Tommaso Antonio Vitali (1663-1745)

Tomaso Antonio Vitali (nommé Vitalino) (° 7 mars 1663 à Bologne † 9 mai 1745 à Modène) est un violoniste et compositeur italien de la fin du XVIIe et de la première moitié du xviiie siècle.


Fils aîné de Giovanni Battista Vitali, il fut le plus brillant élève de son père. Comme lui, Tomaso fait très jeune partie de la célèbre chapelle San Petronio de Bologne. En 1674, lorsque Giovanni Battista se rend à Modène, comme vice-maître de chapelle à la cour du duc Francesco II d'Este, il emmène sa famille avec lui. C'est ainsi que dès l'âge de douze ans, Tomaso Antonio fait partie de l'orchestre de la cour. Sa virtuosité dépasse assez rapidement celle de son père.
Devenu à son tour maître de chapelle de la famille d'Este, Tomaso Antonio se fixe à Modène. Il aura pour élèves Evaristo Felice dall'Abaco (1688-1742) et Jean-Baptiste Senaillé (1688-1730), fils d'un des Vingt-quatre Violons du Roi à Paris. Après la mort de son père en 1692, Tomaso publie en trois années trois collections de sonates à trois, et une autre de sonates pour violon et basse continue. En ce qui concerne sa célèbre Chaconne en sol mineur pour violon et basse continue publiée vers 1860 par le violoniste allemand Ferdinand David, les musicologues contestent son authenticité.
Dans l'histoire de la sonate, Tomaso a fusionné les types da chiesa et da camera en un même modèle, qui fut adopté peu à peu partout en Europe.


Œuvres

12 Sonates pour violon et b.c. (Dans l'autographe de 1690 intitulé de "primizie")
Op.1 12 Sonata a tre Due Violini, e Violoncello, col Basso per l'Organo 1693
Op.2 12 Sonata a doi Violini, col Basso per l'Organo (1693)
Op.3 12 Sonate da Camera à tre, due Violini e Violone (1695)
Op.4 12 Concerto di sonate a Violino, Violoncello e Cembalo (1701)
Sonate en trio Corona di dodici fiori armonici tessuta da atretanti ingegni sonori a 3 strumenti (1706)

Historique de la Chaconne attribuée à Tommaso Vitali :

Une chaconne est une forme musicale utilisée comme véhicule pour des
variations sur une progression harmonique répétée sur une basse obstinée.

La Chaconne dite de Vitali a été marquée par le copiste, au moment de la transcription, dans la marge supérieure de la première page du manuscrit de la ville de Dresde comme «Parte del Vitalino Tomaso", qui peut être ou ne pas être Vitali.
Une caractéristique frappante du style de la Chaconne "de Vitali"est la façon dont elle change brusquement de clés, pour atteindre l'extrême- territoires reculés du si bémol mineur et, en outre, le ré dièse mineur, inhabituel de l'époque baroque, car cette façon de changement de clé de signature ne devint typique que dans le Romantisme.
En dépit de sa douteuse provenance (le manuscrit Sächsische Dresde Landesbibliothek, Mus. 2037/R/1, est de la main d'un copiste qui a dû travailler à la cour de Dresde entre 1710 et 1730, la pièce a toujours été populaire parmi les violonistes. Par exemple, Jascha Heifetz il a choisi, dans une adaptation, avec accompagnement d'orgue, d'ouvrir ses débuts à New York dans le Queen's Hall le 5 mai 1920.

Quoi qu'il en soit, voici cette Chaconne version Heifetz :




et une autre plus récente, par Sarah Chang

superbe en effet...

Cette dernière version pour violon et piano, transcrite par Ferdinand David, a été publiée par G. Schirmer à New-York, sous copyright de 1897, renouvelé en 1925.
La partie violon donne comme commentaire, après une biographie moins précise que ce qu'a écrit Joachim ci- dessus, "De ses compositions, quatre sonates pour deux ou trois ou instruments ont été publiées à Bologne et Amsterdam. Une cinquième fut publiée à Modena en 1693 sous le titre Sonata a due violini col basso per l'organo. Plus récemment, son nom est lié à une Chaconne avec variations, éditée par Ferdinand David pour la "Hohe Schule des Violinspiels", souvent jouée par Mme Neruda et autres. Cette oeuvre, qui a à raison été décrite comme honorable précurseur de la fameuse chaconne de Bach, prouve que Vitali est un grand musicien de talent remarquable.
Info ou intox?

