Le Bœuf sur le toit, op. 58 est une œuvre musicale de Darius Milhaud créée le 21 février 1920 à la Comédie des Champs-Élysées. Le programme du concert, dirigé par Wladimir Golschmann comprenait également les créations de Adieu New York de Georges Auric, de Cocardes de Francis Poulenc (sur des poèmes de Jean Cocteau) et des Trois petites pièces montées d'Erik Satie.
Achevée le 21 décembre 1919, il s'agit à l'origine d'une pièce pour violon et piano intitulée Cinéma-fantaisie et destinée à accompagner un film muet de Charlie Chaplin. Membre du tout nouveau groupe des Six (avec notamment Auric et Poulenc), Milhaud la transforme en ballet-pantomime sur la suggestion de Jean Cocteau qui en écrit l'argument. Les costumes sont conçus par Guy-Pierre Fauconnet et les décors et cartonnages par Raoul Dufy.
Le titre comme la musique sont inspirés d'une ancienne chanson brésilienne, pays que fréquenta le compositeur, nommée « O boi no telhado ». Le refrain revient près de quatorze fois sur douze tonalités différentes. Son exécution dure environ un quart d'heure (18 minutes d'après la partition).
Farce surréaliste (sous-titre du morceau pour le disque A. Charlin : "Cinéma-Symphonie sur des thèmes sud-américains mise en farce par Jean Cocteau"), dans l'esprit des Mamelles de Tirésias de Guillaume Apollinaire ou du ballet Parade de Satie, il n'y a pas à proprement parler d'histoire. Le décor représente un bar qui voit défiler plusieurs personnages : un bookmaker, un nain, un boxeur, une femme habillée en homme, des hommes habillés en femmes, un policier qui se fait décapiter par les pales d'un ventilateur avant de ressusciter...
La chorégraphie était volontairement très lente, en décalage avec le côté vif et joyeux de l'accompagnement musical. Contrairement à un ballet traditionnel, les interprètes ne venaient pas de la danse mais du cirque dont les frères Fratellini, vedettes à Medrano.