Qui est le compositeur Jacques BEERS (1902-1947)?

Cette question peut paraître étrange mais les seules informations que je possède sur ce compositeur,sont en Néerlandais et je ne comprends pas du tout cette langue.   J'ai cherché sur la toile et n'ai même pas trouvé la moindre biographie sur le Monsieur,pas même en Anglais! Je suis tombé sur ce compositeur,hier,au hasard des soldes à Virgin,par le biais d'un double cd de sa musique de chambre,à seulement 8 euros. Je n'avais jamais entendu parler de ce compositeur,auparavant,mais j'ai été mystérieusement tenté,une envie énigmatique de découvrir. Je suppose qu'il est belge ou peut-être né à Amsterdam,également présenté sous le nom de JACOBUS CORNELIS BEERS.  Comme je sais que quelques-uns de nos amis belges parcourent ce forum,peut-être que l'un d'entre eux serait en mesure de m'apporter un surplus d'information. Il serait né à Amersfoort le 2 juin 19O2 et mourut à Hilversum le 15 juillet 1947.

J'ai trouvé un texte en anglais : j'essaierai de faire une traduction demain...


Jacques Beers was born on June 2, 1902 in Amersfoort. He died on June 15, 1947.

Education
He first studied in Zwolle where his father was conductor of the Municipal Orchestra and teacher (for violoncello and wind instruments) at the music school. At the age of 12 he became organist of the Roman Catholic Church in Zwolle. In 1920 he received a piano diploma from the Netherlands Society of Musicians after which he studied at the Amsterdam Conservatory. In 1923 he completed his piano studies and in 1926 he was given a certificate for music history (this was the first certificate to be given by the Amsterdam Conservatory in this field). After military service he went to Paris where he studied composition with Jean Huré and Nadia Boulanger.

Activities
From 1928 until 1939 he was cantor and organist of the German Evangelic Church in Paris. At that time he wrote his most important compositions. The Second World War forced him to return to The Netherlands. For some time he was employed as a music teacher in Amsterdam and as a sound engineer for The Netherlands Radio Broadcasting Company.

Compositions
Concerto, for soprano, saxophone, piano and orchestra; Sonatas for piano, violin and piano, violoncello and piano and flute and piano; Lieder, among which 5 Negro Songs and Manyana's Liebeslieder; choral compositions among which Missa sine tenore for mixed choir, organ, two violins and violoncello and Kleine Weihnachtskantate for mixed choir and string orchestra.

Un grand super MERCI,Joachim.

Icare a écrit:

Un grand super MERCI,Joachim.

Lorsque j'aurais pris le temps d'écouter le double-cd contenant sa musique de chambre,je vous ferai part de mes impressions.
Voici d'ailleurs la liste des pièces qui y figurent:

CD 1

__Suite per Flauto e pianoforte__Chants de métier__Sonata per flauto e pianoforte__VLAN! 6 chants puérils__8 pièces pour 4 mains sur 1 piano__Fuga sopra Addis Abeba__

CD 2

__'Mouvement' for violin and piano__Trois chansons pour danser__Pièce pour le piano__Trois chansons nègres__Sonata per pianoforte__Negro Songs__Sur le Tombeau de DEBUSSY__ OUD- Nederlandsche liederen__

Marcel Beckman: ténor.
Marja Bon: piano.
Irène Maessen: soprano.
Eléonore Pameijer: flûte.
Frans van Ruth: piano.
Ursula Schoch: violon.
Marcel Worms: piano.

Qu'il s'agisse des pièces pour flûte et piano, pour piano seul, les chansons chantées dans la langue de Molière par un ténor ou une soprano ou encore celle pour violon et piano, c'est dans tous les cas un univers tonal, mélodique et intimiste, d'un esprit bien français. Rien d'exceptionnel mais une musique attachante qui possède quelques petits moments d'une beauté exquise; une mélodie plus marquante que les autres, un mouvement de piano qui fait mouche, une flûte pleine de douceur, le chant amusant du métier de potier, un autre plus proche du "négro-spiritual"... Peut-être pas incontournable mais maintenant que j'ai goûté à cette musique jusqu'à en prendre goût, je serais bien en peine de devoir me défaire de ce bien rare double cd.

