Discussions autour de la musique de film.

Une approche très différente de Kaczmarek - spécificité de la musique pour l'image qui ne devrait jamais se codifier: une sorte de rond-point/synthèse de tous les styles musicaux - Flottements hypnotiques d'une guitare qui peuvent être la réponse juste à une scène précise...Je n'ai hélas toujours pas vu ce film (Babel) qui semble très intéressant en tout cas.

August Rush, film sur la musique que j'aime énormément.
Et la musique me met toujorus dans tous mes états, j'y suis très sensible. On l'est encore plus quand on connaît la passion et l'histoire impressionnante du petit prodige !


C'est un film à la fois dramatique , bouleversant, plein d'émotions, et qui fait rêver musicalement. C'est magique.

J'ai pas vu le film mais la musique, bof, bof, bof...

Oooooooh, moi je la trouve très émouvante ! Mais pareil, j'ai associé les sons à l'histoire du film aussi... Et on apprend vraiment à écouter le moindre son, à percevoir et ressentir... à écouter tout ce qui se passe autour de nous comme de la musique, comme une symphonie.
Et ca, c'est la musique de fin, qu'on imagine être la composition du petit prodige.

Après, oui si on la pense sans l'écouter et sans ressentir l'histoire même de ce qu'elle raconte, ouai à la rigueur ca fait un peu musique de film de fond, musique de fond... je peux comprendre.
Mais ralalalaaaaaaaaa, zut quoi !

Hier, j'ai réécouté PASSION de PETER GABRIEL, musique composée pour le film de MARTIN SCORSESE "La dernière tentation du Christ". J'en aime principalement le caractère percussif et rythmique, très caractéristique de son auteur, l'aspect ethnique et les mélodies des thèmes principaux. Peter Gabriel a su y développer une ambiance pop ethno-mystique qui me plait bien.

Un film que j'aimerais beaucoup revoir, en partie parce qu'il s'agit d'un cinéma français dont je suis très nostalgique, mais aussi parce qu'il y a Trintignant, Noiret, Marlène Jobert et puis...:

Une fois n'est pas coutume, mais je souhaite surtout orienter votre attention sur deux films d'Ang Lee; Garçon d'honneur et Salé sucré. J'avais beaucoup aimé ces deux films à l'époque de leur sortie. Quant aux musiques composées par Mader, elles étaient très appropriées, en parfaite adéquation avec l'humeur tendre et joyeuse de ces comédies. Leur particularité fut d'incorporer des instruments et éléments de musique traditionnelle chinoise dans un contexte musical inattendu, pouvant aller du Cha Cha à la danse cubaine jusqu'à la Rhumba. Entendre un érhu ou une pipa dans une rhumba ou un cha cha n'est pas quelque chose de si courant, croyez-moi, cependant, le métissage musical est réalisé avec sensibilité et l'alchimie fonctionne bien, à l'image mais aussi en dehors...une musique plaisante, divertissante, qui ravive en plus un cinéma de qualité.     

Garçon d'honneur:

Garçon d'honneur est un film américano-taïwanais de Ang Lee, sorti en 1993.

Installé à New York depuis plusieurs années, Wai-Tung vit heureux avec Simon. Restés à Taïwan, ses parents s'inquiètent de son célibat prolongé et lui offrent régulièrement les services d'une agence matrimoniale locale. Pour faire cesser cela, il annonce son mariage avec Wei-Wei, immigrée chinoise, artiste qui loue un atelier dont Wai-Tung est propriétaire. Mais ses parents décident de venir aux États-Unis pour rencontrer leur belle-fille malgré la santé fragile du père. Les cinq personnes se retrouvent à habiter ensemble chez Simon.

Salé sucré:

Salé, sucré est un film taïwanais réalisé par Ang Lee, sorti en 1994.

Un grand chef cuisinier vit avec ses trois filles pour qui il prépare de somptueux repas traditionnels. Ceux-ci constituent l'ordinaire culinaire de cette famille, et les trois filles montrent un air un peu détaché au cours des repas. L'aînée, Jia-Jen, convertie au christianisme, est professeur de chimie. La plus jeune, Jia-Ning a 20 ans ; elle est étudiante et travaille dans un fast-food. Elles sont toutes deux préoccupées par leur vie sentimentale, tandis que la cadette, Jia-Chien, en pleine réussite professionnelle, voit peu à peu ses projets modifiés par son entourage...

Ceux qui ont vu le film ont aimé la bande-son.

Ceux qui ont aimé la bande-son vont aimer le film .  


https://www.youtube.com/watch?v=KjgJC3hL1eE


(durée 1:53:29)

Un réussite dans le genre musique science-fiction

La perception sonore est différente suivant les gens et dépend d'un tas de facteurs, on a du mal à concevoir qu'une personne puisse penser d'une autre. En tant que mélomane on peut faire partager nos trouvailles musicales aux autres membres du forum, et espérer qu'ils l'apprécient.

