Ferdinando Paër est un compositeur italien né à Parme le 1er juillet 1771 et mort à Paris le 3 mai 1839. Avec Simon Mayr, il est l'un des principaux représentants de la génération de compositeurs qui domina la scène lyrique italienne entre la mort de Cimarosa et la retraite de Paisiello et l'avènement de Rossini.
Né à Parme, fils de Giulio Paër, un corniste professionnel, Paër étudia la musique avec son père, puis auprès du maître de chapelle de la cour de Parme, Gian Francesco Fortunati, avant d'aller à Naples au Conservatorio della Pietà de' Turchini, sous la direction du violoniste Gasparo Ghiretti, qui enseigna également la composition à Niccolò Paganini. Il débuta au théâtre dans sa ville natale avec un drame français en prose avec musique, Orphée et Eurydice (1791). Son premier opéra italien, Circe, fut donné à Venise durant le carnaval de 1792. La même année, il fut nommé maître de chapelle honoraire à Parme. Plusieurs autres opéras suivirent rapidement et sa réputation fut bientôt établie dans l'ensemble de l'Italie où il donna des opéras à Padoue (Cinna, 1795), Venise, Milan et Florence (Idomeneo, 1794).
En 1797, Paër alla à Vienne où sa future femme, la cantatrice Francesca Riccardi, venait d'être engagée et il devint directeur musical du Kärntnertortheater, poste qu'il occupa jusqu'en 1801. Il composa plusieurs opéras, certains donnés en Italie (Griselda, Parme, 1798), d'autres en Autriche, parmi lesquels Camilla (Vienne, 1799), qui fut un triomphe, et Achille (1801). Marie-Louise d'Autriche fut son élève de musique à Vienne. Il lui a dédié une sonate.
Après un bref séjour à Prague, il fut nommé, en 1802, compositeur du théâtre de la cour à Dresde, tandis que sa femme y était engagée comme chanteuse et, en 1804, l'Électeur Frédéric-Auguste le nomma maître de chapelle à vie auprès de la cour de Saxe (Hofkapellmeister). Il donna alors son opéra Leonora (1804) sur le même sujet que le Fidelio de Beethoven, composé à la même époque.
En 1807, Napoléon Ier, de passage à Dresde, s'enthousiasma pour Paër après avoir entendu une représentation de son Achille et l'emmena avec lui d'abord à Posen et Varsovie, puis à Paris où il le nomma "maître de chapelle de la cour de Sa Majesté Impériale" aux appointements de 28 000 francs par an. Paër devint également directeur de l'Opéra-Comique puis, en 1812, il succéda à Spontini comme directeur du Théâtre italien de Paris.
En 1809, Paër composa pour un théâtre privé de Parme son opéra le plus célèbre, Agnese, opera semiseria en deux actes qui met en scène la folie humaine. En effet, l’action se déroule presque entièrement dans un asile d'aliénés, où est enfermé le protagoniste Uberto, devenu fou lorsque sa fille Agnese l’a abandonné pour s’enfuir avec son amant Ernesto. Dans cet opéra les scènes de folie sont très intenses. Elles s’inspirent de la Nina de Paisiello et anticipent de vingt ans les célèbres scènes de folie d’Il pirata, des Puritani et, bien sûr, de Lucia di Lammermoor. Agnese impressionna beaucoup les critiques et les musiciens de l’époque, tels que Berlioz, Chopin, Castil-Blaze, et influença profondément la nouvelle génération de compositeurs d’opéra. Cependant, certains furent même choqués par le sujet : Stendhal, par exemple, déclara frissonner d'horreur en voyant cet opéra, qui d’après lui traitait de manière trop crue et réaliste le sujet de la folie humaine. L'ouvage possède toutefois un final heureux, car l’amour d’Agnese, retournée repentie chez son père, sauvera Uberto et l’aidera à guérir… Agnese eut un succès extraordinaire et fut représenté dans le monde entier jusqu'aux années 1840.
Avec la Restauration, Paër ne fut pas inquiété : non seulement il conserva son poste au Théâtre italien jusqu'en 1818, mais il le reprit de 1819 à 1824 puis, après l'avoir cédé pendant deux ans à Rossini, à partir de 1826. C'est à la même époque qu'il donna des leçons de composition musicale au jeune Franz Liszt (1824). Il fut nommé compositeur de la chambre du Roi et directeur de l'orchestre particulier du duc d'Orléans. Aucun de ses opéras parisiens (La Marquise de Brinvilliers, Opéra-Comique, 1831 ; Un Caprice de femme, Opéra-Comique, 1832) n'eut toutefois de succès.
