Ennio MORRICONE (cinéma)

Merci pour ce splendide message. Oui, je connaîs très bien l'histoire du Padre Pio.
J'ai un grand ami de ma bande de jeunesse parisienne, qui l'avait rencontré, et a retrouvé la foi en Dieu,  grâce à lui.
Moi je partage cette foi, qui est souvent inexplicable, mais ce n'est pas l'objet du forum...
Je suis très touchée par ce que tu nous envoies, je relirai tout ceci précieusement pour écouter tranquillement cet extrait.... Encore merci.  

Je n'ai pas réussi à convaincre mes pré-ados à la maison (les petit cousins et neveux), de regarder un film avec musique d'Ennio Morricone.... Sans doute trop jeunes (dans les onze-douze ans), et pas envie de regarder des western spaghettis, ils sont dans le trip des films d'heroïc fantasy, à la limite, chance, la trilogie des "Mousquetaires", parce qu'ils ont vu des épéistes dans une fête des pirates la semaine dernière.... (belle musique de Michel Legrand d'ailleurs)........
Une autre fois....  

Anouchka a écrit:

Je n'ai pas réussi à convaincre mes pré-ados à la maison (les petit cousins et neveux), de regarder un film avec musique d'Ennio Morricone.... Sans doute trop jeunes (dans les onze-douze ans), et pas envie de regarder des western spaghettis, ils sont dans le trip des films d'heroïc fantasy, à la limite, chance, la trilogie des "Mousquetaires", parce qu'ils ont vu des épéistes dans une fête des pirates la semaine dernière.... (belle musique de Michel Legrand d'ailleurs)........Une autre fois....  

Il ne faut pas insister. Impossible pour moi d'intéresser ma fille sur un Western Spaghetti ou non, mis en musique par Ennio ou pas. Elle ne jure que par les "Marvel" et les films d'horreur à condition que ceux-ci ne soient pas antérieurs à 2004, ou alors il faut qu'il y ait Tom Cruise parmi les rôles principaux...et encore....   J'ai voulu qu'elle regarde LA FIRME avec moi, sur une superbe musique de Dave Grusin soit dit en passant, mais elle s'est barrée avant la fin.   Mon fils en second (par alliance), son aîné de 5 ans,  est déjà plus ouvert et sensible au style "Western", aimant beaucoup ceux de Leone, en particulier, et les musiques qui s'y rapportent. Il joue de la guitare électrique en amateur et aime le rock. Les thèmes enlevés et extravertis que Morricone écrivit dans ce domaine, construits autour d'accords simples, ont toujours accroché ses oreilles; ce qui n'a jamais été le cas de l'aîné qui, lui, aime surtout la chanson à texte et la cadette qui ne jure que par J..... B..... et M.... C..... 

  Mdr.... ! OUf, moi j'ai une soirée cool car mon fils est au ciné avec les "sacrés gamins" pour voir "la planète des singes : l'affrontement" (tu vois le genre). Du coup, j'écoute les variations Goldberg de JSB par Pierre Hantaï... en attendant je ne sais trop quoi (dormir.. , lire, un petit film "à moi" ?)........
Ah, ces "sacrés ados", ils nous en font voir de toutes les couleurs.......!  Merci pour ton témoignage qui va m'aider pour la dernière semaine..(catamaran tous les matins avec des cours..., réveil aux aurores, aïe !!).  Je vais un peu jeter l'éponge pour musique classique, mais en leur fourguant un peu de ceci et de cela quand même....  Je ne renonce pas à reproposer "Pour une poignée de dollars"....   (genre stratégie sioux : imposer ne marchant que peu souvent.. :  je me mets devant un film, ils viennent voir "en catimini" et ils accrochent... techniques qui peuvent marcher)...  
il faut qu'il y ait Tom Cruise parmi les rôles principaux...et encore., dis-tu.. : J'ai du mal avec lui, my God !! (je le reconnaîs "bon" dans quatre ou cinq films, mais je déteste son physique, et l'homme qu'il représente... Bon, OK HS   )

Ce qui serait intéressant, c'est que soit réalisée une anthologie qui regrouperait en deux cd, voire trois, toutes les musiques chorales que Morricone composa pour le Septième Art: nous dit Icare.

Ne t'en sens-tu pas la compétence, toi, si expert en ce qui concerne notre grand Morricone ? (je suis très sérieuse, tu sais !)  Very Happy
A bientôt avec plus de temps.    

