Le Requiem (forme à l'accusatif du latin requies signifiant repos), ou messe de Requiem, est une messe de l'Église catholique qui a lieu juste avant un enterrement ou lors de cérémonies du souvenir. C'est une prière pour les âmes des défunts, aussi connue sous le nom latin de Missa pro defunctis ou Missa defunctorum (Messe pour les défunts ou Messe des défunts). Elle est parfois pratiquée par d’autres Églises chrétiennes comme les Églises anglicane et orthodoxe.
Son nom vient du premier mot (l'incipit) de l’Introït : Requiem æternam dona ei [ou eis], Domine, et lux perpetua luceat ei [ou eis] (Donne-lui/donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière perpétuelle luise pour lui/pour eux).
Requiem est aussi le nom de nombreuses compositions musicales entendues lors du service liturgique ou utilisées comme pièce de concert. À l'origine, ces compositions musicales classiques de Requiem étaient données pendant le service funèbre et étaient conçues pour pouvoir s'intégrer à la liturgie. Elles étaient essentiellement chantées par un chœur, chacun d'eux étant précédé par l'intonation chantée par le célébrant. Elles s'éloignèrent de la liturgie quand on y adjoignit des parties de solistes chantées assez importantes, ainsi qu'une partie orchestrale d'accompagnement. Ce mode d'exécution est à présent rare.
Compositions musicalesLa forme ordinaire du chant de la messe pour les défunts est en grégorien, qui reste toujours la plus solennelle dans le contexte liturgique, et préférée pour les funérailles de Charles de Gaulle, de Georges Pompidou. La première version polyphonique connue a été composée par Johannes Ockeghem vers 1461 ou 1483, sans doute en faveur des obsèques de Charles VII ou de Louis XI ; son Requiem est considéré comme copié d’un compositeur légèrement plus ancien, Guillaume Dufaÿ (mais l'œuvre de ce dernier est perdue). Les premiers Requiem utilisent différents textes de plusieurs liturgies européennes avant que le Concile de Trente n’adopte le texte ci-dessus. Le Requiem d'Antoine Brumel (avant 1519 : 1516 ?) est le premier à inclure le Dies iræ.
À ce jour plus de deux mille Requiem ont été composés. Les versions de la Renaissance sont en principe a cappella (c'est-à-dire sans accompagnement instrumental) et environ mille six cents compositeurs ultérieurs ont choisi d’utiliser des instruments pour accompagner le chœur et emploient également des chanteurs solistes.
La plupart des compositeurs omettent des parties de la liturgie, la plupart du temps le Graduel et le Trait. Gabriel Fauré et Maurice Duruflé n’ont pas inclus le Dies iræ (seule ce qu'on pourrait appeler la préfiguration ancienne et encore très peu développée de cette prière apparaît dans le Libera me du Requiem de Fauré). Dans les époques précédentes, le texte complet de la Séquence médiévale avait souvent été utilisé par les compositeurs dans des œuvres indépendantes.
De temps en temps, les compositeurs divisent certains des textes de cette liturgie en deux ou plusieurs épisodes à cause de leur longueur. Ainsi, le Dies iræ, qui comprend vingt strophes, est le plus souvent divisé en plusieurs parties (c'est le cas dans le Requiem de Wolfgang Amadeus Mozart, par exemple). L’Introït et le Kyrie, qui se chantent à la suite l'un de l'autre dans la liturgie catholique, sont souvent rassemblés en un seul épisode.
Les Requiem de concertDe la fin du xviiie siècle jusqu'à la fin du xixe siècle, de nombreux compositeurs ont écrit des Requiem si longs ou utilisant tant d'interprètes qu’ils ne pouvaient pas être donnés pendant un service funèbre normal ; les Requiem de Gossec, Berlioz, Saint-Saëns, Verdi et Dvořák sont des oratorios. Une contre-réaction à ce mouvement vint du Mouvement cécilien qui recommandait un accompagnement restreint pour la musique liturgique et voyait d’un mauvais œil l’utilisation de solistes vocaux.
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