Avec l'avènement de la monarchie de Juillet, il fut élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1831 et, en 1832, il fut nommé maître de chapelle du roi Louis-Philippe, puis directeur du Conservatoire en 1834. Il y enseigna jusqu'en 1837. Il mourut à Paris le 3 mai 1839.
Œuvres
Paër a composé au total 55 opéras dans un style proche de celui de Paisiello. Il a également composé de la musique sacrée, des cantates, des mélodies et quelques pièces de musique de chambre.
Principaux opéras
Griselda (1798) Camilla (1799) Achille (1801) I fuorusciti di Firenze (1802) Sargino (1803) Leonora (1804) Agnese (1809) Didone abbandonata (1811) La primavera felice (1816) Le maître de chapelle (1821) Un caprice de femme (1834)
Stadler
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Orphée et Euridice (opera in prosa, 1791, Parma) Circe (opera, libretto di Domenico Perelli, 1792, Venezia; rappresentata successivamente anche come Calypso) Le astuzie amorose, o Il tempo fa giustizia a tutti (dramma giocoso, libretto di Antonio Brambilla, 1792, Parma; rappresentata successivamente anche come La locanda dei vagabondi) I portenti del magnetismo (opera buffa, 1793, Venezia) Icilio e Virginia (libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1793, Padova) Laodicea (libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1793, Padova; rappresentata anche come Tegene e Laodicea a Firenze nel 1799) I pretendenti burlati (dramma giocoso, libretto di Gian Carlo Grossardi, 1793, Parma) L'oro fa tutto (dramma giocoso, libretto di Angelo Anelli, 1793, Milano; rappresentato anche come Geld ist die, 1795, Dresda) Il nuovo Figaro (dramma giocoso, libretto di Lorenzo Da Ponte, 1794, Parma; rappresentato successivamente anche come Il matrimonio di Figaro) Il matrimonio improvviso (farsa, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1794, Venezia; rappresentata anche come I due sordi a Parma nel 1801) I molinari (farsa, libretto di Giuseppe Maria Foppa. 1794, Venezia) Il fornaro (farsa, 1794, Venezia) L'Idomeneo (dramma serio, libretto di Gaetano Sertor, 1794, Firenze) Ero e Leandro (dramma, 1794, Napoli) L'inganno in trionfo (intermezzo, 1794, Firenze) Una in bene e una in male (dramma giocoso, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1794, Roma; anche come Le astuzie di Patacca, 1802, Dresda) La Rossana (melodramma serio, libretto di Aurelio Aureli, 1795, Milano) Il Cinna (melodramma serio, libretto di Angelo Anelli, 1795, Padova) Anna (opera buffa, 1795, Padova) L'intrigo amoroso (dramma giocoso, libretto di Giovanni Bertati, 1795, Venezia; anche come Saed, ossia Gl'intrighi del serraglio, 1795, Venezia; anche come Il male vien dal buco, 1797, Bologna) L'orfana riconosciuta (dramma giocoso, 1796, Firenze) L'amante servitore (commedia in musica, libretto di Antonio Simeone Sografi, 1796, Venezia) Il principe di Taranto (dramma giocoso, libretto di Filippo Livigni, 1797, Parma; anche come La contadina fortunata, 1807) Il fanatico in Berlina (1797, Vienna) Griselda, ossia La virtù al cimento (dramma semiserio, libretto di Angelo Anelli, 1798, Parma) Camilla, ossia Il sotterraneo (dramma semiserio, libretto di Giuseppe Carpani, dopo B.-J. Marsollier des Vivetières 1799, Vienna) Il maestro di ballo (farsa, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1799, Venezia) Il morto vivo (opera buffa, libretto di Carlo Prospero Defranceschi, 1799, Vienna) La testa riscaldata (farsa, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1800, Venezia) La sonnambula (farsa, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1800, Venezia) Ginevra degli Almieri (opera tragicomica, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1800, Vienna) Poche ma buone, ossia Le donne cambiate (opera buffa, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1800, Vienna; anche come Der lustige Schuster, Offenbach, 1800 ca. e Lipsia, 1890 ca.) Achille (melodramma eroico, libretto di Giovanni De Gamerra, da Omero, 1801, Vienna) I fuorusciti di Firenze (opera semiseria, libretto di Angelo Anelli, 1802, Dresda) Sargino, ossia L'allievo dell'amore (dramma eroicomico, libretto di Giuseppe Maria Foppa, 1803, Dresda) Lodoiska (dramma eroico, libretto di Francesco Gonella, 1804, Bologna) Leonora, ossia L'amore conjugale (dramma semiserio, libretto di Giovanni Schmidt, dopo J. N. Bouilly, 1804, Dresda) Sofonisba (dramma serio, libretto di Giovanni Schmidt, 1805, Bologna) Il maniscalco (dramma giocoso, 1805, Firenze) Numa Pompilio (dramma serio, libretto di Matteo Noris, 1808, Parigi) Cleopatra (1808, Parigi) Diana e Endimione, ossia Il ritardo (intermezzo, libretto di Stefano Vestris, 1809, Parigi) Agnese (dramma semiserio, libretto di Luigi Buonavoglia, dopo Filippo Casari, 1809, Parma) La Didone (melodramma serio, libretto di Pietro Metastasio, 1810, Parigi) Un pazzo ne fa cento (opera buffa, 1812, Firenze) I Baccanti (opera seria, libretto di Gaetano Rossi, 1813, Parigi) Poche ma buone, ossia La moglie ravveduta (farsa comica, libretto di Giovanni De Gamerra, 1813, Roma) L'oriflamme (opéra, libretto di C.-G. Etienne e L.P.-M.-F. Baour-Lormian, 1814, Parigi) Oro non compra amore (opera buffa, 1814, Pavia) L'eroismo in amore (melodramma serio, libretto di Luigi Romanelli, 1815, Milano) La primavera felice (opera giocosa, libretto di Luigi Balocchi, 1816, Parigi) Le maître de chapelle, ou Le souper imprévu (opéra comique, libretto di S. Gay, dopo A. Duval, 1821, Parigi) Blanche de Provence, ou La cour des fées (opéra, libretto di M. E. G. M. Théaulon e de Rancé, 1821, Parigi) La marquise de Brinvilliers (opéra comique, 1831, Parigi) Un caprice de femme (opéra comique, libretto di J. P. F. Lesguillon, 1834, Parigi)
Orchestre :
Symphonie (1810) 3 Symphonies, si bémol majeur, ré majeur, ré majeur Sinfonia baccante Vive Henry IV, variations pour orchestre (1815) Concerto pour orgue et orchestre en ré majeur
Quatre grandes marches militaires, pour orchestre d'harmonie, exécutées dans les jardins du muséum (1810)
Piano et musique de chambre
Polonaise favorite pour piano Potpourri variato pour piano sur des thèmes d'opéras de Paër Six Variations faciles pour le clavecin ou la pianoforte sur un thème de P von Winter (1798) Variations pour le pianoforte sur une polonaise de La Griselda Grande marche pour le pianoforte (1808) 3 Grandes Sonate pour piano avec accompagnement de violon et violoncelle ad libitum (v 1810) 6 Valses pour piano ou 2 violons (1810) 6 Pièces pour 2 clarinettes, 2 cors, 2 bassons
Musique religieuse
Beatus Vir (Psaume 111) pour soprano, clarinette et piano en mi bémol majeur Cantate pueri, Cantata senza titolo Credo à 4 voix et orchestre (1791) Chirie e Gloria à 4 voix et orchestre (1791) Das heilige Grab (1803) Il santo sepolcro, oratorium (1818) Il trionfo della chiesa cattolica, oratorium (1804) La passione di Cristo, oratorium (1810) Laudate pueri Magnificat à 4 voix et instruments Messe "Piena", pour 4 voix, choeur et orchestre (1805) Nisi Dominus, Offertoire pour la mort du duc de Berry O Salutaris, pour 3 voix, choeur et piano (1825) Per la festività del santo Natale, à 3 voix et instruments Quoniam tu solus sanctus, Sequenza di S. Domenico, Tantum ergo pour ténor et orchestre (1795) - un autre Tantum ergo pour basse
Autres musiques vocales :
