Adam Michna d' Otradovic (1600?-1676)

Adam Václav Michna z Otradovic, né vers 1600 à Jindřichův Hradec en Bohême-du-Sud, où il est décédé le 2 novembre 1676, est un compositeur et organiste tchèque.


La date de naissance d'Adam Michna n'est pas connue avec certitude. On la situe vers 1600, parfois le 30 juin. Michna naît à Jindřichův Hradec, sa famille porte le titre d'Otradovice. Il est le fils de Michal Michna, burgrave du château de Jindřichův Hradec, qui était lui-même organiste de la ville. C'est son père qui l'initia à la musique. A partir de 1611 et jusqu'en 1617 (avec des interruptions), Adam fit ses études au collège de jésuites de sa ville natale, ville où il devait passer toute son existence. Il rencontra Johann Nikolaus Reiter von Hornberg (? -1669), évêque à qui il dédia plus tard le son importante collection Sacra et Litaniae.

Adam est mentionné comme organiste Jindřichův Hradec en 1633, un poste qu'il conserva le reste de sa vie. Il travailla comme musicien mais aussi comme aubergiste avec son épouse.


Son style

Il est considéré avec Vejvanovský comme le musicien tchèque le plus important et le plus original du XVIIe siècle. Doué pour la pédagogie, il créa plusieurs chorales dans sa région. On divise généralement sa production en deux groupes : d'une part des chants populaires tchèques de facture simple (danses, berceuses) dans la plus pure tradition de la musique de Bohême, d'autre part de la musique sacrée sur des textes latins. Sa musique religieuse est influencée par la musique baroque italienne.



Œuvres et publications

3 recueils de chants religieux :
la Musique tchèque pour la Vierge Marie (Ceská mariánská musika), à 4-5 voix et b.c. (Prague, 1647)
le Luth tchèque (Loutna česká), pour voix, cordes et orgue (Prague, 1653)
Musique de l'année sainte (Svatoroční muzyka) à 4-5 voix et b.c. (Prague, 1661)

Obsequium Marianum, à 5 voix et instruments (Vienne, 1642)
Officium Vespertinum... à 5 voix et instruments (Prague, 1648)

Sacra et litaniae à 5-8 voix et instruments (Prague, 1654), contenant :
5 Messes
1 Requiem
2 litanies
1 Te Deum

Missa II
Magnificat du 1er ton, à 12 voix
Messe de Saint-Wenceslas (Missa Sancti Wenceslai), pour soli, chœur à 6 voix, instruments et orgue, (1660)

Catalogue complet


Messes et musique religieuse

1642 Obsequinum Marianum, voor solisten en gemengd koor
1648 Officium vespertinum sive Psalmi vespertiui
- Psalmi I : Psalmus 110, Psalmus 111, Psalmus 112, Psalmus 113, Psalmus 114
- Psalmi II : Dixit Dominus, Laudate pueri
Compositiones ad honorem Beata Maria Virgine : Vesperis in Festis Beatae Mariae Virginis - Litaniae Beata Maria Virgine á 8
1654 Litanie de SS. nomine Jesu a'8, voor 2 sopranen, alt, 2 tenor, bas, gemengd koor, strijkers en orgel
1654 Magnificant I. toni, voor solisten en koor
1654 Sacra et litaniae
1654 Vánoční Mše (Messe de Noël) "Již slunce z hvězdy vyšlo"

Cantiones pro defunctis, voor solisten (sopraan, mezzo-sopraan, countertenor, tenor, bas) en orkest
Chtíc, aby spal, voor kinderkoor (of: sopraan) en orgel
Dixit Dominus, Psalmen-concert voor sopraan, gemengd koor en basso continuo
Magnificat, voor gemengd koor, strijkers en orgel
Missa Sancti Venceslai (Svatováclavská mše), voor solisten, gemengd koor, trompetten, trombones, strijkers en orgel
Missa super
Missa III
Missa V
Missa VI pro defunctis - Requiem (1654)
Te Deum, voor solisten en gemengd koor (1654)


