Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 14:07
La Fantaisie pour piano, chœurs et orchestre en do mineur, opus 80, de Ludwig van Beethoven, fut composée en décembre 1808. La partie chorale est écrite sur un poème de Christophe Kuffner (1780 - 1846).
Le 22 décembre 1808 eut lieu au Théatre an der Wien un grand concert : Beethoven avait organisé une soirée consacrée exclusivement à ses œuvres au cours de laquelle il devait intervenir en tant que pianiste et chef d’orchestre. Le programme, qui comprenait notamment les premières de la Cinquième symphonie et de la Symphonie pastorale, semblait résumer l’étonnante variété et la personnalité complexe du compositeur.
Pour conclure la soirée de ce concert mémorable de plusieurs heures, Beethoven désirait « un finale brillante » qui devait unir dans une même pièce œuvre les différentes composantes musicales mises en valeur au cours de la soirée : le piano, le chœur et l’orchestre. La Fantaisie op.80, écrite quelques jours auparavant seulement, joue ce rôle. Beethoven fit appel au poète Christoph Kuffner pour établir le texte, d’après ses indications. Le thème développé – celui de la fraternité universelle par la rencontre des arts – ressemble beaucoup à celui de l’« Ode à la Joie » de Schiller que Beethoven désirait également mettre en musique depuis sa jeunesse, et qui a prit sa forme définitive dans la finale de la 9ème Symphonie. Différent points communs – en particulier le traitement choral introduit par des variations instrumentales basées sur l’utilisation d’un thème très simple, et la parenté évidente entre ce thème et celui de l’Hymne à la Joie - rapprochent la Fantaisie op.80 de la Neuvième symphonie, au point que l’on a vue dans la première une esquisse de la seconde. La liberté formelle du genre de la fantaisie a permis à Beethoven de réunir dans une œuvre de courte durée l’aspect intimiste de la musique pour piano et la musique de chambre, et le côté expansif de la musique symphonique avec chœur.
La Fantaisie est construite en deux parties d’ampleur inégale. Au cour du concert du 22 décembre 1808, que Beethoven voulait représentatif des divers aspects de son talent, aucune autre œuvre n’aurait pu mieux servir de conclusion que cette fantaisie puisque le compositeur y joua successivement le rôle de virtuose avec sa cadence initiale, de simple accompagnateur dans les variations avec flûte et hautbois, et de soliste dans son dialogue concertant avec l’orchestre et le chœur ; après cette fantaisie, dédiée au roi Maximilien-Joseph de Bavière, Beethoven n’est revenu qu’une seule fois au piano concertant, quelques mois seulement après, en composant son concerto « l’Empereur » qui curieusement, commence lui aussi par une grande cadence de type improvisé.
Structure
La Fantaisie est construite en deux parties d’ampleur inégale, un Adagio – grand solo de piano de 26 mesures composé après le concert, Beethoven s’étant ce jour-là vraisemblablement lancé dans une improvisation –, et un grand Finale de près de 600 mesures, lui-même divisé en plusieurs sections de différents tempi : Allegro (variations instrumentales), Allegro molto avec piano concertant, Adagio ma non troppo, longue mélodie rêveuse qui rappelle le mouvement lent de certaines sonates pour piano, Assai vivace au rythme de la marche, qui n’est pas sans évoquer la Marche Turque de la 9eme Symphonie, enfin, Allegretto et Presto avec la participation du chœur.
Dernière édition par Snoopy le 2020-06-28, 23:11, édité 5 fois
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 14:09
Je me demandais quels étaient les meilleurs enregistrements de cette chorale? J'ai une vieille version avec Richter mais le son n'est pas terrible. A la radio j'ai du en entendre 3 ou 4 versions diffèrentes mais aucune ne m'a convaincu, les choeurs souvent trop "mous".
Des pistes?
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 14:26
Je viens de trouver une version avec Brendel au piano qui est pas mal, mais c'est pas encore ça; ça manque d'énergie et de puissance dans les choeurs
Invité Invité
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 14:55
Snoopy a écrit:
Des pistes?
