L’Oratorio de Pâques (BWV 249), en allemand Oster-Oratorium, en anglais Easter Oratorio, est un oratorio de Johann Sebastian Bach, commençant par Kommt, eilet und laufet ("Viens, hâte- toi et cours", achevé et donné le dimanche 1er avril 1725, dont trois versions ultérieures présentant des différences notables ont été conservées.
La première version de l'œuvre a été achevée sous forme de cantate pour le dimanche de Pâques à Leipzig le 1er avril 1725, puis sous le titre Kommt, gehet und eilet. Il a été nommé "oratorio" et n'a donné le nouveau titre que dans une version révisée en 1735. Dans une version ultérieure dans les années 1740, le troisième mouvement a été étendu d'un duo à un choeur en quatre parties. Le travail est basé sur une cantate laïque, la dite Cantate de berger Entfliehet, verschwindet, entweichet, ihr Sorgen, BWV 249a, qui est maintenant perdue, bien que le livret survit. Son auteur est Picander, qui est aussi probablement l'auteur du texte de l'oratorio. L'œuvre s'ouvre par deux mouvements instrumentaux, probablement tirés d'un concerto de la période Köthen. Il semble possible que le troisième mouvement soit basé sur la finale du concerto.
Le texte, donc probablement rédigé par Picander, s'inspire d'un passage des Évangiles dans lequel les apôtres Pierre et Jean découvrent le tombeau vide de Jésus, le jour de Pâques. Ce serait plutôt une cantate qu'un oratorio, s'inspirant succinctement du récit évangélique pour s'orienter vers une méditation sacrée.
Bach donna cet oratorio deux jours après avoir fait entendre sa Passion selon saint Jean, le vendredi saint (30 mars) de 1725, sous les voûtes de l'église Saint-Thomas de Leipzig. Cet oratorio résulte d'un travail de parodie de la cantate profane dite "des bergers" BWV 249a donnée 5 semaines plus tôt, à Weissenfels.
Bach remanie l'ouvrage une dizaine d'années plus tard pour un Oratorium festo Paschali (Oratorio pour la fête de Pâques) et à nouveau après 1740.
À l'inverse de l'Oratorio de Noël, l'Oratorio de Pâques n'a pas de narrateur mais quatre personnages qui déroulent l'histoire : Simon Pierre (ténor), Jean (basse), Marie-Madeleine (alto) et Marie de Jacques (soprano). Le chœur n'intervient qu'une seule fois, à la fin, pour la première représentation..
Sinfonia (instrumental)
Adagio (instrumental)
Duo (ténor-basse) « Kommt, eilet und laufet » (Venez, hâtez-vous)
Récitatif (soprano-alto-ténor-basse)
Aria (soprano) « Seele, deine Spezereien » (Âme, tes aromates)
Récitatif (alto-ténor-basse)
Aria (ténor) « Sanfte soll mein Todeskummer » (Mon chagrin mortel peut maintenant s’adoucir)
Récitatif (soprano-alto)
Aria (alto) « Saget, saget mir geschwinde » (Dis-moi vite)
Récitatif (basse)
Chœur « Preis und Dank » (Gloire et action de grâce)
Simon Peter (ténor) et Jean l'Apôtre (basse), apparaissant dans le premier duo, se précipitant vers la tombe de Jésus et le trouvant vide, y rencontrent Marie Madeleine (alto) et "l'autre Marie", Mary Jacobe soprano). Le chœur n'était présent que dans le mouvement final jusqu'à une représentation ultérieure dans les années 1740, lorsque le duo d'ouverture était en partie composé de quatre voix. La musique est notée pour trois trompettes, timbales, deux hautbois, hautbois d'amour, basson, deux flûtes à bec, flûte traversière, deux violons, alto et basse continue.
L'oratorio s'ouvre sur deux mouvements instrumentaux contrastés, un concerto grosso Allegro par l'orchestre complet avec des sections solo pour trompettes, violons et hautbois, et une mélodie de hautbois Adagio sur des motifs (Soupirs) "Seufzer" des cordes.
Le premier duo de disciples a été mis en choeur dans une version ultérieure, la section centrale restant un duo. De nombreuses envolées illustrent le mouvement vers la tombe.
Saget, saget mir geschwinde, l'aria de Marie de Magdala, est basé sur des mots du Cantique des Cantiques, demandant où trouver la bien-aimée, sans qui elle est " ganz verwaiset und betrübt " (complètement orpheline et désolée), située au milieu section comme Adagio, différent de l'original. Les mots sont proches de ceux qui ouvrent la deuxième partie de la Passion selon saint Matthieu.
Le mouvement final en deux sections contrastées ressemble au Sanctus composé pour Noël 1724 et plus tard devenant une partie de la messe en si mineur