La musique lettonne est particulièrement proche de celle de ses voisines baltes (lituanienne et estonienne) du fait de leur histoire commune. La Lettonie a en effet dans son passé tumultueux subi de nombreuses dominations politiques, économiques ou culturelles. Ainsi est-elle aussi très liée à l'Allemagne, la Russie, la Pologne, la Suède et la Lituanie.
La musique classique et la musique à danser spēlmanis témoignent de ces influences. Mais c'est au travers de son passé paganiste qu'une identité nationale s'est transmise oralement au moyen des chansons traditionnelles daina et ligo.
Musique traditionnelle
Elle fut collectée par l'Allemand Herder dès le XVIIIe siècle. À côté des chants pastoraux ou maritimes fortement concurrencés par les nombreux aérophones rustiques, on trouve les dainas, qui ont une origine pré-chrétienne. Ces chants courts strophiques mais non rimés narrent la mythologie nordique en consacrant le soleil Saule, la lune Meness, etc. En 1894 et 1915 le recueil Latvju Dainas fut publié par Krišjānis Barons. On trouve aussi les chants saisonniers (ligo) tout aussi liés au paganisme et aux modes musicaux archaïque ou pentatonique.
Il existe ici comme dans tous les pays nordiques, une tradition de musique à danser spelman jouée avec une formation comprenant violon (vijole), cornemuse (dūdas) et cymbales (cimbole), notamment, mais qui est souvent supplantée par les battements de pieds ou de mains doublés de sifflets.
Lors des mariages, des musiciens itinérants jouent de la vielle à roue (rata lira) ou de la cornemuse (dūdas), un instrument réservé aux non-germains.
Dans les années 1970, des artistes tels Jānis Porikis, Valdis Muktupāvels et Teiksma firent un revival en revenant aux instruments traditionnels telle la cithare (kokles), mais en y adaptant des évolutions techniques modernes. Des groupes récents continuent cette tradition tels Maskackas spelmani, Quartet Karta et Senleja.