J'ai un double cd dont je ne retrouve pas l'image et mon scanner déconne mais c'est les "Missa solemnis" et la "Choral Fantasia op.80" par le New Philharmonia Orchestra dirigé par Otto Klemperer et Barenboim au piano. Je ne trouve pas les choeurs "trop mous" mais ça c'est un point de vue. C'est édité par EMI, si cela t'intéresse.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 14:58
Si tu peux poster le final pour voir ça m'intéresserait beaucoup en effet! Merci
Jean
Nombre de messages : 8883 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 19:52
Superbe version avec le 5em concerto et le "Meerestille und glückiche Farht op 112 (oeuvre de 7 ' pour choeur et orchestre magnifique aussi!)
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 21:43
Je ne connaissais pas du tout cette version. Merci Jean
Jean
Nombre de messages : 8883 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-15, 22:40
les mêmes (pianistes orchestre et chef) ont enregistré une intrégrale des concertos pour piano de Beethoven très réussie (à mon avis...et d'autres plus "autorisés" ) chez ARTE NOVA , le lebel allemand à petit prix comme Naxos... Zinmann a fait aussi l'intégrale des symphonies également superbes
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-16, 08:33
Je ne connaissais ni ce label ni ces instrumentistes. C'est intéressant! Va falloir que j'étudie cela de près! Merci
joachim Admin
Nombre de messages : 27699 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-16, 12:50
Je l'ai...quelque part, mais je ne sais plus où Elle n'est pas classée avec Beethoven, donc elle est enregistrée avec un autre compositeur, mais qui ?
Et je ne me souviens même plus des interprètes...
Sinon, bien évidemment j'ai aussi celle de l'Intégrale Brillant, par Walter Klien et le Saint Louis Symphony Chorus et Orchestra, direction Jerzy Semkow. De bonne qualité à mon avis.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-05-16, 14:53
nikki a écrit:
la "Choral Fantasia op.80" par le New Philharmonia Orchestra dirigé par Otto Klemperer et Barenboim au piano. .
C'est une bonne version en effet. Les choeurs sont biens. Merci!
Raphaël
Nombre de messages : 45 Age : 67 Date d'inscription : 08/10/2010
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-10-11, 10:56
J'aime cette Fantaisie, mais je n'en possède que deux versions, qui ont été discutées ici (Brendel et Grimaud).
Mais j'ai fait une découverte toute récente, grâce à Dietrich Fischer-Dieskau! Le 7 septembre de cette année, mon épouse m'a offert pour mon anniversaire son coffret EMI "Recordings From The Archives". Et, surprise à la plage 9 du premier disque: un lied (ou une mini cantate) préfigure de manière étonnante la Fantaisie, et donc la mélodie de la Neuvième! Dans ses notes de pochette, Richard Wigmore confirme l'étonnante (et précoce) parenté.
Titre: Seufzer eines Ungeliebten und Geliebten (WoO118, texte de Bürger, composition 1794-5). 6:21
Dans cette version, DF-D est accompagné au piano par Hartmut Höll.
Voilà... J'espère avoir modestement contribué...
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2010-10-11, 19:06
Il existe aussi la version par Richter.
Mais merci pour l'info!
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2013-01-31, 21:45
Enfin un nouvel enregistrement de la Fantaisie chorale (elles sont si rares ) chez Naxos. Hélas, l'attente n'est pas à la hauteur du CD.
Comme très souvent c'est "mou" et sans passion. Très déçu donc
Les meilleures versions sont les plus anciennes et dont l'enregistrement est souvent médiocre (le micro qui sature, etc...) et/ou introuvables. Les versions plus réçentes manquent toutes de "tonus" autant dans la musique que dans les choeurs et ce nouvel enregistrement (de 2012) chez NAxos n'y fait malheureusement pas exception. C'est même pas "seulement bien", ça fait "appliqué" dans le meilleur des cas à la limite du fade. Un enregsitrement vite fait mal fait juste pour combler un trou dans le catalogue et une attente de la part du public. Sauf que c'est raté.