Après il y'a l'art et la manière "d'achalander ces fruits", la courtoisie me semble être de mise...

Par exemple icare réalise un véritable travail de fourmi dans le sous-forum dédié à la musique de films. Il y'a un travail de recherche, les compositeurs sont de tous pays et de toute époque. Seul petit reproche, il me semble qu'il n'y a pas suffisamment de "bandleaders" qui représentent une pan important de la musique de films, peut-être y est-il moins réceptif voilà tout.

De mon côté je ne me sens pas le courage de présenter des compositeurs de la "nouvelle tendance", car je n'ai pas l'envie de faire le même travail de recherche. Indubitablement si je me lançais dans de multiples biographies je serais tenter à la facilité de citer uniquement un amas de gros blockbusters très diffusés... Je ne connais pas vraiment les compositeurs actuels de téléfilms polonais ou slovaques, nul doute qu'il y ait des talents dans ces pays, pourquoi en serait-il autrement...

Vinnie, qu'entends-tu par "Bandleaders"?

Ton travail sur l'histoire de la musique de films est intéressant c'est tout ce que je voulais dire. Dommage qu'il n'y ait pas beaucoup de liens vidéos, mais peut-être est-ce chose difficile...

On ne peut pas demander à un seul homme (Icare) de faire une bibliographie complète... Peut-être y aura t-il un jour quelqu'un passionné par Henry Mancini et cette partie de la musique de films,qui n'est pas négligeable, sur ce forum.

J'ai aussi hésité à mettre mon pied à l'étrier mais voilà :

Le caractère éphémère et furtif de la "nouvelle vague" (Zimmer, Elfmann et consorts) me semble être un frein à l'élaboration d'un regroupement de compositeurs dans le cadre de la sous-section du forum dédiée à l'histoire de la musique de films. La base me semble être les musiques à petits budgets, je dirais même que la musique m'y semble meilleure. Ce ne sont donc pas les grands qui s'inspirent des petits, mais les petits des grands.

J'ai vu dernièrement sur le réseau cablé un film avec des zombies, d'origine serbe. Il en émanait une musique sobre, de qualité. D'un autre côté malgré les énormes moyens employés dans l'enregistrement, le mastering, etc. les musiques de trops nombreux films de science-fiction à gros budgets restent de mauvaises BO.

Icare a écrit:

Vinnie, qu'entends-tu par "Bandleaders"?

La définition en anglais est ici

Le terme est peut-être désuet en anglais, je ne sais pas si il y a de réelle traduction littérale en français. La période s'étend des années 20 aux années 80.

Parmis les bandeaders, on peut en citer beaucoup sur une période s'étalant d'Arthur Lange à John Barry.

John Williams avait fait une petite carrière de bandleader.

Dans les livres d'orchestration , j'avais parlé de celui d'Arthur Lange. J'en ai également un autre d'Ellis Norman "Instrumentation and arranging for the radio and dance orchestra", et bien sûr celui d'Henry Mancini "Sounds and scores".

On parle de bandleaders, ceux-ci s'adressent aux compositeurs de musique de films de l'époque.

J'ai également "Scoring for films" d'Earle Hagen, qui est un livre expliquant les fonctionnement de la musique de films, qui suit la même mouvance.

Dans le livre posthume "Case History of a Film Score: The Thorn Birds" Mancini opère un revirement et retourne à une écriture traditionnelle comme dans le film "Lifeforce", après 60 ans de règne l'effet de mode s'est dissipé.

Merci pour ces précisions sur les Bandleaders. Effectivement, je connais mal cet aspect-là mais, comme tu t'en es sûrement rendu compte, je m'intéresse à beaucoup de genres musicaux différents. J'ai quand même ouvert ici un fil sur Henri Mancini qui est un musicien que j'aime bien. Concernant les liens "vidéo", je n'en édite pas beaucoup, il est vrai.

