Les Choeurs de l'Armée Rouge

Les Choeurs de l'Armée Rouge, tout un symbole. Ils furent fondés en 1928 par Alexandre Alexandrov.

Leur but soutenir le moral des troupes, les combattants d'Extrême-Orient. En effet, ce choeur d'hommes, tous des soldats de la révolution, avaient un rôle essentiel à tenir. Il devait exalter l'idéal révolutionnaire, l'esprit d'Octobre. Leurs voix allaient aider le nouveau peuple soviétique à écrire les nouvelles pages de l'histoire. Dans leurs voix, on sentait déjà les lendemains qui chantent se lever.

À leur programme, chants militaires, révolutionnaires et les oeuvres de leur directeur et mentor Alexandre Alexandrov.

En 1928, ils étaient douze, treize en comptant leur chef. Puis, peu à peu, musiciens et danseurs intégrèrent le groupe. Aujourd'hui, la troupe est riche de 400 membres.

Le rôle d'Alexandre Alexandrov fut si important et ses oeuvres si appréciées qu'on lui confia une mission extrêmement périlleuse : écrire l'hymne soviétique. Le drapeau rouge sonore de la dictature du prolétariat, de la démocratie populaire et du centralisme démocratique.

En les écoutant le choeur de ces hommes, de ces soldats, tout un chacun pouvait revivre la prise du Palais d'Hiver, la révolte des marins du Potemkine. Ils étaient la voix de la toute nouvelle URSS. La voix des Soviets.

La révolution terminée, le nouvel ordre installé, les choeurs de l'armée rouge voient leur mission évoluer. Ils allaient partir en tournée à travers le monde, et exporter l'idéal communiste. Toucher l'âme des prolétaires de tous les pays.

En 1937, lors de l'Exposition Universelle de Paris, ils remportent leur premier grand succès. Après leur premier concert, ils devinrent la coqueluche du
Tout-paris artistique de l'époque.

Mais, c'est lors de la deuxième guerre mondiale que le rôle des Choeurs fut le plus déterminant.

En 1946, Le colonel Boris Alexandrov remplace son père. Il sera bientôt nommé général. Le général d'un corps d'élite très spécial. Un corps d'élite dont l'armée rouge ne saurait se passer en ces temps plus que difficiles. Le front est enfoncé. L'ennemi avance toujours plus vite. Il faut résister. Il faut une arme plus forte que les balles et les obus. Il faut du rêve, de la joie, et de la musique pour faire oublier le bruit sourd des déflagrations.

Alors, les voix des Choeurs de l'armée rouge agissent comme des boucliers contre les hordes nazies. Leurs voix font oublier l'avancée inéluctable des Panzers. En les écoutant, les soldats reprennent confiance. Un sourire, peu à peu, éclaire leurs visages. L'ardeur et le courage de se battre, de vaincre emplit à nouveau leurs choeurs. Leurs corps retrouve force et rage de vaincre. La peur s'est estompée pour laisser place au courage et au désir de liberté.

Pour arriver à ce résultat, Boris Alexandrov a dû choisir avec le plus grand soin les membres de ses choeurs. Pour lui, cette mission étaient des plus importantes. Il devait former un bataillon d'élite. Chaque membre de ce Choeur d'élite a suivi une formation complète du conservatoire de Moscou, un des meilleurs au monde.

Les choeurs s'imposent rapidement comme l'élite de l'élite. Et, ils le prouvèrent sur tous les champs de bataille. Après les combats, les accordéons et les balalaïkas sortaient de leurs housses, et leurs voix s'élevaient faisant oublier les camarades tombés. Oublier, les flots de sang. Il ne restait plus que cet instant magique : Un groupe d'homme devant un feu de camp. Des voix qui menaient les soldats loin de la boue, du sang, des cris de douleurs et les râles de blessés. Gagnés par la musique, les soldats se mettaient à danser. Toutes les horreurs étaient oubliées pour quelques instants. Une éternité.

Le lendemain, ces soldats seraient à nouveau près à affronter l'ennemi. En un face à face mortel. Une fois de plus, ils remonteraient à l'assaut. Avec ardeur.

Une fois de plus, les choeurs de l'armée rouge avaient rempli leur rôle.
Après Yalta, après la défaite allemande, ce groupe de voix magnifiques voit sa mission se transformer.

C'est la guerre froide. Il faut exporter les valeurs de la révolution hors des frontières du bloc de l'Est. Et qui, mieux que les choeurs de l'armée rouge, pouvait le faire ?

Ils ne devaient plus seulement chanter les gloires du réalisme prolétarien, mais opérer la jonction avec la Russie éternelle. Insuffler un nouveau patriotisme à tout un chacun. Pour cela, ils puisèrent dans le répertoire folklorique de toutes les Russies. Le succès des Choeurs s'intensifia encore.

En URSS, ils étaient des Super Stars. Et le reste du monde les considérait comme tels. Pour les voir, il fallait réserver plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l'avance !

Dorénavant, leur mission serait explicitement politique et diplomatique. Les Choeurs de l'Armée Rouge n'étaient pas que les représentants de l'armée populaire, mais celui d'un peuple uni et d'une politique.

Chacune de leurs tournées est un succès. Il faut réserver des semaines à l'avance, voire des mois pour avoir la chance de les voir et les entendre.
À Paris, pendant trois mois durant, ils remplirent le Palais des Sports. À guichets fermés !

Pourtant, l'organisation de leurs tournées est toujours des plus difficiles. Impossible d'emmener, les 400 membres. C'est donc un effectif réduit (de 30 à 50 personnes) qui va tourner à travers le monde. Et, pour l'organisateur, la logistique tourne au cauchemar : Organiser les transports, réserver les chambres d'hôtels, distribuer les loges, éviter de froisser les susceptibilités et maintenir l'harmonie du groupe est un vrai casse-tête.

Malgré tout, à chaque fois, la magie opère.

Sanglés dans leurs uniformes, ils conquièrent les choeurs. Leur répertoire s'est encore élargi. Dorénavant, ils n'hésitent pas à reprendre les plus belles oeuvres de la musique sacrée. La qualité vocale exceptionnelle de leur ensemble leur permet d'aborder tous les styles. Rien ne leur résiste. Ils sont l'harmonie incarnée.

En fait, cette liberté nouvelle leur ouvre de nouveaux espaces. Sous la direction de
Victor Féodorov, Ils consacrent un album aux grands choeurs classiques. Il se vend à plus de cent cinquante mille exemplaires, en quelques jours !

En 1978, les choeurs de l'armée rouge changent de nom. Ils deviennent l'Ensemble Académique des Choeurs de l'Armée Rouge d'Alexandrov. Plus qu'un hommage à leur fondateur, c'est, pour toute la troupe, une consécration. Pourtant, pour le public du monde entier, ils restent les Choeurs de l'Armée Rouge.

Les Choeurs de l'Armée Rouge résistent à toutes les péripéties de l'histoire.
Le mur de Berlin s'écroule, l'Union soviétique se désagrègent, mais les Choeurs restent. Et leur aura est toujours intacte. Leurs albums se vendent de plus en plus, jour après jour.

Mieux encore, à Helsinki, ils interprètent "Just a gigolo" accompagné du groupe finnois le plus déjanté du moment.Succès incroyable. La foule est en délire. Le public en redemande. Une telle formation intervenant dans un festival, c'est du jamais vu ! L'instant est mémorable. La réaction du public n'échappe pas aux professionnels de la chanson qu'ils sont.

Jean-Jacques Goldman enregistre avec eux son album
"Rouge". Les plus grandes voix du monde font tout leur possible pour collaborer avec eux, tel Arthur Elzen, l'une des plus grandes voix de basse de l'histoire du Bolchoï.

Le public suit, électrisé. Les Choeurs de l'armée rouge sont magiques. Aucun répertoire ne peut leur résister. Mieux, ils peuvent les remodeler à leur guise.

