George Lloyd (1913-1998)

George Walter Selwyn Lloyd est un compositeur et chef d'orchestre anglais, né le 28 juin 1913 à St Ives, en Cornouailles, et mort le 3 juillet 1998 à Londres.

D'une vieille famille cornouaillaise musicienne, il est d'abord scolarisé chez lui à cause d'une fièvre rhumatismale, puis étudie le violon avec Albert Sammons et la composition avec Harry Farjeaon et ensuite devient étudiant au Trnity College de Londres. Sa première symphonie, écrite à 19 ans, est créée à Londres en 1933, suivie en 1935 par les deuxième et troisième. Son premier opéra, Iernin, date de 1934 et est créé à Penzance, le second, The Serf, à Coven Garden en 1938.

Lorsque la guerre éclate, il sert dans les Royal Marines comme instrumentiste dans la fanfare. Il échappe de peu à la mort lorsque son navire est coulé dans l'Arctique. De nombreux camarades ayant trouvé la mort, il subit de graves traumatismes psychologiques, aggravés par sa santé fragile, mais il récupère grâce à l'amour de sa femme Nancy qu'il a épousée en 1937.
Après la guerre, il reprend la composition et écrit deux symphonies et l'opéra John Socman (1951). Plus tard, il se met à la direction d'orchestre.

En 1989, il est nommé chef et conseiller musical de l'orchestre symphonique d'Albany aux USA.

Lloyd avait des problème cardiaques à la fin de sa vie mais a réussi à terminer son Requiem trois semaines avant sa mort à l'âge de 85 ans.

Ses oeuvres comportent 12 symphonies (la dernière en 1989), 4 concertos pour piano, 2 pour violon, un pour violoncelle, 3 opéras sur des livrets de son père, des oeuvres pour cuivres ainsi que des oeuvres vocales (dont The Vigil of Venus et une Symphonic Mass).

Œuvres principales

Orchestre

Symphonie nº 1 (1932)
Symphonie nº 2 (1933)
Symphonie nº 3 (1933)
Symphonie nº 4 (1946)
Symphonie nº 5 (1948)
Symphonie nº 6 (1956)
Symphonie nº 7 (1959)
Symphonie nº 8 (1961)
Symphonie nº 9 (1969)
Symphonie nº 10 (November Journeys) (1981)
Symphonie nº 11 (1985)
Symphonie nº 12 (1989)
Canon (1933)
Suite de l'opéra "The Serf" (1939)
Hms Trinidad, marche (1941)
Suite "Charade" (1969)
Le Pont du Gard (1990)
Concerto pour piano nº 1 "Le Bouc émissaire" (1963)
Concerto pour piano nº 2 (1964)
Concerto pour piano nº 3 (1968)
Concerto pour piano nº 4 (1970)
Concerto pour violon nº 1 (1970)
Concerto pour violon nº 2 (1977)
Concerto pour violoncelle (1997)


Musique de chambre

Complainte, air et Dance pour violon et piano (1975)
Sonate pour violon et piano (1976)
Intercom Baby pour violon (1977)



Piano

An African Shrine (1966)
La Transformation du Singe nu (1972)
The Agressives Fishes (1972)
The Lily-Leaf and the Grasshoper (1972)
La Route de Samarcande (1972)
St Anthony and the Bogside Beggar (1972)


Opéras :

Iernin, (1934)
The Serf, (1938)
John Socman (1951)


Divers

The Vigil of Venus, cantate (1980)
A Symphonic Mass (1992)
Requiem (1992)
A Litany (1996)
4 œuvres pour Brass Band : Chant du soir (1980), Parcs royaux (1984), Variations sur un thème de basse (1986), La Forêt d'Arden (1987), Héritage anglais (1988)

Enfin un contemporain écoutable même pour Icare je pense

Je suis en train d'écouter sa Symphonic Mass (Messe symphonique), composée pour choeur (sans solistes) et grand orchestre. On est subjugué d'un bout à l'autre par cette oeuvre magnifique (de 61 minutes). Le texte est bien entendu celui de la messe latine traditionnelle, avec un plus un offertoire unquement orchestral.

Je la recommande à tous

J'espère qu'il est en tout cas plus captivant, tripant , que ce que j'ai écouté de AHO aujourd'hui, moderne ou pas.

