans le village de Marino dans la région italienne du Latium, et dans ses dernières années, il a encore beaucoup voyagé, en particulier en Grande-Bretagne et en Allemagne, dans le cadre de son travail.
Marxiste avoué et membre du Parti communiste d'Italie, Henze produit des compositions honorant Ho Chi Minh et Che Guevara. A la première de Hambourg en 1968, son requiem pour Che Guevara, intitulé Das Floß der Medusa (Le radeau de Méduse), le placement d'un drapeau rouge sur la scène a déclenché une émeute et l'arrestation de plusieurs personnes, y compris le librettiste. Henze a passé une année de 1969 à 1970 à enseigner à Cuba.


Henze est né à Gütersloh, en Westphalie, l'aîné des six enfants d'un professeur, et a montré un intérêt précoce pour l'art et la musique. Cela et ses opinions politiques ont conduit à un conflit avec son père conservateur. Le père de Henze, Franz, avait servi pendant la Première Guerre mondiale et avait été blessé à Verdun. Il travailla comme professeur dans une école de Bielefeld, formée selon des principes progressistes, mais il fut fermé en 1933 par ordre du gouvernement parce que son style progressiste était en désaccord avec les vues officielles. Franz Henze s'installe ensuite à Dünne, un petit village près de Bünde, où il tombe sous le charme de a propagande nazie. Les livres des auteurs juifs et chrétiens ont été remplacés dans le ménage Henze par la littérature reflétant les vues nazies; toute la famille devait s'aligner sur la nouvelle pensée de Franz. Les garçons plus âgés, y compris Hans, ont été enrôlés dans les Jeunesses hitlériennes.

Bien que la maison de Henze ait été remplie de propos d'actualité, Hans a également pu entendre des émissions de musique classique (en particulier Mozart) et finalement son père s'est rendu compte que son fils avait une vocation de musicien. Henze a commencé des études à l'école publique de musique de Braunschweig en 1942, où il a étudié le piano, la percussion et la théorie. Franz Henze a rejoint l'armée en 1943 et il a été envoyé sur le front de l'Est, où il est mort. Henze a dû rompre ses études après avoir été enrôlé dans l'armée en 1944, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a été formé en tant qu'officier de radio. Il a été rapidement capturé par les Britanniques et détenu dans un camp de prisonniers pour le reste de la guerre. En 1945, il devient accompagnateur au Théâtre municipal de Bielefeld et poursuit ses études sous la direction de Wolfgang Fortner à l'Université de Heidelberg en 1946.

Henze a eu quelques performances réussies à Darmstadt, y compris un succès immédiat en 1946 avec une œuvre néo-baroque pour piano, flûte et cordes, qui le porta à l'attention de Schott, les éditeurs de musique. Il a également participé à la fameuse Summer School de Darmstadt, un véhicule clé pour la diffusion des techniques d' avant-garde  À l'école d'été de 1947, Henze se tourna vers la technique sérielle.

Dans ses premières années il a travaillé avec la technique de douze-tonalité, par exemple dans son premier concerto et concerto pour violon de 1947. Le Sadler's Wells Ballet a visité Hambourg en 1948, ce qui a incité Henze à écrire un poème chorégraphique, Ballett-Variationen, qu'il termine en 1949. Le premier ballet qu'il a vu était Frederick Ashton de Scènes de Ballet. Il a écrit une lettre d'appréciation à Ashton, se présentant comme un compositeur de 22 ans. Dans un autre courrier à Ashton, il a joint la partition de son Ballett-Variationen, espérant que Ashton la trouve intéressante. Ce travail a été créé à Düsseldorf en Septembre 1949 et mis en scène pour la première fois à Wuppertal en 1958. En 1948, il devient assistant musical au Deutscher Theater de Constance, où son premier opéra Das Wundertheater, basé sur l'œuvre de Cervantes, est créé.

En 1950, il devient chef de ballet au Hessisches Staatstheater Wiesbaden à Wiesbaden, où il compose deux opéras pour la radio, son premier concerto pour piano, ainsi que sa première œuvre importante, l'opéra boulevard Boulevard Solitude, une refonte moderne de l'histoire traditionnelle de Manon Lescaut.

Henze a quitté l'Allemagne en 1953, en réaction contre l'homophobie et le climat politique général du pays. Son éditeur, Schott's, avait également offert à Henze une avance sur les redevances, à condition qu'il quitte ses postes de direction pour se concentrer sur la composition. Cette incitation financière a permis à Henze de déménager en Italie, où il est resté pendant la plus grande partie de sa vie. Il s'installe sur l'île d' Ischia dans le golfe de Naples. Également résident sur l'île se trouvaient le compositeur William Walton et son épouse Susana, qui a pris un grand intérêt pour le jeune compositeur allemand. Quattro poemi de Henze pour orchestre en 1955 montre qu'il s'était éloigné des principes de l'avant-garde de Darmstadt. En janvier 1956, il quitta Ischia et s'installa sur le continent pour vivre à Naples. Au début, il souffre d'une nouvelle déception, avec des premières controversées de l'opéra König Hirsch, basé sur un texte de Carlo Gozzi, et le ballet Maratona di danza, sur un livret de Luchino Visconti.

Cependant, il a alors commencé un partenariat créatif durable et fructueux avec le poète Ingeborg Bachmann. Travaillant avec elle comme librettiste, il compose les opéras Der Prinz von Homburg (1958) sur la base d'un texte de Heinrich von Kleistet, Der junge Lord (1964) d'après Wilhelm Hauff, ainsi que Serenades and Arias (1957) et Choral Fantasy (1964).

Il a composé ses cinq chansons napolitaines pour Dietrich Fischer-Dieskau peu après son arrivée à Naples. Un séjour ultérieur en Grèce lui permit de compléter son œuvre de Hölderlin, Kammermusik 1958, dédiée à Benjamin Britten et créée par le ténor Peter Pears, le guitariste Julian Bream et un ensemble de huit membres.

Henze déménage en 1961 dans une villa isolée, "La Leprara", sur les collines de Marino, surplombant le Tibre au sud de Rome. Cette fois a également signalé une forte tendance à la musique impliquant la voix.

De 1962 à 1967, Henze a donné des cours de composition au Mozarteum de Salzbourg et, en 1967, il est devenu professeur invité au Dartmouth College du New Hampshire. L'un de ses plus grands succès fut la création de l'opéra Die Bassariden au Festival de Salzbourg.

Dans la période suivante, il a considérablement renforcé son engagement politique qui a également influencé son travail musical. Par exemple, la première de son oratorio Das Floß der Medusa à Hambourg a échoué lorsque ses collaborateurs de Berlin-Ouest ont refusé de se produire sous un portrait de Che Guevara et qu'un drapeau révolutionnaire avait été placé sur la scène. Sa politique a influencé sa Sixième Symphonie (1969), Deuxième Concerto pour Violon (1971), Voices (1973), et sa pièce pour récitant et orchestre de chambre, El Cimarrón, basé sur un livre de l'auteur cubain Miguel Barnet sur l'échappée d'esclaves noirs pendant la période coloniale de Cuba.

Sa critique politique a atteint son point culminant en 1976 avec la première de son opéra We Come to the River.

La même année, Henze fonde le Cantiere Internazionale d'Arte à Montepulciano pour la promotion de la musique nouvelle, où l'opéra pour enfants Pollicino est créé en 1980. De 1980 à 1991, il dirige un cours de composition à l' école de musique de Cologne. En 1981, il fonde les Ateliers Mürztal dans la région autrichienne de Styrie, la même région où il crée le Deutschlandsberg Youth Music Festival en 1984. En 1988, il fonde la Munich Biennale, un "festival international pour le nouveau théâtre musical", dont ilétait le directeur artistique.

Ses propres opéras sont redevenus plus conventionnels, par exemple The English Cat (1983) et Das verratene Meer (1990), d'après le roman de Yukio Mishima, Gogo no Eiko, connu en anglais sous le titre The Sailor Who Fell from Grace with the Sea.

Ses œuvres ultérieures, bien que moins controversées, ont poursuivi son engagement politique et social. Son Requiem (1990-93) comprenait neuf 'concertos sacrés' pour piano, trompette et orchestre de chambre, et fut écrit en mémoire de Michael Vyner, directeur artistique de la London Sinfonietta. La neuvième symphonie chorale (1997), - "dédiée aux héros et aux martyrs de l'antifascisme allemand" - sur un livret de Hans-Ulrich Treichel basé sur des motifs tirés du roman La Septième Croix d' Anna Seghers est un rejet de la barbarie nazie, avec lequel Henze lui-même a vécu dans son enfance et adolescence. Son dernier succès a été la première en 2003 de l'opéra L'Upupa und der Triumph der Sohnesliebe au Festival de Salzbourg, avec un texte qu'il a lui-même écrit, basé sur un conte de fées syrien. Sebastian im Traum (2004) pour grand orchestre et l'opéra Phaedra (2007) sont d'autres compositions tardives.

Henze a vécu avec son partenaire Fausto Moroni à partir du début des années soixante, et Moroni a planifié et planté le jardin à flanc de colline autour de La Leprara. Moroni a soigné le compositeur quand il a souffert un effondrement émotionnel spectaculaire pendant lequel il a à peine parlé et a dû être encouragé à manger, vivant comme dans le coma. En 2007, peu après le rétablissement soudain de Henze, Moroni est mort après une longue bataille contre le cancer. Elogium Musicum (2008), pour grand orchestre et chœur qui chante le propre texte latin de Henze, est un mémorial à son partenaire de plus de quarante ans.

En 1995, Henze reçoit le Westphalian Music Prize, qui porte son nom depuis 2001. Invité par Walter Fink, il fut le dixième compositeur du Komponistenporträt annuel du Rheingau Musik Festival en 2000, mais pour cause de maladie, il n'y participa pas. La musique incluait son Requiem. Le 7 novembre 2004, Henze a reçu un doctorat honorifique en musicologie de la Hochschule für Musik und Theater München de Munich. En 1975, il devient membre honoraire de la Royal Academy of Music de Londres. La version anglaise de son autobiographie, Bohemian Fifths, a été publiée en 1998.

Henze est mort à Dresde le 27 octobre 2012 à l'âge de 86 ans.


Sur les œuvres

La musique de Henze a incorporé le néoclassicisme, le jazz, la technique des douze tons, le sérialisme et un peu de rock ou de musique populaire. Bien qu'il ait étudié l'atonalisme au début de sa carrière, après son déménagement en Italie en 1953, la musique de Henze devint nettement plus napolitaine. Son opéra König Hirsch ("Le Roi des Cerfs") contient des textures riches et riches. Cette tendance se fait plus dans la musique de ballet opulente qu'il a écrit pour le chorégraphe anglais Frederick Ashton, Ondine, achevée en 1957. Alors que Mendelssohn et Weber étaient importantes influences, la musique de Ondine contient du jazz et il y a beaucoup de choses qui évoquent Stravinsky - pas seulement Stravinsky, le compositeur néoclassique, mais aussi le compositeur du Sacre du printemps. D' autre part, sa Maratona di danza exigeait une intégration beaucoup plus étroite des éléments de jazz, avec un groupe sur scène, très différent de l' Ondine, plus romantique. Henze a reçu une grande partie de l'impulsion pour sa musique de ballet de son travail précédent en tant que conseiller de ballet au Hessisches Staatstheater Wiesbaden.

Les textures de la cantate Kammermusik (1958, 1963) sont beaucoup plus sévères ; Henze est revenu à l'atonalisme dans Antifone, et plus tard les autres styles mentionnés ci-dessus sont devenus importants dans sa musique.