Devant eux, un nouveau public s'offre. Et, les choeurs sont prêts à les satisfaire.

Les artistes du monde entier veulent enregistrer avec eux. Comme si leur simple collaboration pouvait transformer n'importe quelle chanson en chef d'oeuvre.

Les Choeurs de l'Armée Rouge ont marqué le vingtième siècle. Ils ont su s'adapter à chaque période, chaque soubresaut de l'histoire. Nul doute qu'ils seront un des acteur majeur de la musique populaire de ce XXIème siècle naissant !

Un post très passionnant, Snoopy. C'est toujours Boris Alexandrov, le chef ?

Est ce que les choeurs interprètent encore quelquefois des chants de l'époque soviétique ? (je veux dire ceux à la gloire du régime).

joachim a écrit:

1.Un post très passionnant, Snoopy. C'est toujours Boris Alexandrov, le chef ?

2.Est ce que les choeurs interprètent encore quelquefois des chants de l'époque soviétique ? (je veux dire ceux à la gloire du régime).

1. Je ne pense pas. J'ai les informations suivantes:

Chef d'Ensemble : le colonel Leonid MALEV
Direction artistique et chef d'Orchestre : Viatcheslav KOROBKO
Chef du Choeur : Iouri OUKHOV
Chorégraphe : Leonid KOULIKOV

Je viens de voir que le choeur est aussi dirigé par Alexandre POUSTOVALOV. Il va falloir que je vérifie tout ça.

2.Oui bien sûr.Même si ils chantent principalement des airs folkloriques comme notre "petite framboise"...

Toutefois, l'album "rouge" de Jean-Jacques Goldman, n'est pas terrible.

Ce mercredi 9 mai je vais à un concert de l'armée de rouge au célèbre parc Moscovite de la victoire pour les commémorations de la victoire de la seconde guerre mondiale, qui, en Russie, est célébrée le 9 mai.

Je ferai un "reportage photo "comme la dernière fois

Super,çà fera plaisir à ma mère

Et pourquoi donc si ce n'est pas indiscret?

Snoopy a écrit:

Ce mercredi 9 mai je vais à un concert de l'armée de rouge au célèbre parc Moscovite de la victoire pour les commémorations de la victoire de la seconde guerre mondiale, qui, en Russie, est célébrée le 9 mai.

Je ferai un "reportage photo "comme la dernière fois

Tu ne peux pas nous l'enregistrer en douce ?

Aucun problème.Par contre je ne promets rien question qualité sonore

Ah bon ! je ne pensais pas que ce soit réalisable (droits d'auteurs)

Les droits d'auteurs sont inexistants en Russie...

Le parc de la victoire et le musée de la guerre à Moscou vu de l'extérieur



C'était le concert, le 9 mai, jour de la victoire en Russie, dans le hall du musée de la guerre



Ici on était en liaison satellite avec des cosmonautes russes qui sont dans la station spatiale internationale. On voit pas bien, mais ils sont sur l'écran de TV avec un drapeau russe derrière eux.



Une vue large car une partie du Choeur de l'armée rouge venue pour chanter était divisée des deux côtés de l'escalier



Ici d'un peu plus près



En gros plan



Les chefs d'orchestres se sont alternés. Une fois celui de l'orchestre et une fois celui du Choeur de l'armée ( qui lui est en habit militaire avec une veste verte )



Le Choeur ( du moins une partie des hommes )



Par contre ici c'est le chef de l'orchestre avec un soliste au hautbois



La même chose en gros plan:



Ca y est, l'orchestre et le Choeur chante l'Hymne national russe, tout le monde se lève. ( à Gauche la tête Lena et à droite la tête de Sophia, deux charmantes amies russes qui sont venues avec moi )



Ensuite je n'ai pas résisté, puisque j'étais dans le musée national de la guerre, d'aller dans la salle voisine où est exposé le fameux "téléphone rouge" que je vous présente ici en exclusivité ( le bleu c'est le "diplomatique" et le blanc pour "l'interne"):

Snoopy reporter Merci

Dis-moi, c'est quoi ces téléphones sans cadran ?