Anouchka a écrit: Juste vite fait : A propos d'une éventuelle anthologie des pièces chorales de Morricone pour le Septième Art, tu peux trouver un sponsor ou un mécène ou un financement, si le projet est bien structuré et a sur le plan marketing un "retour sur investissement" prouvé (désolée de tomber dans mon job, mais hélas désormais on fonctionne comme cela, même pour les "artistes".... )

Jean a écrit: eh bien Icare en fait la liste...et Anouchka se lance dans la ..;réalisation??  Very Happy

Je ne suis pas sûr d'être très doué pour ces choses-là, mais pourquoi pas au fond?

...Jean s'occuperait de la supervisation...Joachim s'occuperait de la partie biographique dans le fascicule qui accompagnerait le coffret. Anouchka s'occuperait de trouver un sponsor et je me chargerais de la sélection des morceaux ainsi que de l'ordre de compilation... 

Seulement voilà, je parle encore au conditionnel. 

ben voila...çà prend forme   

Pour les amateurs, à voir ou à revoir, ce soir "Mon nom est personne" sur France 4 à 20h45. Musique de Morricone, bien sûr

C'est un Western qui tourne un peu trop dans la farce par moments mais j'aime bien la confrontation entre une légende de l'Ouest (Henry Fonda) et son jeune admirateur (Terence Hill) qui veut justement le faire entrer dans la postérité en l'obligeant à affronter la horde sauvage. Ce western a un côté enfantin qui n'est pas pour me déplaire. Jeune, je m'identifiais pas mal au personnage sans nom de Terence Hill.

Ce que j'aime surtout, c'est la musique d'Ennio Morricone. Les mélomanes noteront une citation des "Walkyries" de Wagner. Ce qu'ils n'identifieront sans doute pas, ce sont les instruments qui l'interprètent: des klaxons de camionnettes , ni plus ni moins, ce qui apporte au célèbre thème de Wagner un aspect ludique, espiègle, avec un soupçon d'ironie, une sorte de son-jouet:

https://www.dailymotion.com/video/xb2w51_best-scene-ever-jack-beauregard-vs_creation

A propos de la réalisation d'une anthologie de l'oeuvre chorale d'Ennio Morricone pour le cinéma...

  A revoir ???  
Projet bénévole mais il faudra faire une caisse commune pour la réalisation....  

Hey, j'ai eu la même idée qu'Anouchka en lisant Icare quant à une éventuelle anthologie des oeuvres chorales de Ennio Morricone ! Ca pourrait se faire !   

Coucou tardif (vu le clan ici...)... 

Je pense qu'il va falloir que l'un de nos gentils administrateurs   , transfère cette intéressante discussion sur le copieux fil Ennio Morricone... (question ?).
Je suis très sérieuse, je pense que si Icare se sent prêt (c'est lui le grand expert), avec votre aide, moi je peux suivre pour les contacts et la structure du projet.
Mais, soyons clairs : soit, c'est un projet bénévole, on fera quelques tirages perso pour nous les aficionados.... Cela reste alors ce que l'on appelle un "projet confidentiel", c'est-à-dire personnel en tout petit tirage, en gravures CD etc..
Soit, on monte d'un cran, et alors, autres démarches... Si cela vous intéresse, j'en parlerai à Icare par MP... Sachant que ce type de projets (j'en ai fait !!), est long et demande une vraie motivation.
Le problème d'argent, pour une mise sur le marché...., c'est qu'il faut trouver l'entreprise qui la fera. Pourquoi pas Ennio Morricone lui-même, ou son fils, ou plutôt tous ses sponsors et agents etc.....
Ce n'est pas un fantasme irréalisable....  