Je ne remet pas ici la liste des œuvres, que l'on trouve à la page 1, ou alors qu'on peut consulter à l'adresse :

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_compositions_by_Hans_Werner_Henze
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2018-07-24, 10:00


Aujourd'hui, j'ai réécouté une oeuvre que j'aime beaucoup de Henze; Scènes de l'<Elégie pour de jeunes amants>. C'est un opéra de soixante minutes qui fut composé entre 1959 et 1961. <<Henze s'était dès le départ représenté l'Elégie pour de jeunes amants comme un opéra de chambre sans choeur, avec un orchestre restreint et subtil, sur un sujet et un scénario dramatique qui exigeaient des bruits tendres et beaux. A ces données simples, ses librettistes W. H. Auden et Chester Kallman répondirent par un texte qui est un modèle du genre, explorant, à travers un tissu riche, habilement ouvragé, fait d'images puissantes mais jamais opaques ou excessivement élaborées, les relations finalement destructrices ou rédemptrices - entre six personnages peints en touches vives. Tout en habitant le même monde, chacun d'eux est absorbé par ses obsessions personnelles, interprétant ce monde, ainsi que les motifs et le comportement des autres, à la lumière de ses propres expériences et aspirations personnelles, et suivant sa propre perspective psychologique. Au centre de l'action se trouve le poète Gregor Mittenhofer, véritable pivot autour duquel tout le drame s'organise.>> Robert Henderson. C'est Dietrich Fischer-Dieskau qui endosse le rôle du poète Mittenhofer.

<<Je me réjouis de pouvoir rendre hommage à un homme à qui je dois des moments essentiels de ma carrière, notamment d'avoir incarné le personnage riche et fascinant de Gregor Mittenhofer dans l'Elégie pour de jeunes amants.>> Dietrich Fischer-Dieskau.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2018-11-30, 22:36


The Bassarids/Die Bassariden est un opéra en un acte de Hans Werner Henze sur un livret de W. H. Auden et Chester Kallman d'après la pièce Les Bacchantes d'Euripide (-405). Il est créé au festival de Salzbourg le 6 août 1966 dans une traduction allemande par Maire Basse-Sporleder sous la direction de Christoph von Dohnányi avec Kerstin Meyer, Loren Driscoll, Kostas Paskalis, Peter Lagger, Helmut Melchert, William Dooley, Ingeborg Hallstein et Vera Little. La version en anglais est créée en 1968 par le compositeur, même si la version allemande continue aujourd'hui à être jouée. L’opéra est, d'après ce que j'ai pu lire ci et là, l'un des plus joués de la seconde moitié du XXème siècle. Je n'en suis qu'à une seconde écoute car il s'agit pour moi d'une découverte relativement récente. Bien qu'interprété dans la langue natale de Henze, il ne m'est absolument pas hermétique tant je suis pris par l'intensité de l'oeuvre qui ne s'essouffle jamais. Comme très souvent, le compositeur opte pour un instrumentarium intéressant et atypique: quatre flûtes, deux hautbois, deux cor anglais, quatre clarinettes, une clarinette basse, saxophones (alto, ténor), trois bassons, un contrebasson, six cors, quatre trompettes (dont une basse), trois trombones, deux tubas, six percussions, 3 cloches de vache, triangle, cymbales, 3 tam-tams, caisse claire, tambour militaire, 3 tom-toms, 3 bongos, grosse caisse, maracas, caisse en métal, glockenspiel, xylophone, vibraphone, marimba, tubular bells, Wood-blocks, deux guitares, deux mandolines, 2 harpes, 2 pianos, célesta, cordes. J'adore comment Henze orchestre ses musiques, en général, et cet opéra ne défraye pas la chronique. Un compositeur idéal pour moi qui me touche pratiquement dans tous les genres qu'il a abordés.

L'argument:

<<À Thèbes, le vieux roi Cadmus a cédé le pouvoir à son petit-fils Penthée, austère et rigoureux. La ville est en proie au doute : la fille de Cadmus, Sémélé, a-t-elle été unie à Jupiter ? En est-il né un nouveau Dieu, Dionysos? C'est ce que pensent de nombreux Thébains, dont le devin aveugle Tirésias, d'autres sont plus indécis (Cadmus ou la mère de Penthée, Agaue), mais le roi Penthée interdit qu'un culte soit rendu à Dionysos et à Sémélé. Quand paraît un étranger, il entraîne avec lui une bonne partie du peuple thébain pour célébrer le nouveau culte bacchique. Amené devant Penthée qui menace de le mettre à mort, l'étranger le trouble au point que Penthée, déguisé en femme, part assister au culte. Il est mis à mort par les Bacchantes, dont sa propre mère, Agaue. L'étranger n'est autre que Dionysos lui-même, venu se venger du sort fait à sa mère et à lui-même. Cadmus, Agaue et sa sœur Autonoe sont exilés.>>
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2019-01-25, 08:33

Je viens de réécouter une cantate de H. W. Henze qui s'intitule: Cantata della fiaba estrema pour soprano (Edita Gruberova), petit choeur et treize instruments, composée en 1963 (excellente année) et constituée de sept parties pour une durée totale de 22'04. Edita Gruberova nous en offre une très belle prestation et j'ai été particulièrement ému par son timbre de voix. Cette cantate est d'un caractère plutôt doux dans son ensemble, propice au recueillement avec de tendres interventions de la guitare. Beaucoup de délicatesse dans l'intervention d'instruments autour de la soprano et des choeurs. Rien de grandiose dans cette cantate, juste touchante et belle, ce qui me comble suffisamment.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2019-01-25, 16:17

Icare a écrit:
Je viens de réécouter deux cantates, sauf que celles-ci ne sont pas de J. S. Bach mais de H. W. Henze et elles s'intitulent: Cantata della fiaba estrema pour soprano (Edita Gruberova), petit choeur et treize instruments, composée en 1963 (excellente année) et constituée de sept parties pour une durée totale de 22'04 et Novae de infinito laudes pour quatre solistes, choeur et instruments, sur des textes de Giordano Bruno (1548-1600), composée entre 1961 et 1962 et constituée de six parties pour une durée totale de 47'24. La première est dirigée par Leif Segerstam alors que la seconde l'est par Milan Horvat. Elles sont certes dans un style très différent de Bach, bien évidemment, ce qui n'empêche pas qu'il s'agit d'oeuvres très accessibles que j'aime de plus en plus. La première cantate est d'un caractère plutôt doux, propice au recueillement avec de tendres interventions de la guitare alors que la seconde, plus dramatique et intense, m'a parue plus vindicative, plus contemporaine aussi. Elle gagne ma préférence car les mouvements les plus animés me captivent complètement. J'y reviendrai à coup sûr!

