José Palomino (1755 - 1810)

Peu de choses sur ce compositeur espagnol, né à Madrid en 1755, mort à Las Palmas de Gran Canaria en 1810, sinon une page en catalan https://www.enciclopedia.cat/ec-gem-16202.xml d'où il ressort qu'il passa une grande partie de sa carrière au Portugal, qu'il quitta pour les Canaries lors des guerres napoléoniennes en 1807. Il finit sa carrière comme maître de chapelle de la cathédrale de Las Palmas.
Je n'ai pas trouvé son catalogue, mais il existe un enregistrement de trois quintettes avec deux altos dédiés  à l'ambassadeur d'Espagne à Lisbonne, d'un style classique qui devrait plaire aux amateurs de Haydn et de Boccherini (et des autres compositeurs espagnols de l'époque, tels Brunetti et Canales). On peut l'écouter et le télécharger sur spotify, qobuz et être acheté physiquement auprès de la Sociedad Española de Musicologia.

Le premier quintette est disponible sur youtube https://youtu.be/t4ETn0wTec4.

Merci, jdperdrix, de nous faire connaître ce compositeur, dont le quintette présenté sur youtube ressemble comme un frère à ceux de Boccherini (plus que de Haydn à mon avis).

On ne trouve même pas José Palomino dans la biographie de Fétis, comme quoi il n'était apparemment plus connu (du moins en France) une cinquantaine d'années après sa mort.

J'ai trouvé quand même quelques renseignements sur un site espagnol : http://www.musicadehispania.net/2014/08/jose-palomino-1755-1810.html

José Palomino est né à Madrid en 1755. Il était le fils d'Antonia de la Quintana et de Francisco Mariano Palomino, un violoniste de Saragosse qui travaillait pour les théâtres madrilènes depuis les années 40 du XVIIIe siècle. Ses deux frères, Antonio et Pedro, étaient également des violonistes reconnus.
Selon Baltasar Saldoni, José Palomino a étudié la composition avec Antonio Rodríguez de Hita (1722-1787), maître de chapelle du Monastère royal de l'Incarnation de Madrid et compositeur de quelques zarzuelas jouées à Madrid dans les années 60 et 70 du 18e siècle.
En 1767, à seulement douze ans, Palomino composa une tonadilla, intitulée El canapé, qui connut une grande renommée. En 1770, alors qu'il est encore très jeune, il est choisi comme violoniste de la chapelle royale de Madrid. Les autres adversaires de la place étaient Felipe de los Ríos, Bonifacio Zlotek ou Juan Marcolini, d'excellents violonistes qui occuperaient plus tard également une place dans la Chapelle Royale.

Dans le rapport proposant sa nomination, il est dit qu'il s'était déjà présenté en 1768 à une place de la chapelle royale (à côté de son frère Antonio) et il doutait de lui accorder ou non la place car ses grands-parents avaient été comédiens. En 1773, Palomino demanda six mois de permission pour se rendre à Lisbonne, arguant que dans cette ville il avait son père malade et un petit frère de sept ans. Après la période d'autorisation, Palomino n'est pas revenu à Madrid, ainsi en février 1774 il a été décidé de le suspendre au poste de la Chapelle Royale.

À Lisbonne, il était membre de l'orchestre de la chapelle de la cour portugaise. D'autres membres de sa famille ont travaillé dans ce même orchestre, comme son père Francisco Mariano, son frère Pedro et son gendre Manuel Núñez. Au nom de l'ambassadeur d'Espagne au Portugal, le comte Fernán Núñez, Palomino a composé la sérénade Il ritorno di Astrea in terra. Avec cette sérénade, l'ambassadeur a célébré le double lien de mariage qui s'est produit entre les infants du Portugal et de l'Espagne. La sérénade a été saluée avec enthousiasme. À Lisbonne, Palomino a non seulement joué avec l'orchestre de la chapelle royale lors de diverses fêtes célébrant les églises et les couvents de la ville, mais est également intervenu dans des académies de musique privées.
Ses intermezzos et ses entremeses portugais ont été produits dans les théâtres de musique nationale, le Teatro do Salitre et le Teatro de Rua dos Condes. Malgré la folie de Maria I en 1792, Palomino est resté à la cour, demandant la citoyenneté portugaise après "28 ans de service".