A découvrir peut être parce que cette Fantaisie est couplée avec un morceau rare "Der glorreiche Augenblick " (opus 136) mais sans quoi... C'est dans ces moments là que je suis content d'avoir piraté le CD parce que si j'avais du le payer, j'aurais été vachement déçu.
Dernière édition par Snoopy le 2020-12-26, 19:31, édité 2 fois
joachim Admin
Nombre de messages : 27699 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2020-12-26, 19:14
Seiji Osawa / Martha Argerich
https://www.youtube.com/watch?v=cSfMH9Y5bi8
Texte des paroles de la partie chorale de la Fantaisie
Schmeichelnd hold und lieblich klingen unsers Lebens Harmonien, und dem Schönheitssinn entschwingen Blumen sich, die ewig blüh'n.
Fried und Freude gleiten freundlich wie der Wellen Wechselspiel; was sich drängte rauh und feindlich, ordnet sich zu Hochgefühl.
Wenn der Töne Zauber walten und des Wortes Weihe spricht,' muss sich Herrliches gestalten,' Nacht und Stürme werden Licht,'
äuß're Ruhe, inn're Wonne, herrschen für den Glücklichen Doch der Künste Frühlingssonne lässt aus beiden Licht entsteh'n.
Großes, das ins Herz gedrungen, blüht dann neu und schön empor, hat ein Geist sich aufgeschwungen, hallt ihm stets ein Geisterchor.
Nehmt denn hin, ihr schönen Seelen, froh die Gaben schöner Kunst. Wenn sich Lieb und Kraft vermählen, lohnt dem Menschen Göttergunst.
Traduction française
Les harmonies de notre vie résonnent d'un chant flatteur, gracieux et charmant, et des fleurs éternelles s'éveillent au sens de la beauté.
La paix et la joie dansent en toute amitié comme le va-et-vient des vagues ; la rudesse et l'hostilité qui se bousculaient cèdent devant l'enthousiasme.
Lorsque la magie des sons se fait entendre et que parle la bénédiction du verbe, quelque chose de magnifique doit se dessiner, la nuit et les tempêtes se changent en lumière :
Les bienheureux voient régner autour d'eux la paix, en eux le bonheur. Et le soleil printanier des arts fait surgir la lumière de cette paix et de ce bonheur.
La grandeur qui était enfermée dans nos coeurs refleurit et se dresse joliment vers le ciel ; si l'esprit s'élance, un choeur d'esprits lui répond sans cesse.
Acceptez donc avec joie, belles âmes, les présents de l'art. Quand l'amour et l'énergie se rejoignent, l'humanité reçoit la faveur des dieux.
joachim Admin
Nombre de messages : 27699 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2023-05-07, 19:00
La Fantaisie pour piano, solistes vocaux, chœur mixte et orchestre, op. 80, généralement appelée la Fantaisie chorale, a été composée en 1808 par Ludwig van Beethoven, alors âgé de 38 ans. En 1810, Muzio Clementi publie la Fantaisie chorale en Angleterre sous le numéro d'opus 65. La maison d'édition Breitkopf & Härtelpuis le publia sous le titre Op. 80 en 1811 et le dédia au roi de Bavière, Maximilien Ier Joseph, sans le consentement de Beethoven.
Beethoven voulait que la Fantaisie serve d'œuvre finale au concert-bénéfice qu'il se donna le 22 décembre 1808; les interprètes étaient composés de solistes vocaux, d'un chœur mixte, d'un orchestre et de Beethoven lui-même en tant que soliste au piano. La Fantaisie a été conçue pour inclure tous les participants au programme et fédère ainsi toutes ces forces musicales.
Le travail est noté comme un précurseur de la Neuvième Symphonie.