Novae de infinito laudes pour quatre solistes, choeur et instruments, sur des textes de Giordano Bruno (1548-1600), composée entre 1961 et 1962 et constituée de six parties pour une durée totale de 47'24, fait partie des oeuvres que je préfère chez ce compositeur. Une puissante cantate avec de beaux moments d'intensité, dont le point culminant est le quatrième mouvement: "Il piacere è nel movimento". Les autres mouvements s'intitulent: "I corpi celesti/I quattro elementi/La continua mutazione/.../Il sorgere del sole/Il sommo bene.

Edda Moser, soprano
Ingrid Mayr, alto
Werner Krenn, ténor
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton
ORF-Chöre Wien and Salzburg & ORF-Symphonieorchester
Milan Horvat, direction.

https://www.youtube.com/watch?v=32I6kGkd414
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2019-01-25, 17:18

Il y a bien 30 ans que j'ai écouté cette Cantata della fiaba estrema et je me souviens qu'elle ne m'avait pas plu du tout à l'époque. Il faudrait que je la réécoute pour voir si cette première impression serait confirmée ou infirmée.

Mais Henze n'est pas trop ma tasse de thé sauf rares exceptions.
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JosefK

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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2019-01-25, 19:49

Il y a sans doute des exceptions en effet, car non seulement l'oeuvre de Henze s'étale sur une période de temps assez considérable, de la toute fin des années 1940 à nos jours, mais, un peu comme Wolfgang Rihm dans la génération suivante, son style est assez protéiforme: d'une partition à l'autre, je trouve qu'on ne le reconnaît pas facilement.
De ce fait, je pense qu'il y en a un peu pour tous les goûts chez lui.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2019-01-25, 20:09


C'est vrai et comme j'ai un goût protéiforme...Avec Henze je suis comme un poisson dans l'eau... Hehe
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-04-23, 07:39


Ce matin, j'ai réécouté une symphonie chorale. Il s'agit de la Symphonie n°9 de Hans Werner Henze, un des compositeurs contemporains les mieux représentés sur mes étagères. Au départ, je ne l'avais pas prévue dans mon cycle dédié à la symphonie contemporaine, mais j'ai effectué quelques modifications, ai notamment supprimé des symphonies de Leonardo Balada, Paul Creston, Stephan Wolpe et Alan Hovhaness au profit de Henze, Richard Strauss et Kurt Weil. Pour celles que j'ai supprimées, ce n'est que partie remise. J'ai réécouté cette neuvième symphonie de Henze par le "Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin" et le "Rundfunkchor Berlin" sous la direction de Marek Janowski. Il y a toujours cette impression d'entrer progressivement dans l'oeuvre, de ne pas être immédiatement saisi, comme je le suis, par exemple, avec le Requiem Instrumental qui demeure, par ailleurs, mon oeuvre fétiche du compositeur. Avec la Neuvième, que je trouve pourtant belle dès son premier mouvement - celle-ci en possède sept au total; "The escape/With the dead/Report of the persecutors/The plain tree/The plunge/The night in the cathedral/The rescue - il y a d'abord cette impression étrange d'errer à la surface, d'en saisir certes la beauté sans être complètement ému par elle ni exclu. En réalité, elle a l'art de m'envoûter en douceur, presque malgré moi. D'un point-de-vue purement technique, c'est une oeuvre très travaillée, peaufinée où chaque sonorité de l'orchestre y semble ciselée à la perfection. Je la trouve esthétiquement très belle, peut-être l'une des oeuvres les plus abouties de Henze dans ce domaine, même si, chez lui, il y en a d'autres qui le sont sûrement moins mais me fascinent davantage. Plus que les choeurs eux-mêmes qui interprètent en allemand des textes de Hans-Ulrich Treichel et Anna Seghers, ce sont les apports subtils et étincelants des instruments de l'orchestre qui vont m'introduire émotionnellement dans la symphonie. Lors des dernières écoutes, j'avais surtout mentionné l'avant-dernier mouvement, "The night in the cathedral", qui est aussi le plus long, 16'37", comme en étant le sommet. Aujourd'hui, mon appréciation fut quand même plus globale, elle ne s'est pas accaparée d'un moment en particulier.

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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-06-13, 18:25

The Bassarids/Die Bassariden est un opéra en un acte de Hans Werner Henze sur un livret de W. H. Auden et Chester Kallman d'après la pièce Les Bacchantes d'Euripide (-405). Il est créé au festival de Salzbourg le 6 août 1966 dans une traduction allemande par Maire Basse-Sporleder sous la direction de Christoph von Dohnányi avec Kerstin Meyer, Loren Driscoll, Kostas Paskalis, Peter Lagger, Helmut Melchert, William Dooley, Ingeborg Hallstein et Vera Little.

