Gaetano Brunetti est un compositeur italo-espagnol né à Faro en 1744 et mort à Madrid le 16 décembre 1798.
D'abord élève de Pietro Nardini, il se rend à Madrid vers 1762, il joue de la viole pendant cinq ans dans la chapelle royale de la Cour de Carlos III et entre en contact avec Boccherini. Il a aussi donné des leçons de viole au prince des Asturies, le futur roi Carlos IV, pour qui il a composé de nombreuses sonates. En 1795, Brunetti est nommé chef d'orchestre de l'orchestre de chambre royal.
Très prolifique, son oeuvre comprend 451 pièces, la majeure partie étant de la musique de chambre et des symphonies pour la Chapelle Royale.
joachim Admin
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Une bio bien plus détaillée que celle que j'avais faite il y a 2 ans !
Gaetano Brunetti (Fano, 1744 - Colmenar de Oreja, 16 décembre 1798), appelé aussi Cayetano Brunetti, fut un violoniste et compositeur italien qui travailla presque toute sa vie en Espagne au service de Charles III et de Charles IV.
Gaetano Brunetti naquit à Fano, petite ville italienne sur la côte de l'Adriatique, fils de Stefano Brunetti et de Vittoria Perusini. Bien que sa formation ait débuté très probablement à Urbino en tant qu'élève de violon de Carlo Tessarini ou à Livorno chez Pietro Nardini, on le trouve à Madrid au moins dès le 23 de juin 1760, avec 16 ou 17 ans. Son nom apparaît dans le procès-verbal d'un concours pour un poste à la Chapelle Royale de Madrid. À cette date il est déjà jugé comme étant un très bon violoniste.
Cependant la vie professionnelle de Gaetano Brunetti ne semble vraiment débuter qu'en 1762, lors de son entrée à l'orchestre du Coliseo de la Cruz. Pour cet important théâtre madrilène il écrira sa première œuvre connue, la musique incidentale pour la comédie de Francisco de Rojas Zorrilla García del Castañal. C'est sans doute ce nouvel équilibre professionnel qui lui permit d'épouser Saturnina de Soria le 27 novembre de la même année. On connaît quatre enfants de ce mariage: Juan (c.1765-1784), Francisco (c.1765-1834), violoncelliste de prestige, Manuel Isaac (1779-1789) et Luisa (1781-1832), laquelle épousera plus tard le violoniste Francesco Vaccari.
Un nouveau changement se produisit en 1767 lorsqu'il obtint un poste de violoniste à la Chapelle Royale de Charles III. Commença alors pour Brunetti une brillante carrière musicale basée sur la cumulation de fonctions au sein du monde musical de la Cour: maître de violon de Charles, Prince des Asturies (1770), musicien de la Chambre du Prince (1771), directeur de la musique des festivités d'Aranjuez (au moins dès 1778), musicien de la Chambre du Roi lors du couronnement de Charles IV (1789) et enfin directeur musical de la Chambre du Roi (1796).
Son activité de compositeur et d'interprète déclina pourtant autour de 1797 à cause d'une longue maladie et du décès de Saturnina de Soria le 30 mars 1798. Peu avant sa propre disparition, le 16 décembre 1798, Brunetti épousa en secondes noces Juana del Río, sans doute afin de pouvoir laisser à la veuve une pension en remerciement "aux très nombreux services qu'il a reçu de la dite Juana del Río [...], avec d'autres raisons supérieures qu'il garde pour lui".
