Alberto Ginastera (1916-1983)

joachim a écrit:

Icare a écrit:

Ah ! voilà : Salmo 150. Une très belle œuvre pour chœur mixte, chœur d’enfants et orchestre. Ça, au moins, ça a de la gueule !

Ca dépend pour qui car, pour moi, malgré les choeurs et le caractère épique, ce qui aurait dû aisément me convenir, j'ai trouvé cette oeuvre un peu lourdingue et surtout à cause de l'orchestre qui est trop souvent bruyant, clinquant. J'ai même trouvé qu'il écrasait les choeurs à un moment donné, vers le milieu de la pièce et aussi vers la fin. Ca manque à mon goût de grâce, de volupté, de finesse. Il y a bien de l'intensité, mais du coup elle ne m'emporte pas. Finalement, je n'ai pas été très ému par ce que j'ai écouté. Sinon, je ne connais aucun des titres que tu as cités, pas même le concerto pour piano.  J'essaierai d'écouter, un jour ou l'autre, les deux autres liens que tu as édités. Merci en tout cas pour ce partage et cela même si nos ressentis sont parfois opposés.

Le Psaume 150, c'est le Laudate Dominum (Louez le Seigneur dans son sanctuaire, louez le, où éclate sa puissance !)

Tu ne voudrais pas qu'il ait l'allure du psaume 50, le Miserere

Non, mais puissant ne veut pas forcément dire bruyant. Là, j'y entends un orchestre plus bruyant que puissant et surtout je trouve qu'il écrase les choeurs. Je trouve aussi que le choeur d'enfants n'est pas suffisamment mis en valeur. Ce Psaume 150 manque pour moi de beauté et ne me donne pas franchement envie de louer notre seigneur!    Maintenant, il est fort possible que la qualité de la vidéo qui est effectivement très très moyenne y soit pour quelque chose: le son est très tassé, les orchestrations si peu aérées... (l'interprétation?...) Honnêtement, j'avais l'impression d'étouffer en l'écoutant.

Tu vas dire que je suis contrariant envers toi...

Bah, si je ne supportais pas d'être contrarié ou contredit, je ne participerais à aucun forum et ne discuterais avec personne. D'ailleurs, moi aussi, je sais être contrariant comme tu vois.   Mais ça n'a rien de volontaire, je ne donne que mon avis, rien de plus.

A la première écoute je n'ai écouté que la composition. A la deuxième je me suis rendu compte que l'enregistrement n'était en effet pas terrible, sans doute réalisé en concert, et pas forcément par un professionnel. J'ai trouvé celui-ci qui va déjà beaucoup mieux.

Ca passe déjà beaucoup mieux, effectivement, ce qui améliore nettement mon appréciation de cette musique. L'orchestre m'a bien moins gêné dans cette version et outre la qualité d'enregistrement qui est bien meilleure ici, je me demande s"il n'y a pas également une question d'interprétation...?...Parce que dans la nouvelle vidéo présentée par Henri, je ressens un meilleur équilibre entre les choeurs et l'orchestre, l'un n'étant pas écrasé par l'autre...et la puissance est pourtant là...

Je suis très heureux d'avoir contribué par ces posts au recouvrement de ta santé. C'est ça la musicothérapie ?

Les Pampeana sont chez Ginastera un peu l'équivalent des Bachianas Brasileiras de Villa Lobos. Elles se réfèrent à la Pampa, cette vaste plaine fertile du centre de l'Argentine, peuplée de "gauchos", de prairies et de fermes.

Ginastera en a composé trois :

n° 1 pour violon et piano, op. 16 (1947)
n° 2 pour violoncelle et piano, op. 21 (1950)
n° 3 pour orchestre, op. 24 (1954)

Ces trois œuvres font partie de sa "première manière", classée comme nationaliste, avant qu'il aborde le sérialisme, où sa musique est beaucoup moins belle.

