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 Le jazz fait son cinéma!

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Icare
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-15, 23:38


Ennio Morricone: Il Successo:

Il Successo (1963) est un film italien de Mauro Morassi et Dino Risi, avec Vittorio Gassman, Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant. C'est l'unique collaboration entre Dino Risi et Ennio Morricone, le cinéaste collaborant plus généralement avec Armando Trovajoli. Pour Il Successo qui serait une suite non avouée de Il Sorpasso/Le Fanfaron, Ennio Morricone opta pour une partition très jazz avec le trompettiste Nunzio Rotondo, offrit aussi un bel espace d'expression au flûtiste qui n'est malheureusement pas crédité.

<<J'ai écrit la musique du film IL SUCCESSO pour un jazz band classique. Le réalisateur qui a vraiment aimé le "générique d'ouverture" n'était pas satisfait du reste de la musique et nous avons donc décidé de ne pas les enregistrer. A Donato Salone, qui était à l'époque responsable de la copie de presque toutes les partitions écrites pour le cinéma, même de celles de mes collègues, je recommande d'écrire le "temini" pour les jouer dans le "fiora" (jargon d'alors) avec batterie, guitare électrique, vibraphone, contrebasse et piano. Cette solution a plu au réalisateur, visiblement habitué à ce genre. Lorsqu'il m'a sollicité pour une autre collaboration plus tard, j'ai refusé. Et c'est parce que, à part les titres "Il Successo", "Per Vittorio" et le "Finale", je ne me reconnais pas dans cette musique.>> Ennio Morricone.

https://www.youtube.com/watch?v=ZOs0lL_YeCc
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-16, 19:56


Tom Scott est un musicien discret et peu connu du grand public. C'est pourtant lui qui joue du lyricon, un instrument électronique, sur Billie Jean de Michael Jackson qui fut un succès planétaire. Ses compétences ne s'arrêtent évidemment pas là. Tom Scott est un talentueux saxophoniste et compositeur de jazz né le 19 mai 1948 à Los Angeles, en Californie (Etats-Unis). Il était un membre des Blues Brothers et le meneur du groupe de jazz fusion L.A. Express. Il est également acteur de cinéma. Fils du compositeur Nathan Scott (1915-2010), sa carrière dans le domaine musical s'avère être celle d'un artiste prolixe et éclectique. Pour des enregistrements en solo, il a été nommé treize fois aux "Grammy Awards" et en a remporté trois sur les treize nominations. Il a participé à de nombreuses bandes originales pour films et téléfilms. Bien que confronté à une concurrence de poids face à Jerry Goldsmith, Leonard Rosenman et Lalo Schifrin, il ne se débrouille néanmoins pas si mal sur l'une des séquelles de La Planète des Singes; La Conquête de la Planète des Singe, un film américain de science-fiction réalisé par J. Lee Thompson et sorti en 1972. C'est la seule B.O. de Tom Scott que je connaisse et c'est bien sûr celle que j'ai réécoutée aujourd'hui car je me souvenais de quelques réflexes jazz qui la parcouraient de manière, il est vrai, très subtile, c'est pour cette raison d'ailleurs que je parle de réflexes...des petites touches...plus qu'une réelle partition de jazz pour le cinéma, ce qu'elle n'est pas intrinsèquement...Tom Scott apparaît également sur des chansons des Beach Boys, Blondie (Rapture), Grateful Dead, George Harrison, Whitney Houston (Saving All My Love for You), Quincy Jones, Carole King, Richard Marx (Children of the Night), Paul McCartney, Joni Mitchell, Eddie Money, Olivia Newton-John, Pink Floyd, Helen Reddy, Frank Sinatra, Steely Dan (Black Cow), Steppenwolf, Rod Stewart (Da Ya Think I'm Sexy?).

