Antoine DUHAMEL (cinéma)

Eléments biographiques:

Antoine Duhamel, né le 30 juillet 1925 à Valmondois en Seine-et-Oise (actuel Val-d'Oise) et mort le 11 septembre 2014 dans la même ville, est un compositeur français, principalement connu pour ses musiques de film. Il collabore avec plusieurs grands réalisateurs de la Nouvelle Vague, genre auquel il reste associé pour les cinéphiles. Il compose, entre autres, les partitions de trois films de Jean-Luc Godard, dont celle de Pierrot Le Fou, en 1965, qui le rend célèbre ; il travaille également avec Jean-Daniel Pollet à cinq reprises et avec François Truffaut à quatre reprises. Son travail lui vaut d'être nommé deux fois au César de la meilleure musique écrite pour un film : pour Que la fête commence de Bertrand Tavernier, en 1976, et pour Ridicule de Patrice Leconte, en 1997. En 2002 il reçoit un Ours d'argent à la Berlinale pour Laissez-passer de Bertrand Tavernier, réalisateur avec lequel il entretient également une riche collaboration artistique. (extrait Wikipédia)

L'instant musical: Ferdinand:

Si j'ai décidé d'insérer dans mon cycle-portrait entièrement consacré à Pierre Jansen une oeuvre d'Antoine Duhamel, c'est que les deux hommes étaient très amis et que les compositeurs passionnés qu'ils étaient partageaient une même conception de la composition musicale. Le cinéma leur permirent de se débarrasser un peu du diktat sériel qui sévissait à leur époque. En tout cas, c'est ce que prétendit Antoine Duhamel, bien qu'il n'était pas un adepte non plus des musiques légères avec leur lot de mélodies sucrées. En même temps, tout comme Pierre Jansen, son fort n'était pas d'écrire de belles mélodies accrocheuses, de celles qui s'incrustent en nous longtemps après l'écoute, au point de les siffloter sous la douche ou dans le métro...et de ceux qui savaient et osaient en composer, ne les traitait-il pas de musiciens de variété... Peu importe, la belle mélodie entêtante n'était pas ce dont pourquoi il était doué, bien qu'il composa pour le cinéma et que parfois le cinéma le réclame. Son domaine de prédilection fut davantage la composition de musiques plutôt cérébrales qui ne se livrent pas dès la première écoute, même si, personnellement, j'avais été immédiatement séduit par les humeurs tendues et tourmentées de ses compositions, surtout par une écriture très stylisée des cordes, des musiques plus introverties qu'extraverties, parfois d'un romantisme torturé et sombre, des musiques très françaises dans le style dont les influences purent être Debussy, Ravel, Messiaen, mais aussi Brahms, Mahler, Stravinsky, De falla, et sûrement bien d'autres tant ce compositeur respirait une grande connaissance des maîtres du passé dont il se voulait un humble héritier. La musique que j'ai réécoutée, ce soir, et qui est l'une de mes préférées d'Antoine Duhamel, a été écrite pour le film de Fernando Trueba; Le Rêve du Singe fou (1989). Tourmentée, sombre et obsessionnelle, elle ne cesse de m'envoûter à chaque nouvelle écoute.

Méditerranée - suite: