Concert Salle Pleyel

Le 20 Janvier 2007, restera un merveilleux souvenir, j'ai assisté au concert que j'appelerai exceptionnel, salle Pleyel, l'accueil pour une personne à mobilité réduite, a été d'une gentillesse et d'une efficacité que je n'ai jamais vu ailleurs.

J'avais pris des places au 1er rang, bien au milieu du devant de la scène, aussi j'ai pu admirer les moindres gestes des muisiciens, c'est fabuleux, en première partie, le Triple concerto opus 56, un piano forte que j'entendais pour la 1ère fois, un violoniste et un violoncelliste, point de confrontation entre les solistes et l'orchestre, un enchaînement parfait, le violoncelliste a retenu toute mon attention, jeune, souriant, plein de fougue, un vrai feu d'artifice, suivant du regard le violoniste pour sa reprise, le pianiste un peu effacé, écrasé par l'orchestre, Beethoven une fois de plus a montré sa maitrise dans l'art du concerto.

Un rondo joyeux suivi cette première prestation, joué par les 3 solistes, là encore un ensemble joyeux, le violoncelliste toujours aussi brillant.

Petit entracte, suit la 6ème Symphonie "Pastorale" opus 68 , Beethoven se montre encore évocateur de cette nature qu'il décrit si bien, que l'on peut s'y croire transportés, la encore le jeu de mains des musiciens est extraordinaire, au moment de l'orage, le jeu de mains des contrebassistes était éblouissant de dexterité, les mains montaient et descendaient le long des cordes évocant bien le grondement du tonnerre

C'était une soirée inoubliable, avec un programme parfaitement étudié

Merci de nous faire partager ce moment de bonheur, Ludwig.

Le Triple concerto est mon préféré parmi les concertos de Beethoven, et la Pastorale ma préférée des symphonies, juste après la Neuvième. C'est dire si j'aurais aimé y assister aussi.

Comme quoi, la musique est perçue différemment, je viens de lire un article disant "Seulement de triple concerto il n'y eut point, faute d'un piano forte portant bien mal son nom, qui n'était audible que lorsqu'il jouait seul", le reste de la critique sur la Pastorale est mieux.

Contente pour toi que tu ais eu ce moment de bonheur Ludwig

Coco

Un moment qui hélas ne se reproduira plus, je crois, mes difficultés vont en augmentant, une salle de spectacle, est quand même mieux qu'un cd, et je l'apprécie d'autant mieux, que mes sorties sont de plus en plus rares,

Coco a écrit:

Contente pour toi que tu ais eu ce moment de bonheur Ludwig

Coco

Tout à fait d'accord. La critique est subjective...

Tu es là Snoopy, tu sais c'est subjectif, mais il y a aussi ce que j'appelle, les spécialistes, qui décortiquent tout, jusqu'au moindre geste, je pense d'ailleurs que je l'avais dit dans mon message que le pauvre pianiste était écrasé par l'orchestre, c'est pourtant quelqu'un de réputé, Andréas STAIER, je l'ai trouvé assez triste, par rapport aux deux autres solistes

Ludwig a écrit:

mais il y a aussi ce que j'appelle, les spécialistes, qui décortiquent ttotut, jusqu'au moindre geste,

Et après? Seule la musique compte!

Oui seule la musique compte, c'est elle qui nous permet de vivre, de pleurer, de rire, gaie ou triste, les oeuvres de Beethoven m'apportent toujours ce que je recherche, émotion, joie, tristesse, je devrais dire plus souvent tristesse, une écoute ne peut se faire sans un certain ressenti, en ce moment, c'est vers la 3ème que je me retournerais, elle en particulier, pourtant j'aime toutes les autres oeuvres de Beethoven, ce deuxième mouvement, marche funèbre - adagio assai, est d'une éloquence pathétique, ce sont ces adagios que je préfère, même chez Mozart et les autres compositeurs.

Le 19 Janvier 2008, journée qui aurait du être le bonheur total, depuis début septembre 2007, j'avais réservé deux places à Pleyel, déjà ma fille n'avait jamais assisté à un concert symphonique et du Beethoven, doublait la joie, plus de places, c'était archi plein, juste 2 places au 2ème balcon, oui mais j'ignorais ce que c'était, habituée du premier rang parterre, derrière la queue de pie du Chef d'orchestre, l'horreur totale, un espace si étroit le long de la rambarde du balcon, les jambes en tire bouchons, le martyre a commencé.

