Je vais peut-être paraître un peu vieux jeu, mais je suis excédé par ces mises en scène-spectacle, bien relayées par le marketing, qui parasitent le talent réel - ou quelquefois supposé aussi - de ces gravures de mode qui envahissent les médias et qui n'épargnent malheureusement pas la musique classique: sans être janséniste, j'aime la sobriété!
Jamais des talents incontestables comme Martha Argerich, Yvonne Lefébure, Claire Désert ou bien d'autres ne se seraient permis de telles extravagances dans ce monde actuel où les paillettes et le bling-bling ont tout parasité. Je sais bien que pour nombre d'individus le monde du classique peut paraître vieillot et ringard et qu'il faut donc à tout prix redorer son image, mais faut quand-même pas pousser grand-mère...
Je suis à peu près persuadé que pour nombre d'auditeurs de Buniachtivili (excusez l'orthographe) ou de Grimaud, peu d'entre eux sont réellement intéressés par la musique classique et que ce qui compte avant tout, c'est qu'on en parle et qu'on les montre dans les médias. Mais, ce que je dis est également valable pour les Lang Lang, les frères Capuçon, etc.
En prenant un exemple pour ces derniers, il suffit de réécouter lors de la cérémonie d'ouverture de Notre-Dame, l'interprétation très discutable de Lang Lang dans le 2e concerto pour piano de Saint-Saëns ou de la transcription pour violon et violoncelle de la passacaille en sol mineur de Haendel - plutôt grinçante et ferraillante - par les frères Capuçon pour se dire qu'après tout, notoriété médiatique ne veut pas forcément dire grand talent, en tout cas ce soir-là!