Tom Scott: Baretta (Thème principal de la série américaine)

https://www.youtube.com/watch?v=wJCil6ByUfU
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-16, 20:02

Patrick Moody Williams est un compositeur américain de musique pour le cinéma et la télévision, né le 23 avril 1939 à Bonne Terre dans le Missouri et mort le 25 juillet 2018 à Santa Monica en Californie. Rare sont ceux de ma génération qui ne reconnaîtront pas l'indicatif musical de la célèbre série américaine Les rues de San Francisco avec Tom Scott au saxophone alto:

Patrick Williams & Tom Scott: The Streets of San Francisco:

https://www.youtube.com/watch?v=TI4doul8mWQ
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MessageSujet: Lawrence/Paris   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-16, 22:57


Mark Lawrence & Norman Paris: David & Lisa:

L’arrangeur et pianiste Norman Paris décéda à l’hôpital Mount Sinai. Il avait été hospitalisé pendant environ une semaine, souffrant de diabète et d'une maladie cardiaque. Il avait seulement 51 ans. Si j'évoque ce musicien, surtout spécialisé dans le jazz, c'est que je me suis rendu compte qu'il avait assumé les arrangements et la direction d'orchestre de la partition de Mark Lawrence pour le film David & Lisa (1962) de Frank Perry que je viens de réécouter ce soir. Norman Paris avait son propre trio et s'était produit au Ruban Bleu à l'Est pendant un certain temps après la Seconde Guerre mondiale. Son épouse, l'actrice Dorothy Loudon, a remporté un Tony Award pour son travail dans le tube à succès "Annie" de Broadway. Il a arrangé, composé et dirigé des programmes télévisés, parmi lesquels "Omnibus", "Philco Playhouse" et "Hallmark Hall of Fame". Il a été directeur musical de "That was the Week That Was". Parmi ses arrangements, je me permets de citer ceux du disque de Grammy Award de Paul Simon, "Still Crazy After All These Years", du court métrage primé "The Critic", la musique de fond à Broadway pour "The Owl and the Pussycat", "Gingerbread Lady" et la relance de "Dîner à huit". Né à Philadelphie, Norman Paris débuta dans la musique dès l’âge de 6 ans avec l’orchestre symphonique de cette ville. Il a fréquenté le "Curtis Institute" et la "Temple University". Il avait été chef invité du Philharmonique de Madrid en Espagne et dirigé des orchestres symphoniques à travers les États-Unis. Je n'ai trouvé que très peu de renseignements sur Mark Lawrence si ce n'est ceux-ci, en participant du principe qu'il s'agit de celui-ci: "Mark H. Lawrence fut le tromboniste principal du "San Francisco Symphony Orchestra" de 1974 à 2007. Lawrence a étudié à l'Université du Michigan et au "Curtis Institute of Music". Ses professeurs furent notamment Carlos Rivera, Allen H. Chase, Glenn Smith, M. Dee Stewart et Glenn Dodson."

https://www.youtube.com/watch?v=9y44cz3dW4s
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-17, 23:01

Edwin Astley: International Detective:

Une belle occasion de retrouver Edwin Astley que tout le monde connaît sans connaître par son thème-générique de la célèbre série Le Saint. Je suis revenu sur 21 extraits de la musique qu'il réalisa sur la série International Detective, une série qui mit en scène Arthur Fleming, Millicent Martin et Nigel Green. C'est toute une époque avec beaux détectives ou beaux espions dont les diverses péripéties s'effectuaient aux rythmes effrénés d'un swing décomplexé. Le jazz s'invitait beaucoup à l'image du petit écran et pas seulement en Angleterre: Lalo Schifrin sur Mission Impossible, Quincy Jones sur L'Homme de Fer, Pete Rugolo sur Le Fugitif, Henri Mancini sur La Panthère Rose, etc... Sur International Detective, Edwin Astley nous offre un jazz aux cuivres un peu criards - en parfait contraste avec des jazz plus doux et lancinants comme ceux de Daddy Nostalgie d'Antoine Duhamel ou Random Hearts de Dave Grusin que j'ai écoutés précédemment, un jazz qui me fascine certes moins que celui d'un Quincy Jones ou d'un Lalo Schifrin - dans ce domaine aussi j'ai mes préférences -  néanmoins, c'est un jazz qui décape, un jazz qui mitraille, un jazz qui réveille et transmet de l'énergie, un jazz interprété par le "TV Jazz All Stars" sous la direction du compositeur...Pas si mal...j'aime bien son thème-titre, surtout la version chantée. J'adore son côté rétro et la simplicité du thème mélodique d'un genre entêtant.