Plus j'écoute ces oeuvres de Jacques Beers, notamment celles qui occupent le premier cd, plus je les trouve attachantes, charmantes. Ce soir, j'ai pratiquement craqué sur sa Suite pour flûte et piano qu'il composa durant l'année 1939 et qui se divise en cinq mouvements: "Allegro commodo", "Lento con espressione", Allegro scherzando", "Grave" et "Allegro giocoso". J'ai vraiment ressenti une grande proximité avec la nature, quelque-part, une musique très française même si je ne saurais, dans l'absolu, la rapprocher d'un compositeur en particulier, une musique colorée et expressive qui m'a fait emprunter des chemins de terre et des jardins en fleurs. Je la préfère même à la pourtant très plaisante Sonate pour flûte et piano qu'il écrivit huit ans plus tôt, en 1931, qui, elle, se divise en trois mouvements. Je ne me lasse pas non plus de Chants de Métier (1934) pour voix et piano. Il y a cinq chants en tout; "Le Chant de la tisseuse" interprété par la soprano Irene Maessen, "Le chant du potier", "Le chant du verrier", tous deux interprétés par le ténor Marcel Beekman, "Le chant de la dentellière", interprété par Irene Maessen et enfin "Le chant du ménusier Huchier", interprété par Marcel Beeckman. J'aime bien le jeu malicieux du piano, "Le chant du potier" et "Le chant du verrier" ayant sans doute ma préférence. Pour ces pièces chantées, il s'agit surtout d'un plaisir amusé. Il en ira d'ailleurs de même avec Vlan! Six chants puérils pour soprano et piano (1937) en six extraits: "J'ai décliné ma culotte", "Tricotons", "Soucis", "Le bourdon", "Berceuse" et "Le Noël des écoliers": un petit faible évident pour la "Berceuse" qui développe une tendre et attachante mélodie. Il s'en suit de solides et attrayantes pièces pour piano sous les titres 8 pièces pour 4 mains sur 1 piano (1933) et Fuga sopra Addis Abeda (1936), très certainement un hommage à J. S. Bach, une chouette conclusion d'environ deux minutes au premier volet.

Il me reste à réécouter le contenu du second disque; 'Mouvement' pour violon et piano, Trois chansons pour danser, Pièce pour le piano, Trois chansons nègres, Sonate pour piano, Negro Songs, Sur le tombeau de Debussy, Oud-Nederlandsche liederen, entre oeuvres instrumentales et vocales. Ce sera pour demain.

\"Icare a écrit:

CD 2

__'Mouvement' for violin and piano__Trois chansons pour danser__Pièce pour le piano__Trois chansons nègres__Sonata per pianoforte__Negro Songs__Sur le Tombeau de DEBUSSY__ OUD- Nederlandsche liederen__

Marcel Beckman: ténor.
Marja Bon: piano.
Irène Maessen: soprano.
Ursula Schoch: violon.
Marcel Worms: piano.

Sur ce second volet, ce ne sont pas nécessairement les mélodies chantées qui m'ont le plus séduit, même si j'aime bien certaines d'entre elles, notamment dans Oud-Nederlandsche liederen - 1940-43. Ce que j'ai préféré, ce sont 'Mouvement' pour violon et piano, Pièce pour piano - 1944, Sonate pour piano - 1930, surtout pour son troisième mouvement "Allegro con fuoco" et son superbe Sur le tombeau de Debussy - 1946, toujours pour piano.

Une biographie plus complète (Première partie):

Jacques Beers, né à Zwolle le 2 juin 1902 et décédé à Hilversum le 15 juillet 1947, était un musicien éclectique; il étudia le pliano, l'orgue, l'histiore de la musique et la composition. Il fut un brillant accompagnateur ainsi qu'un chef d'orchestre et de choeur expérimenté; il avait également une prédisposition pour l'écriture qu'il exerça en tant que compositeur mais aussi comme critique musical. Après ses études au conservatoire d'Amsterdam, de 1920 à 1926, il s'installe à Paris où il fait connaissance avec Maurice Ravel, grâce à sa rencontre avec la chanteuse Marcelle Gérar et son époux Marcel Temporal, poète-chorégraphe et sculpteur. Ravel fût un des premiers à remarquer l'innovation et l'originalité de la musique de Jacques Beers. Il le considérait comme un "musicien d'avenir" et le recommanda auprès de plusieurs éditeurs. En 1932, Jacques Beers remporta le troisième prix d'un concours organisé par l'Orchestre du Concertgebouw avec son Triple Concerto pour soprano, saxophone, piano et orchestre de chambre. Cette oeuvre fût jouée par l'Orchestre de Concertgebouw, sous la baguette de Eduard van Beinum, et par l'Orchestre Symphonique de Paris sous la direction de Roger Désormière. En 1934, le grand magasin parisien "Le Printemps", commande à Beers un cycle de lieder intitulé "Chansons de Métier". Réorchestrés et réarrangés en y ajoutant des ballets et des interludes, ces lieder furent joués dans l'évocation radiophonique "Les Mains Enchantées" lors de l'Exposition Universelle à Paris en 1937. En tant que correspondant du journal "Algemeen Handelsblad" (Amsterdam), Jacques Beers rencontra plusieurs éminents compositeurs français. Il avait suivi à partir de 1922 les cours de composition de Sem Dresden, sans jamais passer un examen. Il suivit également l'enseignement de Jean Huré à partir de 1927, puis de Nadia Boulanger dès 1931. Le Néoclassicisme de cette dernière lui plût particulièrement. On l'entend dans sa Sonate pour flûte et piano de 1931 qui fut créée hors des Pays-Bas par des musiciens de renom. Pour la remercier de lui avoir donné des cours gratuitement, Jacques Beers composa à l'attention de Nadia Boulanger la "Missa sine tenore" en 1934, qui reste à côté des Messes de Frank Martin, Francis Poulenc, Paul Hindemith, une des pièces religieuses importantes du XXème siècle. En tant qu'arrangeur de chansons populaires, de chansons pour enfants et d'airs de cabaret, Beers connaît le succès. Avec talent il sait garder une chanson intacte, mais apporte une touche personnelle et osée. En témoigne le fait que la chanteuse Marian Anderson interprète ses "Negro Songs" lors de ses récitals.