Chant et choeurs

Nebeští Kavalérové
O svatých třech králích
Vánoční písně (chants de noël tcheques)
Písně Adventní a Vánoční (Chants pour l'Avent et Noël)


Musique vocale

13 árií s předehrami


Livre de chants

1647 Česká mariánská muzika, radostná i žalostná (musique tchèque en l'honneur de Marie)
1653 Loutna česká (Le Luth tchèque) (13 chants)
1661 Svatoroční muzika, aneb sváteční kancionál (musique de l'année ecclésiastique) (19 chants)

Son oeuvre la plus connue : Missa Sancti Wenceslas

Décidément voici un compositeur qui gagnerait à être plus connu.

On trouve ses Svatoroční muzika (Musique pour l'année ecclésiastique). Ce sont 19 chants pour choeur et orchestre, avec soliste par moments, d'une grande douceur, presque des chansons qu'il est facile de retenir. Quand je pense que j'ai ce CD depuis 2 ou 3 ans et que je ne l'avais pas encore écouté !




En voici des extraits, mais dans une autre interprétation :



https://www.youtube.com/watch?v=SYAkXZUa-2c

La musique sacrée de Michna est mélodiquement riche, au son polyphonique, utilisant notamment les cuivres (trompettes, trombones), les cordes et l'orgue. Les parties vocales sont basées sur le contraste de timbre entre le chant soliste et le chœur.

Missa pro defunctis


https://www.youtube.com/watch?v=yWUXC8OvUCo

Lun 18 Aoû 2014, 11:20

joachim a écrit:

Son œuvre la plus connue : Missa Sancti Wenceslas

Messe de Saint-Wenceslas & Requiem


https://www.youtube.com/watch?v=kFU-lvO99t0&list=OLAK5uy_k1lFV7VH5QgAJcNW4Rvc1V2JIJsrCuc4c

Deux œuvres que je viens de découvrir avec beaucoup d'émotions.  

Merci d'avoir "retrouvé" sur youtube cette Messe de St Wenceslas, Pébété.

La première œuvre que j'ai écoutée d'Adam Michna était sa Messe Pastorale de 1654, je devais avoir 18 ou 19 ans.

On en trouve l'enregistrement de 1965 dirigé par Smetacek

https://www.youtube.com/watch?v=TQBs4nf8soo

Mais on la trouve aussi en "live" :



https://www.youtube.com/watch?v=fJ8bW1WqoHw&t=131s

J'ai toujours aimé ces messes pastorales tchèques (voir aussi Ryba par exemple)

Merci joachim
D'une façon générale, je trouve que les compositeurs d'Europe centrale, sont assez remarquables.
Que leurs œuvres ont un certain charme qui attire l'oreille.
Est-ce du fait que l'on ne les découvre que maintenant (phénomène de nouveauté) ou bien
cela résulte-t-il de la culture, de l'âme des peuples qui diffère ?

J'aime beaucoup le baroque, allemand, italien, anglais, espagnole, portugais alors que j'apprécie beaucoup moins le baroque français (que je trouve assez coincé dans des codes d'écriture musicale ou de mode de la période).  
Est-ce une question d'héritage en culture musicale, ou bien un certain désir d'"exotisme" et de couleur musicale qui correspond mieux à mon tempérament ?

Quelqu'un aurait-il déjà écouté son :

Concerto N° 7 en mi majeur, op. 64 (Allegro Moderato - Andante - Rondo. Allegro) ?

Ce n'est certainement pas d'Adam Michna, qui n'a pas (semble-t-il), avoir composé de la musique instrumentale.

Un concerto n° 7 en mi majeur, op. 64, je ne vois pas pour l'instant, mais je vais chercher. C'est un concerto pour quoi ? violon, piano ou autre ?

Un opus 64, c'est sûrement un romantique, car les classiques et baroques ne vont pas, en général, aussi loin dans les n° d'opus (il y a bien celui de Mendelssohn, mais c'est le n° 2 en mi mineur, op. 64)

Merci pour ta réponse.

Mais l'énigme est un peu difficile à résoudre.  
Il s'agit de Joseph Woelfl et non de Michna  (j'avais oublié que j'étais mono-tache   )
Et de son 7e concerto pour piano.

Je comprends mieux

En réponse à ta question, oui je l'ai écouté, mais sous l'appellation Concerto n° 2 en mi majeur opus 26. C'est le même (de 1804) mais sous des numéros d' éditeurs différents. C'est difficile de s'y retrouver chez Wölfl

Voir sur le fil Wölfl

Adam Vaclav Michna et Otradovic (Jindřichův Hradec?, 16 octobre 1600 - Jindřichův Hradec, 2 novembre 1676) est un compositeur et poète de Bohème.

Le père de Michna, Michal, était «Burggraf» du château de Jindřichův Hradec et réputé organiste de la ville et chef des trompettistes du château. Adam a probablement reçu sa première formation musicale de son père.
En 1611-12, puis de nouveau en 1615-17, il étudia au Gymnasium jésuite de la ville. Les jésuites étaient la principale force musicale sur les terres tchèques aux XVIIe et XVIIIe siècles et Michna semble être devenu l'un de leurs compositeurs préférés, un fait attesté par le nombre impressionnant de ses compositions imprimées, principalement par la presse académique jésuite à Prague. Parmi les amis qu'il s'était fait pendant ses années d'école, il y avait l'intendant suprême de l'évêque à Kroměříž, Johann Nikolaus Reiter von Hornberg (décédé en 1669), à qui Michna a dédié sa plus importante collection de concertato, Sacra et litaniae.

Vers 1633, Michna devint organiste municipal de Jindřichův Hradec, sa seule nomination musicale officielle. Une cave à vin sous licence et un mariage avantageux avec Zuzana Zimmermannová lui ont rapporté des revenus considérables; il était un propriétaire foncier important et éminent dans les affaires locales.

En 1673, il établit une dotation pour trois jeunes musiciens talentueux de sa région. Il a été marié deux fois mais il n'y a aucune trace d'enfants. On estime que seulement environ un tiers des compositions de Michna survivent. Ils sont tous destinés à l'église et sont de deux types distincts : de simples hymnes vernaculaires et des œuvres de concertato latines élaborées. Les hymnes sont clairement influencés par la tradition forte et établie de longue date du chant de congrégation dans les terres de Bohême, mais aucune découverte dans son passé ne rend pleinement compte de la tradition marquée et contemporaine,

Ses deux recueils de cantiques, Česká mariánská muzika ("Musique mariale tchèque") et Svatoroční muzika ("Musique pour l'année liturgique"), ont été spécialement compilés pour l'usage des églises aux ressources musicales limitées. Ils contiennent de simples arrangements homophoniques à quatre et cinq voix de sa propre poésie religieuse, et les mélodies ont un caractère résolument folklorique. Chaque hymne peut être accompagné d'une simple partie de continuo. Plusieurs des pièces de ces deux livres sont restées d'usage populaire en Tchécoslovaquie à ce jour, et les textes sacrés de Michna sont considérés comme un point culminant de la poésie baroque tchèque.
Il a également écrit les paroles de Loutna česká («Le luth tchèque»), qui est aussi techniquement un recueil de cantiques mais qui, dans le style musical, établit un pont entre ses deux extrêmes de composition. Les hymnes sont définis comme des arias pour deux voix solistes avec cordes et orgue d'accompagnement, les instruments fournissant de courtes ritournelles. Le luth tchèque et l'Obsequium Marianum (son concertato le plus ancien qui nous soit parvenu) sont désormais incomplets.

Parmi les œuvres de Michna dans le style concertato, les plus remarquables sont celles de Sacra et litaniae (1654). Ils emploient entre quatre et six voix solistes avec chœur, et parfois deux chœurs. L'instrumentation est variée mais repose sur des permutations de violons, altos, trombones et cornets avec continuo d'orgue. Même dans une musique aussi élaborée, il y a encore un fort mélange folklorique, en partie à travers la modalité de l'harmonie et en partie à travers les brefs motifs mélodiques sur lesquels son contrepoint est construit. Dans la deuxième messe de Sacra et litaniae, Michna a en fait utilisé l'ouverture d'un chant de Noël tchèque, qui revient comme motif de liaison. Dans la troisième messe, il créa une passacaille étendue, toute la messe consistant en des variations sur une basse de huit mesures.

La musique de Michna se distingue par sa couleur et ses belles qualités mélodiques. Il était le compositeur exceptionnel dans les terres tchèques au 17ème siècle, dominant ses contemporains.




https://www.youtube.com/watch?v=uasd5NuXAVg

Adam Václav Michna z Otradovic (1600-1676) Officium vespertinum
1 Intonatio   0:00
2 Deus In Adjutorium  1:07
3 Sonata A 4  1:53
4 Rex Pacificus  5:33  
5 Dixit Dominus  5:56
6 Rex Pacificus II  8:35
7 Confitebor
8 Beatus Vir  12:20
9 Laudate Pueri Dominum  15:42  
10 Laudate Dominum  19:31
11 Te Lucis Ante Terminum  21:05
12 Cum Ortus Fuerit 25:21
13 Magnificat  25:52  
14 Canzon Tertii Toni  29:09
15 In Exitu Israel  32:46
16 Sonata Con Duobus Violinis  38:35
17 Petrus Et Joannes  43:13
18 Falso Burdon Primo Tono 43:34
19 Falso Burdon Sexto Tono 45:39
20 Domine Probasti 48:18
21 Tu Es Pastor Ovium  55:49
22 Magnificat A 12 Et A 16  56:12
23 Ultimo Verso Loco Antifonae  1:06:47


Soprano Vocals – Anna Hlavenková, Gabriela Eibenová, Marta Lopourová
Alto Vocals – Jan Mikušek, Petra Noskaiová
Tenor Vocals – Jaroslav Březina, Vladimír Richter
Bass Vocals – Aleš Procházka, Miroslav Hromádka

Ensemble – Capella Regia
Robert Hugo, Conductor, Organ

Rec.: 1997, Kladruby, The Church of Our Lady


Le Luth tchèque (Loutna cesca), recueil de cantiques



https://www.youtube.com/watch?v=f9nlMXEiaZ8

1 Předmluva (prélude) 2:44
2 Povolání Duchovní Nevěsty (l'appel d'une épouse spirituelle) 3:46
3 Matky Boží Slavná Nadání (le don glorieux de la mère de Dieu) 1:39
4 Svatební Prstýnek (L'Alliance) 2:32
5 Panenská Láska (Amour vierge) 2:27
6 Žehnání S Světem (Adieu au monde) 3:02
7 Duchovní Svatební Lázeň (Pureté du mariage spirituel) 2:24
8 Duší Věno (Dot spirituelle) 5:55
9 Andělské Přátelství (Amitié de l'ange) 2:38
10 Svatební Věneček (Couronne de mariée) 3:19
11 Den Svatební (Jour de mariage) 2:20
12 Domácí Vojna Mezi Duší A Tělem (Le combat entre l'âme et le corps) 2:09
13 Smutek Bláznivých Panen (le chagrin des vierges déçues) 2:51

Prague chamber chorus
Musica Bohemica
Dir Jaroslav Krček


L'œuvre se rapproche beaucoup plus d'un cycle moderne de chansons d'amour. Elles ont été écrites à l'origine pour deux voix, deux violons, trois violes et continuo, mais comme les parties de violon et de viole sont perdues, le recueil a été présenté ces derniers temps dans l'instrumentation sensible et savante de Jaroslav Krček. Michna est un idéaliste et un parolier prononcé, et sa poésie pastorale de Noël, qui représente un tiers de cette collection, est particulièrement chaleureuse et sensible. Cette musique, avec sa simplicité folklorique tchèque caractéristique et ses mélodies claires et périodiquement divisées, a beaucoup à dire à l'auditeur d'aujourd'hui.