On trouve davantage de précisions dans la biographie de Fétis :
Henri Karr est le fils d'un violoniste allemand, connu par deux concertos pour violon publiés à Paris vers la fin des années 1790 ; il est né à Deux-Ponts, en Palatinat, en 1784. A l'âge de trois ans, il fut transporté à Paris avec sa famille. Après avoir appris les principes de la musique avec son père, il reçut des leçons de piano de l'Etendart, élève de Balbastre et bon professeur.
Mais devenu orphelin fort jeune, il dut pourvoir à son existence et tomba dans la misère. Recommandé par son maître aux célèbres facteurs d'instruments Erard, il fut tiré par eux de cette triste situation, et attaché en 1808 à leurs magasins pour faire entendre les pianos, avec un traitement de deux mille francs. Ce fut aussi dans le magasin de musique de cette maison que parurent ses premières compositions.
Plus tard, lorsque son nom commença à être connu par ses fantaisies et variations sur des thèmes d'opéras nouveaux, il abandonna cette situation pour se livrer à l'enseignement ; mais bientôt il négligea aussi cette partie de sa profession, pour se mettre en quelque sorte aux gages des marchands de musique qui lui faisaient faire des morceaux de piano sur de certaines dimensions données, à peu près comme on fait pour un habit. Pendant quelques années, le nom de Karr fut en vogue pour ce genre de musique légère qui naît et meurt en peu de temps ; mais cet artiste, là aussi, finit par mettre tant de négligence dans son travail, et par multiplier ses productions à un tel excès, que les amateurs n'en voulurent plus. Dans les derniers temps il en était réduit à aller de porte en porte offrir aux marchands les manuscrits de ses arrangements pour vingt-cinq ou trente francs, ou moins encore.
Karr est mort à Paris le 10 janvier 1842. Il était le père de Alphonse Karr, éminent littérateur qui jouit d'une grande popularité.
On a de Karr :
Sonate pour piano seul, op. 1
Sonates pour piano et violon opp. 8 et 13
Nocturnes pour piano et violon ou flûte opp. 33, 42, 47, 49, 51, 53, 55, 63, 69, 96, 185
Divertissements pour piano et violon, opp. 92, 113, 117
Duos, nocturnes, fantaisies, etc pour piano à quatre mains, opp. 46, 67, 74, 87, 97, 98, 107, 109, 112, 127, 173, 176, 177, 178 et autres sans op.
Sonates pour piano seul, opp. 9, 10, 22, 32, 34, 119
Fantaisies, divertissements et rondeaux sur des thèmes d'opéras pour piano seul : plus d'une centaine
Variations idem : environ 25 œuvres
Bagatelles et autres arrangements, idem : plus de 50 œuvres