Adalbert Gyrowetz (Jirovec) 1763-1850

Adalbert Gyrowetz (ou Vojtech Matyáš Jirovec) est un compositeur autrichien né à Česke Budějovice (Bohème) le 19 ou le 20 février 1763 et mort à Vienne (Autriche) le 19 mars 1850.

Il commence ses études musicales avec son père, chef de choeur à la cathédrale de Budejovice (alors Budweis) avant de rejoindre Prague pour y étudier le droit.

Il devient ensuite secrétaire du comte Franz von Fünfkirchen à Brünn (aujourd'hui Brno) pour lequel il participe aux concerts de l'orchestre. Il compose ses premières symphonies afin de les envoyer à un éditeur. En 1785, il rejoint Vienne, où il se lie d'amitié avec Mozart qui l'encourage à perséver dans la composition.

De 1786 à 1793, il voyage à travers toute l'Europe où il rencontre Johann Wolfgang von Goethe à Rome, Ignace Pleyel et Joseph Haydn à Londres lors des concerts Salomon en 1791. A Paris, il découvre que l'une de ses symphonies a été attribuée à Haydn, dont la renommée permet aux éditeurs de vendre aisément les œuvres.

Il retourne ensuite en Bohème en 1793. En 1804, il est nommé au poste prestigieux de vice Maître de Chapelle du théâtre de la Cour de Vienne. Il fait la connaissance de Beethoven, dont il devient l'ami.

Son œuvre très méconnue a été redécouverte par les London Mozart Players en 2000, avec l'enregistrement des symphonies opus 6 N° 2 et 3 et opus 12 N° 1. De style galant, elle se rapproche des symphonies écrites par Joseph Haydn.

Outre 28 opéras, 17 ballets et 60 symphonies, il a également écrit un nombre important de pièces de musique de chambre et des œuvres religieuses, dont 11 messes

Voici un compositeur méconnu, trop méconnu, que j'ai découvert grâce au CD de symphonies dont tu parles, celui enregistré par Matthias Bamert dans la série "contemporains de Mozart", chez Chandos. Je ne peux que le recommander à tous ceux qui ne le connaissent pas et qui aiment le style de l'époque classique.
Il est aussi sorti un autre CD, pour 3 quatuors à cordes, par le Salomon string Quartet, chez Hypérion. Sans être tout à fait aussi intéressant que celui des symphonies, ce CD de quatuors à cordes vaut le détour...

Je viens d'écouter à la radio son concerto pour piano en fa majeur, il est à l'avenant des symphonies, sensationnel !

Pourquoi ce compositeur n'est-il pas plus connu ?

joachim a écrit:

Pourquoi ce compositeur n'est-il pas plus connu ?

Contrairement à notre époque ou un tri sur la qualité ne ferait pas survivre 99% de ce qui est produit, à l'inverse, si on devait garder tout ce qui a été fait pas nos aînés, je crois que nous croulerions sous les CD! Toutefois ça n'excuse rien en effet et c'est bien dommage que beaucoup passent à la trappe, comme Field que j'affectionne beaucoup par exemple.

joachim a écrit:

Je viens d'écouter à la radio son concerto pour piano en fa majeur, il est à l'avenant des symphonies, sensationnel !

N'est-ce pas la promesse d'un nouveau CD?

steph-w a écrit:

joachim a écrit:

Je viens d'écouter à la radio son concerto pour piano en fa majeur, il est à l'avenant des symphonies, sensationnel !

N'est-ce pas la promesse d'un nouveau CD?