Réception et style
Gaetano Brunetti tint sans doute une place de choix dans le monde musical madrilène de la seconde moitié du XVIIIe siècle, aussi bien grâce aux postes qu'il cumula dans l'entourage royal que par sa fréquentation des principales maisons aristocratiques de la capitale espagnole: les ducs d'Alba et les comtes-ducs de Benavente-Osuna, ainsi que l'Infant Don Luis, patron de Luigi Boccherini. Sa musique eût au contraire un rayonnement européen presque nul, si l'on excepte l'édition de quelques recueils de jeunesse à Paris (1771-1776), l'exécution d'une de ses symphonies au Concert Spirituel le 13 avril 1784 et l'envoi d’une cinquantaine d’œuvres à la reine d'Étrurie vers 1805, peu après le décès du compositeur. Excepté l’intérêt de quelques connaisseurs français du XIXe siècle, Brunetti est resté absolument inconnu du grand public jusqu’aux années 1960, lorsque le chef d’orchestre et musicologue américain Newell Jenkins publie quelques-unes de ses symphonies. Malgré la lenteur de cette récupération, l’enthousiasme de Jenkins n’a pas été démenti par les interprètes qui depuis ont joué la musique du compositeur. Werner Ehrhardt, directeur musical du Concerto Köln, parle de "musique infiniment délicate, très raffinée". Dietter Steppuhn fait mention d’un "développement absolument génial" dans la symphonie nº 36 et juge la redécouverte de Brunetti "un des événements musicaux du XXe siècle".3 Giorgio Spugnesi a vu dans les quintettes avec basson op.2 "un chef-d’œuvre de la musique de chambre de la fin du XVIIIe siècle". Olaf Krone admire l’originalité et la vaste gamme expressive de ce "grand compositeur". Mais il a fallu attendre jusqu’en 2005 pour voir paraître le fondamental Gaetano Brunetti (1744-1798), Catálogo crítico, temático y cronológico du musicologue espagnol Germán Labrador. Bon connaisseur de l’œuvre de Luigi Boccherini, de Joseph Haydn et des écoles française et viennoise en général, Brunetti intègre dans sa musique les formes musicales les plus habituelles de la période classique (forme sonate, rondo, rondo-sonate). Les sections de développement sont longues et riches en modulations intéressantes, preuve du goût du compositeur pour le chromatisme. Tous les auteurs s’accordent pour louer la grâce de ses lignes mélodiques raffinées, bâties souvent sur des motifs courts qui peuvent se retrouver dans les différents mouvements d’une même pièce. Ils ont également souligné l’extrême précision de ses indications de dynamique, d’expression et d’ornementation, l’exploitation de modes de jeu inhabituels (ponticello, col legno, etc.) et un traitement généreux des instruments à vent.
Œuvres
Le catalogue de l’œuvre de Gaetano Brunetti établi par Germán Labrador contient 346 entrées, mais on sait qu’il y a au moins 78 œuvres perdues, ce qui donnerait un total de 424. Dans la liste suivante, les chiffres indiquent d’abord les œuvres conservées, puis celles considérées comme étant perdues.
Musique instrumentale
De chambre
Sonates Pour violon et basse: 74 (4) Autres: 1 (4) Duos: 13 (25) Trios: 47 (12) Quatuors: 50 (12) Quintettes Avec 2 violoncelles: 6 Avec 2 altos: 53 (1) Avec basson: 6 Autres: (2) Sextuors Avec 3 violons: 6 Avec hautbois: 6 (6)
Musique de scène : Musique pour García del Castañal Zarzuela: Jasón o La Conquista del Vellocino (parties vocales perdues), Faetón (perdue) Opéra: La bella pescatrice (perdue)
Sacrée
Lamentations: 3 Psaumes: 1 Messes: 1 (1?)
joachim Admin
Nombre de messages : 27056 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
32 sinfonie, di cui: n. 14 in do maggiore (1779) n. 15 in si maggiore (1779) n. 18 in re maggiore (1779) n. 19 in si minore (1779) n. 20 in mi maggiore (1779) n. 13 in re maggioe (1780) n. 33 Il maniatico in do minore n. 26 in si maggiore (1782) n. 22 in sol minore (1783) n. 23 in fa maggiore (1783) n. 24 in do maggiore (1783) n. 25 in re maggioee (1783) n. 29 in do maggiore (1783) n. 30 in mi maggiore (1783) n. 31 in re minore (1783) n. 21 in mi maggiore (1784) n. 27 in si maggiore (1787) n. 16 in re maggiore (1789) n. 17 in si maggiore (1789) n. 28 in la maggiore (1789) n. 34 in fa maggiore (1790) n. 7 in do minore n. 8 in la maggiore n. 9 in re maggiore n. 10 in si maggiore n. 11 in fa maggiore n. 12 in sol maggiore n. 32 in do minore n. 35 in mi maggiore n. 36 in la maggiore/minore n. 37 in do maggiore
