Cathy Berberian

Cathy BERBERIAN est une diva pas comme les autres, se produisant parfois avec des cheveux roses et de gigantesques faux cils, poussant des cris d'animaux et des grognements, ou encore confrontant Monteverdi avec les Beatles. Mais ne nous y trompons pas ! Elle est avant tout une géniale professionnelle de la musique de son temps.

Tout commence à l'âge de deux ans, dans une famille d'origine arménienne, avec la petite Cathy qui passe son temps à grimper sur la table familiale pour y interpréter avec succès la célèbre chanson " Ramona ". Plus tard, nous la retrouvons aux Universités de Columbia et de New York où elle étudie le chant, la pantomime, le théâtre, la littérature ainsi que la danse espagnole et indienne. En 1950, elle obtient une bourse Fulbright et décide de se fixer à Milan où elle effectue de très sérieuses études de chant avec Giorgina del Vigo.

Cathy devient l'épouse de Luciano Berio en 1950. Le célèbre compositeur est le premier à découvrir les surprenantes ressources de sa voix. Il lui ouvrira les portes de la musique contemporaine et lui dédiera bon nombre de ses œuvres particulièrement " Chamber Music ", " Circles ", " Epifanie ", " Visage ", " Sequenza III " et " Folk songs ".

La carrière de Cathy débute en 1957 à Naples où elle obtient ses premiers engagements. Mais c'est en 1958 à Rome que le monde musical découvre avec stupeur le " phénomène " BERBERIAN dans l'interprétation de l'œuvre surréaliste de John Cage, " Fontana Mix ", comportant une singulière diversité d'effets sonores. La voix de Cathy couvre alors trois octaves, ce qui fait dire à un critique qu'elle peut interpréter aussi bien Tristan qu'Isolde. A propos de cette étonnante tessiture, Cathy explique qu'à sept ans, elle passait son temps à écouter les disques d'opéras de sa mère : " Je chantais avec les disques. Je chantais avec Galli-Curci, Lily Pons, Chaliapine, je chantais même avec Caruso, Giuseppe de Luca. J'étais entourée des meilleurs chanteurs. Et personne ne me disait : on ne peut à la fois être soprano colorature et basse. Et c'est comme cela que j'ai préparé ma tessiture, trois octaves ! ".
Ses débuts aux Etats-Unis ont lieu à Tanglewood en 1960 avec " Circles " de Berio.

En 1966, Cathy et Luciano Berio se séparent mais toute leur vie, ils resteront unis musicalement. La même année, l'étonnante Cathy s'improvise compositrice d'avant-garde avec " Strispody ", collage d'onomatopées assez cocasse inspirées de la bande dessinée. Elle est aussi l'auteur de " Morsicat(h)y " (1971) et " Awake and Read Joyce " (1972).

Cathy BERBERIAN devient la vedette des plus importants festivals mondiaux de musique contemporaine tels Venise, Tanglewood, Donaueschingen, Varsovie, Spolète et Ravinia. Elle est également la star des Journées de Musique Contemporaine en 1968 où elle interprète les œuvres de Berio et en 1970 où elle crée les dernières œuvres de Busotti et Cage. Elle fréquente les plus grandes scènes internationales avec la Scala de Milan, Carnegie Hall et le Concertgebouw d'Amsterdam. Pédagogue, elle donne des cours d'interprétation à l'université de Vancouver et à la Reinische Musikschule de Cologne.

Théâtrale et explosive, elle est la coqueluche des compositeurs les plus inventifs et burlesques de son temps. Mais elle aborde aussi le répertoire classique en interprétant avec talent Purcell et Monteverdi : " Je suis critiquée, je sais. On dit : " Oh, elle est bouffonne ! ". Mais je n'ai pas peur, parce que j'ai fait assez pour qu'on sache que je suis aussi sérieuse ".

Biographie réalisée par les services de documentation interne de Radio-France

Une folle assurément.

Elle a gravé au disque quelques belles choses.

Son interprétation de la Messaggiera et de la Speranza dans l'Orfeo de Monteverdi par Harnoncourt qui reste la référence de cet opéra.



Son interprétation de la Lettera amoroso du même Monteverdi est un sommet d'expression et d'émotion ainsi que les chansons de Bilitis de Debussy.


Ses chansons de Kurt Weill et de Berio.


Sequenza III de Berio effectivement est impressionnant par l'extrême plasticité de sa voix.


Et le too much: son interprétation baroquisante et lyrique des chansons des Beatles.

Je ne connais absolument pas. En tout cas les pochettes sont originales.

Ici un interview réalisée dans sa maison de Milan, en anglais

http://www.archive.org/details/CBerberianOTG

Coco

Je déteste l'anglais...

Moi aussi, mais on n'est pas tous seuls sur ce forum

Vartan connaît tout ça bien mieux que moi (je connais peu de disques), mais j'adore aussi cette interprète et compositrice, surtout dans Debussy et Berio...

Plusieurs pistes intégrales à écouter ici :

http://www.cathyberberian.com/

les Debussy sont vraiment sublimes !

Je crois que je vais vous piquer l'idée de ce topic !

kfigaro a écrit:

Je crois que je vais vous piquer l'idée de ce topic !

Va chercher topic et va chercher bonheur!

Chico

Snoopy a écrit:

kfigaro a écrit:

Je crois que je vais vous piquer l'idée de ce topic !

Va chercher topic et va chercher bonheur!

Chico

kfigaro a écrit:

Plusieurs pistes intégrales à écouter ici :

http://www.cathyberberian.com/

les Debussy sont vraiment sublimes !

Je crois que je vais vous piquer l'idée de ce topic !

Tu veux dire dans la playlist (petit radio-blog) ? ou il y en a ailleurs que j'ai pas vus ?

Le second titre, Stripsody est une spéciale dédicace à Snoopy de ma part

J'adooooore quand ça délire

Interprétation très amusance aussi de Ticket to ride

J'aime assez aussi son interprétation de Summertime, en général je n'aime pas les interprétations des chanteuses lyriques de ce titre parce qu'elle n'ont aucun swing, mais là, elle joue de manière très douce et raffinée avec la mesure.

Coco

Coco a écrit:

Le second titre, Stripsody est une spéciale dédicace à Snoopy de ma part

J'adooooore quand ça délire

"Stripsody" est une musique qui a été composée par la chanteuse elle-même, j'ai d'ailleurs la partition...

Citation :

J'aime assez aussi son interprétation de Summertime, en général je n'aime pas les interprétations des chanteuses lyriques de ce titre parce qu'elle n'ont aucun swing, mais là, elle joue de manière très douce et raffinée avec la mesure.

de toute façon pour moi "Porgy and bess" a plus à voir avec la musique classique qu'avec le jazz, y'a d'ailleurs plein de jazz-addicts qui ne supportent par l'opéra d'origine (beurk, des cordes ! ) et ne "tolèrent" ces chansons que quand ce sont des afros américains qui improvisent dessus avec leurs indécrottables sax ou trompettes...

Citation :

(beurk, des cordes ! Laughing)

Quelle allusion peu loyale et détournant la vérité Kfigaro

Je n'ai jamais dit que je n'aimais pas les cordes, j'ai dit que je ne les aimais pas dans la musique brésilienne, ce qui est très différent...

Coco

je ne parlais pas du tout de toi (tu te sens visée à chaque fois décidemment) mais des jazz-addict en règle quasi générale... (et je te garantis que je connais mon affaire, je l'ai constaté trop souvent !), et j'en ai d'ailleurs eu une preuve supplémentaire en lisant ce bouquin la semaine dernière :