Mais il existe déjà ! Tu penses bien que je l'ai recherché

Seulement il a l'air de ne plus être dans les catalogues.

c'est un CD Pantheon de 1984, par l' Amsterdam Kammerens dirigé par Karl Böhm, et qui comporte :

un concerto de KF Abel op 11n°5 en sol majeur
le concerto en fa majeur op 26 de Gyrowetz,
le divertimento pour clavier et cordes H 14/1 de Haydn
le concerto opus 3n°3 de Johann Schroeter

Oeuvres :

Opéras et opérettes

Semiramis (1791)
Selico (1804)
Tre sposi per uno (1804)
Mirina, die Königin der Amazonen (1805)
Agnes Sorel (1806)
Ida, die Büßende (oder Das Totengerippe in der Schauergruft) (1807)
Die Junggesellen-Wirtschaft (1807)
Emerike oder die Zurechtweisung (1807)
Die Pagen des Hertzogs von Vendome, opérette (1808)
Der Sammtrock (1809)
Der betrogen Betrüger (1810
Das zugemauerte Fenster, opérette (1810)
Der Augenartz (1811)
Federica ed Adolfo (1812)
Das Winterquartier in Amerika (1812)
Robert (Die Prüfung) (1813)
Helene (1816)
Die beiden Eremiten (1816)
Der Gemahl von ungefähr (1816)
Aladin oder das Notwendige (1819)
Das Ständchen (1823)
des Kaisers Genesung (1826)
Der blinde Harfner (1827)
Der Geburstag, opérette (1828)
Der dreizehnte Mantel, opérette (1828)
Felix und Adele (1831)
Hans Sachs im vorgerückten Alter (1834)


Ballets (une quarantaine, dont :

Gustav Wasa (1811)
Il finto Stanislao (1818)
Childerich (1830)
Die Brigittenau (1832)


Musique religieuse

11 Messes
Te Deum
Tantum ergo
2 services de Vêpres


Musique instrumentale

40 Symphonies, dont les opus 6, 8, 9, 12, 18, 23 (1794), 33 (1798)
2 Concertos pour piano : op 26 (1796) et op 49 (1800)
Concerto pour cor de basset
3 Symphonies concertantes : violon, alto, cello (1792), 2 violons, alto, op 33 (1798), flûte, hautbois, basson, violon, cello, op 34 (1798)
Ouvertures
12 Sérénades
Marches et Danses
3 Quintettes à cordes op 45 (1800)
45 Quatuors à cordes (dont 6 op 1, 6 op 2, 6 op 3, 3 dans chaque op 5, 9, 13, 16, 29, 42, 44, 3 Prince de Galles, 1795)
Quintette pour flûte et quatuor à cordes op 27 (1799) et op 39 (1800)
46 Trios avec piano (dont 3 Trios dans op 8, 9, 10, 12, 14, 15, 17a, 18, 23, 28, 34, 35, 36, 40, 41, 51, 55, 60)
Grand Trio pour clarinette, cello et piano op 43 (1805)
6 Trios pour flûte, violon et piano, op 4 (1790)
6 Trios pour flûte, violon, violoncelle, op 11 (1790)
10 Notturno pour violon ou flûte, violoncelle et piano dont op 25 et op 32
3 Quatuors pour flûte et cordes, op 11 (1795), 3 op 19, 3 op 37
2 Divertissements pour flûte ou violon, violoncelle et piano, op 50 et 57
Derde Nachtmusiek pour flûte, violon, alto et violoncelle op 26
40 Sonates pour violon et piano, dont op 61 (1815)
Sonates et pièces pour piano

Des Lieder (dont Preßfreiheit, Erlkönig, Der Einsame) ; Abschiedslied a été attribué à Haydn (H 26a/F1)

Deutscheslieder : 8 op 22 (1794), 7 op 34 (1798), 6 op 38 (1799), 6 op 44 (1806), 6 sans op (1815)
Ariettes italiennes : 6, op 6 (1793), 8 op 17 (1797) 6 Duos (1794)

joachim a écrit:

Concerto pour cor de basset

Voilà qui me fait saliver

Et pour quelle raison? As-tu jeté ta clarinette de l'autre côté de la haie?
(dis-moi vite de quelle haie il s'agit)

Parce qu'il est rarissime de trouver des concertos pour cor de basset

Et je n'ai rien jeté derrière la haie

Stadler a écrit:

joachim a écrit:

Concerto pour cor de basset

Voilà qui me fait saliver

Et celui là, tu l'as vu ?