Anouchka a écrit:

Juste vite fait : Mais tu peux trouver un sponsor ou un mécène ou un financement, si le projet est bien structuré et a sur le plan marketing un "retour sur investissement" prouvé (désolée de tomber dans mon job, mais hélas désormais on fonctionne comme cela, même pour les "artistes"....   )

La partie qui m'intéresse le plus dans la confection d'une anthologie, c'est évidemment la partie la plus musicale, c'est-à-dire tout ce qui se rapporte à la sélection des morceaux et l'ordre dans lesquels les compiler, ce qui n'est pas forcément simple si on veut faire un travail de qualité. Je ne suis par exemple pas très partisan d'un ordre chronologique ni d'un classement par période. Ce qui est déjà établi c'est qu'avec ce compositeur, il y a l'embarras du choix: j'opterais volontiers pour un triple cd, 3 x 60 minutes. J'ai aussi une certaine idée des morceaux que je sélectionnerais à coup sûr mais il me faudrait quand même un sacré travail de réécoute, ce qui me permettrait de mieux maîtriser mes connaissances en ce domaine et de me remettre en mémoire des choses que j'ai plus ou moins oubliées ou auxquelles je ne pense pas au moment où j'écris ces lignes. Puis, je connais au moins deux autres amateurs "experts" d'Ennio Morricone qui pourraient éventuellement me conseiller.  

PS:J'ai reporté la partie de cette conversation sur le bon fil mais ce ne fut pas facile car les commentaires se sont mélangés avec d'autres, rendant le tout incohérent et peu compréhensible . J'ai dû jouer d'astuces, de coupes et de modifications pour restituer le sens de la discussion.

Merci beaucoup pour ce message, et tout ton boulot de tri dans nos messages... C'est un peu le revers de la médaille "discussions spontanées"...
Ecoute, réfléchissons-y, je trouve qu'un travail par thème, plutôt que chronologique, est sans doute plus passionnant, tant pour le "créateur", que pour "l'auditeur".
Etant relativement disponible (je travaille à temps partiel), je puis m'impliquer suivant la feuille de route que l'on m'indique.
A propos de Morricone, j'était toute contente mercredi de parler de lui -et de notre forum- avec mon cousin parisien musicien (guitariste) et mélomane, lors d'un pique-nique familial.. : Il adore Morricone, l'écoute de temps en temps et était tout-à-fait au courant de sa tournée annulée de cette année et reportée l'an prochain. Je me suis sentie soudain en petit pays connu !  

P.S. : Pour info, l'un de mes projets récemment terminé (nécessitant un énorme boulot de traductions qu'il fallait que je sous-traite en partie), un forum spécial avait été créé par un expert informatique, qui permettait de discuter entre gens concernés, sans encombrer d'autres forums, blogs ou boîtes mail.

La composition que j'ai écoutée aujourd'hui, après le travail, Symphony for Richard III d'Ennio Morricone n'a rien d'une oeuvre chorale: elle est purement symphonique. Elle s'applique à la version rénovée du film muet The Life and Death of Richard III daté en 1912. Je pense qu'Ennio Morricone, qui n'avait connu durant toute sa carrière que la magie du cinéma parlant avec les avantages et les inconvégnants que celui-ci impose à un compositeur de l'image, fut heureux de cette nouvelle expérience qui commença avec la version rénovée de La Dame aux Camélias réalisée vers 1915. Pourquoi? Parce que le cinéma muet propose une succession d'images muettes, c'est-à-dire sans dialogues ni effets sonores, ce qui laisse au compositeur un espace d'expression que le cinéma parlant ne peut jamais lui promettre. Le compositeur d'aujourd'hui peut alors aborder musicalement ce cinéma ancien sans forcément imiter l'approche des compositeurs du passé, contemporains du muet, et même tenter des esthétiques audacieuses et modernes comme le fit, par exemple, le compositeur d'origine argentine Martin Matalon sur Métropolis.
Pour en revenir à cette "Symphonie pour Richard III", chaque "mouvement" semble prendre ses racines et sa structure dans une idée antérieure du compositeur déjà "essayée" sur divers films contemporains, comme s"il avait voulu les réunir ici dans une forme plus développée et cohérente, comme si chacun d'eux (8 au total) était tributaire de l'autre, au service de ce que l'on pourrait éventuellement appeler une "Symphonie du Septième Art". Le résultat est remarquable et il y a des moments de grande émotion et même de toute beauté, un formidable équilibre d'expression entre musique tonale et atonale, à cheval entre sa musique de film et de concert. La chance que j'ai eu, c'est d'avoir pu l'écouter en entier et en "live" en Belgique, avec le film diffusé sur écran géant et auquel je n'ai d'ailleurs prêté aucune attention, trop captivé par la superbe partition d'Ennio Morricone.