Tony Crombie: Man From Interpol:

En comparaison de ce que j'ai écouté sur International Detective d'Edwin Astley, les cuivres chez Tony Crombie, notamment dans ce qu'il composa pour la série tv anglaise de 1962, Man from Interpol, me paraissent plus arrondis, moins pointus, ce qui n'exclut pas une musique tonique et assez intense dans l'ensemble. Crombie m'a donné l'impression d'en faire un usage plus nuancé, plus soft d'une certaine manière. J'aime toujours autant leur traitement dans le thème d'ouverture; "Man from Interpol 23 Interpol Chase". Le jazz  reste dynamique et extraverti avec cependant moins de tonitruance, un jazz varié qui ne met pas seulement en scène la famille des cuivres mais aussi la flûte, le marimba, le piano et même l'ukulélé. La dimension filmique s'y fait moins ressentir que dans International Detective d'Edwin Ashley avec laquelle elle est couplée, dont la musique laisse imaginer les scènes d'action auxquelles elle peut se rapporter, ce qui explique certains passages assez tonitruants qui ont aussi leur propre charme. Voilà deux approches qui se complètent très bien! Le jazz de Tony Crombie, interprété par le "Parliament Brass and Orchestra" et Buddy Kaye, est moins abrupt, moins taillé dans la roche, au contraire, plus "liquide" si j'ose dire, plus limpide et enrichi d'ambiances différentes et de couleurs instrumentales...Ces jazz "british" ont décidément leur élégance propre.


Dernière édition par Icare le 2019-07-19, 20:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Legrand/Garvarentz   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-18, 19:49

Pourrais-je omettre d'évoquer Michel Legrand sur ce fil, un Michel Legrand qui s'est éclipsé il y a peu de ce bas-monde? Non, s"il y a bien un compositeur français qui a contribué à amener le jazz au cinéma, c'est bien lui...avec Claude Bolling, Paul Misraki, Alain Goraguer, Martial Solal, Georges Garvarentz, ce dernier signant un générique fracassant pour Du Rififi à Paname de Denys de la Patellière (1966)...un incontournable!

https://www.youtube.com/watch?v=GhT4mIIU3tI


Aujourd'hui, je n'ai pas écouté ce qui pourrait faire partie des travaux majeurs de Michel Legrand, tels que L'Affaire Thomas Crown qui est indiscutablement un classique du genre. Je me suis penché sur un jazz un peu guilleret qui anime des films comme Une Femme est une Femme (1961) de Jean-Luc Godard, Lola (1961) de Jacques Demy ou plus encore Les 7 péchés Capitaux (1962), film à sketches de différents réalisateurs. Chose amusante, chaque extrait de la musique de Michel Legrand porte le titre d'un des sept péchés capitaux: "Luxure/Avarice/Orgueil/Envie/Gourmandise/Paresse/Colère". Si le thème de "La paresse" est assez bien imaginé par un "jazz des îles", celui de "La colère" inspire davantage paix, amour et bonheur. Dans l'ensemble, c'est plutôt sympathique et divertissant, néanmoins rien qui ne me soulève vraiment, comme par exemple le "thème des essuie-glaces" que Paul Misraki composa pour Le Doulos de Jean-Pierre Melville. Il y a bien un peu de tendresse dans le "Blues chez le bougnat" de Une Femme est une Femme et un brin d'ironie dans le "thème de l'Avarice" des Sept Péchés Capitaux avec clavecin malicieux, mais bon, pas mal de crans en dessous du meilleur du bonhomme.


Dernière édition par Icare le 2019-07-19, 20:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-18, 20:15


Michel Legrand: L'Affaire Thomas Crown:

https://www.youtube.com/watch?v=1yFXK5sHsEw
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MessageSujet: Gaslini   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-18, 22:54


Giorgio Gaslini: La Notte/La Nuit:

