Michel Lysight (1958- )

Ce soir, j'ai décidé de vous parler un peu de Michel Lysight.



Michel Lysight, né en 1958, est un compositeur et chef d’orchestre belgo-canadien.

Je vous passe la liste des nombreux diplômes dont il est titulaire. Si cela vous intéresse, vous trouverez cela sur son site, à la page consacrée à sa biographie.

Il a également reçu plusieurs prix de composition.

Il dirige l’ensemble de musique contemporaine “Nouvelles Consonances”.

La découverte de musiciens tels que Steve Reich ou Arvo Pärt sera essentielle pour l'évolution de son langage personnel et en fera une des figures de proue du courant post-moderne ("Nouvelle Musique Consonante") en Belgique.

À son catalogue figure une septantaine d'oeuvres (essentiellement de la musique de chambre,quelques oeuvres orchestrales ainsi que des travaux pédagogiques).

Actuellement, Michel Lysight est professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles et aux Académies de Schaerbeek et de Bruxelles-Ville. Il préside le jury du "Kaufmann European Music Competition" et est professeur invité à la Bilkent University d'Ankara (Turquie).



J'ai eu l'occasion de faire connaissance avec sa musique lors d'un concert, il y a un peu plus d'un an. Il s'agissait d'un concert pour piano et clarinette, en l'occurrence Eliane Reyes et Ronald Van Spaendonck. Lors de concert, Palimpsestes (quatre pièces pour piano seul de 1994) a été jouée. Ces pièces, d'ambiances différentes, m'ont beaucoup plu.

Après le concert, j'ai eu la possibilité d'acquérir un CD reprenant ces Palimpsestes aussi que d'autres oeuvres mais avec clarinette(s), cette fois. Vous pensez que je n'ai pas laissé échapper cette occasion :



Un extrait des Palimpsestes ainsi que d'Enigma (jouée par Ronald Van Spaendonck, clarinette, Jean-Marie Fessard, clarinette basse et Eliane Reyes, piano) est disponible sur le site de cette dernière : sur cette page.

Cet enregistrement comprend des pièces :
- pour piano seul (Palimpsestes),
- pour clarinette et piano (Septentrion, Trois Croquis, Samarkand et Soleil Bleu),
- pour clarinette, clarinette basse et piano (Enigma et An Awakening)
- pour clarinette seule (Labyrinthes)
- ou pour deux clarinettes (Homage to Fibonacci)

Je ne vous mentais en mentionnant la présence de la clarinette. Or, il faut savoir que certaines oeuvres ne sont pas forcément jouées par des clarinettistes : Soleil Bleu est pour vent et piano; Enigma est pour 2 instruments et piano ou harpe...

Ces oeuvres ne sont pas de difficultés égales. Ainsi, avec un peu (beaucoup) de travail, je pense pouvoir m'attaquer à Septentrion, alors que Labyrinthes est définitivement hors de portée (subtil jeu de mots ).

J'aime beaucoup ce CD qui comprend, je le concède, les seules oeuvres de Michel Lysight que je connaisse.

Pour les mécènes qui liraient ces lignes, j'ajouterai que son Concerto pour clarinette et orchestre, créé le 1er avril 2005 à Moscou avec Ronald Van Spaendonck, cherche des fonds pour pouvoir être enregistré

Les deux courts extraits sont pas mal du tout Serait ce un contemporain écoutable pour nous ?

joachim a écrit:

Les deux courts extraits sont pas mal du tout Serait ce un contemporain écoutable pour nous ?

Certainement plus que l'ami Boulez

Voici son MySpace avec d'autres extraits : MySpace

Cela donne une dimension plus large de son univers

Stadler a écrit:

je pense pouvoir m'attaquer à Septentrion, alors que Labyrinthes est définitivement hors de portée (subtil jeu de mots ).

J'adore l'humour Belge

Moi aussi

Une petite œuvre agréable mais entêtante, nommée Ripple Marks (1999) :
https://www.youtube.com/watch?v=4dQRwZJ_AJQ

Son site web, avec le catalogue de ses œuvres :
http://www.michellysight.org/

Le site New Consonant Music sur lequel on trouvera une liste de compositeurs contemporains consonants :
http://www.newconsonantmusic.com

Stadler a écrit:

Voici son MySpace avec d'autres extraits : MySpace

Ce lien semble mort.

bartleby a écrit:

Stadler a écrit:

Voici son MySpace avec d'autres extraits : MySpace

Ce lien semble mort.

Il vaut mieux lui que moi   

Suite à ce post je réécoute et revois un dvd "Le monde sonore de Michel Lysight" dont la conception artistique  est de Joseph Grau que j'ai rencontré l' été dernier.

J'ai passé un bon moment en compagnie de ces musiciens, aussi bien au piano qu'à la clarinette ou au saxophone qu'à la flûte à bec ....   beau travail !

Enregistrement de :

*  Trois Croquis pour clarinette et piano (1990) par  Ronald Van Spaendonck et Johan Schmidt.
* Labyrinthes pour saxophone alto (1997) par Kimberly Egberts
* Chronographie V pour piano (2001) par Johan Schmidt
* Trois Instantanés pour flûte à bec et piano (1994) par Joseph  Grau et Leonardo Anglani
* Méditation pour clarinette et guitare (2009) par R. Van Spaendonck et Hugues Navez
* Ripple Marks pour piano à quatre mains (1999) par Leonarda Anglani et Johan Schmidt
* Sonate pour clarinette et piano (2003) par R. Van Spaendonck et Johan Schmidt

Le tout enregistré au Parlement Régional Bruxellois.