Citation :

Grand Trio pour clarinette, cello et piano op 43

Malheur! V'là qu'il va la reprendre...

joachim a écrit:

Et celui là, tu l'as vu ?

Citation :

Grand Trio pour clarinette, cello et piano op 43

Oui, il est disponible sur le net et chargé sur mon PC

Stadler a écrit:

joachim a écrit:

Et celui là, tu l'as vu ?

Citation :

Grand Trio pour clarinette, cello et piano op 43

Oui, il est disponible sur le net et chargé sur mon PC

Où ? ça m'intéresse car finalement on trouve très peu de Gyrowetz (un CD de symphonies, un de quatuors à cordes, un de quatuors avec flûte, ce doit être tout)

joachim a écrit:

Stadler a écrit:

joachim a écrit:

Et celui là, tu l'as vu ?

Citation :

Grand Trio pour clarinette, cello et piano op 43

Oui, il est disponible sur le net et chargé sur mon PC

Où ? ça m'intéresse car finalement on trouve très peu de Gyrowetz (un CD de symphonies, un de quatuors à cordes, un de quatuors avec flûte, ce doit être tout)

Je parlais seulement de la partition. Désolé de t'avoir donné de faux espoirs

Il y a une solution, cher Stadler : puisque tu as la partition, tu joues ce quatuor avec tes lutins pour les autres instruments, tu en profites pour l'enregistrer, et tu me l'envoies en mp3

joachim a écrit:

Il y a une solution, cher Stadler : puisque tu as la partition, tu joues ce quatuor avec tes lutins pour les autres instruments, tu en profites pour l'enregistrer, et tu me l'envoies en mp3

Cela n'ira pas : c'est un trio

Copié-collé d'un post que j'avais écrit chez Ron en 2006 :

Encore un Tchèque dont Wolfgang appréciait la musique, puisque, après l'avoir rencontré à Vienne en 1785, il fit exécuter une symphonie de Gyrowetz, alors âgé de 22 ans.

Adalbert Gyrowetz ou Vojtech Jirovec est né à Budweis, au sud de Prague le 19 février 1763, dont le père était chef de choeur à la cathédrale, y fit ses études puis, après un passage à Brünn (Brno), il se rendit à Vienne où il rencontra Mozart et se lia d'amitié avec lui. Après de multiples séjours à Paris, Londres, Bruxelles, Berlin, Dresde et Prague, il est retourné à Vienne en 1793 et ne l'a plus quittée jusqu'à sa mort le 19 mars 1850 à l' âge de 87 ans, un record pour l'èpoque.

Ami également de Haydn qu'il a rencontré à Londres en 1791 et avec qui il est demeuré en relation suivie.

Il a édité son autobiographie en 1848. Grâce à elle, on sait qu'il fut témoin du transfert de la famille royale de Versailles à Paris les 5 et 6 octobre 1789.

Son style est tellement proche de celui de Haydn que plusieurs de ses symphonies ont été publiées sous son nom, et l'une d'elles, en sol majeur, avait un grand succès à Paris. Gyrowetz a réussi à prouver qu'il en était bien l'auteur, après avoir assisté à un concert où cette symphonie était faussement attribuée à Haydn par l'éditeur Sieber. Pensez un peu : Gyrowetz assistant à un concert Haydn se rendant compte que la fameuse symphonie était de lui ! Haydn bien sûr n'y était pour rien.

Son oeuvre est immense : entres autres, 61 opéras, singspiels et ballets, 11 messes et d'autres oeuvres religieuses, au moins 40 symphonies, 50 quatuors à cordes, de multiples lieder et pièces pour piano.

On commence à le redécouvrir un peu : un CD des 3 quatuors à cordes opus 44 par le Salomon String Quartett, et un autre CD de trois belles symphonies par Matthias Bamert et les London Mozart Players dans la collection des contemporains de Mozart chez Chandos.