La troisième, sous-titrée "sinfonia pastorale" est l'une des œuvres de Ginastera que je préfère.
3 mouvements la composent : un bel adagio contemplatif, suivi du rapide "Impetueusement" et d'un superbe Largo avec exaltation poétique.




https://www.youtube.com/watch?v=MERleDhGP2M

C'est mieux que je ne l'aurais pensé. De jolis passages même si je ne suis pas globalement fan, mais ça s'écoute sans problème.

https://www.youtube.com/watch?v=6UKzuLXhYCI

Suite du ballet Estancia



https://www.youtube.com/watch?v=3is9o9a8P5Q

J'ai quitté le Brésil mais pas le quatuor à cordes! Heureux concours de circonstance...ou pas..., le jour où je jetai mon dévolu sur l'intégrale des quatuors à cordes du maître brésilien Heitor Villa-Lobos, je me procurai également deux quatuors à cordes du maître argentin Alberto Ginastera - les deux premiers - par le "Henschel Quartet". Si Villa-Lobos en a composé 17, Ginastera n'en a visiblement composé que trois. J'ignore quelle est la durée du troisième quatuor, mais je suis quand même un peu déçu qu'il ne figure pas sur l'album, à la suite des deux premiers, un album qui dépasse à peine les 45 minutes d'écoute. Ca m'aurait fait mon intégrale des quatuors à cordes d'Alberto Ginastera par le "Henschel Quartet". Là aussi, j'étais assez confiant, quasiment aussi confiant qu'avec Villa-Lobos, dans la mesure où jusqu'ici j'ai toujours été très friand du style musical de l'argentin, d'un côté davantage basé sur la modernité - l'influence d'un certain Sacre de Stravinsky m'a semblé très vite évidente - mais sans y trouver le romantisme soyeux et les irisations vives du Brésilien. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, j'avais découvert ces deux compositeurs en même temps, par leurs concertos pour harpe respectifs. J'avais justement adoré le caractère pulsatif de celui de Ginastera et le romantisme soyeux de celui de Villa-Lobos. a l'époque, alors que j'étais sous l'envoûtement des rythmes stravinskien, le concerto de l'Argentin avait aussitôt ravi ma préférence. Aujourd'hui, je serai plus nuancé, peut-être parce que depuis ce temps, je me suis sans doute un peu assagi.



...Encore que...il ne faut pas le dire trop vite! J'ai été immédiatement saisi par le caractère pulsatif de ces deux quatuors, un tempérament impulsif qui, dans les mouvements les plus animés, accèdent même à une certaine frénésie. Le meilleur exemple de ce que je tente d'exprimer est le "Furioso", cinquième et dernier mouvement du Quatuor à cordes n°2. Une énergie à couper le souffle, à mettre le feu aux cordes. Dans le second quatuor, il y a aussi le "Presto magico" et le "Allegro rustico". Le Quatuor à cordes n°1 démarre aussi sur des chapeaux-de-roues avec un "Allegro violente ed agitato fièrement mené par quatre musiciens que je ressens "comme électrisé" par cette musique. Le quatuor ne perd pas en nervosité avec le "Vivacissimo" qui suit. De cette première écoute, je retiens moins les mouvements lents alors que chez beaucoup de compositeurs c'est le contraire. Une préférence semble se dessiner pour le deuxième Quatuor, l'opus 26.

Icare a écrit:

J'ignore quelle est la durée du troisième quatuor, mais je suis quand même un peu déçu qu'il ne figure pas sur l'album, à la suite des deux premiers, un album qui dépasse à peine les 45 minutes d'écoute. Ca m'aurait fait mon intégrale des quatuors à cordes d'Alberto Ginastera par le "Henschel Quartet"

Le troisième quatuor dure 24 minutes, il aurait donc pu figurer dans ton CD. Mais il est "spécial", car il comporte une partie de soprano soliste, il aurait donc fallu qu'une soprano se joigne avec le quatuor. La soprano chante sur des poèmes de Juan Ramon Gimenez, Federico Garcia Lorca et Rafael Alberti.

Si tu veux mon avis : j'aime beaucoup le 1er quatuor, un peu moins le n° 2 et pas du tout le n° 3 : trop "moderne" pour moi...

joachim a écrit:

Si tu veux mon avis : j'aime beaucoup le 1er quatuor, un peu moins le n° 2 et pas du tout le n° 3 : trop "moderne" pour moi...

Je ne sais pas pourquoi, mais chez toi, avec les Modernes, ça va toujours dans cet ordre là. Sinon merci pour ces précisions qui effectivement peut expliquer pourquoi ce troisième quatuor n'a pas été joué et enregistré par le "Henschel Quartet" à l'occasion de cet album.

