Musique et sobriété

Coco a écrit:

En général l'excès de notes me heurte aussi, suis une grande adepte de la sobriété en musique.

Je te conseille alors mon concerto pour piano dit "une note" *

*Pour faire une blague lors d'un concert j'annonce un concerto pour piano, "le concerto pour une note". L'orchestre joue et moi en plein milieu je fais juste une note au hasard au piano et c'est tout. C'est con mais ça me fait rire. J'ai même fait un concerto pour kazoo! **( Le pire c'est que ça rend pas mal.Qu'est ce qu'on s'est marré avec ça avec mes amis musiciens. Le bon temps, le temps d'avant comme dirait Brel...)

Autre variante: je m'installe au piano et j'appuye sur une touche au hasard et je dis " Chopin" ou "Bach" ou "Beethoven", etc...sans aller plus loin. Ca fait toujours rire le public!

** Au départ j'utilisais le Kazoo pour un ami batteur qui n'avait aucune notion musicale, du coup en utilisant le Kazoo il "sentait" mieux les choses quand je jouais. Et comme j'adore improviser, il m'arrivait ben souvent de "déborder" et de sortir du morceau et du coup est venue l'idée d'écrire un trio pour piano, saxo et batterie. Mon pote ne sachant pas lire le solfège, j'avais collé la partoche écrite à la main sur le mur et souligné au fluo les moments où il devait faire ses "effets" à la batterie, se repérant au...Kazoo...

Moa je veux écouter ton concerto pour une note

C'est quoi Kazoo ????

Coco

Coco a écrit:

1.Moa je veux écouter ton concerto pour une note

2. C'est quoi Kazoo ????

Coco

1. C'est sur une cassette audio en France

2. C'est ça:

Coco a écrit:

Moa je veux écouter ton concerto pour une note

Tu aimerais mon concerto sans notes alors !
une réalisation exceptionnelle en juin !
J'anime un atelier d'éveil musical, nous avons trvaillé sur le concerto... Et nous alons présenter un magnifique concerto pour violon !
En soliste, une petite de 6 ans qui ne sait pas jouer de violon...
pour l'orchestre, un groupe de 4/6 ans avec des percu qui ne savent quasi rien de la musique...
des dialogues en le soliste et l'orchestre, jeu sur les rythmes et intensités...
Le public va être conquis !
(heureusement, c'est court )

Mylène a écrit:

Tu aimerais mon concerto sans notes alors !

Oui, ça s'appelle une symphonie

Snoopy a écrit:

Mylène a écrit:

Tu aimerais mon concerto sans notes alors !

Oui, ça s'appelle une symphonie

Heum, à ce niveau là, je dirais presque une "cacophonie" !

Mylène a écrit:

En soliste, une petite de 6 ans qui ne sait pas jouer de violon...
pour l'orchestre, un groupe de 4/6 ans avec des percu qui ne savent quasi rien de la musique...
des dialogues en le soliste et l'orchestre, jeu sur les rythmes et intensités...

Et comment tu fais pour "coordonner" tout ça pour que ce soit un minimum musicalement cohérent?

Même mon pote qui ne savait pas lire le solfège avait besoin de repères sur papier alors...

Snoopy a écrit:

Et comment tu fais pour "coordonner" tout ça pour que ce soit un minimum musicalement cohérent?

Même mon pote qui ne savait pas lire le solfège avait besoin de repères sur papier alors...

Le travail avec les petits, je sais pas comment tavaillent mes collègues, mais ça marche chez moi surtout sur le repèrage de l'enfant dans un milieu, ici, dans les sons.

Point de notes, ce n'est pas un cours de solfège. Nous travaillons sur des notions globales, comme l'acquisition de sensations, de la pulsation, se repèrer dans l'espace, les nuances, les dynamiques, les hauteurs de sons (sirènes...) chants...

Mes petits de maternelle ne pourraient pas suivre sur papier !
Le chef d'orchestre est là pour coordonner les interventions, dicter les dynamiques, les interventions du soliste... les enfants savent suivre des choses comme ça.

Le résultat est très enrichissant pour l'enfant. La discipline lui permet de mieux aborder la pratique instrumentale.
J'ai eu l'occasion de travailler aussi de cette manière dans un groupe d'adultes musiciens, c'est aussi très enrchissant.

Ca fait partie des "méthodes actives" (comme Orff, Martenot, Dalcroze...) pour les plus connues.

Mylène a écrit:

Ca fait partie des "méthodes actives" (comme Orff, Martenot, Dalcroze...) pour les plus connues.

Hum...En fait, ça fonctionne sur le rythme quoi. C'est un peu ce que je faisais aussi avec mon pote batteur.

Je ne nie pas l'efficacité ( du moins au début ) mais ces méthodes doivent vite montrer leurs limites quand même non?

Snoopy a écrit:

Hum...En fait, ça fonctionne sur le rythme quoi. C'est un peu ce que je faisais aussi avec mon pote batteur.

