Siegfried Helferich Richard Wagner, né à Tribschen (Suisse) le 6 juin 1869 et mort à Bayreuth le 4 août 1930, était un compositeur et chef d'orchestre allemand, fils de Richard Wagner et petit-fils de Franz Liszt.
Siegfried et sa mère Cosima
Troisième enfant de Richard Wagner et Cosima von Bülow, il doit son nom à l'opéra Siegfried, auquel travaille son père au moment de sa naissance. Cette période de bonheur pour le couple Wagner inspire à Richard la pièce pour petit orchestre Siegfried-Idyll (1870), basée sur des motifs issus de l'opéra et dédiée à Cosima. Le titre originel, Tribschener Idyll mit Fidi-Vogelgesang und Orange-Sonnenaufgang (Idylle de Tribschen avec chant d'oiseau de Fidi et lever de soleil orange), fait référence au surnom de Siegfried, Fidi.
Lui-même compositeur d'opéras, Siegfried Wagner vit longtemps dans l'ombre de son père. Après la mort de celui-ci en 1883 – il a quatorze ans –, il songe à devenir architecte, et suit une formation en architecture à Berlin et à Karlsruhe. En 1892, après un voyage en Inde et en Chine, il décida de commencer sa carrière de compositeur et étudie la composition avec un disciple de son père, Engelbert Humperdinck.
Il était secrètement homosexuel et ne semble pas avoir tenu à se marier. En 1914 – il a quarante-cinq ans – une recontre est arrangée avec Winifred Klindworth (née Williams), jeune Anglaise âgée de dix-sept ans. Leur mariage a lieu le 22 septembre 1915. Le couple aura quatre enfants : En 1917, Wieland ; En 1918, Friedlinde ; En 1919, Wolfgang ; En 1920, Verena. Siegfried eut également avec la fille d'un pasteur un enfant adultérin, Walter Aign, qui fut employé comme répétiteur au Palais des festivals du vivant de Siegfried, mais que Winifred fit renvoyer après sa mort.
En 1908, sa mère Cosima lui délègue – en titre seulement – la direction du Festival de Bayreuth. Après la Première Guerre mondiale, la très mauvaise situation financière du Festival le pousse à entamer des tournées de concert pour récolter des fonds. À partir de 1924, il s'attache à la modernisation des représentations du Festival, que Cosima tend à figer dans un conservatisme buté, et engage le décorateur Kurt Söhnlein.
Il ne prend véritablement la direction du Festival qu'à la mort de sa mère en 1930. L'un de ses projets les plus importants est la nouvelle production de Tannhäuser, pour laquelle il engage Arturo Toscanini. Les difficultés du maestro à communiquer avec l'orchestre dans son allemand à couper au couteau, son intransigeance artistique, ainsi que la chaleur de cet été caniculaire, épuisent Siegfried qui fait un infarctus pendant une répétition, et meurt le 4 août 1930, sans avoir pu moderniser le Festival en profondeur comme il l'avait projeté.
La direction passe à sa femme Winifred.
Opéras
Siegfried Wagner a surtout écrit des opéras pour enfants, basés sur des contes de fées, et nettement plus modestes, simples et courts que ceux de son père :
1898 : Der Bärenhäuter (L'Écorcheur d'ours) 1900 : Herzog Wildfang (Duc, garçon manqué) 1903 : Der Kobold (Le Lutin) 1904 : Bruder Lustig (Frère Lustig) 1906 : Sternengebot (L'offrande des étoiles) 1909 : Banadietrich (Diedrich von Bern) 1910 : Schwarzschwanenreich (l'Empire du cygne noir) 1912 : Sonnenflammen (les flammes du soleil) 1913 : Der Heidenkönig (le roi païen) 1914 : Der Friedensengel (l'ange de la paix) 1915 : An allem ist Hütchen schuld! (A tous, la faute de Chapeau) 1917 : Das Liebesopfer (le sacrifice de l'amour) 1920 : Der Schmied von Marienburg (Le Forgeron de Marienburg) 1922 : Rainulf und Adelasia (Rainulf et Adelasia) 1927 : Die heilige Linde (Le Tilleul sacré) 1928 : Wahnopfer (inachevé) 1928 : Walamund (inachevé) 1929 : Wernhart (inachevé 1929 : Das Flüchlein, das Jeder mitbekam
Aucun n'est entré dans le répertoire standard des maisons d'opéra. Son œuvre la plus connue est la première, Der Bärenhäuter. À l'instar de son père, il écrivait lui-même les livrets qu'il mettait en musique.