Arianna consolata, cantate, solistes, choeur et orchestre Adieux de la Société de Vienne à la princesse Galitzin, cantate pour soprano, choeur et orchestre Cantate pour la fête du sacre de Charles X, pour choeur et orchestre Cantate pour l'anniversaire de Luigi de Weissenthurn Diana de Endimione, cantate pour 2 voix, choeur et piano (1810) Il Bisogni sollevati (1805) L'amor timido, cantate pour voix et instruments L'apoteosi, cantate pour choeur et orchestre Eloisa e Abelardo agli Elisi, pour 2 voix et piano (1798) E cassato il tempo, cantate sol choeur, orchestre Europa in Creta, cantate pour voix et instruments Felicia, virtu, imeneo, cantate pour 3 voix et orchestre Grazie rendiamo, hymne pour 2 sopranos, basse et piano Il più bel giorno di festa La gloria al massimo degli eroi, pour voix et piano (1810) La gloria coronante un eroe, pour soprano, harpe et piano La conversazione filarmonica, pour 4 solistes, choeurs et orchestre La Lanterna magica, mélodrame pour récitants, choeurs et orchestre O notte soave, serenata pour 2 sopranos, ténor, basse, cor, violoncelle, contrebasse et piano (1810) Piu bel giorno di festa, cantate Prometeo al Caucaso, cantate Romanza per la nascita del re di Roma Saffo, pour soprano et orchestre (1815) Ulisse e Partenope, cantate pour soprano, alto et orchestre 6 Ariettas pour soprano et piano (v. 1810) : La timida dichiarazione - La Speranza - Amore negl'occhi di Nice - Desiderio d'essere corrisposto - Amante infelice - Il sospetto geloso 6 Duettini pour 2 sopranos et piano (1807) : la notte - il dono pastorale - la marina - il sono - il ruscello - la partenza 6 Duettini pour 2 sopranos et piano (1809) : 12 Ariettes pour voix et piano, opus 4 (!n french, italien, polish, german) Clorinda, pour voix et piano, opus 6 L'Odalisque, romance pour voix, cor et piano, texte de A. Betourne Pastorale che si Canta dagli Zampognari in Roma : 5 voix-piano Il Tempio d'Armonia pour 4 voix et piano Hymne La Francia in pace pour choeur (1811) Serment de la Vendée au Duc d'Angoulême, chant national pour soli, choeur et orchestre (1817) Canon à 3 voix 1820)
Romances et mélodies pour voix et piano (sauf indications)
In questa tomba oscura (Texte: Giuseppe Carpani) La Gloria al massimo degli eroi (Texte: Madame la Baronne de Girard) Marie-Louise au berceau de son fils (Texte: Michel Joseph Gentil de Chavagnac Ah! qu'il est laid ! chansonnette, paroles de Boucher de Perthes Le Baiser du départ, paroles de Auguste de StSeverin La Biondina in gondoletta (auteur des paroles inconnu) Claire (paroles de Paër) (1835) Colla casa meschinella, trio pour 2 sopranos et ténor (auteur des paroles inconnu) Deux Romances françaises : Tu le veux donc, o peine extrême - J'ignorais jusqu'au nom d'amour (paroles d'Etienne) (1807) Le jeune exilé (paroles de Vatout) (v. 1826) Les joyeux passagers, barcarolle (paroles de A. Betourne) (1831) Mira Dircea, canzonetta (parolier inconnu) Mira fra mille stelle, duettino notturno (parolier inconnu) pour 2 sopranos et harpe ou piano (v. 1807) Mormorando il chiaro rio, duettino notturno (parolier inconnu) pour 2 sopranos et harpe ou piano (v. 1807) Il Morto vivo, recitativo et aria Permets moi (paroles de Etienne) (v. 1800) La Polytechnique, marche nationale (paroles de Ch. Liaderes) Le Printemps, romance (paroles de Madame X) (1827) Il Sogno : Quando il ciel, l'alba fresca s'infiora, duettino notturno pour 2 sopranos et harpe ou piano (v. 1824) Le Retour (paroles de Boucher de Perthes) (1833) Romance (parole de Madame X) pour voix et harpe ou piano (1817?) Romance de François Ier (paroles de Coriolis d'Epineuse) (1810) Rose d'amour (paroles de Boucher de Perthes) (1812) Ruscello Caro, canzonetta (parolier inconnu) Un seul regard, un seul mot, un seul baiser, romance (paroles de Mr le comte de Ségur) Le Soldat (paroles de Boucher de Perthes) Souffrir, mais aimer (paroles de Altaroche) Tremola appela l'onda, duettini notturno (parolier inconnu) pour 2 sopranos et harpe ou piano (v. 1807) Les Trois heures du jour, nocturne à 2 voix (paroles de Desbordes) pour soprano, ténor et piano Vocalises (Solfèges pour contralto et piano (1838?) 24 Exercices pour voix de soprano ou ténor et piano (1836?)