Préliminaires, composition et création
Beethoven a écrit la pièce au cours de la seconde moitié de décembre 1808 en un temps inhabituellement court selon ses critères. Il a chargé un poète - dont l'identité est contestée - d'écrire les paroles peu de temps avant la représentation pour les adapter aux parties déjà écrites. Selon l'élève de Beethoven, Carl Czerny, le poète était Christoph Kuffner, mais le dernier érudit de Beethoven, Gustav Nottebohm, a douté de cette attribution et a suggéré qu'il s'agissait peut-être de Georg Friedrich Treitschke, qui en 1814 a préparé le texte final de l'opéra Fidelio de Beethoven.
La Fantasia est créée à l' Akademie le 22 décembre 1808 , concert-bénéfice qui voit également les créations des Cinquième et Sixième Symphonies et du Quatrième Concerto pour piano ainsi que l'air de concert Ah Perfido et 'une exécution d'extraits de la Messe en ut majeur. Pour conclure ce programme de concert mémorable, Beethoven a souhaité un « final brillant » qui réunirait en une seule pièce les différents éléments musicaux mis en lumière lors de la soirée de concert : piano solo, chœur mixte et orchestre. La Fantaisie, Op. 80, écrite peu avant, a donc été composé expressément pour remplir ce rôle. Beethoven lui-même a joué la partie de piano et le solo d'ouverture offre un exemple de son style d'improvisation (lors de la première, il a en fait improvisé cette section).
La première représentation semble avoir été plutôt troublée; selon le secrétaire du compositeur, Anton Schindler, il "s'est tout simplement effondré", un résultat très probablement attribuable à un temps de répétition insuffisant. En raison d'une erreur dans l'exécution de la pièce, celle-ci a été arrêtée à mi-parcours et relancée. Dans les écrits d' Ignaz von Seyfried :
Lorsque le maître sortit sa Fantaisie orchestrale avec chœurs, il s'arrangea avec moi lors de la répétition un peu précipitée, avec des voix humides comme d'habitude, pour que la deuxième variation soit jouée sans reprise. Le soir cependant, absorbé par sa création, il oubliait les consignes qu'il avait données, répétait la première partie tandis que l'orchestre accompagnait la seconde, qui ne sonnait pas du tout édifiant. Un peu trop tard, le violon solo Unrath s'aperçoit de l'erreur, regarde avec surprise ses compagnons perdus, s'arrête de jouer et crie sèchement : « Encore ! Un peu mécontent, le violoniste Anton Wranitzky a demandé 'Avec des répétitions ?' 'Oui', fut la réponse, et maintenant la chose est allée droit comme une corde.
Thèmes
L'œuvre comprend une séquence de variations sur un thème qui est largement considéré comme une première version d'un thème de variation beaucoup plus connu, à savoir celui sur lequel Beethoven a mis les paroles de "Ode à la joie" de Friedrich Schiller dans sa Neuvième Symphonie.
Ce thème de la Fantaisie chorale est lui-même tiré d'une œuvre antérieure de Beethoven : il s'agit d'une version légèrement modifiée du « Seufzer eines Ungeliebten – Gegenliebe » du compositeur, un lied pour voix haute et piano WoO 118, écrit vers 1794-1795.
Entre la Fantaisie et l'Ode à la Joie y a aussi des affinités dans les textes. Le thème du texte de la Fantaisie - la fraternité universelle avec la rencontre des arts - évoque des sentiments similaires à ceux du texte "Ode à la joie".
Beethoven lui-même a reconnu la parenté des deux œuvres. Dans une lettre de 1824, alors qu'il écrivait la Neuvième Symphonie, il décrivait son projet comme « une mise en musique des paroles de l'immortel de Schiller ' Lied an die Freude ' de la même manière que ma fantaisie pour pianoforte avec chœur, mais sur un plan beaucoup plus grandiose."
Forme
La Fantaisie chorale est écrite pour piano solo, chœur mixte, deux solistes soprano, un soliste alto, deux solistes ténor, un soliste basse et un orchestre composé de deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors, deux trompettes, timbales et cordes.