Une biographie plus complète (Seconde partie):

Comme organiste et cantor de la "Deutsche Kirche" à Paris, Jacques Beers reçoit depuis 1928 un salaire régulier. Grâce à cette fonction, il avait également des élèves dans la communauté allemande. Son oeuvre religieuse lui apporta la reconnaissance en dehors de la France. Beers apporta à la musique religieuse allemande et surtout aux chants religieux en langue allemande une contribution remarquable. Les éditions Bärenreiter publièrent ses "Neue Geistliche Lieder" en 1938. Proche de la "Bekennende Kirche" des anti-nationaux-socialistes, il resta pendant des années en contact avec les hommes de cette église opposée au régime national-socialiste. Lorsque la seconde guerre mondiale éclate en 1939, il doit quitter Paris pour Amsterdam. Se retrouvant sans travail, il accepte un poste de professeur de musique à l'école allemande d'Amsterdam. En mai 1940, les Pays-Bas s'enfoncent également dans la guerre et l'école allemande passe sous le joug des nazis. Jacques Beers tenta de fuir de l'école mais il ne parvint pas à trouver de travail; les années passées à Paris l'avaient privé de relations professionnelles aux Pays-Bas. Refuser du travail s'avérait trop dangereux et avec son épouse allemande, sa liberté de mouvement était limitée. En Début de l'année 1942, il devient ingénieur du son pour la Radio hollandaise à Hilversum. Avant son démantèlement à l'automne 1944, il démissionna afin de ne plus travailler pour une organisation dominée par le National-Socialisme et le 'N.S.B.'. A partir de ce moment, Beers se retrouve sans emploi.

Sa famille et lui passent le dernier hiver de la guerre dans la pauvreté et la souffrance. Bien que Jacques Beers survécut au conflit, il était physiquement et moralement laminé. En tant qu'ancien collaborateur de la radio, il devait être réhabilité. On lui a reproché beaucoup son poste d'enseignant dans une école allemande mais pas son travail à la radio; plus tard, il fut admis qu'il y avait été contraint pour des raisons financières. Il fut soutenu par des personnes qui louèrent son attachement à des compositeurs juifs comme Rosy Wertheim et aussi Leo Smit. Après la révision du verdict en appel, Jacques Beers se remît à composer et à rédiger des critiques musicales. En début d'année 1947, il reprit également son poste à la "Nederlandse Radio Unie" mais s'effondra au bout de quelques semaines sans jamais se rétablir. Après la mort de Jacques Beers, le 15 juillet 1947, Nadia Boulanger a souhaité faire revivre sa mémoire. Certaines de ses oeuvres furent encore programmées, non sans difficulté. Pourtant, après 1995, la musique de Beers profita d'un regain d'intérêt pour les compositeurs de musique tonale de l'entre-deux-guerres, à l'initiative surtout des "Uilenburg Concerten", organisés par la Fondation "Leo Smit" (Uilenburger Synagogue, Amsterdam). La force de la musique de Beers n'avait pas diminué; les musiciens et le public furent immédiatement conquis par sa vitalité. Les sponsors se manifestèrent pour organiser un grand projet autour de son oeuvre. La Fondation "Jacques Beers" vit le jour en 2005, avec pour objectif de promouvoir son oeuvre en enregistrant toute sa musique et en publiant sa biographie.