<<Avec l'intention de développer la tragédie classique pour un compositeur moderne, de créer à nouveau des personnages nouveaux et différenciés et, au-delà, de développer la pertinence actuelle du matériau, les deux librettistes sont allés très loin, trop loin. (...) Sans étudier avec ténacité et sans hésitation l'arbre généalogique imprimé dans la partition pour piano et le livret du programme, qui est censé expliquer les relations familiales confuses entre humains et pieux, sans et aussi la lecture détaillée du chapitre "Contexte mythologique" et "Attitudes religieuses des personnages" imprimées au même endroit que les préambules du synopsis proprement dit - sans cette préparation difficile, même l'amateur d'opéra le plus volontaire ne peut guère comprendre une chose (...). Pour autant, la situation de base est aussi simple comme on peut l'imaginer. Le roi Penthée interdit le culte de Dionysos. Le dieu se venge - habillé en étranger - pour cela en rendant Penthée curieux, en l'attirant vers le lieu de culte et en le faisant déchirer par ses disciples. Par cet acte, il utilise Agaue, la mère de Penthée, qui tue son fils hypnotisé. Cette fable est pleine d'implications freudiennes, avec une aura homérique, surtout dans les scènes avec Dionysos et Pentheus. Ce sont, bien sûr, des répressions qui éclatent de façon explosive dans les Bassarids intoxiqués. De telles choses ont toujours existé et existent toujours, par exemple dans la dépendance au LSD qui est devenue courante. ce sont donc des modèles de comportement archétypaux, c'est pourquoi un "cas modèle pour le développement de l'histoire du monde" en a été fait.>> Wolfram Schwinger.

J'ai réécouté Die Bassariden, pas plus tard qu'aujourd'hui, pas d'un trait car il est quand même long, 71 + 80 minutes. Comme souvent avec l'opéra, d'autant plus s"il est chanté en langue étrangère, je ne comprends pas vraiment les subtilités de l'intrigue, voire l'intrigue elle-même qui me passe au-dessus. je ne reçois que la partie sonore de la tragédie, les chants, les ambiances tonitruantes de l'orchestre, ses intensités dramatiques et ses douces mais temporaires accalmies...et ça suffit à mon émotion. Une particularité que j'ai observée et à laquelle je ne peux apporter aucune réponse concrète ni même plausible: La partie visuelle d'un opéra me manque davantage dans ceux qui appartiennent au répertoire classique que dans ceux du répertoire contemporain. Je ne peux pas dire que pendant l'écoute de Die Bassariden, je me sente frustré de ne pouvoir l'apprécier que dans une écoute audio ni de ne pouvoir comprendre les paroles. Bien sûr, si j'ai l'occasion de le voir un jour sur une scène ou en vidéo, je le regarderai et vivrai sûrement une émotion plus complète, ce qui est au fond logique puisque je porterai enfin un regard également plus complet sur cet opéra. En général, même si la aussi l'exception existe, je n'aborde jamais un compositeur que je ne connais pas par l'un de ses opéras ou son opéra si jamais il n'en a écrit qu'un seul, à moins d'avoir eu l'occasion de l'écouter et de l'avoir beaucoup apprécié. Dans le cas de Die Bassariden, il est évident que j'y retrouve une personnalité musicale, un style, que j'affectionne déjà depuis un grand nombre d'années.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-06-14, 11:05

Je suis étonné de ne pas avoir déjà écrit deux trois impressions, même courtes, sur les cinq oeuvres de Hans Werner Henze que j'ai réécoutées ce matin. Elles ne seraient pourtant pas mal placées si j'établissais une liste préférentielle des oeuvres de ce compositeur, sans doute la personnalité musicale allemande parmi les plus prolixes que j'ai le mieux approfondies alors que je suis toujours à la traîne avec Richard Wagner, ce qu'il ne faut pas voir comme du mépris, davantage comme une négligence semi-involontaire qui aurait tendance à s'éterniser. Hehe  Je suis sûr qu'il connaîtra un jour son heure de gloire dans ma quête musicale. Mais avant, le prochain compositeur allemand que je souhaite approfondir est Carl Maria von Weber, depuis le temps qu'il titille mon esprit...Je referme cette petite parenthèse pour revenir au compositeur allemand qui nous intéresse ici: Hans Werner Henze, et au travers de cinq de ses compositions sur lesquelles je suis resté muet jusqu'à aujourd'hui:

- Ballett-Variationen, ballet pour grands orchestre (1949, rev.1992; réécrit en 1998)
- Concertino pour piano et orchestre à vents avec percussions (1947)
- Le foulard vocal de la chanteuse de chambre Rosa Silber - Exercice avec Stravinsky: Musique de ballet sur une photo de Paul Klee (1950, rév.1990)
- Kammerkonzert, concerto de chambre pour piano, flûte et cordes (1946)
-Intermèdes symphoniques du drame lyrique "Boulevard Solitude".
Par Christopher Tainton (piano), Matthias Perl (flûte) - "NDR Sinfonieorchester" sous la direction de Peter Ruzicka.

https://www.youtube.com/watch?v=CKP2vN4XGjU


Toutes ces oeuvres m'ont beaucoup plu pour diverses raisons, peut-être un peu moins Boulevard Solitude malgré un beau passage mahlerien qui monte progressivement en intensité. J'ai, par exemple, beaucoup aimé les coloris et les orchestrations qui m'ont effectivement évoqué Stravinsky dans Le foulard vocal de la chanteuse de chambre Rosa Silber, les humeurs versatiles, irisées et tumultueuses développant beaucoup de fantaisie dans Ballett-Variationed, mais ce que j'ai finalement préféré (aujourd'hui) réside dans les deux pièces concertantes de cet album, tout d'abord le Concertino puis dans le très mélodique Kammerkonzert avec un mouvement médium particulièrement beau et émouvant.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-06-14, 11:47

Moi qui suis très prudent avec les contemporains que d'habitude je n'aime pas dans leur immense majorité, je dois dire qu'ici (du moins dans la dernière oeuvre/vidéo) proposée par Icare, j'ai trouvé ça plutôt sympa.