4 sinfonie concertanti n. 1 in do maggiore (1769) n. 2 in do maggiore (1787) n. 3 in si maggiore (1788) n. 4 in do maggiore (1794) 6 overture (1772) Variazioni per orchestra in fa maggiore 18 minuetti 12 contradanze (1789) 7 marce (1779-1787) 8 galoppi
Musica da camera
12 sestetti 6 per 3 violini, viola e 2 violoncelli (1775) 6 per 2 violini, oboe, 2 viole e violoncello 60 quintetti per 2 violini, 2 viole e violoncello 6 quintetti per 2 violini, viola e 2 violoncelli (opus 1) (L 202 à 207) 6 quintetti per 2 violini, viola, fagotto e violoncello (opus 2) (L 208 à 213) 44 quartetti per archi 20 quaretti per vari strumenti 70 minuetti per quartetto d'archi 30 trii 30 minuetti per trio d'archi 2 divertimenti per 2 violini 6 divertimenti per violino e viola 67 sonate per violino e basso 13 adagios glosados per violino e basso Sonata per viola e basso (1789) 23 divertimenti per violino, viola e violoncello 6 dui per 2 violini 4 duetti per 2 violini Solo per violino
Musique vocale
Musica sacra
Messa per 8 voci e orchestra (1766) Miserere per 4 voci e strumenti vari (1794) 3 lamentazioni (1794)
Musica profana
E ver' pur troppo (aria da concerto) L'ossa insepolte (aria da concerto) Non so più dov'io sia (aria da concerto) Involarmi il mio tesoro? (aria da concerto) Se pietà (aria da concerto) Se sapresti che soffri (aria da concerto) Che fa il mio bene (cavatina)
joachim Admin
Nombre de messages : 27056 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Je reviens à ce topic de Gaetano Brunetti pour parler de Giovanni Gualberto Brunetti.
Aucun lien de parenté, semble-t-il, mais comme, hormis ses dates (1706-1787) je n'ai trouvé aucun renseignement sur Giovanni, je ne pouvais pas crééer un topic sur lui.
A moins que l'un d'entre vous en sache plus sur lui
Ceci pour dire que j'ai écouté le Stabat Mater de Giovanni Brunetti. Composé en 1764, c'est un hommage à Pergolèse, comme on peut s'en rendre compte dans le début de l'oeuvre jusqu'au premier tiers environ. Ensuite, ce Stabat devient plus personnel.
Au sujet de Gaetano, j'ai réécouté le CD de symphonies (hélas le seul) qui comporte les symphonies n° 22 en sol mineur, 26 en si bémol majeur et 36 en la majeur. Ce sont de grandes symphonies en quatre mouvements, très personnelles en ce sens qu'elles ne ressemblent ni à Haydn ni à Mozart ou autre contemporain. Peut-être une certaine influence de Boccherini ?
En tout cas de superbes symphonies d'un compositeur inconnu...
https://www.youtube.com/watch?v=7WqRCe4iWe8
joachim Admin
Nombre de messages : 27056 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Voici une curieuse symphonie à programme : Il maniatico. C'est sa symphonie n° 33 en ut mineur., composée en 1780.
Le sujet est celui d'un maniaque (interprété par le violoncelle solo) qui est possédé par une manie, un motif musical récurrent. Ses amis (les autres instruments) tentent d'éliminer son obsession en lui offrant divers motifs.
https://www.youtube.com/watch?v=8T6NeKj5dQg
joachim Admin
Nombre de messages : 27056 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Et voici un autre CD de symphonies de Brunetti, aussi beau que les précédents. Décidément, Brunetti est un nom à connaître (autre que celui des séries TV "inspecteur Brunetti" )
Il y a cette fois-ci les symphonies n° 9, 21, et 29
Il n'y a aucune de ces trois symphonies sur youtube, mais voici une symphonie concertante que je ne connaissais pas.
Elle est en si bémol majeur, pour 2 violons et orchestre
https://www.youtube.com/watch?v=QMb7BWhoIb4
Dernière édition par joachim le 2021-05-29, 18:06, édité 1 fois
jdperdrix
Nombre de messages : 516 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Je suis en train d'écouter un disque de quatuors de Gaetano Brunetti :
Sa diffusion est très limitée, mais on le trouve à télécharger.