Je ne nie pas l'efficacité ( du moins au début ) mais ces méthodes doivent vite montrer leurs limites quand même non?

Tout dépend de ce qu'on recherche...
Ca sert surtout, en général pour l'éveil des plus jeunes, et c'est une base excellente.
Après, c'est sûr que tu ne vas pas apprendre le 3eme concerto de Rachma comme ça.

Mais j'en ai fait l'expérience dans un groupe d'adultes lorsque j'ai fait ma formation, meme pour nous,travailler de cette manière occasionnellement.. Nous ouvre à beaucoup de choses. Pour s'écouter, sortir de cette prison qu'est notre système musical... Une superbe approche aussi de l'impro. travailler l'impro de cette manière, juste avec notre voix, notre corps, les objets qui nous entourent... Pas de notes, pas de partition, rien de très défini. juste des règles qui changent (un peu), mais qui nous permettent au mieux de rentrer dans les sensations.

A découvrir tout de même.

(et là, oups, c'est plus le sujet )

Oui Mylène, moi ça me plairait beaucoup, beaucoup d'entendre ça !

Et je ne suis pas du tout d'accord avec Snoopy, l'oreille sera pour moi toujours supérieure à l'apprentissage des notes.

On peut faire 10 ans de solfège, si on n'a pas d'oreilles, on arrivera à rien du tout.

Nom d'une pipe en bois, Dollar Brand (alias Abdulah Ibrahim... pas sûre d'écrire juste) était déjà mondialement connu avant de savoir une note de musique !

Alors si tu peux enregistrer Mylène, je serais très intéressée d'écouter ça.

Je connais un groupe de mes amis (Bonin Ouaib)
http://www.bonin-ouaib.com/
qui est allé animer un stage de musique actuelle dans un lycée pendant trois jours, à la fin ils ont fait un concert avec les jeunes qui on participé au stage.

D'ailleurs, je vous conseille ce site, une petite merveille de réalisation.

Moi je crois à la musique infuse on y revient encore et toujours, mais les concerts tziganes en témoignent.

Coco

Coco a écrit:

1.Et je ne suis pas du tout d'accord avec Snoopy,

2.l'oreille sera pour moi toujours supérieure à l'apprentissage des notes.

3.On peut faire 10 ans de solfège, si on n'a pas d'oreilles, on arrivera à rien du tout.

1. Pour changer...

2. Dans ce cas Beethoven n'aurait plus rien composé après 35 ans...

3. Ok, mais encore une fois tu mets tout sous forme de "dualité". Moi je parle de complémentarité.

Snoopy a écrit:

Coco a écrit:

1.Et je ne suis pas du tout d'accord avec Snoopy,
2.l'oreille sera pour moi toujours supérieure à l'apprentissage des notes.
3.On peut faire 10 ans de solfège, si on n'a pas d'oreilles, on arrivera à rien du tout.

1. Pour changer...
2. Dans ce cas Beethoven n'aurait plus rien composé après 35 ans...
3. Ok, mais encore une fois tu mets tout sous forme de "dualité". Moi je parle de complémentarité.

1. Quand Beethoven est devenu cimplètement sourd, il avait 28 ans en 1798
2. La preuve que l'on peut composer sans oreilles, c'est qu'il a composé la majorité de ses oeuvres, et combien somptueuses, en étant sourd

Tout à fait d'accord avec Ludwig

Citation :

2. La preuve que l'on peut composer sans oreilles, c'est qu'il a composé la majorité de ses oeuvres, et combien somptueuses, en étant sourd

Je parlais d'oreille musicale, pas d'audition...

Coco

Le morceau le plus sobre est sans contexte (je vous mets au défi ) 4'33 de John Cage, génie américain de la musique contemporaine. Là vous serez enfin convaincu des bienfaits apaisants de la musique contemporaine.

Pour ceux qui ne connaissent pas, attention chef-d'oeuvre.

https://www.youtube.com/watch?v=hUJagb7hL0E

C'est plus que sobre...C'est inexistant!

Je ne sais plus si c'est ici ou ailleurs que j'avais déjà parlé de cette "oeuvre". Elle est en 3 mouvements, s'il vous plaît, avec plusieurs "transcriptions" pour piano, violoncelle, clarinette (c'est pour Steph )

joachim a écrit:

Je ne sais plus si c'est ici ou ailleurs que j'avais déjà parlé de cette "oeuvre". Elle est en 3 mouvements, s'il vous plaît, avec plusieurs "transcriptions" pour piano, violoncelle, clarinette (c'est pour Steph )

J'ai joué cette oeuvre arrangée pour quatuor de clarinettes (deux clarinettes en Si bémol, un clarinette alto en Mi bémol et une clarinette basse en Si bémol). L'effet a été plutôt réussi grâce à un tempo un peu plus enlevé que l'original. En outre, nous avions inversé les deux premiers mouvements. J'espère que John Cage aurait approuvé ce choix.