Je pourrai même dire honnêtement que j'ai aimé. Sauf peut être le deuxième mouvement qui m'a un peu ennuyé mais le premier été le troisième sont vraiment agréables.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-06-14, 13:11


Il est clair que la dernière oeuvre que j'ai présentée en vidéo qui, personnellement, m'a surtout touché par son second mouvement (même si je l'apprécie en entier), n'est pas spécialement représentative du style musical de Hans Werner Henze. En schématisant à peine, on peut dire qu'il existe trois sortes de compositeurs contemporains (en nous limitant au genre "savant"):
1) celui qui va se cantonner dans une musique surtout tonale, comme par exemple Franz Tischhauser qui à ma connaissance ne s'est pas aventuré dans l'expérimental ou l'atonalisme...
2) celui qui va se situer et se cantonner dans la démarche radicalement opposée tel que son compatriote Thomas Kessler, sous réserve d'exceptions éventuelles...
3) celui qui comme Hans Werner Henze va surfer sur les différentes esthétiques qui s'offrent à lui, pouvant aller de l'atonalisme jusqu'à la musique ancienne, en passant par les Baroques, les Romantiques, les Impressionnistes et les Modernes. Il a même composé pour le Septième Art. Evidemment, pour quelqu'un comme moi qui, comme mélomane, aime autant la musique atonale que la musique tonale au point de ne pouvoir me priver ni de l'une ni de l'autre, il n'est pas étonnant du tout que Hans Werner Henze fasse partie de mes compositeurs préférés, toutes périodes comprises.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-06-14, 19:22

Ayant écouté les 10 symphonies de Henze, cette 9ème est ma préférée et la 10ème celle que j'aime le moins. Comme quoi ce compositeur est très éclectique.

Tiens, que penses-tu de ce Maratona di Danza, pour orchestre et 2 jazz-band ?



https://www.youtube.com/watch?v=3Z9XAonA4l4

C'est tout à fait "spécial", mais ça ne me déplait pas Wink
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-06-14, 21:11


Pour le moment, je n'ai écouté que le début et je suis déjà attiré d'emblée. Je l'écouterai plus tard.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-09-22, 17:32

The English Cat de Hans W. Henze par Antonio Carnevali - Rome: 1990:

<<La musique de "The English Cat" a été composée entre 1978 et 1982. L'opéra a été joué pour la première fois dans une production du compositeur en mai 1983 au Festival de musique de Schwertzingen et depuis lors, il y a eu des productions dans de nombreux endroits, y compris Paris, New York , Bologne, Hanovre, Francfort, Édimbourg, Santa Fe, Lucerne et Montepulciano. Le livret consiste en une version librement adaptée d'une nouvelle (sous forme de lettre) de Honoré de Balzac. Le titre original est "Peines de coeur d'une chatte anglaise". Le livret en vers a été écrit par le dramaturge anglais Edward Bond (...) Le style musical et l'élément poétique de l'œuvre dérivent du symbolisme, des conventions et des éléments stylistiques de l'opéra comique italien et allemand du XVIIIème siècle où la chanson et la danse folkloriques étaient à la maison. La partition utilise la technique de variation utilisée par Beethoven (en particulier dans les Variations Diabelli, dont quelques fragments apparaissent dans cet ouvrage). La musique prend le caractère d'une comédie noire satirique avec différents niveaux de signification dans lesquels des doutes subsistent quant à savoir si les personnages sont des animaux qui se comportent comme des êtres humains mauvais et hypocrites - ou des êtres humains qui se comportent pire que les animaux. Toutes les "dramatis personae" rappellent des personnages tout droit sortis de l'opéra-bouffe ou du théâtre populaire: ce sont des relations directes de Brighella, Truffaldino, Pantalone, Dr. Bartolo, Figaro et Susanna et les Rosinas et Marcellinas. Mais la grâce ancienne de ces figures archétypales, leur naturel et leur rire semblent blessés et empoisonnés par le monde moderne sur lequel ils avaient voulu jeter un coup d'œil. Le bonheur et la légèreté ne sont plus possibles pour aucun d'entre eux - le paradis bourgeois dont ils sont issus a disparu à jamais: la douleur, l'angoisse et les larmes sont présentes dans les structures musicales et la dissonance a remplacé l'harmonie autrefois qui produisait une atmosphère de réconciliation qui ne peut plus être récapitulée.>>

Hans Werner Henze (1926-2012): The English Cat, une histoire pour chanteurs et instrumentistes d'Edward Bond (1980/1982) --- Parnassus Orchestra London dirigé par Markus Stenz ---

Personnages et interprètes:

Lord Puff (chat), président de la Direction Society for the Protection of Mice: Richard Berkeley-Steele, ténor léger
Arnold (chat), son petit-fils: Mark Coles, basse
Jones (chat); M. Fawn, membre de la Société; le juge: Alan Watt, baryton
Tom (chat): Ian Platt, baryton lyrique
Peter (chat), ami de Tom; M. Keen (chat), membre de la Société; le prêtre; Lucian: Julian Pike, ténor lyrique
Minette (chat): Louisa Kennedy, soprano légère
Babette (chat), sa sœur; la Luna, membre du Jury: Gunvor Nilsson, mezzo soprano
Louise (topina), membre de la Société; une étoile; membre du Jury: Donna Bennett, soprano
Mlle Crisp (chat), membre de la Société; une étoile; un membre du jury: Carol Court, soprano
Mme Gomfit (chat), membre de la Société; une étoile; membre du Jury: Jacqueline Bremar, soprano
Lady Toodle (chat), membre de la Société; une étoile; un membre du Jury: Rachel Hallawell, mezzo soprano
M. Punkett (chat), membre de la Société; une chanteuse de sérénade en coulisses: Glyn Davenport, baryton basse

