Alma Rosé, violoniste et chef d'orchestre (1906-1944)

Alma Rosé, née à Vienne (en Autriche), le 3 novembre 1906 et morte le 4 avril 1944 (à 37 ans) dans le camp de concentration d'Auschwitz, est une violoniste autrichienne d'origine juive. Elle est, d'août 1943 à sa mort, la cheffe d'orchestre de l'orchestre des femmes d'Auschwitz.

Née à Vienne, Alma Rosé est la fille du violoniste Arnold Rosé (1863-1946) et de Justine Mahler (1868-1938), sœur du compositeur Gustav Mahler.
Son père a été premier violon solo de l' Opéra de la Cour de Vienne et - avec des interruptions - de l' Orchestre philharmonique de Vienne pendant 57 ans et chef du célèbre Quatuor Rosé. Son oncle était le compositeur Gustav Mahler, sa marraine était Alma Mahler-Werfel, d'après qui elle a obtenu son prénom. Dans ce milieu familial, Alma Rosé a été formée comme violoniste par son père.

Plongée dans la vie musicale dès son plus jeune âge, elle devient violoniste à son tour. En 1930, elle épouse le violoniste tchèque Váša Příhoda 1900-1960), considéré comme l'un des prodiges du xxe siècle, et avec lequel elle effectue des tournées de concert. Leur mariage durera cinq ans jusqu'à leur divorce en 1935. Elle retourne alors avec ses parents à Vienne

En 1932, Alma Rosé fonde l'orchestre féminin de variété Die Wiener Walzermädeln, avec lequel elle fera de nombreuses tournées en Europe.

Au cours de la période 1934-1938, Rosé a organisé plusieurs concerts de solidarité à l'étranger pour protester contre le régime nazi en Allemagne

Au moment de l'Anschluss le 12 mars 1938, elle fuit à Londres le 24 mars 1939. Son père la rejoint le 2 mai 1939. Son frère Alfred (1902-1975) a pu fuir au Canada, mais son oncle Eduard Rosé (1859-1943) a ensuite été déporté au camp de concentration de Theresienstadt et y a été assassiné.

Revenue sur le continent pour quelques concerts, elle se retrouve prise au piège aux Pays-Bas lors de l'invasion nazie. Partie pour la France, elle est arrêtée à Dijon en décembre 1942 par la Gestapo. Internée au camp de Drancy, elle est déportée à Auschwitz le 18 juillet 1943, par le convoi No 57.

À l'intérieur du camp d'Auschwitz II, un orchestre d’une trentaine de musiciennes est créé en avril 1943. D'abord dirigé par la détenue polonaise Zofia Czajkowska, il est confié à Alma Rosé quelques semaines après son arrivée dans le camp : c’est le seul cas d'orchestre « officiel » exclusivement féminin dans un camp1. L'orchestre rassemble des musiciennes de tout niveau, chargées entre autres d'encadrer en musique le départ des déportées pour le travail ou de jouer pour distraire les SS, à l'occasion de leurs anniversaires ou de fêtes privées. Ce « rôle » de cheffe d'orchestre confère à Alma le titre de kapo, ce qui lui permet d'obtenir certains privilèges pour les membres de son ensemble, notamment des rations alimentaires supplémentaires et la dispense d'affectation dans des kommandos extérieurs à l'orchestre.

Début avril 1944, elle tombe subitement malade et est transportée à l'hôpital avec de fortes douleurs gastriques et une grande fièvre. Elle aurait été empoisonnée par la femme du Commandant du camp Joseph Kramer ; selon Sursis pour l'orchestre, film d'après le témoignage de Fania Fénelon, la femme de Joseph Kramer n'a pas supporté qu'Alma ait eu l'autorisation de quitter le camp et, la veille de son départ, elle l'a invitée à dîner et l'a empoisonnée. Alma Rosé meurt le 4 avril 1944 à Auschwitz, victime selon les uns d'une intoxication alimentaire ou d'une infection foudroyante, selon d'autres d'un poison.

Comme Alma Rosé n'a pas sa propre tombe, il y a une inscription avec le nom et les dates de la fille sur la tombe honorifique de ses parents dans le Grinzinger Friedhof (groupe 20, rangée 5, n° 6).


Après la guerre et la libération du camp, une polémique est née entre diverses survivantes de l'orchestre. Dans son témoignage romancé, la pianiste Fania Fénelon accuse Alma d'avoir abusé du pouvoir conféré par son statut de kapo aux dépens des musiciennes. De son côté, la violoncelliste Anita Lasker-Wallfisch a pris sa défense, précisant qu'Alma n'avait rien fait d'autre que d'essayer de préserver la vie de ses codétenues.



https://www.youtube.com/watch?v=nQVyd2dz1rk

J'ai lu, il y a fort longtemps e témoignage d'une musicienne (violoniste me semble t'il?) ayant fait partie de l'orchestre de femmes d'Auschwitz...Je crois me souvenir qu'elle était allemande (en RDA après la guerre, puisqu'elle à survécu)...Mais j'ai complètement oublié son nom et le titre de son bouquin! ...et je ne le retrouve pas ceux que tu cites et pas plus en cherchant sur google !
Son sujet n'était uniquement Alma Rosé...(même si elle était évidemment bien présente) mais la vie vécue par ces musiciennes dans le camp... vie qui évidemment ne s'est pas arrêtée à la mort d'Alma Rosé....
Mais je n'ai pas le moindre souvenir qu'elle donnait son avis sur l'empoisonnement ou non d'Alma Rosé et qu'elle ait fait allusion à un comportement répréhensible d'Alma, ni même une allusion à une polémique qui aurait suivie

Jean a écrit:

J'ai lu, il y a fort longtemps e témoignage d'une musicienne (violoniste me semble t'il?) ayant fait partie de l'orchestre de femmes d'Auschwitz...Je crois me souvenir qu'elle était allemande (en RDA après la guerre, puisqu'elle à survécu)...Mais j'ai complètement oublié son nom et le titre de son bouquin! ...et je ne le retrouve pas ceux que tu cites et pas plus en cherchant sur google !
Son sujet n'était uniquement Alma Rosé...(même si elle était évidemment bien présente) mais la vie vécue par ces musiciennes dans le camp... vie qui évidemment ne s'est pas arrêtée à la mort d'Alma Rosé....
Mais je n'ai pas le moindre souvenir qu'elle donnait son avis sur l'empoisonnement ou non d'Alma Rosé et qu'elle ait fait allusion à un comportement répréhensible d'Alma, ni même une allusion à une polémique qui aurait suivie

Le livre que tu as lu, ce ne serait pas de Esther Bejarano ? Elle est décédée en juillet 2021 à l'âge de 96 ans. Elle a écrit sa biographie.

Je me suis aussi posé la question?... tout en me disant, (mais rien n'est moins sur!) qu'en découvrant son nom çà me reviendrait? ...et je ne pense pas qu'un tel témoignage soit publié sous un pseudo?!

Tu en as parlé ICI Jean

ah! merci à toi digne mémoire de notre forum! ...j'avais aussi complétement oublié cette intervention...! et comme j'ai un fond "optimiste"...j'ai foncé en espérant retrouver les références de ma lecture ....mais j'avais déjà tout oublié ... bien que ce témoignage m'ait beaucoup bouleversé.