Jean GILLES (1668 - 1705)

Jean Gilles, dit de Tarascon, est un compositeur français né à Tarascon le 8 janvier 1668 et mort à Toulouse le 5 février 1705.


Biographie
Après des débuts à Aix-en-Provence, Agde et Avignon, il devint maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne à Toulouse en 1697. Son œuvre a inspiré son compatriote contemporain André Campra ainsi que la plupart des musiciens d'alors. Il a composé des motets et un célèbre requiem, destiné à ses propres funérailles. En alternant les passages chantés par les solistes et ceux chantés par les chœurs, cette œuvre est sans doute la première ayant adopté un rythme concertant. Cette Messe des morts fut toutefois jouée une quinzaine de fois au fameux Concert Spirituel à Paris ainsi qu'aux obsèques de Rameau, de Stanislas de Pologne et de Louis XV. En 1752, dans ses Lettres sur les hommes célèbres du règne de Louis XIV, Pierre-Louis d'Aquin écrivit que Gilles aurait sans doute remplacé Delalande s'il avait vécu plus longtemps (il mourut à 37 ans seulement).






Une nouvelle version du Réquiem de Gilles (couplée avec le motet à Saint-Jean Baptiste)...qui d'aprés une brève écoute début de plage risque de faire date malgré plusieurs enregistrements de grandes qualités.

il semble que les grands motets de Gilles qui nous sont parvenus sont assez limités?...Une presque intégrale semble t'il ? par Hervé Niquet...en 3 CD
....si féleo ou Joachim ont des precisions, je les remercie par avance

Jean a écrit:

il semble que les grands motets de Gilles qui nous sont parvenus sont assez limités?...Une presque intégrale semble t'il ? par Hervé Niquet...en 3 CD
....si féleo ou Joachim ont des precisions, je les remercie par avance

Le liste des grands motets de Gilles est la suivante, d'après le Guide la musique sacrée chez Fayard :

Beatus quem eligisti
Benedictus en sol majeur
Benedictus en si bémol majeur
Cantate Jordanis incolae
Diligam te, Domine
Dixit Dominus
Dominus Deus meus in te speravi
Laetatus sum in his
Laudate Dominum in sanctis ejus
Laudate nomen Domini
Paratum cor meum
Velum templi scissum

plus 2 recueils (10+8) de 18 petits motets :

dans : Récits et duo de Msr De La Lande et de quelques autres maîtres, à 1 voix et b.c. :

Afferte Domine
Beatus quem elegisti;
Diligam te, Domine;
Dominus Deus meus;
Laudans invocabo;
O res mirabilis;
Pinguescent specio;
Qui tollis peccata mundi;
Te decet
Laudate Dominum in sanctis ejus (douteux)

dans Recueils de mottets (sic) à une et deux voix

Beatus quem elegisti;
Cantate Jordanis;
Cantus dent uberes;
Diligam te, Domine;
Domine salvum fac regem;
Dominus illuminatio;
Salve virgo florens;
Usquequo Domine

Plus :

3 Lamentations
Te Deum
Messe des Morts (Requiem)
Messe en ré majeur
Magnificat

Apparemment rien en musique profane ni musique instrumentale, à moins que Feleo puisse compléter avec son Grove's.


En outre, seraient perdus :

Messe en sol;
Salvum me fac

Grands motets

Beatus vir qui timet Dominum;
Cantus dent uberes;
Deus, judicium tuum regi;
Deus, venerunt gentes;
Jubilate Deo;
Magnificat;
Quemadmodum desiderat cervus;

et les motets ‘sans symphonie’:

Beatus vir qui non abiit;
Benedicam Dominum;
Benedic, anima mea;
Confitebor tibi;
Cum invocarem;
Custodi me, Domine:
Dominus illuminatio mea;
Judica, Domine;
Lauda, anima mea, Dominum;
Saepe expugnaverunt me

Merci..il en resterait donc quelques uns encore à enregistrer!!

je viens de découvrir complètement cet enregistrement ...
Il n'y a pas beaucoup d'amateurs de ces grands motets français ici, semble t'il ....dommage c'est une musique sublime et cet enregistrement et une immense réussite à tout point de vue!!

