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Sujet: La Fille du régiment (Donizetti) 2007-10-17, 15:56
La Fille du régiment est un opéra en deux actes de Gaetano Donizetti sur un livret de Georges Henri Vernoy de Saint-Georges et Jean-François Bayard, créé le 11 février 1840 à l'Opéra-Comique de Paris.
L'opéra est particulièrement renommé pour l'aria pour ténor Ah ! mes amis, quel jour de fête ! (parfois appelé, de manière d'ailleurs plus exacte : Pour mon âme), qu'on a appelé « l'Éverest de l'art lyrique », puisqu'elle ne comporte pas moins de neuf contre-ut, qui se succèdent sur un rythme rapproché, requérant à la fois la capacité de maîtriser cette note aiguë et une grande agilité vocale. De plus, cette aria apparaît vers le début de la partition, ne laissant au chanteur que peu de temps pour chauffer sa voix.
Historique
Donizetti s'installe à Paris, alors capitale européenne de l'art lyrique, en 1838, comme l'avait fait Rossini avant lui. Il est alors le compositeur le plus populaire du moment, et nul rival ne peut lui disputer ce titre : Bellini est mort et Rossini a pris sa retraite.
À Paris, le compositeur montre une grande activité, adaptant notamment sa Lucia di Lammermoor pour la création française, mais c'est avec La Fille du régiment, opéra composé sur un livret français pour l'Opéra-Comique, qu'il rencontre les faveurs du public parisien.
L'opéra rencontre un succès retentissant, qui suscitera les protestations d'Hector Berlioz, mal remis de l'échec de son Benvenuto Cellini et scandalisé que les Parisiens ne fassent bon accueil qu'aux compositeurs étrangers.
Au total, la Fille du régiment fut représentée 55 fois à l'Opéra-Comique jusqu'en 1841. Créée à Paris, la partition fut spécialement adaptée pour sa création italienne, à la Scala, en octobre 1841, mais c'est généralement la version parisienne qui est reprise aujourd'hui.
L'ouvrage est longtemps resté au répertoire par son patriotisme affiché, simple et tendre. En France, il était d'ailleurs d'usage de représenter l'ouvrage, dans les salles lyriques, chaque soir de 14 juillet.
Personnages
Marie, vivandière (soprano) Tonio, jeune Suisse (ténor) Le sergent Sulpice (basse) La marquise de Birkenfeld (mezzo-soprano) Hortensius (basse) Un caporal (basse) Un paysan (ténor) La duchesse de Krakenthorp (soprano) Un notaire, soldats français, gens du peuple suisse, domestiques de la duchesse
Argument
En principe, selon le livret original, l'action devrait se situer près de Bologne et les soldats être autrichiens, mais dans toutes les représentations de l'œuvre, l'action se situe en 1805 dans le Tyrol, occupé par les troupes de Napoléon Ier, et les soldats sont français.
Acte I
La marquise de Birkenfeld, qui retournait chez elle, a été contrainte par la guerre de faire halte à proximité d'un village, au pied des montagnes. Les villageois surveillant les manœuvres des Français dans le lointain annoncent que ceux-ci ont dû faire marche arrière.
Sulpice, un sergent français, apparaît alors brusquement et effraie la marquise qui va se cacher en toute hâte dans une chaumière. Il est suivi par la vivandière Marie, que le régiment a adoptée comme sa fille. Il la presse de questions au sujet de ses rencontres avec un mystérieux jeune homme. Marie répond que les bruits qui courent à ce sujet sont fondés et que le jeune homme en question lui a un jour sauvé la vie.
Les soldats découvrent alors un Tyrolien qui rôde autour du camp, l'amènent, et Marie reconnaît en lui son sauveur, Tonio. On lui souhaite la bienvenue, d'autant plus qu'il a déclaré qu'il soutiendrait désormais la France. Il réussit à s'isoler en compagnie de Marie, et tous deux se confient mutuellement leur amour.
Sortant de sa cachette, la marquise s'approche de Sulpice et le prie de lui accorder sa protection durant son voyage. Durant leur conversation, Sulpice associe le nom de la marquise à celui du capitaine Robert qui dirigea le régiment plusieurs années auparavant. La marquise indique en effet que le capitaine était l'époux de sa sœur. Sulpice devine alors que Marie est leur fille, et le sergent saisit cette occasion pour présenter celle-ci à sa « tante ». Tonio, qui entre-temps s'est engagé, persuade le régiment, son « père » adoptif, de consentir à leur mariage. Toutefois, la marquise décide d'éloigner Marie du régiment et de la ramener dans la maison de sa famille.
