Frank LOEF

Introduction musicale:

Frank Loef est un compositeur allemand qui me semble très discret, à moins qu'il traverse difficilement les frontières de son pays. Ceci-dit, je n'ai pas trouvé la biographie la plus rudimentaire, pas même en Allemand! Il se pourrait qu'il ait oeuvré aussi pour l'image, à savoir si cette activité fut exceptionnelle et qu'il soit en réalité bien plus actif sur les scènes de jazz. Il n'appartient certainement pas à la génération des Peer Raben, Peter Thomas, Martin Böttcher, peut-être même pas à celle d'un Jürgen Knieper. Son instrument de prédilection est de toute évidence le saxophone.

Je ne connais Frank Loef qu'au travers d'une musique de film qu'il composa pour Justice (Justiz), un film germano-suisse réalisé par Hans W. Geissendörfer et sorti en 1993.

Synopsis: Un incident inouï est raconté: un conseiller gouvernemental respecté (Maximilian SCHELL, lauréat de l'ACADEMY AWARD) tire sur un homme devant la haute société zurichoise. Après qu'Isaak Kohler ait déjà passé quelques semaines en prison, sa fille Hélène (Anna THALBACH) charge un jeune avocat idéaliste (Thomas HEINZE) de réexaminer le cas pourtant évident. L'avocat, aveuglé par l'argent, se rend compte trop tard dans quel jeu d'intrigue il s'est lancé...



La musique, de caractère jazzy, mais traversé de cordes plutôt sombres, rappelant qu'il s'agit d'un thriller plus ou moins politique, commence tout d'abord avec une introduction de facture classique dominée par des cordes graves, qui suppose un drame à venir. S'impose très vite un contraste avec une jolie ballade jazzy et enjouée menée par la guitare et le piano. A ce moment-là, on est loin d'un thriller ou d'un drame, plutôt dans un bar avec cette musique agréable en fond. L'humeur grave de l'introduction me replonge dans le contexte du film noir avant l'intervention d'un nouveau thème, entre mélancolie et romantisme: très probablement le "love theme" de cette bande originale. Une nouvelle humeur plutôt espiègle, jouée par un basson et un saxophone, s'invite comme un intermède positif avant de déboucher sur un autre morceau de jazz. Puis, de nouveau, l'ambiance de l'introduction brise l'ambiance et il en va un peu ainsi tout le long, les extraits jazzy devenant des interludes parfois enjoués ou plus nocturnes au sein d'un thriller musical où le suspens et la noirceur finissent toujours par monter d'un cran dans la tension. Au final, le blues prend le dessus, le blues du type solitaire et désespéré arpentant les rues la nuit...

Les interprètes sont:

Manfred Manhart: celesta
Giuseppe Solera: clarinette basse & flûte
Josef Bank: hautbois
Richard Popp: basson
Ruth Gihrig: saxophone ténor
Thomas Spaiger: piano
Charly Hinemann: guitares acoustique & électrique
Günther Gebouer: basse électrique
Thomas Simmerl: batterie et percussions