Jurjen Vis, texte.

J'entre dans un grand magasin spécialisé dans la vente de disques, qui aujourd'hui n'existe plus, c'est le moment des soldes et il y a de grands bacs avec pas mal de cd à bas prix dans différents genres musicaux, ces genres pouvant même être brassés dans un même bac. Je furette et, parmi mes choix, figure alors un double-album qui ne payse même pas de mine, d'un compositeur que je ne connaissais même pas de nom. Pourquoi l'ai-je choisi, plutôt qu'un autre d'un compositeur que je connaissais au moins de nom? Le fait qu'il s'agit de pièces de musique de chambre et de lieds? Le petit mot sympathique de Maurice Ravel sur la couverture? Une intuition mystérieuse née d'un esprit curieux et chanceux? En réalité, je n'ai pas la réponse si ce n'est que, ce jour-là, j'ai quitté le magasin avec ce double-album dans les mains, que j'ignorais totalement à quoi m'attendre et que c'était peut-être cette situation qui me stimulait d'une certaine manière. Aujourd'hui, après plusieurs écoutes, j'aime de plus en plus les musiques qui y sont réunies, avec une préférence pour le premier volet. Je ne rejette absolument rien. Qu'il s'agisse des pièces pour piano seul, des pièces pour flûte et piano, de celle pour violon et piano, des mélodies chantées par une soprano ou par un ténor, toutes parviennent à me séduire d'une façon ou d'une autre, avec plus ou moins d'intensité suivant les oeuvres, toutefois, voilà un double-album de musiques de chambre qui accède à une place de choix sur mes étagères, là où la poussière n'aura pas le temps de séjourner. Malheureusement, tous les choix que j'ai pu faire au fil du temps et qui ressemblent à celui-ci, c'est-à-dire en aveugle, ne m'ont pas toujours procuré cette joie du mélomane à laquelle j'aspire continuellement, peu importe car, statistiquement, les bonnes surprises furent plus nombreuses que les mauvaises.

Si je comprends bien, il t'est arrivé la même belle aventure musicale qui t'a fait ouvrir ce fil en 2010? ...et que tu avais oublié ...(ce qui me rassure un peu sur mon cas, lorsque , en rangeant un nouveau cd d'un compositeur quasi inconnu, je me rends compte que je l'avais déjà...et complètement oublié!! ).

En 2010 (je ne me souviens pas également d'avoir lu ton fil!!)...tu n'avais pas commenté le double cd que tu avais acheté?...

Je ne fais que relater cette petite aventure musicale de 2010, qui est la manière dont je m'étais procuré cet album, sauf que j'ai oublié de préciser la date 2010 d'où la confusion... Je suis un peu distrait. Non, je n'ai pas ce double-album de Jacques Beers en double et, d'ailleurs, je ne l'ai jamais revu en magasin nulle-part depuis... Effectivement, je commence de parler du contenu à partir de 2012 et seulement en décembre 2012...et encore il s'agit d'un commentaire bien timide. Je l'avais certainement déjà écouté avant, c'est obligé. En même temps, à cette époque, j'achetais encore pas mal de cd et je peux rester plusieurs mois avant de l'écouter et le réécouter, parce qu'en même temps je réécoute toujours beaucoup mes anciens disques. Je prends vraiment mon temps et ne suis pas de celles ou de ceux qui polarisent leur attention sur les nouvelles acquisitions. Par exemple, j'ai sur mes étagères, en attente, deux disques inédits de deux compositeurs contemporains français et ça fait déjà plusieurs mois que je les ai achetés... Pourtant, depuis quelques années, j'achète peu... Je ne suis jamais pressé et je fonctionne preste tout le temps par cycles thématiques. Pour en revenir au double-album de Jacques Beers, il s'agit de deux disques fort bien remplis et j'ai certainement souhaité mieux m'imbiber du contenu avant de m'exprimer. Je me souviens que lors de la première écoute, la musique de Beers n'avait pas été un coup de foudre flagrant et immédiat, mais une approche musicale sobre et contenue, voire subtile, qui me séduisit progressivement. Aujourd'hui, c'est une anthologie que j'adore et c'est pour cette raison que j'ai voulu témoigner de l'état d'esprit dans lequel j'étais lorsque je me la suis procurée: en aveugle, avec comme seule motivation la curiosité du mélomane.

ok, c'est moi qui suis confus! tu es certainement moins "oublieux" que moi ...conséquence de mon grand âge (mais ce n'est pas inéluctable ... même si c'est fréquent!!