Il y avait longtemps que je n'avais pas réécouté cet opéra de Hans Werner Henze et même si je ne comprends rien à ce qui s'y raconte, je suis toujours autant saisi par les ambiances "musico-théâtrales" de cette oeuvre, pas seulement par les voix en elles-mêmes, mais par l'accompagnement orchestral, ses sonorités: comme un orgue de barbarie ci et là, une mandoline qu'il m'a semblé avoir identifiée, ainsi de suite. Les diverses sonorités qui colorent cet opéra, outre une certaine fantaisie et ironie, me sont très attractives.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-09-24, 10:25

La Cubana oder ein Leben,"Vaudeville" en 5 parties pour solistes,récitants, choeur et orchestre de chambre est un opus de Henze que j'ai découvert dans la même période que son opéra The English Cat que j'évoque, un commentaire plus haut. Il s'agit de deux oeuvres lyriques mais d'un genre différent. La Cubana oder ein Leben est un vaudeville et on entend très bien la différence, tout d'abord une différence de ton et de forme. Avec cette oeuvre, on est très proche du théâtre, de la comédie: celle-ci étant très palpable. Il est dit du vaudeville qu'il est une comédie sans intentions psychologiques ni morales, fondée sur un comique de situations: au cinéma et en littérature c'est, par analogie, un film ou un roman comique, proche du vaudeville de théâtre. C'était, à l'origine, un genre de composition dramatique ou de poésie légère, généralement une comédie, entrecoupée de chansons ou de ballets. J'avoue qu'à mon oreille, La Cubana oder ein Leben n'a pas obtenu le même succès que The English Cat. Dans l'absolu, je ne dirais pas que c'est à cause d'une éventuelle préférence pour l'opéra, non la raison, dans ce cas précis, tient du fait qu'il y a pas mal de narration dans le vaudeville et notamment des parties parlées, prologue & intermezzos, sans musique et en allemand. Heureusement pour moi, il y a la possibilité de les évincer grâce à mon programmateur et de pouvoir ainsi me concentrer sur les parties purement musicales. Il y a aussi du dialogue dans les parties musicales, mais la musique est là et ça passe déjà mieux. Si La Cubana oder ein Leben fait partie des quelques oeuvres de Hans Werner Henze que j'aime et écoute le moins, il y a des passages que je trouve succulents: ils ne sont pas nombreux mais ils me suffisent. C'est souvent du à un instrumentarium atypique qui réunit harmonica, banjo, mandoline, flûte piccolo, peut-être un piano préparé ou désaccordé et quelques combinaisons sonores attractives ci et là. J'ai deux exemples en tête: un passage dans "Erstes Tableau" (pour celles et ceux qui connaissent) qui réunit un chanteur - peut-être Günther Reich et juste un harmonica: j'aime bien ce duo - et un autre passage qui monopolise plus de musiciens vers la septième minute de "Drittes Tableau". C'est à mon goût le meilleur moment de ce vaudeville! Donc, je picore ci et là des instants musicaux qui me plaisent. En tous les cas, La Cubana oder ein Leben correspond, bien plus que son opéra The English Cat, à l'esprit de mon cycle actuel  car, effectivement, j'y entends un peu de "Hanns Eisler" et de "Kurt Weill".

Vaudeville en 5 Tableaux d'après des motifs de Miguel Barnet et sur un texte de Hans Magnus Enzensberg.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-09-24, 16:55

Icare a écrit:
The English Cat de Hans W. Henze

Je ne connais pas cet opéra. Il figure dans youtube, mais il dure un peu plus de deux heures (125 minutes), je n'ai pas le temps de l'écouter en entier. J'ai écouté néanmoins la moitié du premier acte, et j'avoue que j'aime bien...



https://www.youtube.com/watch?v=AUivNY-Y8Yo

https://www.youtube.com/watch?v=k-ERPKyKRTs

Icare a écrit:
et même si je ne comprends rien à ce qui s'y raconte,

En voici le résumé (c'est traduit de l'anglais)

PREMIER ACTE
Un rassemblement de chats a lieu dans le salon de Mme Halifax, appelé la Royal Society for the Protection of Rats «KGSR». Tous les membres sont présents, MM. Kenn, Fawn et Punkett ainsi que les honorables dames Crisp, Gomfit et Lady Toodle, ainsi que l'orpheline Louise et le neveu de Puff, Arnold, très endetté. Ils se sont réunis pour parler du mariage de Lord Puff parce qu'il voulait devenir président du KGSR et devait se marier. Arnold est triste car il voit un riche héritage disparaître. Minette, une jolie jeune paysanne, est choisie comme épouse; Babette, sa sœur, l'amène. Minette est irritée par les habitudes végétariennes de la belle compagnie des chats et hésite à épouser le "pouf" âgé. Pendant que les membres du KGSR discutent du mariage, Minette s'échappe sur le toit de la maison. Là, elle rencontre le beau Tom, un chat errant. Tous deux tombent amoureux, mais sont regardés par Arnold, que Tom chasse. Lorsque Minette tente de persuader Tom de rejoindre le KGSR, il s'enfuit dans avec horreur. Arnold essaie d'empoisonner Puff avec Jones. Lorsque l'attaque échoue, il informe son oncle du rendez-vous de Minette. Puff n'est pas impressionné par cela, et le mariage a lieu dans la chapelle privée de Mme Halifax.