Dernière édition par joachim le 2016-04-14, 12:27, édité 3 fois
Bel Canto Admin
Nombre de messages : 7358 Age : 68 Date d'inscription : 10/07/2007
Ouverture de Leonora, que je viens de découvrir (opéra sur le même sujet que le Fidelio de Beethoven)
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 88 Date d'inscription : 19/08/2009
Sujet: le maître de Chapelle 2011-04-08, 17:28
Le maître de chapelle de Ferdinando Paër (1771-1839) ou Le Souper imprévu, Comédie avec musique en un acte Première: Paris, Opéra-Comique, 29 mars 1821 Livret de Marie-Françoise-Sophie Gay, d'après la comédie Le Souper imprévu ou Le Chanoine de Milan d' Alexandre Duval Opéra-comique en deux actes, paroles de Mme Sophie Gay, musique de Paër, représenté à Feydeau le 29 mars 1821. Le compositeur avait 50 ans lorsqu'il produisit ce petit chef-d'œuvre. La mélodie abonde dans toutes les scènes; l'instrumentation en est soignée, ingénieuse. On y remarque surtout l'air du maître de chapelle et le fameux duo qu'il chante avec la cuisinière: Perché, perché. Ces morceaux sont devenus classiques. Le Maître de Chapelle obtint autant de succès comme opéra-bouffe que l'opéra-séria de l'Agnese (que je vous présenterais par ailleurs). Ce sont les deux titres de gloire de Paër. Malheureusement je n'ai pas trouvé la version originale, mais seulement la version en italien. L'opéra, de loin le succès majeur de Paër, resté dans les cartons de l'Opéra-comique jusqu'en 1933, totalisera la somme considérable de 494 représentations. Au cours de la dix-neuvième siècle il sera représenté dans différentes autres salles à Paris, comme le Théâtre-Lyrique, où durant une vingtaine d'années (1851-70) il fut possible d'assister à 182 reprises. Une révision en langue italienne (écrite par Angelo Zanardini), dans laquelle le dialogue parlé a été remplacé par un récitatif par Pietro Floridia, fut présenté au Teatro Lirico de Milan en 1895.
Synopsis: À la maison du maître de chapelle Barnabé on prépare le dîner, qui doit être l'occasion de fêter les fiançailles entre la pupille du maître, Célénie, et son neveu Benoit. Cependant, le garçon est préoccupé par la sympathie que la pupille montre pour un officier français. Barnabé, lui, pense plutôt à l'avenir, que lui garantira le succès de son nouvel opéra, Cléopâtre, qui devrait être monté à Vienne. Impatient, il tente de le tester avec sa cuisinière Gertrude, en duo, avant de partir. Peu après une tempête éclate, deux hussards viennent chercher refuge dans la maison Barnabé absent; ils sont accueillis avec suspicion par la cuisinière. À son retour, ils sont découverts avec terreur par le maître qui court au village chercher de l'aide qu'il ramène à la maison. L'un d'eux, l'officier Firmin, il est précisément l'amoureux de Célénie; lorsque, pendant le dîner, Barnabé revient avec ses renforts, il sera impuissant devant la menace de brûler la partition de son opéra: à contrecœur il devra consentir au double mariage entre Célénie et Firmin et entre Gertrude et Sans-Quartier, l'autre hussard présent. Par rapport à la pièce originale de Duval (1796) la profession du personnage principal est modifiée considérablement; de chanoine, il se transforme en maître de chapelle, ce dispositif permet l'introduction d'une série d'épisodes théâtrales testés, selon une tradition vieille de plusieurs siècles. Ainsi, la scène du tuteur raillé, dans ce cas du maître de chapelle vaniteux, est ancrée dans la parodie classique de la leçon de musique (comme dans le Barbier de Séville). Ces références «caricaturées» par tous les instruments de l'orchestre et toutes les virtuosités du chant colorature deviennent le catalyseur de la "vis comica" de cette pièce, qui réserve à la musique un grand nombre d'occasions, pour décrire la figure du personnage et la joyeuse conclusion chorale de l'histoire .