Parmi les baroques français, Jean Gilles est sans doute mon préféré (avec Mondonville). Mais il est vrai que cette musique me touche moins que les baroques germaniques (Bach ou Télémann par exemple).

Il me semblait que j'avais quelque part le Requiem de Gilles, mais non, même pas

¨Pour moi Bach restrea définitivement mon préféré toute époque confondue...mais je préfère cette période française à Télémann par exemple...et ne trouve pas qu'il y a des grandes différences de style entre les grands motets d'un Gilles, Campra Delalande et bien d'autres

Je viens d'écouter le Requiem et le Diligam te Domine dans l'enregistrement de Phlippe Herreweghe (chez Harmonia Mundi). Je l'ai même écouté attentivement en pensant à Jean

Au total, il n'y a que le début (cette sorte de marche funèbre qui fait un peu penser au début du futur Requiem de Gossec)) et les parties chorales plus enjouées que j'aime vraiment. En fait, les solistes ont plutôt tendance à m'ennuyer
Tout compte fait, j'ai encore préféré le Diligam te...

Désolé, Jean

î bah....tu ne basses pas pour autant dans mon estime!!

un nouveau Jean Gilles ...bien que ce ne soit pas des premières en cd...mais superbe interprétation comme celle du réquiem présenté plus haut...
Lamentations...+ le psaume "Diligam te Domine"

J'ai cherché à en écouter des extraits mais je n'ai pas trouvé ...

Je suppose que ceci n'est pas la même chose :


Jean Gilles (1668-1705)
Motet à Saint Jean-Baptiste
Lamentation du mercredi soir
Lamentation du jeudi soir
Lamentation du vendredi soir Veronique Gens, dessus
Jean-Paul Fouchécourt, haute-contre
Douglas Nasrawi, taille
Jean Louis Paya, basse
Le Concert Spirituel
Direction, Hervé Niquet

C'est joli en tout cas ... pas vraiment ce que je préfère mais j'ai bien aimé.
Côté interprétation musicale, je ne saurais juger mais côté chant, c'est très bien réalisé.
Evidemment Véronique Gens, dessus - Jean-Paul Fouchécourt, haute-contre sont des spécialistes du genre, je crois.

pour les "lamentations", c'est bien la même chose , avec également de très bons solistes aussi...la différence entre ces deux belles versions portent surtout sur des tempos plus retenus chez Andrieux ce qui rend une atmosphère un rien plus "profonde"

on peut écouter des extraits ici:
http://www.les-passions.fr/index.htm

Merci pour le lien
C'est différent en effet ... à chacun son style !

Là, je sens que je vais faire plaisir à Jean, car voici un CD que je suis en train d'écouter, avec des grands et des petits motets de Gilles, beaucoup moins connus que le Requiem ou le Diligam te.

Et j'aime beaucoup

ah oui! je suis heureux qu'ils te plaisent

Troisième (et dernier hélas!!...mais j'espère bien qu'ils vont continuer avec d'autres compositeurs du même style!)) enregistrement de Jean Gilles par Jean-Marc Andrieu : Une messe inédite et le Te Deum connu grâce à Hervé Niquet et son Concert Spirituel.
Un grand disque Gilles!!