En 1808, après l'occupation française de Lisbonne et la fuite de la famille royale portugaise au Brésil, Palomino a accepté le poste de maître de chapelle de la cathédrale de Santa Ana de Las Palmas de Gran Canaria, où certains de ses membres avaient auparavant travaillé car la famille Palomino avait envoyé certaines de ses œuvres religieuses des années auparavant à la cathédrale des Canaries, comme une collection de 4 psaumes pour les vêpres (dont un Dixit Dominus) et une messe en sol. Il est donc parti de Lisbonne à Las Palmas, avec son frère D. Pedro et son gendre D. Manuel Núñez, un professeur exceptionnel de violoncelle de la même chapelle royale de Lisbonne, et il a été accueilli par la société canarienne avec tous ces échantillons d'estime et d'appréciation qui méritait son talent distingué.

Là, il s'est consacré à réorganiser le petit orchestre avec lequel le conseil comptait alors, et à composer les pièces qui manquaient aux archives. Au cours des deux années où il a vécu aux îles Canaries, il a composé de nombreuses œuvres religieuses d'un mérite incontestable, mais surtout les Responsorios de Navidad, qui sont répétées avec beaucoup d'enthousiasme par les aficionados de la philharmonie de Las Palmas chaque soir de Noël depuis celui qu'ils l'ont créée.

Palomino est décédé le 9 août 1810 dans la ville de Las Palmas de Gran Canaria, semble-t-il d'une infection pulmonaire.


Œuvres

Palomino a composé de la musique scénique de divers genres, comme les tonadillas, les modinhas ou la farce O doido por amor, créée le 1er novembre 1805. Dans ce domaine, son œuvre la plus importante est la sérénade Il ritorno di Astrea in terra, qui est actuellement conservée à la Bibliothèque royale de Madrid. Palomino a également composé de la musique sacrée, dont une grande partie est actuellement conservée dans la cathédrale de Las Palmas de Gran Canaria. Particulièrement importants sont ses Responsorios de Navidad, composés en 1809 et qui, pendant des décennies, ont été interprétés chaque année dans la cathédrale des Canaries. En plus d'un concerto de violon (1804), quelques œuvres instrumentales sont conservées de Palomino: une sonate pour piano, un Duetto per cembalo ou piano forte et violon (1785), un Concerto ou sia quintet par cembalo ou piano forte, avec due violini, violetta e basso (1785) et six quintettes à cordes à deux altos, "dédié à Son Excellence le Comte de Fernán Núñez, ambassadeur d'Espagne au Portugal".

Citons encore, parmi les œuvres scéniques, les intermezzi : Os Amantes Astutos (1793), Os Enganno Aparente (1793) et As Regatieras Zelosas (1801). Il a aussi composé des mélodies et des duos vocaux.

Merci pour toutes ces précisions. La recherche google sur son nom présentait surtout un célèbre (?) footballeur homonyme. Je n'avais donc pas été assez loin ni assez patient pour trouver cette biographie en espagnol.
Il est intéressant de noter des "intermezzi" qui, d'après leur titre, semblent en langue portugaise. Quel était l'état de la musique lyrique au Portugal à la fin du XVIIIe siècle ?
Les "Responsorios de Navidad" ont été enregistrés :

Ainsi qu'une sonate pour piano :

Voici son concerto pour clavecin daté de 1785. Alors que la période est en plein classicisme, ce concerto semble plutôt baroque...



https://www.youtube.com/watch?v=ygQuD8XuXt8

Pour la première fois j'aborde la musique du compositeur espagnol José Palomino, tout d'abord avec le Quintette n°1 pour cordes par le "Cuarteto Quiroga" et ensuite le Concerto pour clavecin de 1785 par Mário Trilha et l'"Amazonas Baroque Ensemble". C'est pour ainsi dire le seul compositeur de l'ère classique que j'ai retenu dans ma seconde série d'"écoutes forumales". Aucun baroque. Encore que, comme l'observe Joachim, il y a de fortes réminiscences baroques dans sa musique. Le Quintette n°1, même s"il n'est évidemment pas désagréable à écouter, ne m'a procuré aucune émotion particulière ni laissé aucune trace après l'écoute. Je ne fus pas subjugué comme je l'avais été lors de la découverte des fabuleux quintettes pour guitare et cordes de Luigi Boccherini, quintettes qui m'émerveillent toujours autant. J'aime davantage son Concerto pour clavecin qui, à mon oreille, a bien plus de charme. J'aime beaucoup le jeu du soliste à la toute fin de l'oeuvre, le clavecin devenant malicieux à ce moment-là.

Comme il a déjà été posté par Joachim ci-dessus, je place quand même son Quintette pour cordes n°1 malgré le peu d'effet qu'il m'a fait:

https://www.youtube.com/watch?v=t4ETn0wTec4