Ce soir, je suis revenu en Italie car là-bas aussi le jazz s'est plusieurs fois invité au cinéma. J'y étais déjà venu par Le Bandit aux Yeux Bleus et Il Successo d'Ennio Morricone et Une Vie Violente de Piero Piccioni. Cette fois, ce fut par le biais d'un autre compositeur italien que j'aime beaucoup et commence à très bien connaître son oeuvre; Giorgio Gaslini. Pourtant, à la première et même seconde écoutes, j'avais quand même été un peu tiédi par la partition du film-culte de Michelangelo Antonioni qui réunit sur une même affiche Jeanne Moreau et Marcello Mastroianni; La Notte. Elle déploie un jazz de quatre musiciens que j'espérais plus envoûtant ou plus hypnotique, un peu dans l'humeur d'Ascenseur pour l'échafaud de Miles Davis. J'ignore pourquoi j'imaginais un jazz dans ce style-là, sans doute à cause du titre du film; "La Nuit". Un jazz nocturne donc, interprété par le compositeur lui-même au piano, Eraldo Volante au saxophone ténor, Alceo Guatelli à la basse et Ettore Ulivelli à la batterie. A savoir que le disque bénéficie d'un très beau livret documenté et illustré par des photos du film, contenant notamment une interview du compositeur. Seule la qualité du son n'est pas optimale. Pour en revenir à mes toutes premières impressions, même si ce n'est pas le jazz qui me transporte le plus, même chez Gaslini, j'en sors désormais beaucoup plus séduit, ému. Je pense même qu'elle peut être perçue comme une référence dans le domaine du jazz au cinéma, au même titre que Une Vie Violente de Piero Piccioni et, dans un registre plus avant-gardiste, Un Homme à Respecter d'Ennio Morricone, en se limitant à l'Italie, évidemment.
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MessageSujet: Mandel   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-19, 22:59

Johnny Mandel: I want to live!:

Il n'y a pas longtemps que j'avais évoqué la musique qu'Ennio Morricone composa pour Un Homme à respecter. C'était juste après avoir vu le très bon polar de Michele Lupo sur le fil adéquate. C'est un jazz atypique, imposant une ambiance d'enfer, de celle qui donne le frisson avec des effets instrumentaux qui tranchent dans le vif et une trompette solo qui remue les tripes. C'est, en revanche, un jazz plus classique que j'ai réécouté ce soir.Johnny Mandel est un compositeur que je ne connais pas encore très bien, que je n'ai pas pris le temps d'approfondir. Je ne connais en réalité que sa musique très jazzy pour le film américain de Robert Wise intitulé I want to live! - Je veux vivre! (1958) mettant en scène l'actrice Susan Hayward. L'adhésion ne fut pas instantanée. Il se produisit un peu le même rapport qu'avec La Notte de Giorgio Gaslini. La première impression m'abandonna en eau tiède, puis l'intérêt fut progressif. Aujourd'hui, c'est un jazz de cinéma que j'apprécie vraiment. Je ne vais pas me mentir, il ne me procure pas cette émotion forte que je ressens sur certains opus déjà cités sur ce fil, mais j'accroche bien finalement. Il y a aussi ce morceau qui fait la part belle aux percussions et demeure l'un des moments les plus créatifs de cette B.O., sans compter la participation de "The Gerry Mulligan Jazz Combo" et de musiciens comme Art Farmer, Shelly Manne, Bud Shank, Red Mitchell.

Synopsis:

Je veux vivre ! (I Want to Live !) est un film américain de Robert Wise sorti en 1958. Il raconte l'histoire « vraie » d'une femme, Barbara Graham (en) reconnue coupable de meurtre et qui va être exécutée. Interprété par Susan Hayward, Simon Oakland, Stafford Repp et Theodore Bikel, il repose sur des articles écrits par le journaliste Ed Montgomery, lauréat du prix Pulitzer, et fondés sur des lettres écrites par Ms. Graham. Produit par Walter Wanger il a été réalisé par Robert Wise. En dépit de l'épilogue final d'Ed Montgomery, attestant le caractère factuel du film où l'innocence de Graham était largement affirmée, la preuve de sa complicité dans le meurtre repose sur des preuves solides. Hayward a avoué à Robert Osborne que sa propre recherche l'avait amenée à conclure que Graham était bien coupable.Le film n'en a pas moins acquis une grande réputation, faisant gagner à Susan Hayward l'Oscar de la meilleure actrice.