Toujours sur la ciaconna, la chaconne dite "de Vitali"...

La Chaconne en sol mineur est une composition baroque pour violon et continuo, traditionnellement attribuée au compositeur italien Tomaso Antonio Vitali. Un manuscrit de Dresde qui a peut-être été transcrit au début du XVIIIe siècle est la première version connue de la chaconne, mais il n'a été publié qu'en 1867 lorsque Ferdinand David l'a arrangé pour violon et piano. L'origine de sa composition a été débattue, certains musicologues émettant l'hypothèse que l'œuvre est un canular musical composé par David plutôt que par Vitali. Léopold Charlier a apporté d'importantes modifications à la chaconne au début du XXe siècle, la transformant en une pièce maîtresse virtuose de style romantique. Il a été arrangé par de nombreux autres compositeurs, dont Hans Werner Henze, qui l'a utilisé comme base pour son œuvre Il Vitalino raddoppiato (1977).

Différent quelque peu des archétypes majeurs des variations de basse au sol, la chaconne présente un tétracorde descendant dans la partie continue, la voix la plus basse (ce motif de ligne de basse est traditionnellement associé à la lamentation et figuré, à la fois, plus en évidence dans la passacaille), au-dessus de laquelle la partie de violon présente des variations de plus en plus complexes sur le thème original. Il y a plusieurs changements brusques dans la clé entre les variations, atypiques des autres chaconnes de l'époque baroque. Certains suggèrent que cette caractéristique, ainsi que l'observation que la chaconne est différente des autres compositions survivantes de Vitali, indique un compositeur différent. Jascha Heifetz a commencé son premier récital américain au Carnegie Hall en 1917 avec la chaconne et l'a régulièrement interprétée dans le cadre de son répertoire de concert pendant les quatre décennies suivantes.


Historique

La première version connue de la chaconne est un manuscrit qui a peut-être été transcrit au début du XVIIIe siècle. Diverses sources ont identifié le copiste du manuscrit comme étant Johann Jacob Lindner ou Johann Gottfried Grundig, qui travaillaient tous deux à la cour de Dresde. Le manuscrit se trouve à la bibliothèque d'État et universitaire de Saxe de Dresde.

Les mots "Parte del Tomaso Vitalino" sont écrits sur la première page du manuscrit de Dresde. Il n'y a pas de musicien connu nommé Tomaso Vitalino; au lieu de cela, on a pensé que le nom fait référence à Tomaso Antonio Vitali (1663–1745), un compositeur et violoniste baroque de Modène, en Italie. Il était le fils du compositeur Giovanni Battista Vitali et est par ailleurs connu pour avoir écrit des sonates en trio et d'autres musiques de chambre. "Vitalino", contenant le suffixe diminutif "-ino", peut avoir été une référence supplémentaire au jeune Vitali au lieu de son père. Les éditions imprimées de la chaconne ont désigné Vitali comme le compositeur, et il est surtout connu des œuvres qui lui sont attribuées.

La chaconne a été publiée pour la première fois en 1867 par le musicien allemand Ferdinand David dans le deuxième volume de son Die hohe Schule des Violinspiels, un recueil de compositions pour violon du XVIIIe siècle. David a donné à la composition son titre "Chaconne" et a remplacé l'accompagnement de continuo par une partie de piano. Il a également embelli la partie de violon avec des techniques avancées, ajoutant des octaves, des doubles cordes et des changements de dynamique plus spectaculaires. D'autres versions éditées du manuscrit de Dresde ont été publiées par Bärenreiter en 1966 et Casa Ricordi en 1978.

Les spécialistes de la musique ont débattu des origines de la composition de la chaconne. En 1964, le musicologue allemand Hermann Keller a publié une analyse dans Neue Zeitschrift für Musik mettant en doute l'idée que Vitali était le compositeur. Il a écrit qu'il avait consulté John G. Suess, auteur de l'entrée de Vitali dans Die Musik in Geschichte und Gegenwart ; ils ont émis l'hypothèse que la chaconne était un canular musical composé par David, en le comparant à des canulars similaires de Fritz Kreisler. Keller a suggéré que David ait modelé la composition sur la chaconne de la célèbre Partita en ré mineur pour violon de Johann Sebastian Bach. D'autres ont remis en question sa composition en raison de ses nombreuses modulations, inhabituelles d'autres pièces baroques, ainsi que de la dissemblance entre la chaconne et d'autres œuvres connues pour avoir été composées par Vitali. Wolfgang Reich, écrivant pour Die Musikforschung, a proposé de changer le surnom de la pièce de "Vitali Chaconne" à "Dresden Chaconne". Cependant, Marc Pincherle a fait valoir que le manuscrit de Dresde était une preuve convaincante que la chaconne avait été composée au milieu du XVIIIe siècle et non par David.