Je suis en train de l'écouter, et je trouve la Messe en ré absolument fabuleuse, je dirais même que c'est l'oeuvre de Jean Gilles que je préfère, avant le Requiem et le Te Deum ! Pourquoi était-elle inédite jusqu'à présent ?

joachim a écrit:

Je suis en train de l'écouter, et je trouve la Messe en ré absolument fabuleuse, je dirais même que c'est l'oeuvre de Jean Gilles que je préfère, avant le Requiem et le Te Deum ! Pourquoi était-elle inédite jusqu'à présent ?

de mon coté je lui préfère quand même un peu, d'abord le requiem et le Te Deum;) 

Nouvelle et très belle version du célèbre requiem de Jean Gilles; Le célèbre claveciniste Skip Sempé nous propose ici une reconstitution des funérailles de Jean-Philippe Rameau , le 27 septembre 1764 en y incorporant quelques pièces extraites de l'oeuvre de Rameau et surtout en donnant la version du réquiem;

Ce requiem est probablement celui qui, au cours du XVIII ème s., a été le plus le plus utilisé pour les funérailles de différentes personnalités (Gilles lui-même en 1705? André Campra en 1744, Joseph Nicolas Pancrace Royer en 1756, J.PH. Rameau en 1764, Stanislaw Lesczynski 5roi de Pologne, Duc de Lorraine et beau père de louis XV, en 1766 et Louis XV en 1774!)...

Ce requiem a subi, ou bénéficié (selon les points de vue!), plusieurs retouches ou compléments d'orchestration entre autre par Michel Corette puis Rebel et Francoeur...

Le livret de la version proposée ne dit pas de qui est l'ajout important de "l'élévation", chanté par la soprano solo...Musicalement, je trouve qu'il fait un peu "tache" , étant d'un style musical assez loin de Gilles et ...des extraits de Rameau !

Une biographie plus complète

Jean Gilles (Tarascon, 8 janvier 1668 - Toulouse, 5 février 1705) est un compositeur français.

Fils d'un laboureur analphabète, il s'inscrit le 6 mai 1679 à l'école de choeur de la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence. Son professeur était Guillaume Poitevin, qui a également enseigné un certain nombre d'autres compositeurs provençaux les plus réputés, dont Campra et Blanchard.

En 1687, il quitte le chœur de garçons mais continue au service de la cathédrale. Le 5 novembre 1688, à la demande de Poitevin, il partage les fonctions de sous-maître et d'organiste avec un autre élève, Jacques Cabassol. Poitevin prend sa retraite le 4 mai 1693 et ​​il lui succède comme maître de musique. Mais malgré une augmentation de son salaire et plusieurs privilèges rémunérateurs, son action en avril 1695 en partant sans préavis pour devenir maître de musique de la cathédrale d'Agde indique qu'il était mécontent de son sort à Aix.

Il attira bientôt l'attention de l'évêque de Rieux, qui souhaitait qu'il succède à Campra comme maître de musique de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse, bien que le poste ait été récemment confié à Michel Farinel.
Farinel, pour des raisons inconnues, quitte Toulouse en novembre 1697 et, le 18 décembre 1697, Gilles, alors à Toulouse, est nommé à la direction de l'école de chorale. En 1701, le duc de Bourgogne et le duc de Berry, petits-fils de Louis XIV, visitent Toulouse en grande pompe.
Avec l'attention que cet événement lui apporta, la réputation de Gilles grandit et, en juillet 1701, il se vit offrir la direction de l'école de chorale de Notre Dame des Doms, Avignon. Évidemment, il a accepté et Rameau a été nommé pour suppléer jusqu'à son arrivée, mais bien que Gilles ait passé peu de temps à Avignon, il n'a jamais quitté son poste à Toulouse. Il y renouvela son contrat pour quatre ans le 3 décembre 1701 et les registres capitulaires montrent qu'il s'y trouvait encore lorsqu'il mourut.

Sur les œuvres

Au XVIIIe siècle, la Messe des morts de Gilles est devenue l'une des œuvres les plus célèbres de toute la France. M.A. Laugier, dans le Sentiment d'un harmoniphile (1756) écrit «Aujourd'hui, il y a rarement un service funèbre avec musique sans exécution de la messe de Gilles». Elle fut jouée aux services funèbres de Rameau en 1764 et de Louis XV dix ans plus tard. Il a été salué par de nombreux critiques, dont Mattheson, qui l'a qualifié de «l'une des plus belles œuvres musicales».
Avec les motets de Lalande, le Requiem de Gilles et les motets Diligam te et Beatus quem elegisti sont restés populaires au Concert Spirituel pendant les trois premiers quarts du XVIIIe siècle. Diligam te resta au répertoire de la chapelle royale de Versailles jusqu'à la chute de la monarchie en 1792.

Les motets de Gilles sont construits sur les mêmes principes que ceux de Lalande, sous la forme du grand motet de Versailles. Comme celui de Lalande, son orchestre est relativement indépendant du chœur. Son harmonie est moins dissonante que celle de Lalande. Ses mouvements rapides suggèrent souvent des rythmes de danse, avec une utilisation fréquente de l'hémiole dans ceux à trois temps. Ses motets montrent sa maturité précoce, et ses premières œuvres survivantes démontrent une expression et un pathétique exceptionnels, en particulier les Lamentations, qui constituent l'un des rares arrangements choraux pour la Semaine Sainte par un compositeur français.

L'écriture chorale des œuvres ultérieures de Gilles montre un équilibre convaincant entre polyphonie et déclamation homophonique. Ses chœurs fugués bien conçus et expressifs contribuent généralement de manière substantielle à la structure générale de ses œuvres. Dans la Messe des morts, par exemple, après un motif alternant polyphonie et homophonie, textures dansantes, le fugué «Requiem aeternam» couronne un développement polyphonique qui s'est déroulé tout au long de l'œuvre.
Dans le Te Deum (1697), deux fugues chorales ("Te per orbem" et "Aeterna fac") encadrent un trio saisissant, "Tu devicto mortis" pour trois basses-tailles, qui forme le centre d'une structure en 11 mouvements complètement symétrique.




https://www.youtube.com/watch?v=BQDj2Osm3_s

Laudate nomen Domini



https://www.youtube.com/watch?v=FF7lqHmSw1o

Laudate nomen domini //En Simphonie

1. Solo baryton & chœur 0:00
2. Quatuor 7:04
3. Solo Haute-contre 10:50
4. Choeur 13:55

Marie-Claire Cottin (soprano); Pierre Pеgaud (tenor); Joseph Sagе (countertenor); Jacques Bοna (bass); Michel Carеy (baritone);
Avignοn Vocal Ensemble; Georges Durаnd (conductor)


Commentaire


Jean Gilles [Giles, Gille, Gilles de Tarascon] (Tarascon, 8 janvier 1668 - Toulouse, 5 février 1705) est un compositeur français.

Il a suivi une formation musicale à l'école chorale de Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence. Son professeur était Guillaume Poitevin, qui a également enseigné à André Campra et à Esprit Antoine Blanchard. Le 5 Novembre 1688, à la demande de Poitevin, il partage les fonctions de sous-maître et organiste avec un autre élève, Jacques Cabassol. Poitevin prend sa retraite le 4 mai 1693 et ​​lui succède comme maître de musique.
Après avoir évolué à plusieurs reprises, il est nommé maître de musique à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse en 1697, comme le successeur d'André Campra. En 1701 le duc de Bourgogne et le duc de Berry, petits-fils de Louis XIV, visite Toulouse en grande pompe. Avec l'attention que lui apporte cet événement, la réputation de Gilles grandit et en juillet 1701, on lui proposa la direction de l'école chorale de Notre Dame des Doms, Avignon.
Il accepta, et Rameau fut nommé pour le suppléer jusqu'à son arrivée, mais bien que Gilles ait pu Après avoir passé peu de temps à Avignon, il n'a jamais quitté son poste à Toulouse.

En tant que compositeur, son œuvre la plus célèbre est la Messe des morts, qui contient un fugue érudite dans son Requiem, attestant de l'excellente technique de Gilles. Il est devenu partie intégrante des services réguliers lors des funérailles et a été exécuté à services pour Louis XV en 1774. Il écrivit en outre 32 motets choraux et autres œuvres sacrées.