Akira IFUKUBE (cinéma)

Eléments biographiques:

Akira Ifukube est un compositeur japonais de musique classique et de musique de film, surtout connu pour son travail sur la bande-son des films de Godzilla. Il naquit le 31 mai 1914 et mourut le 8 février 2006. Il est né à Kushiro sur l'île japonaise d'Hokkaidō. A savoir aussi qu'il est le troisième enfant d'un prêtre shintoïste. La plus grande partie de son enfance se déroula dans une région habitée par des Japonais et des Aïnous que son père fréquenta, ce qui est contraire aux usages des Japonais de l'époque. (Les Aïnous ou Utaris sont un peuple autochtone vivant dans le Nord du Japon, notamment dans l'île d'Hokkaidō, et dans l'Extrême-Orient de la Russie.)

Akira Ifukube fut fortement influencé par les traditions musicales des deux peuples. Il étudia le violon et le shamisen (luth à long manche à la touche lisse.). Sa première rencontre avec la musique classique eut lieu dès son entrée à l'école secondaire de Sapporo, capitale d'Hokkaido. La légende raconte qu'Akira Ifukube décida de se lancer dans la composition dès l'âge de quatorze ans, après avoir entendu une radiodiffusion du Sacre du printemps d'Igor Stravinsky. Il désigna également Manuel de Falla comme ayant été une de ses principales influences. Akira Ifukube poursuit ensuite des études de sylviculture à l'université de Hokkaidō et compose à ses moments perdus. Il sera ensuite reconnu comme le premier d'une série de compositeurs japonais autodidactes, tel Toru Takemitsu et Takashi Yoshimatsu. Sa première pièce, Suite Bon Odori, est pour piano solo. Ce morceau est dédié au pianiste George Copeland qui vivait en Espagne.  

Akira Ifukube se fit connaître en 1935 quand sa première composition pour orchestre, Rhapsodie japonaise, gagna le premier prix dans un concours international de jeunes compositeurs organisé par Alexandre Tcherepnine. L'année suivante, il étudia les compositions occidentales modernes, pendant que Tcherepnine visitait le Japon. En 1938, sa Suite pour Piano obtient une mention honorable au festival ICSM de Venise. À la fin des années 1930, sa musique est souvent jouée en Europe, notamment la Rhapsodie japonaise.

Godzilla Suite:

Je connais depuis longtemps le nom d'Akira Ifukube, même si très souvent je le prononce ou l'écris en inversant deux lettres: "IFUBUKE". J'ignore pourquoi je m'obstine à commettre cette erreur... Mystère! En fait, je le connais surtout de nom depuis que je m'intéresse à la musique de film car c'est quand même dans ce domaine qu'il est le plus connu. Toutefois, peu enthousiasmé par les extraits musicaux qui m'étaient parvenus de certains des Godzilla qu'il mit en musique, j'avais volontiers boudé ce compositeur, tout comme Masaru Sato que j'avais survolé durant la même époque. Du côté du pays du soleil levant, j'avais jeté mon dévolu sur Toru Takemitsu dont la poétique musicale me fascina nettement plus et demeure encore aujourd'hui mon compositeur japonais de chevet. Donc, pendant plus de trente ans, Akira Ifukube fut juste un nom de compositeur japonais auquel je ne m'intéressais pas, n'accordais aucun intérêt. J'avais de toute façon tellement de choses à découvrir dans d'autres domaines... C'est tout récemment que j'ai tenté un album d'Ifukube et encore sans trop y croire car il s'agit uniquement d'oeuvres chorales, plus exactement de musiques pour voix d'hommes a cappella, même si elles furent composées pour l'image, pour une sorte de trilogie:



Daimajin, un film japonais réalisé par Kimiyoshi Yasuda, sorti en 1966. Il est le premier film d'une trilogie qui se poursuit avec Le Retour de Majin et qui finit avec Le Combat final de Majin. Conçue par la Daiei, la série combine le savoir-faire du studio dans les genres du chanbara et du kaiju eiga. Les trois films de la « trilogie Majin » ont été tournés en même temps, mais sont sortis sur une période de neuf mois : avril, août et décembre 1966 pour le dernier opus. Ils sont le fruit de la collaboration de Yoshiyuki Kuroda qui a tourné toutes les séquences avec effets spéciaux avec les trois réalisateurs Kimiyoshi Yasuda (n°1), Kenji Misumi (n°2) et Kazuo Mori (n°3).

Le retour de Majin: Synopsis: Après avoir pris le contrôle d'un village et de ses habitants, un diabolique seigneur de la guerre décide d'en conquérir un second. Il kidnappe leur chef, Katsushige Nakoshi et impose un ultimatum aux villageois, leur livrer leur champion, Lord Juro en échange de Katsuhige. Mais les villageois et son champion décident de se battre. Après avoir perdu leur combat et leurs espérances, ils ne leur restent plus qu'à prier un sauveur. Majin leur apparaît.

Mon impression personnelle sur la musique de cette trilogie:

Il y a un peu plus d'une heure, lorsque j'ai placé mon album Daimajin, the great stone God/The spiritual voices of Akira Ifukube dans mon lecteur, je me demandais si ce choix n'était pas trop audacieux: découvrir un compositeur dont le style symphonique ne m'emballait pas tellement par des oeuvres pour voix mâles a cappella avait peut-être quelque-chose de périlleux, surtout sur 70 minutes d'écoutes! Les oeuvres pour voix a cappella que j'apprécie existe bien sûr, mais elles ne sont pas si nombreuses, plus rarement sur tout un disque. Puis, je me suis souvenu de Miklos Rozsa, d'un style symphonique qui me rebutait la plupart du temps. Ce fut un album de sa musique religieuse pour choeur a cappella qui fut ma porte d'entrée. Pourrait-il m'arriver la même aventure avec Akira Ifukube? C'est justement ce qui m'est arrivé!! J'ai été bluffé par ces musiques aux effets vocaux singuliers, inhabituels, d'une intensité incroyable. J'ai trouvé l'album à peine trop long. J'aurais pu éventuellement me passer du bonus final de dix minutes, bien que la voix d'homme solo qui conclut le tout est vraiment belle. Mon coup de coeur du jour et du moment, coup de coeur inattendu! Dire qu'avant de l'écouter je me demandais pourquoi j'avais fait ce choix alors que je ne connaissais pas du tout cette trilogie, n'avais écouté aucun extrait et avais certains préjugés vis-à-vis de ce compositeur. Je trouve ce Bukimisha Male Chorus vraiment formidable.

Ces trois films me paraissent épatants. Je me demande s'il en existe une version à sous-titres Francaises, Anglaises ou Néerlandaises?
En tous cas, merci pour l'information. La musique de Godzilla je connais, mais pas les chorales.