Gerald Joseph "Gerry" Mulligan est un musicien de jazz américain avec plusieurs casquettes: saxophoniste baryton et soprano, pianiste, chef d'orchestre, compositeur et arrangeur. Il est né le 6 avril 1927 à New York et mort le 20 janvier 1996 à Darien, dans le Connecticut. Il est surtout connu et réputé pour un jeu de saxophone baryton léger et aérien qui marqua le monde du jazz. Son quartette sans piano du début des années 1950 avec le trompettiste Chet Baker est toujours considéré comme l'une des formations les plus importantes de l'époque du cool jazz. C'est également un arrangeur remarquable travaillant avec des artistes aussi importants que Claude Thornhill, Miles Davis, Stan Kenton, Paul Desmond, et tant d'autres!
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-19, 23:05


Roy Budd: The Stone Killer:

https://www.youtube.com/watch?v=BzlAG4eJ_2c
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MessageSujet: Quincy Jones   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-20, 17:00

Quincy Jones: They Call me Mister Tibbs:

Je ne pouvais contourner Quincy Jones, tout comme je ne pourrai contourner Henri Mancini, tout simplement parce qu'ils sont des incontournables du jazz au cinéma. Bien sûr, ce cycle va bientôt se terminer et je n'aurai pas parlé de certains noms ni de certains titres. Ce ne sera que partie remise. Il n'y a pas de point final mais que des points de suspension... Wink ...La musique de film que j'ai choisie pour évoquer Quincy Jones est celle qu'il composa pour They Call me Mister Tibbs (1970) de Gordon Douglas. L'acteur principal est Sidney Poitier et le film est alors présenté sous le titre "Appelez-moi Monsieur Tibbs" comme la suite du film-culte Dans la Chaleur de la Nuit (1967) de Norman Jewison pour laquelle Quincy Jones écrivit l'une de ses plus fameuses bandes originales. L'excellent jazz de They Call me Mister Tibbs emploie beaucoup l'orgue hammond, un son auquel mon oreille fut fortement sensibilisée grâce au génial Jimmy Smith. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas lui qui, justement, en joue dans cette truculente partition de Quincy Jones car, malheureusement, son nom n'est mentionné nulle part. Si Quincy Jones est peut-être mon auteur préféré avec Lalo Schifrin dans le domaine du jazz au cinéma, c'est parce qu'il est un excellent thématiste, quelqu'un d'une grande sensibilité musicale qui sort avec une facilité déconcertante des thèmes formidables qui saisissent aussitôt l'esprit, le marquent au fer rouge, en plus d'être un arrangeur merveilleusement habile et créatif.

<<Virgil Tibbs est chargé d'enquêter sur le meurtre d'une prostituée auquel serait mêlé un prédicateur libéral qui se trouve être aussi un candidat aux élections municipales. Il doit aussi affronter des problèmes dans sa vie de couple et de père de famille avec un adolescent rebelle.>>

https://www.youtube.com/watch?v=M9Mx4wqVXfk


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MessageSujet: Mancini   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-20, 19:25

Tout le monde a au moins sifflé, une fois dans sa vie, un air de musique sans forcément savoir qu'il était d'Henry Mancini, La panthère rose, Moon River...Lorsque j'écris "tout le monde", je ne pense pas forcément à ceux qui sont nés dans les années 199O ni même un peu avant car il se peut fort qu'ils aient d'autres mélodies dans la tête...je pense d'abord à tous ceux qui ont vu ces films ou à des gens qui, comme moi, se sont intéressés très tôt à la musique de film. Personnellement, il m'est souvent arrivé de fredonner presque mécaniquement celui de la fameuse Panthère rose, il faut dire qu'il y a aussi le dessin animé que ma fille connaît, bien qu'elle soit née en 1996. Il y a des mélodies qui traversent le temps, se communiquent ainsi de générations en générations. Parmi les thèmes de Henry Mancini qui galopent souvent dans ma tête, il y a le trépidant thème principal de Arabesque. Et là je m'adresse au cinéphile qui erre en chacun de vous: tout le monde a forcément vu ce film de Stanley Donen qui réunit Sophia Loren et Gregory Peck...?...J'écris "tout le monde", bien qu'en réalité c'est un film que je n'ai toujours pas vu. Embarassed La superbe partition de Henri Mancini invite Jack Sheldon & Manny Klein aux trompettes, Dick Nash au trombone, Vince De Rosa au cor anglais, Ted Nash, sûrement le frère de l'autre, au saxophone alto, Ethmer Roten à la flûte, Arnold Koblenz au hautbois, Bob Bain à la mandoline, Jimmy Rowles au piano et Shelly Manne à la batterie.

