Wadih Sabra (1876-1952)

Wadih Sabra (Arabe: وديع صبرا Wadī' Ṣabrā), né le 23 février 1876 à Jdeideh, près de Beyrouth, et mort le 11 avril 1952 à Beyrouth, était un compositeur libanais et fondateur du Conservatoire libanais national supérieur de musique.

Il est issu d’une famille protestante. Il étudie à l’École Britannique de Beyrouth, où ses parents travaillent respectivement comme directeur et enseignante, et continue ses études à la Faculté Américaine, future Université Américaine.
Ses études musicales commencent sous la direction de Grayce Amine Chakkour, Théodora Kassab et du baron autrichien von Rublein. Une bourse du Consulat français à Beyrouth lui permet en 1892 de poursuivre ses études musicales au conservatoire de Paris, où il étudie avec de grands maîtres, comme notamment Camille Saint-Saëns. Il apprend la composition musicale avec Max d’Olonne et achève ses études en un an, au lieu des trois requis habituellement. Par ailleurs, il suit les cours de Paul Vidal et d’Alexandre Guilmant en accompagnement à l’orgue et au piano, ainsi que les cours d’histoire de la musique et du chant du musicologue Bougnault-Ducoudray. Il est aussi organiste à l'église évangélique pendant 10 ans. Il a ainsi travaillé et voyagé en France pendant 16 ans, participant à des festivals d'art lui permettant de vivre et suivre ses cours. Il composa l'hymne ottoman et 1908 et le présenta au parlement ottoman à Istanbul, séjournant dans cette ville pendant six mois.

Puis il retourna à Beyrouth en 1910 et fonda l'Institut de musique du Liban. Il se rendit de nouveau à Istanbul  et le gouvernement turc le nomma directeur de l'École de musique navale pour un an. Pendant la Première Guerre mondiale, il a été déporté à Sivas à Anatolie, mais le gouvernement se rendit compte de son erreur et le libéra avec tous les honneurs.

En 1921, il épouse Adèle Misik à Beyrouth. Le couple adopte une fille, Badiha, future cantatrice d’opéra et professeur de chant à l’École Nationale de Musique de Beyrouth ainsi qu’à la faculté de musique de l’Université du Saint-Esprit au Kaslik (Mme Badiha Haddad).

Il est ensuite retourné à Beyrouth et a pris en charge la musique de l'armée libanaise avec un professeur à l'école de musique de Dar al-Mu'ammala. Voyant que le piano occidental ne pouvait plus jouer les airs orientaux, il se rendit de nouveau à Paris en 1922 et, après des recherches et des efforts minutieux, finit par inventer le piano oriental. Ce piano a été commandé à la suite de cette étude technique et artistique visant à accorder les cordes de l'instrument aux sons orientaux, qui a rendu célèbre son inventeur.

En 1925 il composa la musique de l’hymne national libanais, "Kulluna lil Watan", sur un texte de Rachid Nakhlé.

Il continua aussi à enseigner la musique. En 1925 puis 1929, il rebaptise la Maison de la Musique respectivement en École Nationale de la Musique et en Institut National de la Musique, soutenu par le gouvernement libanais. En avril 1932, il préside la délégation libanaise au premier Congrès de la musique arabe, au Caire, où il participe activement aux travaux des commissions.

Wadih Sabra est décédé le 11 avril 1952 des suites d'un problème cardiaque et a été enterré dans la tombe de la famille Sabra au cimetière national chrétien de Ras al-Nabaa à Beyrouth.

En tant que compositeur, sa musique se caractérise par un mélange de langage musical d'Ouest et d'Est, intégrant les forces et les charmes de ces deux traditions. Il est surtout connu aujourd'hui comme compositeur de l'hymne national libanais, populairement connu comme Kulluna lil Watan (paroles de Rachid Nakhlé), qui a été officiellement adopté par le Gouvernement libanais à travers un décret présidentiel le 12 juillet 1927. Ses autres œuvres comprennent trois opéras, plusieurs hymnes protestants, de la musique chorale, des chansons d'art et un oratorio, entre autres.

Malheureusement, la plupart des musiques de Sabra ont été perdues et seuls quelques exemples de son travail restent dans le répertoire de concert.


Œuvres principales

Musique chorale et chansons d'art

Souvenir d'une mère, solistes et quatuor, paroles de Shibli Mallat (1876-1961)
Our Mother Earth, soliste et quatuor, paroles de Rushdi Ma'louf (1915-1980)
Quoi ? Tout est fini, paroles de Sa'id 'Aql


Opéras

Les bergers de Canaan, opéra en trois actes, en turc, livret de Halide Edib Hanun.
Les deux rois, premier opéra en arabe, livret du père Marun Ghusn, présenté à Beyrouth, 1927
L'émigré, premier opéra libanais en français


Oratorio

Le Chant de Moise


Autres

30 Variations sur des thèmes orientaux pour piano et orchestre
Concerto pour piano et orchestre
Les Voix de Noël, cantate
Hymne national ottoman (1908)
Hymne national libanais (1927)
Mélodies




https://www.youtube.com/watch?v=VOSEu5BxJ_w

 pour la découverte de cette Valse Orientale.
En fouillant sur la toile pour découvrir un peu plus ce compositeur, j'y ai trouvé entre autre

Ouverture de L'Émigré / Opérette composée en 1931

Zeina Alam - piano

On aimerait bien écouter cette ouverture dans sa version orchestrale, n'est-ce pas ?  Merci, en tout cas, Pébété  

Et cet opéra en français doit être intéressant...

On trouve encore quelques morceaux sur youtube, dont cette gavotte, inattendue chez un compositeur libanais



https://www.youtube.com/watch?v=qlnufRhMSFg