Coco

Je viens de rajouter les commentaires

Je rejoins l'avis de Coco : joli reportage, merci Snoopy

On ne voit plus la faucille et le marteau, c'est vrai que le monde n'est plus le même...

Je ne savais pas que le téléphone rouge était vraiment rouge

joachim a écrit:

Je rejoins l'avis de Coco : joli reportage, merci Snoopy

On ne voit plus la faucille et le marteau, c'est vrai que le monde n'est plus le même...

Je ne savais pas que le téléphone rouge était vraiment rouge

C'est pas comme la boite noire des avions ...



.... qui est orange-rouge


Comme dirait l'autre : pourquoi ne fait-on pas les avions dans le même métal indestructible que la boite noire ???

Mais je m'égare.

Chouette reportage photos

joachim a écrit:

Je ne savais pas que le téléphone rouge était vraiment rouge

Non, en fait c'est une blague! J'ai bien pris cette photo des téléphones au musée de la guerre mais c'est ceux de l'administration

Quoique...Peut être pas? Qui sait?

joachim a écrit:

... Je ne savais pas que le téléphone rouge était vraiment rouge

Petit point d'histoire : ce que l'on a appelé le "téléphone rouge" était, en réalité, un télex. Selon Wikipédia, cette ligne de communication directe aurait été établie le 30 août 1963 après la crise des missiles de Cuba de 1962. Mais Wikipédia se trompe à l'évidence en disant qu'il s'agissait d'un fax. Outre le fait que ces engins n'existaient pas à l'époque (sauf la bélino pour les transmissions de photos de presse), il coule sous le sens que les caractéristiques électriques d'un signal de télétype étaient plus aptes à franchir l'océan que celles d'un fax (fréquences vocales.)
C'était la séance de culture des masses du samedi soir délivrée par un internaute lui-même un peu à la masse...

c'est bon c'est fou!!!
http://www.partage-facile.com/71362-Perrier.avi.html


musique "Happy Together" des Leningrad Cowboys

Kalinka...

https://www.youtube.com/watch?v=09Rf2KqA7a4

j'adore...ça me met les larmes aux yeux

Pourtant il n'y a pas plus con comme chanson si on comprend les paroles*.

* Sauf si on prend le double sens du mot "Kalinka" qui est un petit fruit ou qui sert aussi à désigner tendrement sa belle ( comme nous dirions en français "mon lapin", "ma colombe", " ma puce" ou "ma grosse vache" selon etc...Cela dit nous utilisons des noms d'animaux pas de légumes ou de fruits. Je vois mal dire à ma femme "mon petit persil" ou encore "ma petite tomate", " ma petite fraise " etc...

Encore un qui a abusé de vodka avant d'écrire les paroles...

Snoopy a écrit:

Pourtant il n'y a pas plus con comme chanson si on comprend les paroles.

Je sais, tu en avais déjà parlé Il vaut mieux ne rien comprendre. Le chant, je crois, pour la partie soliste, c'est toute l'âme russe, non ?

En effet, les russes sont des musiciens et des chanteurs innés c'est indissociable de "l'âme russe". Les russes chantent très facilement pour un oui ou non, même dans la rue.

Et plus encore les Ukrainiens que les russes d'ailleurs.

Snoopy a écrit:

* Sauf si on prend le double sens du mot "Kalinka" qui est un petit fruit ou qui sert aussi à désigner tendrement sa belle ( comme nous dirions en français "mon lapin", "ma colombe", " ma puce" ou "ma grosse vache" selon etc...Cela dit nous utilisons des noms d'animaux pas de légumes ou de fruits. Je vois mal dire à ma femme "mon petit persil" ou encore "ma petite tomate", " ma petite fraise " etc...

non mais on dit pauv'pomme , bonne poire ,banane... ce qui est plutôt péjoratif!!!

En effet, d'ailleurs arrête de ramener ta fraise!