Acte II
La marquise se propose de marier Marie au duc de Crakentorp. Elle fait venir Sulpice chez elle et lui demande de parler à Marie, qui a certes accepté ce mariage, mais ne s'en réjouit pas. La marquise s'est efforcée de débarrasser la jeune fille des manières peu raffinées qu'elle a acquises au régiment, mais lorsque Marie revoit Sulpice, il est évident qu'elle aspire à retrouver son ancien mode de vie.
Au grand plaisir de Marie, tous ses anciens camarades se montrent alors, et parmi eux Tonio, devenu officier. Ce dernier confie à la marquise combien il aime Marie, mais elle l'informe de ses plans et le congédie. Restée seule avec Sulpice, la marquise avoue alors que Marie est sa propre fille, et elle espère que le mariage qu'elle a arrangé résoudra les difficultés auxquelles la mère et la fille se trouvent confrontées.
La signature du contrat de mariage doit avoir lieu ce même jour, et la mère du duc de Crakentorp paraît parmi les autres invités. Marie arrive enfin ; elle vient d'apprendre que la marquise est sa mère et s'arme de courage au moment de la signature ; mais survient alors Tonio, accompagné de tout le régiment, pour mettre fin à la cérémonie. Il révèle publiquement que Marie a autrefois été vivandière. Les invités sont charmés par cette nouvelle, et la marquise, émue, finit par accepter que sa fille choisisse elle-même son futur mari. Tonio sera bien entendu l'heureux élu, et la duchesse quitte les lieux, cependant que les invités s'apprêtent pour les réjouissances.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 29300 Age : 48 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2007-10-17, 15:58
J'ai cette version avec cette distribution:
Marie - Joan Sutherland Tonio - Luciano Pavarotti La marquise de Berkenfield - Monica Sinclair Hortensius, steward - Jules Bruyère Sulpice, sergeant - Spiro Malas Le caporal - Eric Garrett La duchesse de Crakentorp - Edith Coates Un paysan - Alan Jones Un notaire - Omar Gorde Royal Opera House, Covent Garden conductor Richard Bonynge (1968)
Dernière édition par le 2007-10-18, 15:12, édité 1 fois
joachim Admin
Nombre de messages : 25331 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2007-10-18, 12:18
L'opéra est écrit sur un livret en langue française. C'est bien cette version que tu as ? La prononciation de Pavarotti et de Sutherland est bonne ?
Moi je l'ai dans la réédition EMI avec June Anderson, Alfredo Kraus, Michel Trampon....avec les choeurs et l'orchestre du Théâtre National de l'Opéra dirigés par Bruno Campanella.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 29300 Age : 48 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2007-10-18, 15:07
joachim a écrit:
L'opéra est écrit sur un livret en langue française. C'est bien cette version que tu as ? La prononciation de Pavarotti et de Sutherland est bonne ?.
Je ne sais pas, je n'ai pas encore écouté.
Papagena
Nombre de messages : 386 Age : 64 Date d'inscription : 03/10/2007
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2007-10-18, 16:52
C'est une très bonne version. J'ai des extraits de cette version. Je trouve que Pavarotti est très bien sans tous les "exces" qu'on lui a connu parfois par la suite.
Snoopy Admin
Nombre de messages : 29300 Age : 48 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2007-10-18, 16:58
Je suis en train de l'écouter mais je n'accroche pas vraiment...
Par contre, on sent bien que Joan Sutherland a un accent assez prononcé dans certains cas ( Je trouve même qu'elle un accent allemand quand elle parle mais moins quand elle chante) et d'autres l'accent anglais. Mais c'est flagrant. A l'inverse Pavarotti s'en tire mieux.
Je vais poster un extrait, vous jugerez par vous mêmes.