Ginastera et son chat:



Ce fut au tour du compositeur argentin Alberto Ginastera pour un quatrième portrait, après Ross Edwards, Jean-Louis Négro et Jacques Ibert. Ce fut l'occasion de réécouter les Quatuors à cordes n°1 & 2 par le Henschel Quartet, le Concerto pour Harpe et Orchestre par Susanna Mildonian et le Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio-France sous la direction d'Eduardo Mata, Popol Vuh pour orchestre, Cantata para América Magica pour soprano (Rayanne Dupuis) et orchestre de percussions sur des poèmes de Mercedes de Toro, le tout sous une direction de Stefan Asbury, et découvrir ses pièces pour piano seul par la pianiste japonaise Michiko Tsuda. Concernant cette découverte, je n'ai pas été enchanté autant que je l'espérais, ce qui ne veux pas dire non plus que je me suis ennuyé. Il y a quand même quelques perles parmi les moments plus "slows", qui hésitent entre mélancolie et tendresse sans tristesse; la "Danza de la moza donosa" tirée des Danses argentines, histoire de ne citer que cet exemple. Néanmoins, chez Alberto Ginastera, il n'y a pas que les thèmes lents qui parviennent à me séduire, comme chez la plupart des compositeurs latino-américains, il parvient aussi à m'exalter avec des moments bien plus mouvementés, plus rythmiques. C'est ce qui m'avait déjà séduit - non, fasciné! - dans le concerto pour harpe et orchestre, oeuvre par laquelle j'avais découvert ce compositeur, en même temps que le maître brésilien Heitor Villa-Lobos que j'avais également découvert par son concerto pour harpe, présent sur le même disque. J'aime toujours autant la cantate et Popol Vuh, et espère que mes futures écoutes de ses pièces pour piano me révéleront d'autres bijoux qu'une première approche n'a pas su déceler...

Icare a écrit:

Ginastera et son chat:

Que vient faire le chat de Ginastera dans ton commentaire ?

J'ai déjà dit, je crois, que j'ai écouté la quasi intégralité des œuvres de Ginastera, à l'exception de deux de ses trois opéras.

Comme toi, c'est avec le concerto pour harpe (et aussi la suite Estancia) que j'ai fait la connaissance de Ginastera, j'étais encore ado.

Pour sa musique de piano que, si j'ai bien compris, tu vas commencer à aborder, elle pourrait tenir sur un seul CD (mais bien rempli). Les deux plus longues sont ses sonates 1 et 2 (à peine 15 minutes chaque), et les 12 preludios americanos (13-14 minutes).

Pour moi, rien ne m'a vraiment emballé, même les 3 danses argentines op. 2...

Le chat en référence à la photo bien sûr, pas avec mon commentaire.

En ce qui concerne les pièces de piano, elles sont effectivement réunies sur un cd fort bien rempli puisque dépassant les 80 minutes de musique. Je ne les ai écoutées qu'une seule fois et, ci et là, quelques extraits, lents ou vifs, m'ont bien plu. Néanmoins, je suis loin d'un coup de coeur comme j'en ai connu avec celles d'un Frédéric Devreese ni même d'un Denis Levaillant (pour ne rester qu'au vingtième siècle), une adhésion totale qui dans leurs cas respectifs avait été immédiate. J'avoue qu'avec Ginastera, qui est un compositeur que j'aime bien, mais pas autant, loin de là, que Revueltas, Villa-Lobos et Lalo Schifrin (que je vénère), ses pièces pour piano m'inspirent un avis très mitigé, cependant je dois tenir compte qu'il s'agit pour le moment d'une première écoute et donc d'une impression approximative.

Son opéra en 2 actes : Beatrix Cenci, op. 38 (1971)



https://www.youtube.com/watch?v=CS07-JVlzJo


BEATRIX CENCI
Daniela Tabernig.

CONDE FRANCISCO CENCI
Leonardo Estévez.

LUCREZIA
Maria Luján Mirabelli.
ORSINO
Fernando Chalabe.    
BERNARDO
Florencia Machado.
ANDREA
Emiliano Bulacios.


Cond: Guillermo Scarabino.

Dir: Alejandro Tantanian.

TEATRO COLÓN DI BUENOS AIRES,  20-03-2016.



Assurément pour Icare mais pas pour moi