D'une durée d'une vingtaine de minutes, elle est divisée en deux mouvements inégaux, joués sans interruption :
I. Adagio II. Final. Allegro – Meno allegro (Allegretto) – Allegro molto – Adagio ma non troppo – Marcia , assai vivace – Allegro – Allegretto ma non troppo quasi andante con moto Schmeichelnd hold und lieblich klingen – Presto
La Fantaisie s'ouvre sur une introduction lente mais virtuose au piano de 26 mesures, commençant en ut mineur et modulant à travers une variété de tonalités de manière fleurie et improvisée. En son milieu, il s'installe sur la dominante, en sol majeur, avec une cadence étendue. La tonalité implicite n'est jamais confirmée et la musique finit par revenir en ut mineur dans un passage orageux qui, au dernier moment, tourne à nouveau vers la septième dominante de sol dans un arpège ample. Ceci conclut la section d'ouverture.
La partie principale de la pièce, marquée "Finale", commence par un motif en forme de marche (Allegro) joué par les violoncelles et les basses, alternant avec des interjections de type récitatif du piano. La musique finit par s'éclaircir en ut majeur et le piano solo introduit le thème principal (meno allegro). Des variations sur le thème sont ensuite jouées par des contingents d'instruments de plus en plus nombreux : une flûte seule, deux hautbois, un trio de deux clarinettes et un basson et un quatuor à cordes. Une version orchestrale complète du thème joué à un forte dynamique mène à la rentrée du piano et à ce qui semble d'abord un postlude à cet ensemble de variations, mais qui tourne encore une fois vers la dominante. La musique s'arrête avec une cadence sur la septième de dominante pour le piano solo.
Il y a un brusque changement d'humeur lorsque le mode mineur revient dans un orageux Allegro molto. Les phrases alternées pour piano et orchestre sont une variation déguisée du thème principal. En fait, les trois sections qui suivent le premier ensemble de variations forment un autre ensemble de variations à plus grande échelle. L' allegro molto prend bientôt une qualité de développement avec une série de modulations, les cordes jouant des phrases du thème accompagnées d'accords brisés rapides sur le piano solo. Après une autre cadence sur une triade en mi majeur, la deuxième grande variation (Adagio, ma non troppo) suit, un la majeur calme et fluide mettant en évidence les clarinettes. Cela se termine par une section d'appel et de réponse entre les anches doubles, le cor et le piano, et mène sans interruption dans la tonalité de fa majeur et la troisième variation sur le thème principal, Marcia (assai vivace). Une reprise du thème instrumental du premier Allegro forme la transition vers le finale choral (Allegretto).
La première moitié de celui-ci est essentiellement une récapitulation du matériel déjà entendu au début de la finale avec l'ajout de voix solistes et de chœur, un autre point de similitude avec la finale de la Neuvième Symphonie. Après une pédale dominante prolongée et des arpèges du soliste au chœur, deux sopranos solistes chantent le thème principal, suivi d'une variation mettant en vedette un trio de voix d'hommes. Après ces deux variations, le chœur entier est rejoint par l'orchestre pour la première fois dans une interprétation tutti du thème. La musique gagne en excitation et finit par se transformer en une coda accélérée (Presto) où toutes les forces se joignent pour amener la pièce à une conclusion triomphale.
Schmeichelnd hold und lieblich klingen unseres Lebens Harmonien, und dem Schönheitssinn entschwingen Blumen sich, die ewig blühn. Fried und Freude gleiten freundlich wie der Wellen Wechselspiel. Was sich drängte rauh und feindlich, ordnet sich zu Hochgefühl.
Wenn der Töne Zauber walten und des Wortes Weihe spricht, muss sich Herrliches gestalten, Nacht und Stürme werden Licht. Äuß're Ruhe, inn're Wonne herrschen für den Glücklichen. Doch der Künste Frühlingssonne läßt aus beiden Licht entstehn.