Merci beaucoup pour ce message passionnant, on a envie d'écouter...
Cela dit, pour rebondir avec humour sur tes derniers mots, certes, Shakespeare est passionnant (c'est un de mes auteurs préférés mais je "ne prends pas tout", rires), et qu'est-ce que je me suis barbée en fac avec Richard III (je m'endormais pendant les cours)...
Au fait, as-tu un peu avancé sur une idée .. de projet.. de pourquoi pas... d'une anthologie Morricone sur certaines oeuvres ?

Si tu fais allusion à l'anthologie sur ses oeuvres chorales, je n'ai rien concrétisé encore. C'est toujours dans le domaine de l'abstrait pour le moment.

Quant à Shakespeare, j'ai fait du théâtre amateur et de l'actor's studio durant ma lointaine jeunesse. J'ai joué quelques monologues d'Hamlet. Ce qui est marrant c'est qu'à la même époque Franco Zeffirelli en fit une transposition cinématographique avec Mel Gibson dans le rôle principal. Il convoqua Ennio Morricone pour la musique et celui-ci composa une de ses meilleures partitions pour le cinéma. J'utilisais sa musique pour me mettre en condition pendant les répétitions.

C'est sympa de penser que tu as joué en amateur des monologues d'Hamlet, chef d'oeuvre s'il en est ! Avec Morricone pour te mettre en condition (admiration)...
As-tu vu le Hamlet d'Ambroise Thomas à la Monnaie sur Mezzo ? Stéphane Degout est génial. Mais il faut aimer le lyrique....
Le théâtre amateur, j'en ai fait il y a une dizaine d'années.. Ce que j'aimais, c'était l'impro : C'était court, ouvert à l'imaginaire le plus dingue qui soit, on riait beaucoup (mais parfois c'était grave). Le grand champion des ligues d'impro, c'était Alex Métayer (et désormais son fils Eric). Tiens, il faudrait que je m'y remette , à ça !  Le seul truc qui me barbait, c'était les textes par coeur pour les spectacles de juin. Le "chef" nous faisait toujours jouer des rôles à l'opposé de notre caractère, bonjour !
Il nous laissait parfois choisir nos rôles à notre gré (courts, un chapitre), dans des bouquins. Avec musique en accompagnement... Je ne raconte pas ce que j'avais choisi (sinon = quolibets), par contre la musique c'était les "Queen"

!

Anouchka a écrit:

C'est sympa de penser que tu as joué en amateur des monologues d'Hamlet, chef d'oeuvre s'il en est ! Avec Morricone pour te mettre en condition (admiration)...
As-tu vu le Hamlet d'Ambroise Thomas à la Monnaie sur Mezzo ? Stéphane Degout est génial. Mais il faut aimer le lyrique....

Non, je l'ai vu en revanche par Laurence Olivier dans une version cinématographique et  par Gérard Desarthe dans le rôle-titre, version théâtre de 1989 sous la direction de Patrice Chéreau. Bien que la version cinéma Gibson/Zeffirelli ne remporta pas l'unanimité du côté de la critique, c'est celle dont je me sentais le plus proche. Je trouvais que la prestation de Laurence Olivier était trop statique et trop cinématographique alors que la prestation de Désarthe me paraissait trop exubérante et trop théâtrale. Mel Gibson me parut davantage dans un entre-deux plus proche de ce que je souhaitais exprimer, dans une sorte de cinéma théâtral ou de théâtre cinématographique. Puis, il y avait la musique de Ennio Morricone qui dessinait un climat saisissant et fort esthétique entre les nombreuses répliques, seulement il fut difficile pour elle de se construire un espace à sa hauteur; c'est sur disque qu'elle prit toute son ampleur. Le jour de ma prestation devant un public averti, elle m'a terriblement manqué. Je m'étais trop habitué à elle pendant les répétitions. Le ratage fut total. Tout est tombé à plat: le fiasco! Aujourd'hui, j'en rigole mais à l'époque j'étais tellement triste d'avoir déçu mon professeur...