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 88 Date d'inscription : 19/08/2009
Si vous voulez prendre connaissance de tout ce qu'on sait sur Ferdinando Paër, voici la personne de l'Université d'Ingolstadt qui en sait tout: irisvenedig@hotmail.com Son nom est Iris Winkler, mais il me semble qu'elle ne parle que l'allemand.
joachim Admin
Nombre de messages : 27767 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Paër, comme ses contemporains Donizetti et Rossini, n'a pas composé que des opéras : la preuve, avec ce magnifique concerto pour orgue en ré majeur, oeuvres importante de quelque 24 minutes, qui complète les rares oeuvres pour orgue et orchestre de son époque. Un concerto qui ne doit pas être de jeunesse (on ne donne pas la date) car il fait plus penser à un romantique qu'à un classique.
Le CD, assez éclectique, est complété par un concerto contemporain, de Enjott Schneider (né en 1950), son Echo-concerto pour orgue et cordes, ainsi que par deux compositeurs modernes : Charles Marie Widor, avec son Salvum fac populum tuum opus 84, une oeuvre éclatante pour orgue, 3 trompettes et 3 trombones, et Jean Langlais avec son petit choral médiéval op 29 pour orgue, 3 trompettes et 3 trombones, et le Thème, Variations et Final op 28 pour la même formation plus les cordes.
Jean
Nombre de messages : 8892 Age : 81 Date d'inscription : 14/05/2007
Je suis en train d'écouter ce Santo Sepulcro, et comme dit Jean, c'est une bien belle oeuvre, beaux airs, beaux choeurs, rien ne manque. Le choeur de Mayr, "Invito", qui sert de prélude, n'est pas mal non plus. J'aime en particulier l'air de Nicodème, Tutte, la donna forte (piste 12).
Le titre complet est Il Santo Sepulcro ossia la Passione di Gesù Cristo, mais en fait ce n'est pas une Passion, ou alors la fin d'une Passion, car l'histoire commence par la mort du Christ (introduction) et sa mise au tombeau avec les commentaires de Marie-Madeleine, Joseph d'Arimathie et de Jean, puis de Nicodème, accompagnés par le choeur des Anges. Comme il n'y a pas de livret, il me semble que la résurrection n'est pas évoquée... A ton avis, Jean ?
joachim Admin
Nombre de messages : 27767 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Découverte d'oeuvres qui ne se trouvent même pas dans le catalogue ci dessus : ses 3 Grandes sonates pour piano (avec accompagnement de violon et violoncelle ad libitum), en si bémol, la et mi bémol). Elles datent de 1810 environ, et sont dédiées à Marie Louise, archiduchesse d'Autriche. Ces oeuvres font un peu penser aux premières sonates de Beethoven, (ou de Schubert), mais aussi à une sorte d'ouverture d'opéra pour piano, car on sent bien que Paer est avant tout un compositeur d'opéras (ou d'oratorio comme le Santo Sepulcro que je viens aussi d'écouter.
La version enregistrée ici est celle pour piano seul. A voir sa richesse, je me demande ce que vaudrait l'écoute dans la version trio. Je pense que violon et violoncelle ne feraient qu'un accompagnement sans autonomie.
joachim Admin
Nombre de messages : 27767 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Une autre oeuvre de Paër : sa Missa Piena en ré mineur, composée en 1805. Une grande messe de 62 minutes, et qui, outre les six parties habituelles, comporte en plus un offertoire entre le Credo et le Sanctus. Elle est écrite pour 4 solistes (soprano, alto, ténor et basse), choeur et grand orchestre. Un monument malheureusement inconnu !
https://www.youtube.com/watch?v=zS1PEqhpEv8
J'ai trouvé aussi ce très beau Beatus vir pour soprano, clarinette et orgue !
https://www.youtube.com/watch?v=kZuJNpw1Rk0
laudec
Nombre de messages : 5669 Age : 72 Date d'inscription : 25/02/2013
La version enregistrée ici est celle pour piano seul. A voir sa richesse, je me demande ce que vaudrait l'écoute dans la version trio. Je pense que violon et violoncelle ne feraient qu'un accompagnement sans autonomie.
disais-je au sujet des 3 sonates pour piano (CD ci-dessus). ces sonates pour piano sont avec accompagnement ad libitum de violon et violoncelle.