Großes, das ins Herz gedrungen, blüht dann neu und schön empor. Hat ein Geist sich aufgeschwungen, hallt ihm stets ein Geisterchor. Nehmt denn hin, ihr schönen Seelen, froh die Gaben schöner Kunst Wenn sich Lieb und Kraft vermählen, lohnt den Menschen Göttergunst
Traduction française (plus fidèle à l'original allemand que celle du post précédent)
Gracieux, charmant et doux est le son Des harmonies de notre vie, et d'un sentiment de beauté surgissent des Fleurs qui fleurissent éternellement. La paix et la joie avancent en parfaite concordance, comme le jeu changeant des vagues. Tout ce qui était dur et hostile s'est transformé en ravissement sublime.
Quand l'enchantement de la musique règne, parlant de la parole sacrée, La magnificence prend forme, La nuit et la tempête se changent en lumière : La paix extérieure et le bonheur intérieur Règne sur les chanceux. Tout l'art au soleil du printemps Laisse couler la lumière des deux.
La grandeur, une fois qu'elle a percé le cœur, Puis refleurit dans toute sa beauté. Une fois que l'être a pris son envol, Un chœur d'esprits résonne en réponse. Acceptez donc, belles âmes, Joyeusement les dons du grand art. Lorsque l'amour et la force sont unis, la grâce divine est accordée à l'homme.
La pièce se termine par la répétition de phrases des quatre dernières lignes.
Comme indiqué ci-dessus, les paroles ont été écrites à la hâte, et Beethoven n'en était peut-être pas entièrement satisfait. Il écrivit plus tard à son éditeur Breitkopf & Härtel :
Vous voudrez peut-être imprimer un autre texte, car le texte comme la musique ont été écrits très rapidement... Toujours avec un autre jeu de mots je souhaite que le mot kraft ["force"] soit conservé à sa place.
Il est à noter qu'un nouveau texte allemand a été écrit par le poète et homme politique communiste allemand Johannes Robert Becher en 1951, en gardant le mot Kraft dans la même position. Le texte de Becher, inspiré par la permission explicite de Beethoven de changer les paroles, est une ode à la paix qui reflète l'atmosphère d'après-guerre. Les paroles de Becher (1891-1958) ont été utilisées dans plusieurs enregistrements notamment en Allemagne de l'Est, par exemple ceux de Franz Konwitschny ou Herbert Kegel. Becher avait composé les paroles de l'hymne de la RDA "Auferstanden aus Ruinen" deux ans auparavant.
https://www.youtube.com/watch?v=8AXnA7-TD4Q
0:00 I. Adagio 4:30 II. Finale. 15:47 "Schmeichelnd hold und lieblich klingen" 19:34 Applause
Singapore Symphony Orchestra Andrew Litton, Principal Guest Conductor
Tengku Irfan, piano Ee-Ping, soprano Jessica Chen, soprano Rebecca Chellappah, mezzo-soprano Long Long, tenor Jonathan Tay, tenor William Lim, baritone
Singapore Symphony Chorus and Youth Choir Eudenice Palaruan, Choral Director Wong Lai Foon, Choirmaster
jdperdrix
Nombre de messages : 524 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2023-05-07, 21:26
Avec Bertrand Chamayou, Sandrine Piau et autres, Insula Orchestra et Laurence Equilbey (c'est vrai que je suis un peu partial.)
https://youtu.be/jp9jlBAebXw
Jean
Nombre de messages : 8883 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2023-05-08, 00:44
Je ne sais pas si tu es partial! ...Mais je ne crois pas avoir entendu une aussi magnifique interprétation à tous points de vue : piano, orchestre, choeur, solistes ,et direction!!
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31773 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2023-05-08, 00:55
Oeuvre que je connais bien, ce n'est pas les bonnes interprétations qui manquent (et tant mieux)
Jean
Nombre de messages : 8883 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Sujet: Re: Fantaisie chorale opus 80 de Beethoven 2023-05-08, 00:59
c'est vrai!...tu l'as jouée ?...je l'ai chanté ...dans le choeur (assez facile)...même s'il ne gâche pas l'enthousiame