En plus de ses 18 opéras, il a également composé :
Symphonie en ut majeur (1925, avec une 2ème version du 2ème mouvement, 1927) Sehnsucht (désir), poème symphonique (1895) Glück (bonheur), poème symphonique (1924) Scherzo symphonique : Und wenn die Welt voll Teufel wär (Et si le monde était rempli de démons) (1923) Eglogue, d'après Les Années de Pèlerinage, n° 7, de Liszt (1890)
Concerto pour violon et orchestre en mi mineur (1915) Konzertstück pour flûte et orchestre en fa majeur (1914)
Das Märchen von dicken fetten Pfannkuchen (le conte de la grande et graisseuse crêpe), pour baryton et orchestre (1913) Der Fahnenschwur (le serment au drapeau) pour choeur d'hommes, orchestre et orgue (1915) Wer lient uns (Qui nous aime), pour choeur d'hommes et instruments à vent (1924)
Lieder pour chant et piano (certains orchestrés)
Abend am meere Abend auf dem Meere Das Bales-tänzchen Das Dryaden-lied Frühlings Tod Frühlingsblick Frühlingsglaube Ein Hildisch hymne Ein Hochzeitslied Das Märchen, von dicken, fetten pfannekuchen Nacht am Narocz Schäfer und Schäferin Vogellied, d'après Der Kobold Wahnfried-idyll Weihnacht
Dernière édition par joachim le 2019-06-06, 10:05, édité 5 fois
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 87 Date d'inscription : 19/08/2009
Sujet: Siegfried Wagner 2009-08-26, 17:26
Merci Joachim de nous parler de Siegfried Wagner. Ce n'est pas parce qu'il est le fils de.... qu'il faut l'ignorer. Il y a quelque temps que j'ai découvert Der Schmied von Marienburg en CD chez amazon.de. et aussi Der Kobold en DVD chez le même vendeur. Mais je ne les ai encore achetés, ils sont sur ma liste de souhaits.
felyrops
Nombre de messages : 1419 Age : 77 Date d'inscription : 26/09/2007
Et merci, hadrien76, car ce compositeur n'est pas à négliger. Si nous sommes tous aux aguets, c'est grâce à Joachim qui nous a déjà souvent révélé des perles rares.
joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
C'est le cas des compositeurs qui portent un nom illustre de tomber dans l'oubli. Que l'on pense aussi à Michael Haydn, Léopold et Franz Xaver Mozart, Ferdinand Schubert, Joseph et Edouard Strauss, Theophile Ysaye, Josef Wieniawski...
Il existe, chez l'inépuisable CPO, une intégrale de la musique orchestrale de Siegfried Wagner : les préludes d'opéras, la symphonie, les poèmes symphoniques et concertos. C'est une musique qui ne ressemble pas particulièrement à son père, bien qu'étant résolument romantique.
Les préludes des opéras sont particulièrement magnifiques, ce qui m'a incité à me procurer plusieurs de ses opéras : Die Heilige Linde, Sonnenflammen, der Heidenkönig. Mais c'est un peu comme les opéras du père : il vaudrait mieux comprendre l'allemand, car les intrigues (presque toutes féériques) sont assez compliquées.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31008 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Ce n'est pas le même genre, d'abord ils sont plus courts (entre 2 heures et deux heures 30), ensuite on ne reste pas une éternité dans la même situation, donc t'as pas le temps de
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 87 Date d'inscription : 19/08/2009
Sujet: Siegfried Wagner 2009-08-27, 18:24
Au moins avec Joachim et Snoopy on peut rigoler, et Felyrops aussi. Cela fait plaisir. Il y a une vieille histoire que vous connaissez peut-être: En Sibérie, deux morses se battent comme des ânes. Passe une jolie moujik. Aussitôt ils se calment et arrêtent de se battre. Moralité: La moujik adoucit les morses.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31008 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Cela dit, là ou la blague est impossible c'est que "une" Moujik, ça n'existe pas, " Moujik" étant exclusivement masculin.
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 87 Date d'inscription : 19/08/2009
Sujet: que 2009-08-30, 17:46
Bon en plus je ne savais pas que moujik n'était que masculin Mais si on met un moujik cela ne joue plus et puis ici personne ne le sait, il ne faut pas le dire.
joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Je suis en train d'écouter ce coffret de 7 CD consacrés à l'intégrale de la musique orchestrale de Siegfried Wagner. Je conseille aux irréductibles Snoopy et Icare "d'essayer" Siegfried Wagner !
