Jean-Étienne Despréaux est un compositeur, danseur, chansonnier et auteur dramatique français né à Paris le 31 août 1748 et mort à Paris le 26 mars 1820.
Il était le frère du musicien et compositeur Louis Félix Despréaux (1746-1813). Son père, Jean-François Despréaux (1693-1768), était hautboïste et peut-être flûtiste, actif à l'Opéra et au Concert Spirituel ; un frère, Claude-Jean-François Despréaux l'aîné (milieu du XVIIIe siècle ; d Paris, 11 août 1794), était un violoniste qui, selon Fétis, composait des sonates pour violon et clavecin.
Jean-Etienne débute à l'Opéra en 1763, quatre ans après son frère Claude-Jean-François.
Danseur remarquable par sa légèreté dans la danse haute, il se fait applaudir dans plusieurs ballets :
Pyrame et Thisbé, de La Serre, Rebel et Francœur (1771) Les Amours de Ragonde, de Destouches et Mouret (1773) Iphigénie en Aulide, de Du Roullet et Gluck (1774) Sabinus, de Chabanon et Gossec (1774) La Chercheuse d'esprit, ballet de Maximilien Gardel (1778).
Il prend sa retraite en 1781 avec une pension de 1 000 livres et épouse, le 14 août 1789, la célèbre danseuse Marie-Madeleine Guimard. Il revint brièvement comme directeur de la scène en 1792. Il fut plus tard inspecteur à l'Opéra et enseigna le maintien et la danse au Conservatoire de 1807 à 1815.
Pendant ce temps, il inventa un chronomètre "qui est capable de fixer avec précision l'heure de chaque mesure"; en guise d'explication, il publia un Nouveau chronomètre musical établi sur des bases astronomiques (Paris, 1813).
Ses œuvres majeures sont des parodies d'opéras populaires de F.-A. Philidor, Piccinni, Rameau, Boieldieu et autres. Despréaux et la danseuse Marie Madeleine La Guimard ont joué ensemble dans ces pièces et se sont mariés en 1789.
C'est peut-être ce Despréaux qui, en assistant à un opéra à Versailles, a demandé une place où il pourrait entendre la musique mais pas les paroles, car "J'estime beaucoup la musique de Lully, mais méprise les vers de Quinault" (Almanach des spectacles, 1772).
Charles Maurice, dans son Histoire anecdotique du théâtre, en parle en ces termes :
«Veuf depuis dix ans de la Guimard, Despréaux vient de mourir. Je préférais à ses écrits baroques son imitation des danseurs, parce qu’elle était plaisante. Du haut d’un tout petit théâtre dont le rideau était à moitié baissé, il introduisait sur la scène le doigt indicateur de chaque main affublé d’une tunique, avec maillot et chaussures formant de petites jambes. Puis, au son d’une musique de ballet, il exécutait si exactement des pas qu’on y reconnaissait le genre et les manières du danseur ou de la danseuse qu’il voulait rappeler».
Œuvres
Despréaux est l’auteur de plusieurs parodies d’opéras, que Louis XV appréciait particulièrement :
1777 : Berlingue, parodie d’Ernelinde de Sedaine et Philidor 1778 : Momie, parodie d’Iphigénie en Aulide de Gluck 1778 : Romans, parodie de Roland de Quinault et Lully 1780 : Christophe et Pierre-Luc, parodie de Castor et Pollux de Gentil Bernard et Rameau 1786 : Syncope, reine de Mic-Mac, parodie de Pénélope de Cimarosa 1801 : Jenesaiki, ou les Exaltés de Charenton, parodie de Béniovski ou les Exilés du Kamchattka de Boieldieu 1801 : La Tragédie au vaudeville, en attendant le vaudeville à la tragédie, parodie d’Othello de Jean-François Ducis
Il fit par ailleurs le prologue d’ouverture du théâtre de Trianon en mai 1780.
Mais il est surtout connu comme l’auteur de "Mes passe-temps" : chansons, suivies de l'Art de la danse, poème en quatre chants, calqué sur l'Art poétique de Boileau Despréaux, texte fondateur pour la chorégraphie considérée comme art à part entière, et non plus comme un simple divertissement.