Merci pour ton message.
Ah, j'imagine ta tristesse d'avoir "loupé ta prestation".. Moments où on vroudrait être dix pieds sous terre, et qui font partie de la vie (on connaît tous ...). Peut-être ton prof aurait-il dû te soutenir avec une intro "musique Morricone".... et juste un petit fond très doux pendant tes monologues....
Re : "Hamlet", en fait sur le plan théâtre, je ne connaîs que la version avec Laurence Olivier, oui, trop statique et trop "démodée désormais, humble avis.
Les autres, je ne les ai pas vues. Je n'aime pas du tout du tout Mel Gibson, désolée, c'est très réactif de ma part, je fais un "blocage"... (tant pis pour moi..).
Je me souviens vaguement avoir lu que Charlton Heston jouait dans ce film ? (et lui, c'est un vrai acteur shakespearien, cf. ses études à l'Actor's studio), mais bon...
Desarthe...? Cela devait être l'époque ou je "pouponnais" , rires....
Pourrions-nous suggérer à Brannagh de refaire un "Hamlet", pourquoi pas ???
(j'ai bien aimé tout ce qu'il a fait sur Shakespeare sauf un petit syndrome "Richard III" comme je t'ai dit). AVEC UNE BONNE MUSIQUE DE FILM ? Et reprendre Morricone, ou des extraits, par exemple ?
Je suis sûre qu'en cette année Shakespeare chère aux Anglais, on va avoir des petites séries sympas BBC... ?
J'ai bien aimé aussi "Shakespeare in Love".... , il me semble qu'il y avait une bonne bande-son aussi...

Pour Shakespeare in Love et sa bande-son, voir = sur ce fil
Il n'est pas encore très fourni mais ça viendra car j'ai pas mal d'opus du compositeur.

Juste pour dire que je sors de la re-vision du film "Vatel", et que la musique de Morricone, à laquelle j'étais très attentive, m'a beaucoup plu, car elle était créative en collant bien au contexte 17ème siècle. Des moments émouvants, solos violons, par exemple quand Uma Thurman apprend le suicide de Vatel (donc à la fin). Beau mix bande-son avec évidemment Lully, Haendel, Rameau (même si les anachronismes musicaux sont flagrants , mais on s'en moque), et la très belle voix soprano colorature d'Arielle Dombasle. Depardieu est évidemment prodigieux.
Je me suis demandée si Morricone avait dirigé tout, y compris les extraits de musique baroque. Sans doute que oui....

J'ai ressorti mon cd afin de pouvoir apporter quelques utiles précisions sur le contenu. Dans un premier temps, ce qu'il faut savoir c'est que je n'ai vu le film qu'une seule fois, lors de sa sortie sur grand écran, c'est-à-dire que 14 ans se sont écoulés depuis. Impossible pour moi de me rappeler exactement ce que l'on entend dans le film par rapport au contenu du disque. Je me souviens d'une photographie somptueuse, d'un Depardieu en état de grâce. Je sais que la musique d'Ennio Morricone était à la hauteur, mais j'en ai une connaissance et un souvenir principalement discographiques. Là où je veux en venir c'est que dans le film il peut y avoir de la musique qui n'apparaît pas sur le cd et, inversement, il se peut que celui-ci contienne certains extraits qui n'apparaissent pas à l'image ou ont été sous-exploités, au point que le spectateur ne les remarquent pas forcément:

En sachant cela, le disque se découpe, selon moi, en trois parties: La première partie se constitue de neuf plages qui correspondent à l'aspect le plus créatif de la bande originale où Morricone s'évertue de coller au mieux au contexte 17ème Siècle sans trahir sa "contemporanité et morriconité" et, par conséquent, sans céder à une pure imitation de musiques de cette période. C'est ce que l'on appelle la partie "score" se composant du Thème de Vatel, L'amour suspendu, Ouverture pour Vatel, Symphonie avec voix, Vertige, Thème de Vatel (reprise), Kaléidoscope, Deuxième Symphonie, Fête et Cynisme. Symphonie avec voix, Kaléidoscope, Fête et Cynisme sont mes trois morceaux préférés. Je ne me rappelle plus à quels moments ils interviennent dans le film de Joffé...

La seconde partie se constitue en revanche d'extraits qui sont bien composés par Ennio Morricone et apparaissent davantage comme des imitations, ce que l'on appelle dans le jargon musico-filmique des "musiques de circonstance": Secundo pezzo d'après le Bourgeois Gentilhomme de Molière, interprété par Arielle Dombasle, Deux Courtisanes, Début de la fête, Ouverture de la cour, pour ensemble instrumental caractéristique de l'époque.