George Walter Selwyn Lloyd (28 juin 1913 - 3 juillet 1998) était un compositeur britannique.

Né à St Ives, Cornwall, d'ascendance mi-galloise, mi-américaine, Lloyd a grandi dans une famille très musicale.

Son père, William AC Lloyd, était un amateur d'opéra italien. Il est né à Rome et est retourné en Angleterre à la mort de son père, officier de marine à la retraite. William Lloyd a écrit une biographie de Bellini. Il était aussi un flûtiste accompli. La mère de George Lloyd jouait du violon, de l'alto et du piano. Tous deux étaient des membres éminents du St Ives Arts Club et leur maison était un lieu hebdomadaire régulier pour la musique de chambre, de sorte que le jeune compositeur a grandi avec la musique tout autour de lui. Sa grand-mère, la peintre américaine Frances (Fanny) Powell, avait été chanteuse d'opéra et était l'une des premières pionnières de la colonie d'artistes de St Ives.

George Lloyd a montré très tôt son talent de compositeur; il a commencé à composer à l'âge de 9 ans et a commencé des études sérieuses à l'âge de 14 ans. Il a principalement été éduqué à la maison à cause d'un rhumatisme articulaire aigu. Il a été formé aux aspects dramatiques de l'opéra par son père, qui lui donnait régulièrement des scènes de pièces anglaises à mettre en musique, et il a ensuite étudié le violon avec Albert Sammons et la composition avec Frank Kitson et Harry Farjeon.
Il était étudiant au Trinity College de Londres. Sa première symphonie, écrite à l'âge de 19 ans, a été créée en 1932 par la Penzance Orchestral Society[ et a été interprétée à nouveau en 1933 par l'Orchestre municipal de Bournemouth, sous la direction du compositeur à chaque fois. Une deuxième symphonie fut créée en 1935 et fut bientôt suivie d'une troisième. George Lloyd et son père William, forment la New English Opera Company en 1935, avec l'intention de fonder une école d'opéra anglais. Le premier opéra de George Lloyd, Iernin, sur un livret de son père, fut joué en 1934 à Penzance, avant d'être transféré au Lyceum Theatre de Londres, où il eut une durée inhabituellement longue. Son deuxième opéra, The Serf, a été mis en scène par Vladimir Rosing à Covent Garden en 1938.


Lloyd a servi pendant la Seconde Guerre mondiale avec les Royal Marines en tant que musicien. À bord du croiseur HMS Trinidad sur les convois de l'Arctique, il était l'un des musiciens de la station de transmission, qui était située profondément dans la coque du navire. En 1942, lors d'un engagement, le navire a tiré une torpille défectueuse qui a suivi une trajectoire circulaire et a touché le navire, fracturant un grand réservoir de mazout. De nombreux compagnons de bord de Lloyd ont été noyés dans le mazout, et il a été le dernier homme à s'échapper du compartiment. Il a subi de graves traumatismes mentaux et physiques dus au choc de l'obus et a été hospitalisé avant d'être renvoyé des Royal Marines. Après 4 ans, il était assez bien pour recommencer à composer, grâce au dévouement et à l'amour de sa femme suisse, Nancy.

À la fin de la guerre, sa femme l'a emmené en Suisse. En 1946, Lloyd reprit la composition et écrivit deux symphonies et l'opéra John Socman, le dernier commandé pour le Festival de Grande-Bretagne de 1951. La santé de Lloyd s'est encore détériorée et, en 1952, il s'est installé à plein temps dans le Dorset. Pendant 20 ans, en plus de la composition intermittente, il était maraîcher et cultivait des champignons et des œillets. Il compose régulièrement de 4h30 à 7h30, avant le début du reste de sa journée de travail. Pendant cette période, il a continué à écrire dans un style tonal et mélodique, contrairement au climat dominant des styles modernistes et avant-gardistes, il a donc rencontré des difficultés pour obtenir des interprétations de sa musique. Il a rappelé :

"J'ai envoyé des partitions à la BBC. Elles sont revenues, généralement sans commentaire. Je n'ai jamais écrit de musique à 12 tons parce que je n'aimais pas la théorie. J'ai étudié la chose bénie au début des années 1930 et j'ai pensé que c'était idée qui produisait des sons horribles. Elle faisait oublier aux compositeurs comment chanter."

