Il Trittico de Puccini, hier soir, à la Monnaie.
Impression mitigée ... je ne suis pas une grande fan de Puccini alors trois opéras pour le prix d'un !
Trittico autrement dit "triptyque" a bien été écrit pour être joué ensemble, comme trois facettes d'un même thème.
Seulement voilà, je cherche encore le lien entre les trois parties : le metteur en scène a bien essayé de les relier entre elles, en replaçant des éléments de l'une dans l'autre mais je reste dubitative ! Qui plus est, trois parties, a impliqué hier soir 2 entractes pour changement de décors ... et 4h15 de spectacle !
https://www.youtube.com/watch?v=rq3lEUy3kQQ
J'ai beaucoup aimé
Il tabaro, drame de la passion qui se termine par la mort de l'amant ... toute la pièce est d'une grande violence, tous les sentiments semblant exacerbés au maximum. Le metteur en scène (Tobias Kratzer) a créé sur le bateau où se déroule l'action, une sorte de huit-clos étouffant, heureusement un peu contrebalancé par l'ambiance plus cool du quai.
Tout cela demande de grandes voix et c'est le cas : Liana Haroutounian, soprano arménienne (Giorgetta), Peter Kalman, baryton-basse hongrois (Michele) et Adam Smith, ténor anglais (Luigi, l'amant).
https://www.youtube.com/watch?v=5ZQYBxVG-NI
Et pour suivre :
Suor Angelica, autre huit-clos mais totalement féminin cette fois ... je venais de le voir dans une version assez classique à Liège et j'avais beaucoup aimé. Hier soir, je n'ai pas retrouvé cette ambiance et même pas d'ambiance du tout : l'action bascule régulièrement du plateau à l'écran avec la suite filmée. Cela manque franchement de présence en scène et malheureusement, Liana H ne renouvelle pas la performance de l'acte précédent : le chant est plutôt crié et le jeu moins convaincant. A retenir de cette pièce, la fabuleuse interprétation de Raehann Bryce-Davis, mezzo-soprano américaine (la zia principessa), tante d'Angelica très peu sympathique !
https://www.youtube.com/watch?v=wF5b0aONlVE
Tableau final
Gianni Schicchi … je ne connaissais pas du tout et je ne lis jamais le livret auparavant, je préfère le découvrir en direct. Gros étonnement : c'est une farce ! Cela fait du bien après les deux huit-clos précédents mais c'est déroutant. Et le metteur en scène accentue encore le comique de l'intrigue, réussissant à faire rire le public de la Monnaie, toujours un peu coincé !
C'est bien pensé, bien joué, un peu moins bien chanté mais c'est sympathique. P Kalman (Schicchi) et A Smith (Rinuccio) ne renouvelant pas non plus leur première prestation de la soirée. Benedetta Torre, jeune soprano italienne (Lauretta) offre un très bel "O moi babbino caro". Sans doute l'air le plus connu des trois parties et qui s'apparente aux grands airs de Puccini.
https://www.youtube.com/watch?v=GvZXS5jrahA
Qui dit Puccini dit toujours un orchestre impressionnant ; celui de la Monnaie ne démentit pas sa grande réputation, même si le chef attitré (Alain Altinoglu) , ayant mené les premières représentations, a dû céder la baguette à Ouri Bronchti pour cause de Covid.