La troisième partie se constitue d'extraits non composés par Ennio Morricone: Hippolyte et Aricie "Temple Sacré", Les Indes Galantes et La Bourrée de Jean-Philippe Rameau, L'Air d'Absalom de Giovanni Paolo Colonna et enfin The Royal Fireworks de Haendel. Pour cette partie-là seulement, c'est le compositeur et pianiste Jean-Michel Bernard qui est mentionné pour en avoir assuré les orchestrations et la direction.

Pour en savoir plus sur Jean-Michel Bernard:
= ici

Je te remercie beaucoup pour ce message détaillé, puisque je sors de "cette vision". Il faudrait, je pense, pour être vraiment imprégné de la musique, revoir le film avec toutes les explications etc... (= genre : ton message, type "livret", en pré-revision). Moi, j'ai vu ex abrupto, et en plus, je n'avais jamais vu le film !! (je pensais que oui, mais non !!). Donc, dans ces cas-là, surtout avec un Depardieu génial (quoi qu'en dise Télérama qui n'a quand même pas osé le "flinguer"..).. : On essaie de suivre une intrigue fine et un peu tortueuse (la Cour et ses "hontes" de nobles à la fois humbles et privilégiés...).., donc la musique devient un peu un arrière-fond, normal.
J'ai pas mal démêlé Haendel et Rameau de la musique Morricone, finalement. Donc Arielle Dombasle, au mieux de sa forme vocale, a chanté du Morricone aussi.
J'étais déçue, sur Wikipédia hier soir, d'avoir aussi peu d'infos sur la bande-son de ce film. C'est nul !! C'est toi qui m'en donnes. Et je sais bien que le CD est disponible.
Très humblement, n'étant pas une spécialiste de Morricone comme toi, ce qui m'a enchantée, c'est sa capacité à "recoller" à une ambiance, et à un style de musique de l'époque.
Film à voir , malgré les "fines bouches" de certains critiques de l'an 2000, pourquoi bouder son plaisir ? Le film est d'un esthétisme splendide à tous points de vue, dont les décors -les châteaux français -, et les costumes -très soignés-. L'intrigue est subtile, et justement, c'est parce qu'on la suit de très près que l'on en comprend les finesses !! (n'en déplaise à certains mauvais sires).   Y compris la musique....

P.S. :

Icare a écrit:

L'amour suspendu, Ouverture pour Vatel, Symphonie avec voix, Vertige, Thème de Vatel (reprise), Kaléidoscope, Deuxième Symphonie, Fête et Cynisme. Symphonie avec voix, Kaléidoscope, Fête et Cynisme sont mes trois morceaux préférés. Je ne me rappelle plus à quels moments ils interviennent dans le film de Joffé...

Exactement... C'est pour cela que je souhaite revoir ce très beau film, avec tes commentaires, cher ami !

Il y avait un moment que je n'étais pas revenu vers ce compositeur. Seulement, j'avais un réel besoin de me ressourcer et l'idée d'avoir opté pour un album intitulé Le musiche di Ennio Morricone per il cinema di Giuseppe Tornatore me fut judicieuse. Cette compilation qui relate une solide et fructueuse collaboration entre un cinéaste et un compositeur, la dernière grande collaboration italienne de Morricone après celles qu'il scella avec des réalisateurs aussi talentueux que Sergio Leone, Bernardo Bertolucci, Mauro Bolognini, Giuliano Montaldo, Elio Petri..., déploie différentes palettes de son approche musicale. Le romantisme (Cinéma Paradiso), la mélancolie parfois sophistiquée (La Sconosciuta), l'ironie, le joyeux et la dérision (Il cane blu), la référence classique transcendée Stanno tutti bene, la furie atonale et la beauté suspendue (Una pura Formalita', l'épique (The legend of the pianist of ocean), grand moment symphonique d'une emphase toute cinématographique et traversé de fragments de jazz, le poétique (L'uomo delle stelle - Voci), l'élégance italienne et féminine avec une touche de romantisme Malena, l'onirique (Il Sogno - Stanno tutti bene et l'ambiguité (Per Giovanni Falcone) pour le caractère un peu insouciant et bon enfant du thème, dans sa première partie qui s'étoffe par la suite, à partir de l'entrée d'un violon solo. La musique prend une couleur printanière et un ton presque baroque alors qu'elle semble dissimuler une arrière-pensée plus sérieuse et triste...le souvenir d'un homme lâchement assassiné par la Cosa Nostra...

Plus de précisions sur cette compilation = ici