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Sujet: La Duchesse de Gerolstein 2007-03-19, 00:08
La Grande-Duchesse de Gérolstein est un opéra-bouffe en 3 actes et 4 tableaux de Jacques Offenbach, sur un livret d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy. La première eut lieu le 12 avril 1867 au théâtre des Variétés à Paris pendant l'Exposition universelle.
Les personnages
La Grande-Duchesse Fritz, simple soldat (puis général, baron de Vermout-wonbock-bier, comte d'Avallvintt-katt-chopp-Vergismein-nicht... et à nouveau simple soldat) Wanda, sa fiancée Le baron Puck, précepteur de la Grande-Duchesse Le général Boum, commandant en chef des Armées Le prince Paul, fiancé de la Grande-Duchesse Le baron Grog, précepteur du prince Népomuc, aide de camp Iza, Olga, Charlotte, Amélie, demoiselles d'honneur Le (joli) notaire
Histoire
En 1720 ou à peu près... au Grand-Duché de Gérolstein (un pays imaginaire, mais qui porte le nom d'une ville allemande bien réelle), une guerre se prépare pour distraire la jeune grande-duchesse qui s'ennuie et retarde son mariage avec l'insignifiant prince Paul. Fritz est un jeune soldat, épris de Wanda, la cantinière. Lors d'une parade, pour exciter le soldat, la grande-duchesse qui aime les militaires découvre le soldat Fritz pour lequel elle a un coup de foudre. Il grimpe la hiérarchie en un clin d'œil et le soldat remplace sur-le-champ comme général en chef, le général Boum.
Ce faisant, la grande-duchesse provoque la colère et la jalousie de l'état-major et de la noblesse, furieux de se voir ainsi remplacés par un soldat sorti du rang propulsé à la tête de leur armée et anobli par un caprice de la souveraine. Le général et les nobles écartés décident de se venger. Entraînant le prince Paul, amoureux éconduit, dans leur complot, ils décident d'assassiner ce concurrent gênant...
Tout se complique lorsque la grande-duchesse comprend qu'elle a en Wanda une rivale dans le cœur de son cher Fritz... Au gré des humeurs et des coups de foudre de la grande-duchesse, le destin de Fritz bascule d'un extrême à l'autre. L'histoire se terminera par un mariage et tout rentrera dans l'ordre...
Critique
« Il est délicieux, ce premier acte, d'une fantaise incroyable et d'une étincelante gaieté. C'est la charge la plus bouffonne qui puisse se rêver de la gloriole militaire, de ses plumets, de ses galons et de toutes ses fanfreluches », Francisque Sarcey, 1867.
Un rapport de censure (nous sommes sous le Second Empire finissant) daté du 5 avril, sept jours avant la première manifeste bien des scrupules sur cette pièce (le ridicule des militaires et du pouvoir, et les situations scabreuses). C'est la censure qui a imposé le nom de la Grande-Duchesse, un personnage imaginaire d'Eugène Sue, dans Les Mystères de Paris, pour donner un caractère décidément fantaisiste au personnage.
Dans une salle refaite à neuf et malgré la longueur que reprochent entre autres les critiques du Figaro, l'opéra est un grand succès. Toutes les têtes couronnées veulent voir le rôle-titre en la personne d'Hortense Schneider qui touche un cachet exorbitant de 2 000 francs par mois. Les deux premiers actes sont un vrai triomphe, le troisième tombe un peu à plat, Offenbach coupe et supprime ici et là, la danse du carillon (pourtant une bien jolie mélodie). Le 24 avril Napoléon III assiste à la représentation. Il y reviendra quelques jours plus tard en compagnie de l'impératrice. Début mai on vit M. Adolphe Thiers dans une baignoire. Le 15, le prince de Galles, fils de la reine Victoria, occupait le fauteuil n° 18 de la loge gauche du balcon. Le 1er juin, c'est au tour d'Alexandre II, tsar de toutes les Russies et du grand-duc Vladimir. « Les jambes de Mlle Schneider paraissent avoir produit beaucoup d'effet sur le prince Wladimir... », note Prosper Mérimée le 6 juin. Plus tard on put voir Bismarck dans une avant-scène, avec de Moltke et le maréchal Mac-Mahon. Et encore Ismail Pacha, vice-roi d'Egypte, qui vint presque chaque soir durant son séjour parisien, tant il était épris de la belle Hortense. Puis vinrent le vieux roi de Bavière, le roi du Portugal, celui de Suède, l'empereur François-Joseph d'Autriche...
