Nombre de messages : 31771 Age : 49 Date d'inscription : 10/08/2006
Sujet: La danse géorgienne 2021-05-15, 11:54
La danse traditionnelle géorgienne est née à l’intersection de deux mondes culturels, l'européen et l'asiatique : ses racines remontent à l'ère préchrétienne. Malgré les invasions successives, mongoles, perses, ottomanes et russes, elle a su conserver ses caractéristiques propres
Les fouilles archéologiques de Trialeti, en Géorgie centrale, effectuées au xxe siècle, ont conduit à la découverte de représentation de danses rituelles exécutées par des chasseurs en l’honneur des dieux durant le 2e millénaire avant J-C. Plus récemment, les fouilles d’Armatsikhe (anciennement Baguineti) ont mis au jour des figures de danseuses sur une plaque d’os datant du viie siècle avant J-C .
Les danses portent souvent un nom dérivé des régions où elles sont nées, comme Adjarouli (Adjarie), Kazbegouri (Kazbegui), Khevsoulouri (Khevsourétie), Mtioulouri (Mtioulétie), Ratchouli (Ratcha), Svanouri (Svanétie), et parfois d’une profession, comme Kintouri pour les Kintos, les vendeurs nomades de Tiflis
Au xxe siècle, deux troupes de ballet ont porté les danses traditionnelles géorgiennes sur les 5 continents, le Ballet national de Géorgie Soukhichvili— fondé en 1945 par Iliko Soukhichvili et Nino Ramichvili — et l'Ensemble Erisioni— fondé comme troupe amateur en 1885 et qui donna naissance durant les années 1990 au spectacle Georgian Legend sous l'impulsion de Jim Lowe et de Pascal Jourdan —; elles perdurent aujourd'hui en parallèle avec de nouvelles compagnies comme l'Ensemble Rustavi ou plus récemment le Ballet national royal de Géorgie.
La musique
Les danses sont accompagnées par les instruments de la musique traditionnelle géorgienne, à cordes comme le pandouri (luth à trois cordes), le tchongouri (luth à quatre cordes), à vent comme le salamouri (flûte à bec) ou le doudouki (hautbois}, à percussion comme le doli (tambour à double face pratiqué avec les mains), ou le garmoni (sorte d’accordéon) introduit au xixe siècle.
Les costumes
Pour les femmes, les longues robes de style médiéval sont destinées à dissimuler les mouvements de pieds, participant à l’impression de glissement sur le sol ; l’accentuation de la taille, les manches et les coiffes sont quant à elles destinées à souligner le maintien du haut du corps et de la tête, ainsi que la grâce des gestes attendus. Pour les hommes, le costume est une tenue de guerre : il est composé d’un tchokha à cartouchières, serré par un ceinturon portant un poignard — le khandjali —, un pantalon et des bottes — permettant les pointes, pratiquées dans la plupart des danses —, le tout couronné d’un bonnet parfois de fourrure. Chaque région géorgienne propose des robes ou des costumes spécifiques, notamment les régions montagneuses et l’Adjarie.