Un autre, dont la diffusion est un peu plus grande :
Tous les deux publiés par Lindoro
Un troisième chez CPO :
Pas de doublons dans ces disques. Ces quatuors de haute tenue devraient ravir les amateurs de Boccherini... Certains sont postés sur youtube et sur spotify.
joachim Admin
Nombre de messages : 27056 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Tout-à-fait d'accord pour les symphonies. J'ai en ma possession le disque du Concerto Köln, deux disques par la Camerata Antonio Soler et le disque de l'orchestre de chambre de Séville avec Christophe Coin au violoncelle dans "Il Maniatico". Il y a aussi, par l'ensemble Carmen Veneris une série de trios à cordes.
jdperdrix
Nombre de messages : 516 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
L'ensemble Camerata Antonio Soler vient de sortir un troisième disque de symphonies (15, 20 et 32), complétées par les variations pour orchestre. Je n'ai vu le CD "physique" que sur des sites espagnols : http://www.laquintademahler.com/shop/detalle.aspx?id=439109 et le site de l'orchestre, où on trouve aussi les deux premiers volumes : http://www.camerataantoniosoler.com/en/discografia/. Sinon, on trouve les pistes à télécharger en mp3 (amazon) et à écouter sur spotify et tidal, mais pas (encore ?) sur qobuz. Et puis, aussi, toutes les pistes, sauf la dernière sur youtube :https://www.youtube.com/channel/UCz4q4iMKrLC1x4R65xioxMQ
Il faut écouter ces symphonies. Brunetti est décidément un grand compositeur injustement méconnu, qu'il faudrait sortir de l'oubli, un peu comme cela a été fait pour Kraus, qui est maintenant bien représenté au disque.
jdperdrix
Nombre de messages : 516 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Les 6 premières symphonies de Brunetti sont disponibles par le même ensemble Camerata Antonio Soler.
Des oeuvres courtes en trois mouvements, sans le "quinteto" pour vents caractéristique des symphonies de Brunetti. Des extraits ici.
Concernant la symphonie "Il Maniatico", j'ai lu quelque part qu'il s'agirait d'une moquerie dirigée vers Boccherini. Le roi Charles IV s'était plaint que dans une oeuvre de Boccherini, le violoncelle répétait sans cesse les mêmes quatre notes, à quoi Boccherini avait répondu vertement et, en conséquence, n'avait plus été invité par le roi. Or, les quatre notes en question sont celles que répète inlassablement le violoncelle solo de la symphonie de Brunetti. Se non è vero...
jdperdrix
Nombre de messages : 516 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Les six sextuors pour hautbois et quintette à cordes viennent d'être enregistrés pa Robert Silla et l'ensemble "Il Maniatico". Il s'agit d'oeuvres écrites à la fin de la vie de Brunetti (vers 1796-98). Je crois qu'on peut les trouver tous sur youtube, en cherchant un peu. Voici le lien vers le premier mouvement du premier sextuor :
https://youtu.be/CgHzqG3l5Ug
Le début en est très original et le reste s'écoute très bien. Brunetti est vraiment à redécouvrir.
joachim Admin
Nombre de messages : 27056 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Merci, je ne connaissais pas ces divertimenti pour trio à cordes
Musique charmante
Voici une traduction du commentaire
"Proyecto Brunetti" est un ensemble formé dans le but de promouvoir la musique de chambre de Gaetano Brunetti (1744-1798). Son fondateur-violoncelliste est Pere Joan Carrascosa, qui a également édité les manuscrits de cette collection divertimento pour publication et écrit l'essai de livret faisant autorité sur la vie et l'œuvre du compositeur.
L'album peut être considéré comme une première escale pour quiconque cherche à enquêter sur la figure de Brunetti. Ce faisant, ils trouveront une musique aux gestes élégants et à la gentillesse attrayante, des mélodies claires et une innovation subtile. La plus grande partie de sa musique survivante est coulée dans le genre du trio à cordes qui était une source fiable de divertissement pour les musiciens amateurs et le public dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Il y a 47 trios de ce type dans huit recueils de six (moins un dans le dernier cas), et cet album présente le troisième recueil de ce genre. Brunetti l'a probablement écrit entre 1772 et 1774 alors qu'il était au service du prince des Asturies, qui deviendra plus tard Charles/Carlo IV d'Espagne. Le prince lui-même a probablement joué le second violon du compositeur dans ces pièces écrites avec deux violons, avec le fils du compositeur Francesco au violoncelle.