Bien que je ne sois jamais encore intervenu sur ce fil, je connais la musique de Michel Lysight depuis guère moins de vingt ans. Je l'ai découvert au travers de sa musique de chambre. Il m'est arrivé de lire quelque-part des critiques assez dures et même acerbes sur son travail. Palimpsestes pour piano, Trois Instantanés pour flûte et piano, Samarkand pour clarinette et piano et Oréades pour violon, percussion et piano, n'ont rien d'une musique détestable, vide de substance et de sensibilité. L'approche très tonale du compositeur n'évite peut-être pas certains lieux communs au goût de quelques-uns qui y entendent quelque chose d'un peu trop sucré, n'empêche qu'elles sont très plaisantes à écouter: lorsque je me laisse bercer par le piano mélancolique du premier mouvement de Palimpsestes, j'imagine une plage, une mer qui s'étale à l'infini, un couple enlacé contemplant un couché de soleil: c'est un cliché certes facile mais un cliché qui me fait du bien. Quoique l'on en dise de bien ou de mal, la musique atteint son objectif. C'est encore plus vrai avec Oréades, la partition la plus singulière et émouvante du cd, assez intéressante dans sa construction et dans le rapport créatif qui s'instaure entre le violon, le piano et la percussion, autour d'un matériel thématique bien trouvé. Oréades sonne comme une pépite à mes oreilles.  

Les autres pièces de Michel Lysight que j'aurai écoutées aujourd'hui, sont Monochrome pour piano, Soleil bleu pour flûte et piano, Réflexion pour basson et piano, Trois Croquis pour flûte et piano et Prélude et Toccata pour piano. Je n'ai été subjugué par aucune de ces oeuvres même si j'ai bien accroché à la construction de Monochrome, si Soleil Bleu est loin d'être déplaisant et si les Trois Croquis ont joliment flatté mon oreille...pas subjugué mais attendri...    

Voici quelques commentaires de Michel Lysight sur certaines de ses compositions:

PALIMPSESTES (1994) est un cahier de quatre pièces pour piano, chacune provenant d'esquisses anciennes remaniées en fonction de mon langage actuel. La première est de forme ABA, A donnant l'impression d'une semi-improvisation méditative (qui salue Keith Jarrett au passage) tandis que B possède  un caractère plus agité dû à l'ostinato  de croches de la main gauche et aux couleurs harmoniques plus changeantes. La deuxième, très brève, est purement rythmique: chaque main joue en "miroir" la musique de l'autre, musique qui se construit par l'adjonction progressive de notes qui comblent les silences du début jusqu'à un final prestissimo. La troisième est un ensemble de variations sur une suite d'accord et la quatrième, la plus virtuose, est de caractère répétitif avec un passage lyrique en son centre.

OREADES (1991) pour violon, percussion et piano est une oeuvre où une de mes préoccupations essentielles a été la recherche de timbres et de sonorités originaux, ceci à travers des climats très diversifiés, mais où la poésie et le rêve sont omniprésents, particulièrement dans les premier et troisième mouvements. Le second mouvement, très court et rythmé, est un petit intermède humoristique qui affirme toute mon admiration pour Stravinsky. Une version pour flûte, percussion et piano existe également.

PRELUDE E TOCCATA (1982) peut être considéré comme mon premier opus. Ces deux très courtes pièces pour piano sont les seules de mon catalogue à faire appel à la technique sérielle dodécaphonique (de manière très peu rigoureuse il est vrai..). C'est pourquoi j'ai retardé leur publication jusqu'en 1996. Cependant, quand le pianiste Stéphane De May m'a fait part de son désir d'enregistrer l'intégrale de mon oeuvre pour piano et surtout quand il les a interprétées, mes dernières hésitations se sont envolées, bien que mon langage actuel soit aux antipodes du sérialisme.

L'instant musical:

https://www.youtube.com/watch?v=3fwkIfbOsxs


Bien que ce sont des cycles organisés et écrits à l'avance, la musique de chambre de Michel Lysight est arrivée au bon moment dans mon ordre d'écoute. De toute façon, je ne m'impose jamais rien. J'avais besoin d'une musique plutôt douce, mélodique et dépouillée, avec peu d'instruments, parfois juste un piano comme dans Palimpsestes (1994) et Monochrome (1990), parfois flûte et piano comme dans les Trois Instantanés (1994) et Soleil bleu (1989) ou clarinette et piano, Samarkand (1992), jusqu'au joyau de l'album, Oréades (1991) pour violon, percussion et piano. Paraît-il qu'il en existe une version pour flûte, percussion et piano. La flûte à la place du violon, ça peut avoir aussi son charme. J'espère pouvoir l'écouter un jour. Un élément m'a toujours intrigué dans le troisième mouvement d'Oréades, c'est une structure mélodique qui me rappelle beaucoup celles que put composer Dirk Brossé, un autre compositeur belge, pour le cinéma, comme, par exemple, le "thème d'amour" de Daens, très beau film, soit dit en passant, de Stijn Coninx.

A propos de Soleil Bleu, par Michel Lysight:

<<Soleil Bleu fut composé pour le concours national de musique du Crédit Communal de Belgique en tant que morceau imposé pour les "bois". Il m'a donc fallu écrire le morceau dans ses grandes lignes et ensuite le recomposer pour chaque instrument (flûte, hautbois, cor anglais, clarinette, basson et saxophone alto), la partie de piano ne subissant aucun changement. J'étais alors en dernière année de classe de composition au Conservatoire, j'y cherchais mon langage et mes influences d'alors étaient nombreuses: la pièce se structure très librement en forme "arche" chère à Bartok, j'y utilise en filigrane l'"accord mystique" de Scriabine, tandis que le titre m'a été inspiré par les tableaux de Matisse.>>