Rudolf Tobias (1873-1918)

Rudolf TOBIAS  (1873-1918) est le premier compositeur estonien professionnel à avoir posé les fondations de la musqiue instrumentale estonienne.
Né le 29 mars 1973 à Käina, Hiiumaa, dans une famille de pasteur.
Son père fut son premier professeur de musique et le jeune garçon commença à composer dès l'age de 9 ans.
Il entra au conservatoire de Saint-Pétersbourg en 1893 pour étudier l'orgue avec le professeur Louis Homilius et la composition avec Nicolaï Rimsky-Korsakov.

Sa première oeuvre importante fut l'ouverture Jules César (1896), première composition symphonique estonienne jamais écrite.
Viennent ensuite la cantate "Jean Damascène" sur un texte de Tolstoï et le concerto pour piano en rè mineur.
Après l'obtention de ses diplômes, il travailla comme chef de choeur et organiste à l'église estonienne St Jean à Saint-Pétersbourg jusqu'à ce qu'il élise domicile dans son pays natal en 1904.
A Tartu, Tobias se mit à l'ouvrage sur son oratorio "La mission de Jonas" le premier oratorio "estonien".

A cause de manque de travail Tobias quitta Tartu au début de 1908 et il voyagea à l'étranger. Il s'arréta à Paris y étudier les nouveaux courants en musique, puis il se rendit en Allemagne  où il séjourna à plusieurs endroits, toujours à l'oeuvre sur son oratorio. Après sa création à Leipzig en 1909, Tobias s'installe à Berlin. Il gagne sa vie comme professeur de musique et organiste; il fut l'un des membres du comité d'évaluation de l'association des compositeurs allemands.

En 1914 , il est engagé comme professeur extraordinaire  de théorie musicale. Etant devenu citoyen allemand au début de l'été 1914 il doit se joindre aux forces armées allemandes à l'éclatement de la grande guerre. EN 1916 il est "licencié" (!) pour raison de santé. Il fut trop faible pour surmonter une pneumonie et décède le 29 octobre 1918. Il fut inhumé au cimetière Wilmersdorf à Berlin.
Après la libération de l'Estonie de l'ocupation soviétique, Rudolf Tobias fut réenterré (grâce à l'aide apportée par le compositeur Arvo Pärt) chez lui à Kullamaa en Estonie.

2 enregistrements existent (à ma connaissance!)

L'oratorio " La Mission de Jonas"  dirigé par Neeme Järvi chez "Bis"
et les quatuor à cordes N° 1 et 2 par le Tallin string Quartet également chez Bis

Superbe musique très bien servie!

Oeuvres

Considéré comme le « père fondateur » de la musique « classique » estonienne, on lui doit des pièces pour piano, pour orgue, de la musique de chambre, des œuvres pour orchestre, ainsi que des compositions faisant appel à la voix soliste et/ou à des chœurs (notamment deux oratorios, le second inachevé), le tout dans une veine romantique, marqué par l'impressionnisme et l'expressionnisme.

Pièces pour piano

1892 : Rondo (4 mains) en ut mineur ;
1892 : Images d'automne (Sügispildikesed) ;
1897 : Sonate en ut mineur (réputée perdue, sauf le Finale) ;
1902 : Fantaisie sur des chants populaires estoniens (Fantaasia eesti rahvaviisidele) ;
1903 : Humoresque (Humoresk) en sol mineur ;
1910 : Quatre pièces pour piano (Neli klaveripala) ;
1910 : Quatre préludes (Neli prelüüdi) ;
1910 : Burlesque « Walpurgis » (Walpurgi burlesk) ; orchestré par E. Tubin en 1939
1910 : Nocturne (Ööpala) ;
1912 : Deux sonatines, en la bémol majeur et en ut mineur ;
1913 : Au printemps (Kevadel), quatre pièces. orchestré par E. Tubin en 1939


Pièces pour orgue

1898 : Fugue en ré mineur ;
1914 : Chaconne, prélude et fuguette (Chaconne ning prelüüd ja fugett) ;
1914 : 12 préludes de choral (12 koraaliprelüüdi).


Musique de chambre

1899 : Quatuor à cordes n° 1 en ré mineur ;
1902 : Quatuor à cordes n° 2 en ut mineur ;
1914 : Durch die Nacht (Läbi öö), pour violon et piano.
sans date : Quatuor à cordes n° 3 en ut majeur (inachevé)


Œuvres pour orchestre

1896 : Ouverture Julius Caesar ;
1897 : Concerto (concertstück) pour piano en ré mineur ;
1902 : Variations de choral (Koraalivariatsioonid) en fa mineur, pour orgue et orchestre ;
1902 : Nocturne
1905 : Le Rêve du Kalevipoeg (Kalevipoja unenägu), avec récitant ;
1907 : Burlesque (Burlesk) ;
1909 : Capriccio rapsodique Les messages de la corneille (Varese sõjasõnumida) ;
1912 : L'Épilogue du Kalevipoeg (Kalevipoja epiloog), avec récitant.


Œuvres avec voix soliste(s) et/ou chœurs

1897 : Cantate Johannes Damascenus (Johannes Damaskusest) pour soli, chœur mixte, chœur d'hommes, orgue et orchestre ;
1902 : Psaume 51 pour baryton et orchestre ;
1903 : Neenia, pour chœur d'hommes a cappella ;
1904 : Psaume 42 Gleichwie der Hirsh (Otsekui hirv) pour chœurs et orgue ;
1909 : Oratorio Des Jona Sendung (Joonase lähetamine) pour soli, deux chœurs mixtes, chœur d'enfants, orgue et orchestre ;
1909 : "Je ne sais pas", pour chœur d'hommes, orgue et orchestre
1910 : Les Jeunes Forgerons (Noored sepad), pour chœurs et orchestre ;
1911 : Ballade La Belle Jeune Fille (Sest Ilmaneitsist ilusast), pour soprano et orchestre ;
1915 : Motets pour chœur a cappella ;
1918 : Oratorio Jenseits des Jordan (Sealpool Jordanit) pour mezzo-soprano, chœurs, orgue et orchestre (inachevé, complété et édité par Vardo Rumessen).
date ? Psaume 84, pour soprano, contralto et orchestre

environ 30 œuvres chorales
environ 10 mélodies, dont "réconforte-moi encore" pour baryton et orchestre

L'oratorio Joonas (1908)



https://www.youtube.com/watch?v=omkUz8wVMn8