Le violoniste et professeur de musique belge Léopold Charlier a écrit un arrangement de la chaconne pour violon et piano qui a été publié par Breitkopf & Härtel en 1911. Il a apporté des modifications importantes à la pièce, notamment en réorganisant les variations, en supprimant certaines d'entre elles et en ajoutant encore plus d'embellissements à la partie de violon. L'arrangement de Charlier a été caractérisé comme une version romantique de la chaconne, avec Robert Maxham du magazine Fanfare la décrivant comme "un arrangement romantique très personnel" et Paul Hume l'appelant "l'un des cas célèbres de dorure au lys de la musique". C'est la version la plus couramment jouée en concert et la plupart des éditions de la chaconne qui ont été publiées depuis, y compris celles de Leopold Auer, Zino Francescatti et Ottorino Respighi, sont basées sur l'arrangement de Charlier.

Il Vitalino raddoppiato est une œuvre pour violon et orchestre de chambre, écrite par le compositeur allemand Hans Werner Henze et publiée en 1977. C'est une extension sur la chaconne, présentée comme un thème et des variations, et a été qualifiée de "chaconne sur une chaconne". Alors qu'Il Vitalino raddoppiato commence dans un style similaire à la chaconne originale, il incorpore des sons plus modernes et expérimentaux dans le dernier tiers de la pièce, y compris des harmonies déconstruites et une "cadenza hallucinatoire". Il a reçu les éloges des critiques musicaux pour son style et son interprétation de la chaconne ; Samuel Lipman l'a présenté comme un exemple "sérieux et même profond" de la déconstruction d'une composition classique, et Andrew Clements de The Guardian l'a décrit comme "parfois acerbe, parfois d'une beauté douloureuse". Cependant, John von Rhein, dans une critique pour le Chicago Tribune, a écrit que la durée d'une demi-heure de la composition "semblait excessive".

En 1899, Breitkopf & Härtel a publié une version de l'édition de David pour alto et piano, arrangée par Friedrich Hermann. Le violoncelliste italo-américain Luigi Silva a ensuite arrangé la chaconne pour violoncelle et piano. Son interprétation de l'arrangement lors d'un récital de 1959 a été saluée par le New York Times comme ayant "ajouté de la dignité à l'ancienne pièce maîtresse".


Heifeitz

L'arrangement de Charlier de la chaconne était le premier morceau des débuts américains de Jascha Heifetz en 1917 au Carnegie Hall, accompagné de Frank L. Sealey à l'orgue. Sa performance a été saluée par les critiques musicaux : Pitts Sanborn a écrit que Heifetz jouait la chaconne « avec grandeur, noblement » et Paul Morris du New York Herald l'a qualifiée de « performance vitale ». Heifetz a continué à interpréter la chaconne, ainsi que d'autres pièces de ses débuts, tout au long de sa carrière. Selon le musicologue Dario Sarlo, il a exécuté la chaconne 253 fois entre 1917 et 1956, après quoi il s'est davantage concentré sur la musique de chambre. En 1929, il ouvre 12 récitals sur 29 avec la chaconne. En 1950, Heifetz enregistre l'édition Charlier-Auer avec l'organiste Richard Ellsasser ; l'enregistrement a été décrit dans Fanfare comme "une virtuosité transcendantale et une noblesse de style montante".

D'autres violonistes notables qui ont enregistré la chaconne sont Zino Francescatti, Sarah Chang, Nathan Milstein, David Oistrakh et Henryk Szeryng.


Par curiosité : Version de Il vitalino raddopiato de Hans Werner Henze



https://www.youtube.com/watch?v=f51XYQu61F4

Hans Werner Henze - Il Vitalino raddoppiato, for solo violin and ensemble
After Tomaso Vitali's Chaconne

Amsterdam Sinfonietta
Candida Thompson, violin and artistic director
Ning Feng, violin


Mon appréciation : Pauvre Vitali, tu dois te retourner dans ta tombe A comparer avec mes deux videos ci-dessus...