En 1972, il vend son entreprise maraîchère et s'installe à Londres pour "recoller les morceaux de ma vie musicale" comme il le dit, et entame un été indien extraordinaire et productif. Un certain nombre de ses partitions ont été acceptées pour diffusion par la BBC, et il a continué à collaborer avec le BBC Philharmonic Orchestra et à enregistrer 7 de ses 12 symphonies et 3 de ses concertos pour piano avec cet orchestre. Il a été l'un des premiers à adopter la technologie numérique et a créé sa propre société d'enregistrement, de production, d'édition et de distribution, réalisant 22 enregistrements de CD en tout. Après sa mort, il a été compositeur de la semaine sur Radio 3, et le programme des BBC Proms 2013 comprend des représentations de son Requiem et de son HMS Trinidad March for Orchestra le dernier soir des Proms.

La George Lloyd Society et le domaine musical sont administrés par William Lloyd, qui a travaillé avec le compositeur en tant que directeur commercial, producteur exécutif et distributeur de disques pendant les 10 dernières années de sa vie.


Réception

Le premier opéra de Lloyd, Iernin, a fait sa réputation en 1935, et il a attiré l'attention et l'approbation de Boughton, Beecham, Irlande, Vaughan Williams et Christie à Glyndebourne. Il a consolidé sa réputation avec The Serf à Covent Garden en 1938, ce qui a conduit à sa commande pour le Festival of Britain. Par la suite, sa réputation a souffert car il n'était pas disposé à changer de style pour s'adapter aux changements de l'environnement musical et critique. Néanmoins, les admirateurs de Lloyd comprenaient les chefs d'orchestre Charles Groves et Edward Downes et le pianiste virtuose John Ogdon qui a étudié la composition avec Lloyd et pour qui Lloyd a écrit son premier concerto pour piano (Scapegoat) et d'autres œuvres pour piano solo.

Lloyd a consacré plus de temps à la composition à partir de 1973 et a commencé à recevoir une plus grande attention dans les années suivantes. La BBC a diffusé sa Symphonie n° 8 en 1977, 8 ans après son acceptation pour diffusion en 1969. Sa Symphonie n° 6 a été interprétée aux Proms en 1981. Lyrita Records, Conifer Records et le label américain Albany Records ont défendu la musique de Lloyd à travers des enregistrements. Il a développé une relation solide avec le BBC Philharmonic Orchestra, qui a enregistré et diffusé sept de ses symphonies. Pour Albany Records, Lloyd a dirigé sa propre musique avec des orchestres tels que l'Albany Symphony Orchestra, le Philharmonia Orchestra et le BBC Philharmonic. Il a été pendant deux saisons chef principal de l'Orchestre symphonique d'Albany (État de New York), où il a dirigé ses propres symphonies et des œuvres de compositeurs américains du XXe siècle. Il a été chef invité de l'Orchestre philharmonique de Hong Kong, qui a créé plusieurs de ses œuvres. La première américaine de sa septième symphonie a été donnée par le Chicago Symphony Orchestra. Il a dirigé 25 enregistrements de CD en tout, dont deux opéras, en plus de ceux enregistrés par Sir Edward Downes et d'autres. Seules deux œuvres orchestrales et son opéra The Serf sont restés non enregistrés au moment de sa mort.

L'opinion critique de son travail avait tendance à se polariser autour de ceux qui appréciaient son style mélodique et tonal, romantique tardif, et de ceux qui trouvaient son travail régressif. De nombreux critiques des deux factions s'accordent sur sa maîtrise de l'orchestration et de la couleur orchestrale. Ses œuvres pour fanfare ont trouvé la faveur, étant régulièrement adoptées comme pièces d'essai dans des concours de fanfares à travers le Royaume-Uni et l'Europe.

Vie privée

L'expérience traumatisante de George Lloyd lors de l'impact de la torpille sur le HMS Trinidad a eu un effet profond sur sa santé mentale, physique et émotionnelle. Il a passé plusieurs mois à l'hôpital naval de Newmachar, près d'Aberdeen, souffrant d'un shellshock (PTSD) qui a provoqué un tremblement incontrôlable des membres, et qui a récidivé pendant plus de 20 ans. Il a reconnu qu'il n'aurait pas pu récupérer sans les soins et l'attention de son épouse suisse Nancy (née Juvet.) Sa santé fragile était la principale cause de son abandon de sa carrière musicale à plein temps en 1951. Lloyd avait des problèmes cardiaques vers la fin de sa vie, mais s'est suffisamment rétabli pour achever son Requiem trois semaines avant de mourir à Londres à l'âge de 85 ans. Lloyd a inscrit la partition, sa dernière composition, "Écrit à la mémoire de Diana, princesse de Galles".

Lloyd et Nancy se sont mariés en 1937. Le mariage a duré jusqu'à la mort de Lloyd. Elle lui a survécu 18 mois et le couple n'a pas eu d'enfants.


Œuvres

Les œuvres de Lloyd comprennent 12 symphonies et quatre concertos pour piano, deux concertos pour violon et un concerto pour violoncelle. Pour ses trois opéras, le père de Lloyd a écrit les livrets. Lloyd a également écrit cinq œuvres pour fanfare : Royal Parks, Diversions on a Bass Theme, English Heritage, Evening Song et Kings Messenger. Il a écrit la marche officielle du navire pour le Royal Marine Band sur le HMS Trinidad, et a ensuite arrangé l'œuvre pour orchestre et pour fanfare. Il a également écrit une œuvre pour harmonie : Forest of Arden. Ses œuvres pour chœur et orchestre comprennent Pervigilium Veneris (La Veillée de Vénus), A Litany et A Symphonic Mass. Ses œuvres de chambre comprennent de la musique pour piano solo et en duo, quintette de cuivres et des œuvres pour violon et piano.

Le premier opéra de Lloyd, Iernin, a été inspiré par les menhirs des Nine Maidens près de St Columb Major et raconte l'histoire d'une des Maidens qui revient à la vie en tant que fée. L'opéra a été joué pour la première fois en 1934 au Pavillon de Penzance, en Cornouailles. Il a été enregistré en 1985 par le BBC Concert Orchestra, avec le compositeur à la direction et Marilyn Hill-Smith chantant le rôle titre. Pour marquer le centenaire de la naissance de Lloyd, l'opéra a été mis en scène par le Surrey Opera, dans une nouvelle production dirigée par Alexander Hargreaves et dirigée par le directeur artistique du Surrey Opera, Jonathan Butcher, à Croydon, Surrey, en octobre 2013, et les 1er et 2 novembre à Penzance.


Symphonie n° 4 en si mineur "Arctique" (1946)



https://www.youtube.com/watch?v=huYaqONWwqM


I. Allegro moderato (0:00)
II. Lento tranquilllo (18:07)
III. Allegro scherzando (30:48)
IV. Lento – Allegro ma non troppo (44:26)

Albany, NY Symphony Orchestra conducted by / Orquesta Sinfónica de Albany, NY dirigida por George Lloyd.


Commentaire

George Lloyd fait partie de ces compositeurs britanniques qui, malgré les tendances avant-gardistes croissantes, ont décidé de rester dans une veine romantique malgré tout. Considéré comme l'un des pères du néo-romantisme britannique, Lloyd a vécu une vie trépidante à la fois en tant que compositeur/chef d'orchestre. Sa Quatrième Symphonie est son œuvre la plus personnelle. C'est en fait un parallèle avec la Sixième de Ralph Vaughan-Williams et la Troisième d'Arnell, c'est-à-dire un «enfant» de la Seconde Guerre mondiale ; conflit dans lequel, contrairement aux anciens compositeurs, Lloyd a fait son service militaire et a failli se faire tuer : lors d'une de ses patrouilles dans l'Arctique, son navire a été torpillé et il a failli se noyer à cause d'une fuite d'huile. Il a réussi à survivre, mais a perdu la plupart de ses amis et le choc des obus l'a laissé dans un état physique et psychologique terrible pendant deux ans.
La symphonie représente une résurgence de ces souvenirs de guerre de l'Arctique, et bien qu'elle parle de l'obscurité et du désespoir de l'âme humaine, elle reste dans un langage romantique et accessible.