5ème concerto l'Empereur, merveille des merveilles, somptueux, puissant, énergique, un pianiste manquant de vivacité, je sais bien que je ne suis pas une spécialiste, mais la musique de Beethoven fait partie de moi, et je peux reconnaitre ce qui manque dans une éxécution, premier mouvement, le petit temps de pause pour le second mouvement suivi d'un seul coup par le 3ème mouvement, bon je n'en dirai pas plus.

Le chef d'orchestre sort, soulève le rideau et aussitôt réapparait, pas d'entracte, et la 3ème Symphonie "Héroïque", là bien exécutée et menée rondement pas un bon chef d'orchestre.

On ne respire pas chez Pas de Loup, même pas le temps de tousser, ou d'éternuer , et c'est reparti.

J'étais partagée par la joie de voir une salle archi comble, toutes les villes avoisinantes avaient affrétées le 4ème âge pour assister à ce concert beethovénien, c'était la pagaille, bref, je suis sortie meurtrie de partout, mes jambes avaient subies le dernier coup, mon fauteuil devenant un vrai problème pour passer, la foule vous entoure et se referme devant vous, sans que vous puissiez avancer.

Cher Beethoven que ne ferais-je pas pour toi ?

Quand on aime on ne compte pas , n'est-ce pas ?

Comme tu dis Bernard, ce n'est plus de l'amour, mais de la rage, de
subir un tel martyre

Qu'est ce que je peux ajouter? Chère Ludwig, il existe des cd ou lp avec des exécutions exemplaires... pourquoi te torturer dans des salles mal pourvues, alors qu'il existe des enregistrements exemplaires de ce concerto qui (à mon avis) dépasse largement la neuviemme.
Rien qu'à entendre ce trialogue entre ces délicieux instruments, à part lui personne ne l'a réussi, et jamais on ne fera mieux.
Je répète: plus jamais on ne fera mieux, c'est un monument de notre mémoire collective.

felyrops a écrit:

Qu'est ce que je peux ajouter? Chère Ludwig, il existe des cd ou lp avec des exécutions exemplaires... pourquoi te torturer dans des salles mal pourvues, alors qu'il existe des enregistrements exemplaires de ce concerto qui (à mon avis) dépasse largement la neuviemme.
Rien qu'à entendre ce trialogue entre ces délicieux instruments, à part lui personne ne l'a réussi, et jamais on ne fera mieux.
Je répète: plus jamais on ne fera mieux, c'est un monument de notre mémoire collective.

Cher Paul, des cd de toutes sortes , j'en ai, mais une salle de concert,c'est merveilleux, la musique n'y a que là qu'elle prend toute son ampleur, c'est la première fois que j'ai de si mauvaises places, je me suis toujours ruinée pour le prix des places, juste pour être au premier rang, là il n'y avait plus rien depuis des mois, j'ai donc pris ce qu'il y avait, et puis 5ème concerto, Hérïque valaient la peine du déplacement, hélas, j'aurais du rester dans mon fauteuil, j'ai voulu être devant et mieux voir, d'où mon malheur, mais ma fille a tellement apprécié, pour une fois qu'un de mes enfants aime comme moi la même musique, n'est-ce pas une consolation.

felyrops a écrit:

Je répète: plus jamais on ne fera mieux,

J'espère pourtant que si. Sinon cela voudrait dire que l'évolution de la musique s'est arrétée au XIXème siècle. Cela dit, c'est ce qui me semble être le cas ( du moins pour mes oreilles ) quand je vois les mer** contemporaines d'aujourdhui.

Je pense que quand un jeune ( ou vieux ) compositeur aura assez de cran pour travailler " à l'ancienne" avec le risque bien sûr d'être comparé, etc...On en reviendra peut être à de la bonne musique et qui sait de nouvelles merveilles?

Le problème c'est que je ne serai plus là pour l'entendre...

Je comprends ta remarque, mais on ne peut s'imaginer que, pour redresser le language musical (qui parfois ne connaît plus de règles), il faudrait remonter aux polyphonistes et madrigalistes.
Ecrire aujourd'hui suivant le canon beethovenien n'a aucun sens, ce serait des pastiches passéïstes.

Snoopy a écrit:

felyrops a écrit:

Je répète: plus jamais on ne fera mieux,

J'espère pourtant que si. Sinon cela voudrait dire que l'évolution de la musique s'est arrétée au XIXème siècle. Cela dit, c'est ce qui me semble être le cas ( du moins pour mes oreilles ) quand je vois les mer** contemporaines d'aujourdhui.