Quoi? Vous m'aimez?
shanessean
Nombre de messages : 815 Age : 86 Date d'inscription : 19/08/2009
Sujet: la fille du régiment 2009-08-21, 17:07
Je l'ai en français avec Nathalie Dessay. Je l'ai vu retransmis de Covent Garden. C'était remarquable. Je sais qu'il y en a qui n'aiment pas Nathalie de Dessay, chacun a le droit d'avoir ces préférences. Par contre la mise en scène était stupide, les acteurs étaient habillés avec des uniformes de la guerre de 14-18 avec un char d'assaut à la fin! Crier "Vive l'empereur" habillés ainsi c'est débile. En plus l'histoire se passe dans les montagnes suisses-alémaniques !!! Je ne savais pas qu'il y avait eu des tranchées par là-bas.
Bel Canto Admin
Nombre de messages : 6925 Age : 67 Date d'inscription : 10/07/2007
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2018-08-22, 17:25
Je viens de revoir à la télévision la version que l'ami Shane qualifiait de stupide ... et que moi j'aime vraiment beaucoup !
D'abord parce que les voix sont superbes et puis que la scénographie est très drôle ! La Duchesse de Crackentorp de Montserrat Caballé est irrésistible et puis il faut saluer cette grande dame qui a accepté ce petit rôle en y mettant toute sa personnalité si attachante ! La mise en scène est de Pelly et respecte le livret ; la direction d'acteurs est très bonne et c'est une des rares fois où Florez est vraiment à l'aise - il a une voix superbe mais reste parfois en deçà du personnage (même si personnellement je l'ai toujours trouvé très émouvant, malgré sa gaucherie). Côté voix, le duo Florez/Dessay est exceptionnel et le reste de la distribution est très bonne également !
Une critique : https://www.forumopera.com/v1/concerts/fille_regiment_vienne07.html
Sur YT : https://www.youtube.com/watch?v=lT1q_s88yyU
joachim Admin
Nombre de messages : 25331 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2022-05-22, 11:54
Le fameux aria "Ah, mes amis", interprété en live par Juan Diego Flórez, qui chante dans le DVD de Bel Canto.
https://www.youtube.com/watch?v=nPR9bwikHg4
Ah! mes amis, quel jour de fête! Je vais marcher sous vos drapeaux. L'amour, qui m'a tourné la tête. Désormais me rend un héros, Ah! quel bonheur, oui, mes amis, Je vais marcher sous vos drapeaux! Qui, celle pour qui je respire, A mes voeux a daigné sourire Et ce doux espoir de bonheur Trouble ma raison et mon coeur! Ah!
Pour mon âme, Quel destin! J'ai sa flamme, Et j'ai sa main! Jour prospère! Me voici Militaire et mari!
Snoopy Admin
Nombre de messages : 29300 Age : 48 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2022-05-22, 12:28
Perso j'ai toujours eu du mal avec les chants/chanson exaltant le patriotisme, l'amour de la Patrie, le militarisme, etc...
Ca passe pas chez moi, même quand c'est Donizetti que pourtant j'aime beaucoup (cela dit c'est pas son opéra que je préfère non plus)
Bel Canto Admin
Nombre de messages : 6925 Age : 67 Date d'inscription : 10/07/2007
Sujet: Re: La Fille du régiment (Donizetti) 2022-05-22, 13:23
Dans cet opéra, le patriotisme est plus tourné en dérision que mis en avant,un peu comme dans la Grande Duchesse avec le Général Boum.
https://www.youtube.com/watch?v=rBTsikKiIz0
Merci pour ce bel air, Joachim, sans doute l'un des plus difficiles pour ténor avec 9 contre-ut. Dans la Fille du Régiment, le jeune homme s'est fait engagé dans le régiment où Marie, celle qu'il aime est vivandière. Il chante son bonheur d'avoir rejoint la troupe et de s'être ainsi rapproché de sa bien-aimée, peu importe qui il va devoir défendre/combattre.
Chez Donizetti, on a cela aussi dans l'Elixir d'amour : Némorino s'engage pour recevoir une solde et pouvoir acheter le fameux élixir qui rendra immanquablement sa patronne amoureuse de lui qui est un peu niais mais sincère !
Comme air purement patriotique, il y a "Amour sacré de la patrie", de l'opéra "La Muette" de Portici ; opéra tombé dans l'oubli et quasiment plus joué mais dont cet air est lié à la révolution belge en 1830. https://www.youtube.com/watch?v=W1FiMPAPo8c&t=75s