DEUXIÈME ACTE
Minette devenue Lady Puff mène désormais la vie d'une dame anglaise distinguée, est charitable et soutient Babette. Néanmoins, elle ne peut oublier Tom et, un jour où il chante dans la rue et jette des pierres à la fenêtre, lui ouvre la porte. Affligé de chagrin, il est allé à l'armée, dit Tom, mais a maintenant déserté parce qu'il ne pouvait pas vivre sans elle. Minette lui conseille de se lever, mais Tom se jette à ses pieds. Les hommes et les femmes de KGSR entrent, le scandale est parfait. Tom est remis à la police. Puff cède à l'insistance de ses amis et demande le divorce. Le procès avec un juge chien et un jury bavard est en train d'entendre l'affaire. Tom s'est libéré de prison et, déguisé en avocat de la défense, veut prouver que Puff ne s'est pas marié. A ce moment, le vrai défenseur apparaît. Puff reçoit une compensation. Encore une fois, tout semble bien se passer: Tom est reconnu comme le fils de Lord Fairport, porté disparu en mer, il est désormais riche et peut facilement payer l'amende. Tout est en vain, cependant, parce que Mme Halifax a décidé de laisser Minette, devenue hirsute à cause de son chagrin, se noyer dans la Tamise. Tom dit au revoir à Minette, qui est coincée dans un sac, mais trouve bientôt un penchant pour Babette, qui veut ramener Minette à la maison. Lorsqu'il veut léguer sa propriété à sa nouvelle amante, Tom est poignardé dans le dos sur ordre du KGSR, auquel il a refusé ses biens. Les gardes de rats apparaissent et s'emparent de l'héritage. Le meurtre est déclaré suicide. Pour le Tom mourant, l'esprit de Minette apparaît pour le dernier adieu. Louise en a assez de la "bonne compagnie", pille le coffret et s'enfuit pour commencer une nouvelle vie quelque part.
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-09-24, 17:55

Merci Joachim pour ce complément d'informations à propos de The English Cat. J'en profite pour apporter moi-même quelques renseignements supplémentaires sur le vaudeville La Cubana oder Ein Leben, notamment sur la formation instrumentale qui sort des sentiers battus et qui est l'"élément" qui m'intéresse le plus dans cette oeuvre:

2 flûtes (aussi 1 flûte piccolo), autre flûte traditionnelle [flûte en bambou] , ocarina, 2 hautbois, 2 clarinettes en mib, 2 clarinettes (aussi 1 clarinette en mib, 1 clarinette basse), saxophone alto, saxophone ténor, cornet à pistons, 2 trompettes, 2 trombones, 2 tubas, tuba [ténor ou ophicléide] , 2 saxhorns [bombardons ou tubas basses] , autre accessoire [harmonica] , 6 autres accessoires [joueurs d'objets divers] , guimbarde, marimbula (sanza) [ou xylophone en bois] , steeldrum [ou vibraphone] , glockenspiel, grosse-caisse (aussi cymbales à mains), 4 percussionnistes, mandoline, banjo [ténor, à 4 cordes] , guitare, accordéon, piano [préparé] , harmonium, piano mécanique [pianola] , orgue [ad lib.] , 3 violons, violoncelle, contrebasse.

Quelques renseignements sur son sujet aussi:

<<Deux niveaux de temps et deux formes de théâtre sont imbriqués dans l'intrigue de "La Cubana...": une intrigue parlée générale composée d'un prologue, d'un épilogue et de quatre intermezzos est entrecoupée de cinq tableaux chantés. L’action a lieu le 1er janvier 1959, jour de l’accession de Fidel Castro au pouvoir à Cuba. L'artiste vaudeville vieillissante Rachel rappelle les étapes de sa vie antérieure à sa bonne Ofelia. Les cinq tableaux musicaux illustrent ces souvenirs et introduisent des personnages qui ont accompagné Rachel à travers différentes phases de sa vie: ces personnes commentent son comportement de témoin. Chaque phase est liée à des histoires d'amour avec des partenaires changeants et est en même temps associée à des bouleversements politiques et sociaux concrets et à des changements radicaux en cours à Cuba. Le premier tableau, dans lequel la romance de Rachel avec Eusebio, le fils d'une famille manufacturière, culmine au suicide d'Eusebio, se déroule en 1906 - l'année de la deuxième intervention américaine à Cuba qui se poursuivit jusqu'en 1909, précipitant les troubles sociaux et conduisant à la formation du premier parti de masse prolétarien à Cuba, le Parti indépendant de la couleur (Partido Independiente de Color). Le second tableau illustre la relation de Rachel avec le proxénète cubain Yarini et son assassinat pendant le conflit armé entre des bandes rivales cubaines et françaises de proxénètes qui ont perturbé Cuba en 1910.

Le troisième tableau se déroule en 1912 - Enzensberger date ces épisodes deux ans plus tard - et les liens des expériences de Rachel dans un cirque itinérant de troisième classe avec le conflit armé par les gens de couleur sous la direction du "Cimarrón" pour protester contre l'oppression et l'arbitraire des forces d'occupation américaines: la défaite a finalement été scellée lors de la troisième intervention américaine. Le quatrième tableau représente Rachel comme la star du "Teatro Alhambra" de La Havane en 1927 et sa relation avec l'étudiant de gauche Federico dont elle ne peut empêcher l'arrestation. Le contexte est fourni par la naissance du mouvement révolutionnaire et de la résistance du Parti communiste de Cuba qui a été créé en 1925 pour contrer Gerardo Machado, le président nommé par les États-Unis. La fermeture du "Teatro Alhambra" en 1934 et la fin de la carrière scénique de Rachel dans l'aboutissement du cinquième tableau qui marque la fin de la phase artistique de Rachel, sont étroitement liées aux événements entourant l'ascension de Fulgencio Batista qui a été nommé nouveau président de Cuba dans l'installation d'une dictature militaire sous son régime qui a ensuite été dépossédée par la révolution castriste. Rachel n'est pas émue par les troubles et les changements politiques et sociaux permanents et n'enregistre pas ces événements bien que sa vie privée y soit constamment liée. Sa réponse au «sale brassage de la politique» est l'utopie paradisiaque de l'amour, de la musique et de l'art. Sa réponse à la répression américaine est le monde simulé des juste-aux-corps scintillants, des projecteurs et du divertissement du théâtre de variétés.
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Snoopy
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MessageSujet: Re: Hans Werner Henze (1926-2012)   Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 Empty2020-09-24, 18:09

C'est pas pour critiquer, mais aérer le texte faciliterait sa lecture. Wink Parce que là on a un beau pavé Hans Werner Henze (1926-2012) - Page 4 699201
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