Je pense que quand un jeune ( ou vieux ) compositeur aura assez de cran pour travailler " à l'ancienne" avec le risque bien sûr d'être comparé, etc...On en reviendra peut être à de la bonne musique et qui sait de nouvelles merveilles?

Le problème c'est que je ne serai plus là pour l'entendre...

Je ne pense pas non plus être de ce monde, si un jour on revenait à de la bonne musique, ces compositeurs du 18ème et début 19ème siècles sont des irremplaçables.

felyrops a écrit:

Je comprends ta remarque, mais on ne peut s'imaginer que, pour redresser le language musical (qui parfois ne connaît plus de règles), il faudrait remonter aux polyphonistes et madrigalistes.
Ecrire aujourd'hui suivant le canon beethovenien n'a aucun sens, ce serait des pastiches passéïstes.

Il n'y a eu et il n'y aura qu'un seul Beethoven , que l'on en parle musicalement ou humainement, sa vie aura été unique, remplie d'une multitudes d'évènements, il se sera battu pour la liberté, chacune de ses compositions aura toujours été porteuse d'un message, d'une idée.

Snoopy a écrit:

Je pense que quand un jeune ( ou vieux ) compositeur aura assez de cran pour travailler " à l'ancienne" avec le risque bien sûr d'être comparé, etc...On en reviendra peut être à de la bonne musique

Bon vous etes plus calé que moi mais je crois que le probleme c'est que tout a été dit.
Réecrire à la maniere des anciens, à part pour le cinema, je vois pas trop l'interet.
Debussy, Malher, Stravinsky c'est quand meme génial. Ok y'a le sérialisme qui a rien donné sinon faire fuir beaucoup d'amateur potentiel mais ça va surment déboucher sur quelque chose dans... 100 ans (?)

OSS 1970 a écrit:

Snoopy a écrit:

Je pense que quand un jeune ( ou vieux ) compositeur aura assez de cran pour travailler " à l'ancienne" avec le risque bien sûr d'être comparé, etc...On en reviendra peut être à de la bonne musique

Bon vous etes plus calé que moi mais je crois que le probleme c'est que tout a été dit.
Réecrire à la maniere des anciens, à part pour le cinema, je vois pas trop l'interet.
Debussy, Malher, Stravinsky c'est quand meme génial. Ok y'a le sérialisme qui a rien donné sinon faire fuir beaucoup d'amateur potentiel mais ça va surment déboucher sur quelque chose dans... 100 ans (?)

Qui le sait, eux ont plus de 100 ans, ils sont toujours là, et le seront encore dans bien des siècles, ce n'est d'ailleurs pas une question d'être calés, c'est plutôt une question de ressentis, tu vois bien, que toi aussi tu as des émotions avec d'autres compositeurs, personnellement, ceux que tu cites ne me procurent rien, rassure-toi, personne ne sera capable de réécrire comme Beethoven, Haydn et Mozart, ça c'est une certitude, le monde change, et il ne va pas en s'améliorant, regardons autour de nous.
J'ajoute que je ne critique pas du tout les compositeurs que tu as cités, ils ont mon respect.

Snoopy a écrit:

Je pense que quand un jeune ( ou vieux ) compositeur aura assez de cran pour travailler " à l'ancienne" avec le risque bien sûr d'être comparé, etc...On en reviendra peut être à de la bonne musique et qui sait de nouvelles merveilles?

Qu'est-ce que tu appelles "à l'ancienne"?
Parce qu'il y en a déjà plein.

Citation :

Le problème c'est que je ne serai plus là pour l'entendre...

il y a des tas de musiques "écoutables" en passant de l'atonal au tonal, suffit juste de chercher

C'est un peu complqiué et je manque de temps pour me lancer dans des explications mais je ne dis pas "imiter" les anciens ( ce qui ne sert à rien en effet ) mais utiliser le système, la technique pour essayer de pondre des trucs plus sympas que ce que nous ponde nos compositeurs contemporains.

En gros, pour faire le parralléle avec la peinture, cela serait de ne plus dessiner de l'abstrait mais se servir des bases académiques et de l'impressionnisme pour recréer quelque chose de nouveau...mais de cohérent.

Ca existe déjà.

et les contemporains, y'en a des bons et des français