Vinnie a écrit: De mon côté je ne me sens pas le courage de présenter des compositeurs de la "nouvelle tendance", car je n'ai pas l'envie de faire le même travail de recherche. Indubitablement si je me lançais dans de multiples biographies je serais tenter à la facilité de citer uniquement un amas de gros blockbusters très diffusés... Je ne connais pas vraiment les compositeurs actuels de téléfilms polonais ou slovaques, nul doute qu'il y ait des talents dans ces pays, pourquoi en serait-il autrement

Merci pour ton message !
Oh oui, si tu te lances là-dedans, cela va être un boulot de folie. Peut-être trop, et ici sur ce forum, les inscrits ne te suivront peut-être pas car le forum est très classique in fine, tu ne te sentiras pas à l'aise, etc...
Ce n'est pas facile, d'ailleurs, de se situer sur un forum de musique classique (c'est quand même le "sous-tire" du nôtre, il suffit de lever la tête).
Notre forum "englobe beaucoup", c'est d'ailleurs ce qui me plaît, mais il s'arrête à un certain style de musique, je pense.
Si tu recherches ce que tu cites un peu, si je lis entre les lignes, je suis sûre que cela existe, mais je ne sais évidemment pas quel forum, quand et où...
Dans ce que tu expliques : Je puis être passionnée par la musique que tu évoques, mais vraiment, elle est un peu sporadique et je ne la "capte" pas vraiment.
Les musiques de films, LES BELLES, je m'y suis toujours intéressée, mais comme "toile de fond"... A part Morricone que j'ai acheté en CD depuis très longtemps (en fait depuis ma découverte de "Il était une fois..."), je les "oubliais", ces musiques.... Jusqu'à mon arrivée ici !!
Je suis indignée que la musique soit toujours mise en dernier sur les génériques, et encore, parfois même pas * !!! C'est un scandale, et je me demande bien pourquoi.
Tiens, à suivre, ce truc !
Bonne soirée !

* Exemple : Jean-Claude Petit -encore lui, rires-, est cité en début de film, et pas à la fin (sur le DVD que j'ai). NUL.

petit up plus haut nos messages ont interféré, mais dis moi, Icare, peut-être as tu connu un peu cette période ?

Y avait-il réellement une suprématie de cette musique dans les films ? "La panthère rose" ne serait alors qu'une partie de l'iceberg.

Bon, on a vraiment des fils qui se recoupent !!!
Je vous laisse sans lire vos échanges ici présents, car je vais voir mon "Ludwig van B.", et justement ma question était : "sur quel fil, je poste mon avis" ??
(rires, on se doute bien qu'il y a du Ludwig, mais sans doute pas seulement).
Bon, j'ai répondu aussi à Winnie sur "l'autre fil"...
A + !!

Anouchka a écrit:

Merci pour ton message !
Oh oui, si tu te lances là-dedans, cela va être un boulot de folie. Peut-être trop, et ici sur ce forum, les inscrits ne te suivront peut-être pas car le forum est très classique in fine, tu ne te sentiras pas à l'aise, etc...

Ecoute Anouchka, j'ai compris assez vite que les gens ne partageaient pas tous mes goûts et mes idées ici. Je n'y ai pas vraiment ma place et je me suis demandé combien de temps j'allais y rester.

Par ailleurs j'ai une culture suffisante, mes nombreuses années de musicologie ayant aidé, pour connaître Russolo, Varèse,etc. et de savoir de quoi on parle.

Mais soit je comprends il s'agit d'un forum classique, et même dans la section "divers musique de films" l'optique du forum est avant tout de parler des musiques composés dans un style classique pour un film.

Il y avait une petite mise au point nécessaire. Je pense néanmoins ne pas avoir eu tord de défendre mes idées qui sont louables.

A vrai dire je n'avais pas bien saisi que le thème principal du forum était la musique classique.

J'en suis désolé, j'ai cru bien faire. Je viens seulement d'en être alerter, je n'ai pas cherché à blesser les gens.

Anouchka a écrit:

Bon, on a vraiment des fils qui se recoupent !!!
Je vous laisse sans lire vos échanges ici présents, car je vais voir mon "Ludwig van B.", et justement ma question était : "sur quel fil, je poste mon avis" ??
(rires, on se doute bien qu'il y a du Ludwig, mais sans doute pas seulement).
Bon, j'ai répondu aussi à Winnie sur "l'autre fil"...
A + !!

Je regroupé toute la partie de cette discussion ici parce que ça n'avait plus de rapport sur le fil de Laudec dont le sujet concerne l'évolution de la musique savante ni sur celui "Que recherchons-nous dans la musique". Ce fil de discussion un peu fourre-tout sur la musique de film est très pratique pour des échanges sans thème réel, comme celui-là. J'ai dû faire quelques modifications pour rendre le tout cohérent sans trahir ou détourner les propos de chacun.

Bien Icare, tu sais j'ai aussi les "études de Beethoven". Cela m'a permis de retracer un peu la façon dont il avait appris.

Pour l'éclosion d'un compositeur classique, je suis conscient qu'il est sûrement nécessaire qu'il y ait un âge opportun, et un besoin de standardisation contribuant à une homogénéité de l'enseignement.

De tout temps il en a toujours été ainsi, beethoven n'aurait-il pu voir jamais le jour si il en avait été autrement.

