Lionel Guy Stoléru, né le 22 novembre 1937 à Nantes et mort le 1er décembre 2016 à Paris, est un haut fonctionnaire et homme politique français. Il était également chef d'orchestre et compositeur.
Lionel Stoléru est le fils de Ilie Stoléru, juif originaire de Vaslui en Roumanie, et de Fernande Blum, juive originaire d'Autriche. Sous le régime de Vichy, toute sa famille est fichée en tant que juive par la préfecture de la Loire-Inférieure (aujourd'hui Loire-Atlantique) mais elle échappe à la déportation.
Lionel Stoléru est né à Nantes et a étudié à l' Ecole Polytechnique, où il a étudié comme ingénieur des mines et a obtenu son diplôme en 1956. Stoléru a poursuivi ses études à l' Ecole des Mines de Paris et a également suivi des études supérieures à l'Université de Stanford aux États-Unis, obtenant un doctorat en économie avec Kenneth Arrow.
De 1963 à 1965, Stoléru était ingénieur des mines dans l’ arrondissement de Douai. De 1969 à 1988 il est maître de conférences de mathématiques puis professeur de sciences économiques à l'École polytechnique, et ensuite professeur d'économie à l'École des mines de Paris.
Il a également été membre du cabinet du président français Valéry Giscard d'Estaing en tant que conseiller économique à partir de 1969. Il a ensuite occupé plusieurs postes de secrétaire d'état dans plusieurs gouvernements français entre 1974 et 1981 puis entre 1988 et 1991. De 1986 à 1988, il est président de la chambre de commerce France/Israël et occupe ce poste de nouveau depuis 1993. De 1990 à 1997, il est conseiller économique du Premier ministre roumain Petre Roman et du président ukrainien Leonid Kravtchouk.
Il a été nommé commandant de la Légion d'honneur en décembre 2015.
Stoléru a appris le piano à ses débuts. Lionel Stoléru est également chef d'orchestre. En parallèle de son doctorat à l'université Stanford, il y suit un cycle de formation comme chef d'orchestre. Il a dirigé plusieurs orchestres en Europe, dont l'Orchestre d'Ukraine, avant de fonder en 1988 et diriger l'Orchestre romantique européen, sur une idée de Pierre Boulez, de 1996 à sa dissolution en 2013. Il a composé une Symphonie juive pour orchestre utilisant notamment le chofar.
Symphonie juive
https://www.youtube.com/watch?v=J70TLqWoSAM
Le premier mouvement de la Symphonie Juive s’ouvre sur la sonnerie du schofar, qui donne d’emblée l’identité juive, d’autant qu’il est suivi des thèmes des Selihot de Roch Hachana "Vayaavor Adochem al panav vayikra" (séfarade), du "Vechamerou" de Chabbat (ashkénaze) et, à nouveau, des Selihot "Al Heth chéatanou lephanéra" (ashkénaze alsacien).
https://www.youtube.com/watch?v=bGM6Mvu6VUg
Le second mouvement de la Symphonie Juive, lent, illustre la parole de Job : "D. a donné, D. a repris". Il s’ouvre sur le Kaddish (ashkénaze), suivi de la prière des morts "El molè rahamim" (commune aux deux rites). Lui succède la mélodie du jugement divin de Roch Hachana "Beroch Hachana".
https://www.youtube.com/watch?v=ZfM75BHj8DM
Le troisième mouvement de la Symphonie Juive, gai et alerte, débute sur le "Leha dodi" d’accueil du Chabbat dans une mélodie où ont été délibérément mélangés un chant ashkénaze bien connu et un vieux chant séfarade du Comtat Venaissin encore chanté dans certaines synagogues méditerranéennes. Le trio habituel à tout scherzo symphonique est un choral de cuivres issu du "Adon olam".
https://www.youtube.com/watch?v=uiU5xwOWzxI
Le quatrième mouvement de la Symphonie Juive s’ouvre sur les 7 Bénédictions du mariage, hymne portugais aujourd’hui commun aux deux rites. Lui succède le "Maoz tsour" de Hanouka, dans le même registre heureux. Mais c’est dans un caractère solennel que se prépare la conclusion de la symphonie, avec le Kol Nidré ashkénaze de Roch Hachana, suivi du psaume séfarade de Neïla à la fin de Kippour "El nora halila", dont la répétition lancinante et angoissée amènera l’ultime sonnerie du schofar.