Sehnsucht (Nostalgie), poème symphonique
https://www.youtube.com/watch?v=a4FuBoPmerI
Concerto pour violon
https://www.youtube.com/watch?v=A-qoP5ku9JA
Dernière édition par joachim le 2023-08-06, 12:49, édité 1 fois
joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Der Bärenhäuter, 1896–8, Munich, 22 Jan 1899; Herzog Wildfant, 1900, Munich, 23 March 1901; Der Kobold, 1903, Hamburg, 29 Jan 1904; Bruder Lustig, 1904–5, Hamburg, 13 Oct 1905; Sternengebot (prol, 3), 1906, Hamburg, 21 Jan 1908; Banadietrich, 1907–9, Karlsruhe, 23 Jan 1910; Schwarzschwanenreich, 1909–10, Karlsruhe, 5 Nov 1918; Sonnenflammen, 1911–12, Darmstadt, 30 Oct 1918; Der Friedensengel, 1913–14, Karlsruhe, 4 March 1926; Der Heidenkönig (prol, 3), 1913, Köln, 16 Dec 1933; An allem ist Hütchen schuld, 1914–15, Stuttgart, 6 Dec 1917; Der Schmied von Marienburg, 1919–20, Rostock, 16 Dec 1923; Rainulf und Adelasia, 1921–2, Rostock, 10 March 1923; Die heilige Linde (prol, 3), 1922–7, prol, Bayreuth, 27 Nov 1924, various scenes, Stuttgart, 4 Aug 1933; Walamund, 1928–9; Das Flüchlein, das Jeder mitbekam, 1929, prol, Bayreuth, 4 Aug 1934, complete, Kiel, 29 April 1984; Wahnopfer (2), Rudolstadt, 10 June 1994; incid music
Autres :
Stabat mater, 4vv chorus, 1889; Abend auf dem Meere (H. Thode), high v, pf; Frühlingsglaube (L. Uhland), 1v, pf, 1890; Frühlings Tod (N. Lenau), 1v, pf; Frühlingsblick (Lenau), S, pf; Abend am Meere (A. Meissner), high v, pf, 1897; Schäfer und Schäferin, 1v, pf (Berlin, 1903); Das Märchen von dicken fetten Pfannekuchen, A/Bar, orch, 1913; Der Fahneschwur (E.M. Arndt), men's vv, orch, 1914; Friedenshymne, S, chorus, orch, 1918; Wer liebt uns?, men's vv, wind, 1918; Wahnfried-Idyll, 1v, pf, 1918; Nacht auf Narosz (G. Holstein), T, pf, 1919; Hildisch-Hymne, 1v, pf, 1922; Hochzeitslied, 1v, pf, 1922; Das Dryadenlied, 1v, pf, 1927; Weihnacht (17th-century poem), 1v, pf, 1927; Das Bales-Tänzchen, 1929
Musique Instrumentale:
Adagio, pf, 1889; Fugue, 1889; O Haupt voll Blut und Wunden, variations, str qt, 1889; Marsch aus Gottfried der Spielmann, 1892; Sehnsucht, sym. poem, orch, before 1895 [after F. Schiller]; Konzertstück, fl, small orch (Bayreuth, 1913); Vn Conc. (Bayreuth, 1916); Und wenn die Welt voll Teufel wär, scherzo, orch, 1922; Glück, sym. poem, orch, 1923; Han im Glück, scherzo, 1924; Sym., C, orch, 1925–7
Un jeune homme nommé Ursus est victime d'une malédiction qui le transforme en ours. Il est banni de son village et doit vivre dans la forêt. Un jour, il rencontre une jeune femme nommée Eva et ils tombent amoureux. Eva accepte de briser la malédiction en épousant Ursus, mais Ursus doit d'abord affronter ses propres démons et trouver le courage d'être lui-même. "Der Bärenhäuter" est un conte de fées sombre et émouvant qui explore les thèmes de l'amour, de la perte et de la rédemption. C'est une œuvre puissante et envoûtante qui a touché le cœur de nombreux spectateurs.
joachim Admin
Nombre de messages : 26946 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Je possède plusieurs de ses opéras, soit en CD, soit en mp3 : Die heilige Linde, Die Barenhauter, Schwarzchwanenreich, Brüderlustig, Sternengebot, Banadietrich, Sonnenflammen et Der Heidenkönig.
Je les aime tous, en particulier Der Heidenkönig et Der heilige Linde. Ils sont plus "accessibles", si j'ose dire, que les derniers de son père (Tétralogie, Parsifal), et surtout bien moins longs (150 minutes au plus).
Prélude de Sonnenflammen
https://www.youtube.com/watch?v=-SsULYf9VDc
Le huitième opéra de Siegfried Wagner, Sonnenflammen ('Flammes du Soleil'), dépeint un déserteur échoué dans l'Empire byzantin en décomposition au moment de la quatrième croisade. La tragédie reflète l'ambiance en Allemagne au moment de la création de l'opéra en 1912, juste avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Et, tout comme Constantinople a été engloutie par les flammes en 1204, le chef-d'œuvre symbolique de Wagner s'embrase de sons irisés, d'ensembles rythmés et de cantilènes passionnées.
Siegfried Wagner a travaillé pendant de nombreuses années à Bayreuth en tant que directeur de festival. Ses opéras s'intéressent aux traditions allemandes et explorent largement le monde médiéval mystérieux et magique suggéré par les frères Grimm.
Kool
Nombre de messages : 1369 Age : 68 Date d'inscription : 17/05/2011
Je les aime tous, en particulier Der Heidenkönig et Der heilige Linde. Ils sont plus "accessibles", si j'ose dire, que les derniers de son père (Tétralogie, Parsifal), et surtout bien moins longs (150 minutes au plus).
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Je suis d'accord! Mais Siegfried a été fortement influencé par son père. Il a continué à travailler sur les opéras inachevés de son père, comme Parsifal. Ses propres opéras portent souvent les caractéristiques du style wagnérien. La musique de Sonnenflammen est joyeuse et optimiste, et peut évoquer des sentiments de bonheur et de contentement.