Structurellement simple, chaque divertimento comprend deux mouvements exprimés soit en forme de sonate de base, soit en forme de rondo. C'est leur fraîcheur mélodique, leur invention harmonique et le style de leur écriture, traitant les trois parties sur un pied d'égalité, qui les élèvent au-delà de la valeur du divertissement éphémère.
joachim Admin
Nombre de messages : 27056 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Angelicum Orchestra of Milan; Newel Jenkins (1915-1996, conductor)
Commentaire
Gaetano (Caetano, Cayetano) Brunetti [Bruneti] (Fano, 1744 - Colmenar de Orejo, 16 décembre 1798) est un compositeur, violoniste et chef d'orchestre italien, actif en Espagne.
Fils de Stefano Brunetti (de Fano) et de Vittoria Perusini, il a probablement étudié le violon à Livourne avec Pietro Nardini. S'étant installé avec ses parents à Madrid vers 1762 (date d'une collection avec une petite pièce de lui), il entre au service de Charles III en 1767 comme violoniste de la chapelle royale. Il enseigna également la musique et le violon au fils du roi, le prince des Asturies, et composa pour la cour. En 1771, ses fonctions s'étaient élargies pour inclure des commandes pour les festivités à Aranjuez, et en 1779, il fut nommé directeur musical de ces festivités.
Lorsque Charles IV devint roi (1788), il nomma Brunetti directeur de l'orchestre de chambre royal nouvellement formé ; Brunetti a beaucoup écrit pour le groupe et a sélectionné un large répertoire de compositeurs européens contemporains, avec des œuvres de Haydn en vedette. Brunetti était également responsable de la collecte et de l'entretien de la bibliothèque royale, et il est en partie responsable de la riche collection qui se trouve maintenant au palais royal de Madrid. Malgré les faiblesses sociales et gouvernementales de sa cour, l'intérêt du roi pour l'art (en tant que mécène de Goya), ses réalisations en tant que violoniste et son appétit insatiable pour de nouvelles œuvres ont créé une atmosphère culturelle stimulante dans laquelle Brunetti s'est épanoui. Brunetti était également un visiteur bienvenu et fréquent à la cour du duc d'Albe, à qui il dédia plusieurs ouvrages, et son influence s'étendit à de nombreuses autres cours de Madrid, dont celle du patron de Boccherini, l'infant Don Luis. Il resta au service de Charles jusqu'à sa mort, survenue moins d'un mois après son second mariage. Il laisse dans le deuil une fille et un fils Francesco (vers 1770-?), violoncelliste dans l'orchestre de chambre royal.
La musique de Brunetti est restée pratiquement inconnue depuis le 18ème siècle ; très peu a été publié de son vivant, et seules quelques pièces sont disponibles dans les éditions modernes. La plupart de ses 451 œuvres sont des pièces de chambre écrites pour être interprétées par et pour le roi et son ensemble. Les symphonies, pour la plupart en quatre mouvements, forment un autre groupe important. La musique trouvée dans les archives du palais royal indique l'exposition de Brunetti à un large éventail d'influences stylistiques de compositeurs de diverses nationalités. La préférence du roi, cependant, allait au style des premiers compositeurs classiques, et la musique de Brunetti, écrite avec une imagination inhabituelle dans un mélange de styles traditionnels et progressifs, s'inscrit le mieux dans cette catégorie. Il écrivait le plus souvent dans des formes classiques – sonate-allegro, variation et rondo ; il a également utilisé des formes de danse et inséré occasionnellement un menuet dans un rondo final. Les mouvements de forme sonate ont des sections de développement étendues (généralement basées sur le thème principal et favorisant le mode mineur) et des récapitulations abrégées qui peuvent inverser l'ordre du matériau thématique ou omettre complètement le thème principal; il y a rarement une coda. Les passages de transition ou de développement utilisent fréquemment des modulations chromatiques ou enharmoniques intéressantes et originales, et le retour à la tonique est souvent intentionnellement non préparé. Les symphonies comportent des parties de vent proéminentes, et certaines des œuvres ultérieures, en particulier les menuets et les contredanses, utilisent des forces à grande échelle : flûte, deux hautbois, deux bassons, deux cors, deux trompettes, timbales et cordes. Les troisièmes mouvements sont généralement sous une forme de double danse autre que le menuet et le trio, la première danse étant écrite pour un quintette à vent et la seconde pour les cordes.