L'action se passe vers 1720 dans le Grand Duché imaginaire de Gérolstein.
Acte I : Le camp des soldats du Grand Duché
En attendant leur départ pour la guerre, les soldats de la Grande Duchesse de Gérolstein chantent et dansent gaiement avec les paysannes et les vivandières. Boum, le général en chef, interrompt bientôt la fête. C'est Fritz, le plus beau, et sans doute le plus naïf des fusiliers, qu'il accuse être responsable du chahut. Il est vrai que Boum et Fritz se disputent le cœur de la petite Wanda. Le général, accepte mal que le beau soldat lui soit préféré par la jeune fille.
La souveraine a vingt ans et s'ennuie. Boum et le baron Puck, qui se partagent en fait le pouvoir, craignent l'apparition d'un favori. Pour la distraire, ils déclarent la guerre et lui cherchent un mari. Mais le Prince Paul, le prétendant retenu, jeune homme ridicule, laisse indifférente la Grande Duchesse. Elle refuse même de recevoir le baron Grog, envoyé extraordinaire du père du Prince Paul, qui a mission de la décider au mariage.
Ce jour-là, la Grande Duchesse vient passer ses troupes en revue avant leur départ pour la guerre. Elle remarque le beau soldat Fritz. Malgré la visible mauvaise humeur de Boum, elle lui fait gravir en quelques minutes tous les échelons de la hiérarchie militaire.
Le jeune homme se retrouve général, il conteste la tactique proposée par Boum pour la campagne qui s'ouvre. Son propre plan est retenu par la souveraine. Elle le nomme général en chef et lui confie le sabre de son père.
Acte II : Une salle du Palais Ducal
La campagne est terminée. Fritz a obtenu la victoire en faisant s'enivrer ses ennemis. Il revient en grand triomphateur. Boum, Puck, le Prince Paul font grise mine et complotent contre le presque favori. Tout le monde (sauf l’intéressé) se rend en effet compte que la souveraine est amoureuse de son beau vainqueur…
Son rang ne lui permettant pas de se déclarer ouvertement, elle lui fait des confidences à mots couverts. Fritz ne comprend rien de rien et va même, quelques instants plus tard, jusqu’à lui demander l’autorisation d’épouser Wanda. C’en est trop. La Grande Duchesse, furieuse, se joint aux conspirateurs.
Acte III : 1er tableau : La chambre rouge
Les conspirateurs se réunissent et il leur est intimé l’ordre de donner une bonne leçon au général Fritz. À cette occasion, la Grande Duchesse fait la connaissance du baron Grog. Sa belle prestance impressionne favorablement la souveraine. Le baron en profite pour plaider la cause de son Prince et finit par emporter la décision. La Grande Duchesse et le Prince Paul s'épouseront dans l'heure qui suit.
Nouveaux mariés, Fritz et Wanda ne restent pas seuls bien longtemps. Sur l'ordre de la Grande Duchesse, le général en chef est prié de monter à cheval et d'aller au-devant de l'ennemi qui fait un retour offensif.
2e tableau : Le camp des soldats du Grand Duché
Le Prince Paul et la Grande Duchesse sont mariés depuis quelques instants lorsque Fritz revient en piteux état, le sabre du papa de sa souveraine tout tordu.
En fait, Puck l'a envoyé chez une dame qu'il " visite " régulièrement en l'absence du mari, n’ignorant pas que ce dernier commençait à avoir des soupçons. Fritz est tombé sur le mari qui, le prenant pour le galant de sa femme, l’a copieusement rossé.
La Grande Duchesse est satisfaite. La conduite inqualifiable du général Fritz lui permet de le rétrograder. Il se retrouve simple fusilier comme avant. Elle accepte même sa démission de l'armée.
Enfin ! Elle va pouvoir disposer des honneurs en faveur du baron Grog qu'elle regarde avec de plus en plus de bienveillance ; en apprenant qu'il est marié et père de quatre enfants, elle a un moment de découragement. Se résignant enfin, elle rend grades et honneurs au général Boum et décide d'essayer, puisqu'elle ne peut avoir ce qu'elle aime, d'aimer ce qu'elle a.
Bonne fille dans le fond, elle nomme Fritz maître d'école dans son village : ainsi, au moins, il va pouvoir apprendre à lire !
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31241 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2007-03-19, 00:11
Les plus beaux morceaux:
Acte I : Chœur " Chantons et buvons ", puis Wanda et Fritz "Allez, jeunes filles, dansez et tournez", Couplets du général Boum "A cheval sur la discipline", Duo Wanda-Fritz "Au diable la consigne ! ; Rondeau de la Grande Duchesse "Ah ! que j'aime les militaires" ; Chanson du régiment (La Grande Duchesse et Fritz) ; Couplets du Prince Paul "Pour épouser une Princesse" ; Final I : Chœur des soldats, couplets de la Grande Duchesse "Voici le sabre de mon père", chœur fou, chœur général.
Acte II : Chœur "Enfin la guerre est terminée" ; Chœur "Après la victoire" ; rondeau de Fritz "En très bon ordre nous partîmes ; Rondeau de la Grande Duchesse "Voici ce qu'a dit mon amie" et duetto Fritz-La Grande Duchesse ; Ballade et trio "Max était soldat de fortune" (Boum, Puck, Paul) ; Reprise du chœur (final II)
Acte III : Couplets "O grandes leçons du passé" (La Grande Duchesse, Boum, ensemble) ; Chœur et ensemble " Nous amenons la jeune femme ", ensemble " Bonne nuit ", Vanda et Fritz " C’est ton mari ", ensemble, chœur ; Chœur, ensemble "A cheval, à cheval" ; Chœur "Au repas comme à la bataille" ; Ballade à boire (La légende du verre) (La Grande Duchesse) ; Couplets de Fritz "Eh bien, Altesse, me voilà ! ; Final III
joachim Admin
Nombre de messages : 27127 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2007-03-19, 10:40
La vie en France sous le Second Empire...Toute une époque, plutôt insouciante et joyeuse (du moins chez les nantis). Offenbach a composé, pour l'entourage de Napoleon III, un certain nombre de chefs d'oeuvre, qui ne semblent toujours pas désuets pour notre époque.
Personnellement, j'aime bien Jacob Eberst (qui sait que c'est le vrai nom d'Offenbach?).
L'opérette que je préfère, c'est Orphée aux Enfers, dans sa première version en 4 actes avec ballet. Suivi de la Belle Hélène, la Grande Duchesse de Géroldstein, la Périchole et la Vie parisienne.
Que de "tube" !
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31241 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2007-03-19, 10:43
Moi, c'est Orphée aux Enfers
benoît
Nombre de messages : 355 Age : 60 Date d'inscription : 14/02/2007
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2007-03-19, 13:03
J' aime bien Offenbach,c'est délassant.
J' avais apprécié la Belle Hélène à Châtelet dans la mise en scène de L. Pelly,c' était vraiment poilant.
Mais j' ai raté dans le même esprit la Duchesse de Gerolstein,que je ne connais qu' en CD.
J' ai la biographie d' Offenbach par jean-Claude Yon mais je ne l' ai pas encore lue.
Invité Invité
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2007-03-30, 18:53
Je l'ai écouté à la télé et j'ai trouvé cela marrant, l'héroïne dont j'ai oublié le nom chantait en compagnie de François Leroux ! vous savez de qui il s'agit ? Le spectacle avait eu lieu à Paris Théatre de la Ville ou le Chatelet, je ne sais plus !
Bel Canto Admin
Nombre de messages : 7253 Age : 67 Date d'inscription : 10/07/2007
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2010-04-21, 15:56
De larges extraits sont disponibles sur youtube ; je viens d'en regarder quelques-uns et je trouve cela à la fois très comique et d'une très bonne tenue du côté du chant et de la musique.
Les Musiciens du Louvre dirigés par M Minowski avec Felicity Lott, Yves Beuron, Sandrine Piau, François Leroux, Frank Leguerinel ... mise en scène de Laurent Pelly
Snoopy Admin
Nombre de messages : 31241 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2023-09-26, 00:06
En intégralité:
jdperdrix
Nombre de messages : 519 Age : 73 Date d'inscription : 28/02/2013
Sujet: Re: La Duchesse de Gerolstein 2023-09-26, 17:22
A voir sans modération ! Felicity Lott est extraordinaire en Grande-Duchesse "sur le retour". Mention spéciale de ma part pour le Prince Paul et la Gazette de Hollande !