Ok, mais ici il s'agit avant tout d'un fil de discussion sur la musique de film. Essayons de respecter le mieux possible le thème de chaque fil si nous voulons que nos discussions demeurent cohérentes pour tout le monde.

un blog sur la musique de film :

http://musique-de-films.blogspot.fr/

J'ai réécouté la très belle B.O. de Balzac et la petite tailleuse chinoise (film, très beau paraît-il, de Dai Sijie) qui marie avec une certaine cohésion sonore, musique originale, musique traditionnelle réarrangée et Mozart (divertissement K334 & Concerto pour violon n°3 KV216 6'30") dans lequel on peut entendre dans la seconde version des voix d'enfants et le charme d'un violon chinois. C'est très poétique et raffiné par moment, avec une flûte qui papillonne et un violon qui parfois imite un chant d'oiseau, sans compter la petite percussion qui sautille et apporte un dynamisme séduisant...Dommage que je ne trouve aucune information sur le musicien Wang Pujian.

Il m’est souvent arrivé de rêver de musiques extraordinaires - je parle de rêves nocturnes -, que je jouais moi-même ou que j'écoutais jouées par d’autres. Quelques fois j’ai pu réussir à écrire juste après mon réveil la mélodie, ou une partie de la mélodie rêvée. Mais au matin, lorsque je la jouais sur ma guitare ou au clavier, ce n’était plus qu’une petite mélodie niaise et dépourvue de la moindre émotion. Tout ce qui faisait l’intensité émotionnelle de la musique rêvée était resté dans le rêve. Elle n’était donc pas dans la mélodie. D’ailleurs on sait bien qu’une mélodie toute seule, toute nue, ne véhicule pas beaucoup d’émotion. Il faut en plus l’harmonisation, et l’orchestration, et l’interprétation. C’est tout cet ensemble qui crée et transporte l’émotion musicale. Peut-être les plus grands compositeurs sont-ils capables de retranscrire tout cela à partir d’une musique rêvée, mais moi je n’ai jamais pu le faire. Par contre, j’ai découvert il y a deux ou trois ans une musique qui a déclenché en moi quelque chose de très proche des émotions musicales que j’ai pu connaître en rêve. Il s’agit de la musique du film The Fountain, de Darren Aronovsky, composée par Clint Mansell (2006). Les mélodies de cette musique sont ultra-simples, simplissimes même. Mais grâce à l’harmonisation, à l’orchestration et à l’interprétation (par le Kronos Quartet, le groupe Mogwai et Clint Mansell au piano), ces mélodies produisent une émotion très forte et très particulière, d’une tristesse semblable à celle qu’il m’arrive de ressentir parfois dans mes rêves. Le film possède d’ailleurs une très forte dimension onirique, mais je précise que je ne l’avais pas vu avant de découvrir la musique, je ne l’ai vu qu’après. J’étais évidemment très curieux de découvrir quel film était soutenu par cette musique qui faisait naître en moi des émotions aussi particulières et intenses que celles de mes rêves. Je ne dirai pas que j’ai totalement adhéré à l’histoire qu’il raconte mais les très belles et très étranges séquences avec l’”arbre de vie” m’ont fortement impressionné. En tout cas, Clint Mansell a composé ici une musique très forte qui peut s’écouter indépendamment des images. A la différence de la plupart des musiques de film, qui sont généralement des petites pièces de 2 à 3 minutes, dépourvues de fin, sans véritable lien les unes avec les autres et qui n’ont souvent guère d’intérêt à être écoutées seules, celle-ci est constituée de morceaux qui s’enchaînent et qui possèdent entre eux une très forte unité d’atmosphère. L’ensemble constitue un unique morceau qu’on écoute du début jusqu’à la fin comme un long poème symphonique de quarante minutes.
C’est vraiment la seule et unique fois que j’ai ressenti à l’écoute d’une musique cette sensation de retrouver des émotions rêvées. Je me suis même demandé si cela n’indiquait pas l’existence d’une sorte de lien mental “télépathique” entre ce compositeur et moi, entre nos deux cerveaux à notre insu, et j’ai voulu écouter ses autres musiques. Mais je n’y ai pas retrouvé la même résonance avec mes émotions oniriques. Il n’y a qu’avec celle-ci que cette étrange alchimie s’est révélée. Il est possible d’ailleurs que la qualité singulière de cette musique vienne de ce qu’elle résulte de la conjugaison de trois personnalités différentes, celles de Clint Mansell, du Kronos Quartet et du groupe Mogwai.
Dans La raison des sortilèges, Michel Onfray fait la suggestion qu’en écoutant de la musique c’est soi-même qu’on écoute. Il me semble en tout cas que dans le cas particulier de cette musique écoutée par moi-même, c’est tout-à-fait vrai.