Cet homme modeste et plein de sagesse écrivait, peu avant son décès "Je n'étais qu'un homme de talent capable d'être heureux en faisant la conquête du présent. Seul un génie vit au-delà de la tombe."

joachim a écrit:

Cet homme modeste et plein de sagesse écrivait, peu avant son décès "Je n'étais qu'un homme de talent capable d'être heureux en faisant la conquête du présent. Seul un génie vit au-delà de la tombe."

C'est cruel la lucidité quand même

Il vient de sortir un autre CD de symphonies :








Tout autant haydniennes que celles du CD Chandos, ces symphonies de Gyrowetz sont magnifiques.

On trouve sa symphonie en fa majeur (sans op ou non précisé ?) sur ce 6ème CD de la collection Baroque Bohemia & Beyond. Elle pourrait presque s'appeler symphonie concertante, tant la place du hautbois est importante dans les quatre mouvements. En tout cas une symphonie magnifique





Les deux autres symphonies sont de Christoph Schimpke, très belle aussi, et de Leopold Florian Gassmann, la moins intéressante des trois, à mon avis.

Cette série "Baroque Bohemia & Beyond" comporte jusqu'à présent 6 CD consacrés à de la musique tchèque (symphonies et concertos), principalement classique, car un seul, le premier, est vraiment baroque !

Ses Trios pour piano, violon et violoncelle, à mon avis ne sont pas à l'avenant des autres oeuvres de Gyrowetz que j'ai écoutées. Le style est un peu haydnien ou beethovenien 1ère période, mais il n'arrive pas à leur cheville ! C'est bien la première fois que je suis déçu par lui, ou alors je ne suis pas dans un bon jour




Op 12 n° 1 en la majeur
Op 14 n° 2 en ré mineur
Op 23 n° 2 en si bémol majeur
Op 28 n° 1 en mi bémol majeur

Un CD de concertos pour hautbois, où je trouve que celui de Gyrowetz, en fa majeur, est le plus beau. Même si Druzecky (hautbois, orchestre et 8 timbales) en ut majeur l'égale presque, et le moins intéressant étant celui en si bémol de Joseph Reicha. Ce n'est évidemment que mon ressenti, car au total c'est un très beau CD.

joachim a écrit:

Ses Trios pour piano, violon et violoncelle, à mon avis ne sont pas à l'avenant des autres oeuvres de Gyrowetz que j'ai écoutées. Le style est un peu haydnien ou beethovenien 1ère période, mais il n'arrive pas à leur cheville ! C'est bien la première fois que je suis déçu par lui, ou alors je ne suis pas dans un bon jour




Op 12 n° 1 en la majeur
Op 14 n° 2 en ré mineur
Op 23 n° 2 en si bémol majeur
Op 28 n° 1 en mi bémol majeur

Je ne connais que ces trios...et je ne sais si Joachim était dans son "mauvais jour" face à eux...mais de mon coté je les trouve pas mal du tout...sauf que ce ne sont manifestement pas des "trios"!! D'ailleurs ils sont répertoriés (et probablement édités ainsi par le compositeur?) comme des "sonates"...Ce n'est pas la première fois que l'ont trouve ce genre d'ambiguïté dans l'appellation de la forme...et c'est souvent plus ou moins énigmatique...Ici par contre ce ne sont clairement pas des trios; on peut hésiter entre sonates pour piano ou sonates pour violon et piano...Mais la partie du violoncelle est tellement ...modeste qu'elle se résume tout juste à une "basse continue" ...ce qui j'avoue est un peu frustrant lorsqu'on s'attend à entendre de vrais trios!!
Ma seconde petite déception est l'emploi du pianoforte. Je ne déteste pas cet instrument, et ma curiosité liée à mon envie souvent d'entendre autre chose dans des oeuvres connues (d'où mon intérêt pour les "transcriptions" -si nombreuses dans la musique de Bach mais aussi les lied de Schubert et bien d'autres-) m'a plusieurs fois intéressé à "m'approcher" de cet instrument (entre autres dans des concertos pour piano de Mozart!)...
Mais de plus en plus je m'éloigne de cet instrument (le pianoforte) n'éprouvant plus guère que la sensation d'une frustration par rapport au piano si proche et en même temps tellement plus riche de timbres