Citation :

4′33″

4′33″ est une partition de musique avant-gardiste composée par John Cage, souvent décrite de manière erronée comme « quatre minutes et demi de silence ».

Le morceau a été écrit pour le piano et est structuré de trois mouvements principaux. Sur la partition chaque mouvement est présenté au moyen de chiffres romains (I, II & III) et est annoté TACET.

Une note de John Cage complète cette partition :

« Le titre de cette œuvre figure la durée totale de son exécution en minutes et secondes. À Woodstock, New York, le 29 août 1952, le titre était 4′33″ et les trois parties 33″, 2′40″ et 1′20″. Elle fut exécutée par David Tudor, pianiste, qui signala les débuts des parties en ouvrant le couvercle du clavier, et leurs fins en fermant le couvercle. L'œuvre peut cependant être exécutée par n'importe quel instrumentiste ou combinaison d'instrumentistes et sur n'importe quelle durée. »

1 L'origine de la pièce

Vers la fin des années 1940, Cage visita la chambre insonorisée de l'université de Harvard. Cage s’attendit à « entendre » le silence lorsqu’il entra dans la chambre, mais comme il l’écrivit plus tard : « j’entendis deux bruits, un aigu et un grave. Quand j’en ai discuté avec l'ingénieur en charge, il m’informa que le son aigu était celui de l’activité de mon système nerveux et que le grave était le sang qui circulait dans mon corps. »

Cage était sceptique quant à la fiabilité des commentaires de l'ingénieur, particulièrement sur le fait de pouvoir entendre son propre système nerveux. Quelle que fut la vraie réponse, Cage était allé dans un endroit où il s’attendait au silence total, mais y trouva quand même du bruit… Plus tard, il ajouta « jusqu'à ma mort il y aura toujours du bruit et ils continueront à me suivre même après ». C’est à ce moment qu’il réalisa l’impossibilité de trouver le silence quel que soit l’endroit et qui le mena à composer son morceau le plus populaire : 4'33.

Cage écrivit dans "les confessions d'un compositeur" (1948) que son désir le plus cher était de pouvoir composer un morceau de silence ininterrompu. Ce dernier durera 4 minutes et 33 secondes qui est la longueur standard de la musique "en boîte" et que son titre sera « une prière silencieuse ». Cage commenta son œuvre : « Elle s'ouvrira avec une idée simple que j'essayerai de rendre aussi séduisante que la couleur et le parfum d'une fleur. La fin s'approchera imperceptiblement ». (Pritchett 1993)

Les autres influences de ce morceau proviennent des arts visuels : des amis de Cage, tel Robert Rauschenberg avaient produit une série de peintures "blanches". Apparemment « vides », ces toiles changeaient de ton en fonction de la luminosité de la chambre dans laquelle elles étaient exposées ou en fonction de l’ombre des personnes les visualisant. Ces dernières ont beaucoup inspiré Cage sur la possibilité de créer un morceau de musique employant ce même vide, mais dans le domaine musical cette fois ci.

2 La performance

Le morceau a été interprété par David Tudor le 29 août 1952, au festival de Woodstock à New York en tant que partition de musique contemporaine pour piano. Le public l'a vu s'asseoir au piano, soulever le couvercle et laisser ses mains au dessus des touches de l’instrument. Après un moment, il ferma le couvercle et se leva. Le morceau avait été joué et pourtant aucun son n’était sorti. Ce que voulait son auteur, c’est que quiconque qui aurait écouté attentivement aurait entendu du bruit involontaire. Ce sont ces bruits imprévisibles qui doivent être considérés comme étant la partition de musique dans ce morceau. Ce dernier demeure encore controversé à ce jour, et est vu en tant que provocation de la définition même de la musique.

La longueur de 4′33 est en fait désignée par pur hasard. Et c'est ce temps qui donne son titre à l'œuvre. Cependant, bien qu’aucune preuve ne vienne avancer la théorie suivante, il semblerait que Cage ait choisi cette longueur de manière délibérée. En effet, quatre minutes et trente-trois secondes équivaut à 273 secondes et donc à la valeur en degrés Celcius du zéro absolu (température négative) où aucun mouvement ne peut se faire. Signe de la volonté d’atteindre le point mort d’où aucun son ne peut provenir.

Je reste...sans voix!

Ce qui est bien, c'est que même moi, qui ne comprend pas grand chose au solfège, peut composer. D'ailleurs, je m'y attelle. Pour un opus 1 plutôt court, disons 2'17 voici mon oeuvre : _____ un seul mouvement, pour un début...

Si Joachim compose "contemporain" c'est la fin de tout!

Ca sonne ! Steph

Sauf erreur, la BBC a été la seule radio-tv à oser diffuser ce titre et à payer 4'33 de droits d'auteur pour avoir le droit de diffuser du silence.

Moi je trouve ça très drôle, plus c'est absurde et plus ça m'amuse.

Coco

Joachim, tu as oublié les notes de ta composition

suis celles-ci do do, mi, ré, fa sol si do