Voici maintenant la version accompagnée, donc, avec un violon et un violoncelle, transformant ces sonates en Trio. Mais contrairement à ce que je m'étais imaginé, l'accompagnement violon/violoncelle est loin d'être anecdotique, au contraire, le violon et le violoncelle se font entendre, et pas qu'un peu. Ces sonates deviennent ainsi méconnaissables et on a vraiment l'impression de trios originaux.
Malheureusement je ne peux pas montrer cette évolution, aucune des deux versions n'existe sur youtube...
steph-w
Nombre de messages : 719 Age : 63 Date d'inscription : 07/02/2007
Je connaissais son nom, pour l'avoir lu ici ou là, mais je n'avais encore rien entendu de Ferdinando Paër , quel temps perdu! Voilà que je tombe sur ce CD:
Et poussé par la curiosité je l'écoute, et c'est un oratorio magnifique. Comment peut-on laisser dans l'oubli un compositeur qui, apparemment et selon les commentaires plus haut, a créé tant d'oeuvres magnifiques? Il ne me reste plus qu'à dénicher la Missa Piena, les trios, le santo sepolcro, et peut-être d'autres pièces à paraître...
joachim Admin
Nombre de messages : 27767 Age : 78 Date d'inscription : 19/08/2006
Leonora ossia L'amor conjugale, fatto storico in two acts, first performance 3 October 1804, Kurfürstliches Theater, Dresden.
Libretto: Giacomo Cinti after Jean Nicolas Bouilly
Ouverture
Orchestra: The Bavarian Symphony Orchestra
Conductor: Peter Maag
Pour les intéressés on trouve aussi l'opéra en entier
https://www.youtube.com/watch?v=3Oiji792dMQ
Sections: Overtura (Live) Act I Scene 1 Fedele mio diletto (Live) Ma se Fedele non ritorna (Live) Mia cara! (Live) Bisogna che alla schieta (Live) Scene 2 Que vuol dire? (Live) Ma lasciatemi dire (Live) Scene 3 O cielo! (Live) Mio povero Fedele (Live) Scene 4 Tre sentinelle (Live) Quai pensieri (Live) Scene 5 Esecrabil Pizzaro (Live) I tuoi gemiti (Live) Si tendi del crudele (Live) Fiero aquilon furente (Live) Scene 6 Mio padre or parla (Live) Corri, corri da qualche astrologo (Live) Scene 7 Ed io debbo soffrire (Live) Morto? (Live) Scene 8 Vedete quanto zelo (Live) Signor mio (Live) Scene 9: Vi trovo a tempo (Live) Act II Scene 1 Ciel! Che profonda oscurità tiranna! (Live) Dolce oggetto del mio amore (Live) Oh giustizia (Live) Scene 2 Come fa freddo (Live) Da bravo, via lesto! (Live) Ei si risveglia (Live) Deh per pietade (Live) Ah, mio malgrado (Live) Che l'eterna provvidenza (Live) Tutto è all'ordine (Live) Scene 3 È all'ordine ogni cosa? (Live) Fermate! (Live) Scene 4: Ed io potei lasciarmi (Live) Scene 5 Fedele! (Live) Volentieri, volentieri o mio carino (Live) Scene 6 E che quella ragazza (Live) Momento barbaro! (Live) Scene 7 Signore, eccoli là (Live) Voi donna impareggiabile (Live) Così oltraggiare osaste (Live)
Performers: Eloeonora Bellocci (Leonora), Paolo Fanale (Florestano), Renato Girloami (Rocco), Marie Lys (Marcellina), Luigi De Donato (Giacchino), Carlo Allemano (Don Pizarro), Kresimir Spicer (Don Fernando), Innsbrucker Festwochenorchester, Alessandro De Marchi.
Accueil 
, quel temps perdu! 
Voilà que je tombe sur ce CD:
