Cette Missa Solemnis de Berlioz a été composée courant 1824 (le compositeur avait donc 20 ans) et exécutée en décembre 1824 à l'église Saint Roch à Paris avec un certain succès puis rejouée en 1827 à Saint Eustache.
Dans ses Mémoire, Berlioz confirme avoir détruit la partition de cette messe de jeunesse, à la seule exception du resurrexit qu'il a remanié en 1829, et rebaptisé "le jugement dernier".
Or, le compositeur a dû oublier qu'il avait offert une copie à un violoniste belge. La partition a dormi pendant un siècle et demi à l'eglise Saint Charles Borromée d'Anvers, jusqu'à ce qu'elle soit retrouvée en 1991 par un organiste belge. L'oeuvre a été rejouée pour la première fois à l'église Saint Petri de Brême le 3 octobre 1993.
Le premier enregistrement public a eu lieu à la cathédrale Westminster de Londres le 12 octobre 1993 sous la direction de John Elliot Gardiner (CD Philips).
Je viens de réécouter cet enregistrement après plusieurs années, et cette oeuvre frappe par sa fraîcheur. Après sa destruction, Berlioz a réutilisé plusieurs éléments de sa messe dans des oeuvres ultérieures : le gratias du gloria dans la symphonie fantastique (scène aux champs), l'agnus dei dans le Te Deum, le gloria dans le carnaval romain.
Cette messe est particulièrement "solennelle" car elle comporte en plus des 6 parties traditionnelles (kyrie-gloria-credo-sanctus-benedictus-agnus dei) d'autres morceaux du service : introduction, offertoire, o salutaris, domine salvum.
Merci à nos amis belges d'avoir été conservateurs, sans eux la partition aurait été irrémédiablement perdue.