Nikolaï Petrov

Pianiste de réputation mondiale, Nikolaï Petrov organise chaque année un festival international de musique de chambre qui l’aide à financer les activités de sa fondation caritative au service des musiciens peu connus mais qui mériteraient de l’être, ou de ceux qui vivent avec difficulté leur retraite. Grande gueule, il n’hésite pas à fustiger l’omniprésence de la Popsa dans les médias audio et télévisuels.

« Ta ! ta ! ta ! Il faut marquer l’accent avec plus d’insolence dans cette fugue ! Tu me joues ça comme un garçon bien élevé et je veux faire de toi un voyou ! » tonne Nikolaï Petrov, professeur retraité du conservatoire Tchaïkovski, artiste populaire d’URSS, président de l’Académie des arts russe, membre du conseil pour la culture auprès du Président de la Fédération de Russie et cavalier de l’Ordre « pour services rendus à la Patrie ». Assis à ses côtés un adolescent à queue de cheval et lunettes rondes marmonne un « ça devrait être possible » plus ou moins convaincu. Depuis plus de quarante ans, Nikolaï Arnoldovitch Petrov fait vibrer de ses mains puissantes et virtuoses des pianos dans le monde entier. Il n’a que vingt-deux ans lorsqu’il donne son premier concert à l’étranger. Premier prix d’un concours international, il se rend au Texas en 1962, au sommet de la tension entre les USA et l’URSS à propos des missiles soviétiques installés à Cuba. Mais, à l’en croire, ce n’est pas son souvenir le plus marquant. Il est plutôt sensible à la qualité acoustique des salles où il se produit. « C’était fantastique de jouer au Carnegie Hall à New York. Je me souviens aussi d’une petite salle à Taipeh (Taiwan) où j’ai du choisir parmi 18 pianos. ».

Dès 1965, il entre comme soliste à la Philharmonie de Moscou et poursuit une carrière en Russie et à l’étranger qui lui a permis à ce jour de visiter une cinquantaine de pays. Même s’il a pris sa retraite il y a trois ans, Nikolaï ne lève pas le pied. Il était récemment en tournée en France à Maison-Laffite et Compiègne, où il interprétait, avec Alexandre Guindine, des œuvres pour deux pianos de Mozart. Et, il continue, en plus de ses cours au Conservatoire, à donner entre 60 et 100 concerts par an. Mais en ce moment ce qui le préoccupe le plus, ce sont les ultimes préparatifs de son festival annuel, et de surcroît, international de musique de chambre au Kremlin, tout naturellement baptisé Kremlin Musical. Le programme, à l’heure où nous bouclons n’est pas encore confirmé, mais on sait qu’il sera particulièrement éclectique, comme son directeur artistique qui refuse de citer un compositeur favori. « J’aime ce que je joue et joue ce que j’aime, se contente-t-il de déclarer avec un air malicieux. La seule chose qui me laisse totalement indifférent, c’est l’avant garde contemporaine ». Bref, même s’il a déjà interprété les symphonies dissonantes et torturées de Schnitke, ne lui parlez pas des pianos préparés avec des clous de John Cale. « Cette musique a le droit d’exister, mais moi ça ne me touche pas ».

En revanche il est beaucoup moins tolérant avec la musique populaire russe contemporaine, la « popsa », une de ses têtes de Turc. « Je ne veux pas idéaliser la période soviétique. Il y avait de la bonne et de la mauvaise variété, mais aujourd’hui ça dépasse toutes les bornes ! Je n’ai jamais entendu autant de merde en Russie que ces dernières années. Le pire, c’est l’agressivité commerciale de cette variéte insipide qui envahit tout ! Essayez de trouver de la musique classique sur la bande FM. Il ne reste plus qu’une radio, Orphée, qui en diffuse ». C’est d’ailleurs pour soutenir jeunes ou au contraire vieux musiciens classiques que Nikolaï a créé, en 1998, la Fondation qui porte son nom et dont le Festival Kremlin musical, qui se tiendra du 17 au 22 avril prochain, est la première source de financement.

plein de bébés mp3 à vous mettre dans l'oreille ici :

http://www.classicalarchives.com/artists/petrov.html

Coco

Merci Coco

Peu connu chez nous mais très populaire en Russie, Nicolaï Petrov est mort aujourd'hui

http://news.rambler.ru/10652042/

Petit rappel de sa bio:

Nikolaï Arnoldovitch Petrov (en russe : Николай Арнольдович Петров) est un pianiste russe né le 14 avril 1943 à Moscou et mort le 03 Aôut 2011 à Moscou

Petrov naît dans une famille de musiciens : son grand-père Vassili Petrov est chanteur (basse) au Théâtre Bolchoï, et son père joue du violoncelle. Nikolaï Petrov fait ses études à l’École centrale de musique de Moscou et en 1961 entre au Conservatoire de Moscou où son professeur est Iakov Zak. Un an après Petrov remporte la deuxième place au Concours international Van Cliburn à Fort Worth.

En 1964 il est second au Concours musical international Reine-Élisabeth-de-Belgique. En 1968 Petrov termine son cycle de perfectionnement au Conservatoire et commence sa carrière de concertiste. Il se produit souvent comme soliste et joue avec des orchestres symphoniques dans le monde entier. Son répertoire comporte des œuvres classiques et romantiques mais aussi certaines compositions d’Aram Khatchatourian, Tikhon Khrennikov, Rodion Chtchedrine, Andreï Echpaï. En 1991 il est l’un des derniers à être nommé « Artiste du peuple de l'URSS ».

Depuis 1996 Petrov est membre du Conseil présidentiel de la culture. Il est aussi président d'une association caritative venant en aide aux jeunes musiciens. Il continue à donner des concerts et à être membre du jury de nombreux concours internationaux.

Snoopy a écrit:

Bref, même s’il a déjà interprété les symphonies dissonantes et torturées de Schnitke, ne lui parlez pas des pianos préparés avec des clous de John Cale. « Cette musique a le droit d’exister, mais moi ça ne me touche pas ».

En revanche il est beaucoup moins tolérant avec la musique populaire russe contemporaine, la « popsa », une de ses têtes de Turc. « Je ne veux pas idéaliser la période soviétique. Il y avait de la bonne et de la mauvaise variété, mais aujourd’hui ça dépasse toutes les bornes ! Je n’ai jamais entendu autant de merde en Russie que ces dernières années. Le pire, c’est l’agressivité commerciale de cette variéte insipide qui envahit tout ! Essayez de trouver de la musique classique sur la bande FM. Il ne reste plus qu’une radio, Orphée, qui en diffuse ».

Et un sage qui se serait bien entendu avec nous

Mort à 68 ans, je suppose que c'est soit un cancer soit une crise cardiaque ?

Je ne sais pas, je n'ai pas encore lu l'article, juste vu le titre

Il est mort d'un accident vasculaire cérébral