Charade d'Henry Mancini

https://www.youtube.com/watch?v=95VqZ083LuY


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MessageSujet: Davis, Wilen, Goraguer   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-21, 10:30


Miles Davis, Barney Wilen, Alain Goraguer:

Je fus très étonné de constater que Miles Davis n'avait pas encore son propre topic dans ce forum car il s'agit quand même d'une immense figure de la trompette et du jazz. Je pensais surtout en avoir déjà ouvert un, ce qui est désormais chose faite. En France, il devint principalement célèbre avec ses délicates compositions sur Ascenseur pour l'Echafaud (1957), un film de Louis Malle. C'est d'ailleurs la B.O. que j'ai réécoutée hier soir à l'occasion de mon cycle "Le jazz fait son cinéma!". Je ne pouvais imaginer ne pas y revenir car, dans le domaine du jazz au cinéma, il s'agit ni plus ni moins d'un classique du genre, un incontournable. Retrouver cette trompette nocturne, un brin cafardeuse, est à chaque fois un plaisir renouvelé. J'imagine si bien, grâce à elle, une ville la nuit, une ville jonchée de lampadaires et plongée dans la mélancolie, plongée dans l'ombre d'une tragédie à venir. C'était aussi l'occasion de retrouver Barney Wilen que je connaissais aussi pour avoir signé la bande originale très jazzy du film d'Edouard Molinaro, Un Témoin dans la ville (1959), un polar à la française où le héros meurt à la fin: j'adore souvent les films où les héros meurent à la fin...mon côté romantique sans doute...Dans Ascenseur pour l'échafaud, Barney Wilen y joue du saxophone ténor. Outre Miles Davis à la trompette, s'y trouvent aussi René Urtreger au piano, Pierre Michelot à la basse et Kenny Clarke à la batterie. Donc, pour le coup et parce que l'occasion était trop tentante, j'ai réécouté Un Témoin dans la Ville. Le thème principal est accrocheur, un sens du thème mélodique qui ne s'évapore pas à l'intérieur d'un jazz ordinaire pour un polar ordinaire. Non, la musique de Barney Wilen n'est surtout pas de celle qu'il faut sous-estimer car elle engendre ses petits moments de pure émotion. Qu'il soit ténor ou soprano, le saxophone de Wilen y est délicieux. Il sera accompagné de Kenny Dorham à la trompette, Duke Jordan au piano, Paul Rovère à la contrebasse et Kenny Clarke à la batterie. Pour le film de Michel Gast, J'irai cracher sur vos tombes (1959), Alain Goraguer compose aussi un jazz délicieux dont les meilleurs moments, selon moi, s'articulent autour du vibraphone de Michel Hausser sur les morceaux "Thème d'amour/Thème de Liz/Surprise-partie au bord de l'eau": Roger Guérin à la trompette, Raymond Guiot à la flûte, Georges Grenu au saxophone ténor (probablement), Claude Garden à l'harmonica, Pierre Michelot à la contrebasse et Christian Garros à la batterie. Alain Goraguer: composition, arrangements, direction et piano.

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MessageSujet: Shire   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-21, 17:07


La musique pour le film de Joseph Sargent, The Taking of Pelham One Two Three, est signée David Shire et il me paraîtrait inconcevable de ne pas la mentionner sur ce fil. Dans le film que j'ai revu il y a peu de temps, il est impossible de ne pas la remarquer malgré le bruit et la fureur d'un métro malmené et terrorisé. C'est un jazz devenu fou, symphonique, violent, obsessionnel, chaotique, pas mal débridé qui ne perd rien de sa force sur disque. A chaque nouvelle écoute, elle me met une pêche d'enfer. Toujours est-il que j'aime bien ces musiques assez dissonantes, obsédantes, fortement rythmées, belliqueuses, qui cognent et me secouent de l'intérieur.

https://www.youtube.com/watch?v=7XdHgltVbHY
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-21, 21:45


Duke Ellington: Paris Blues:

<<À Paris, Ram Bowen (Paul Newman), un tromboniste américain qui ne vit que pour le jazz, en allant accueillir à la gare Saint-Lazare le célèbre trompettiste Wild Man Moore (Louis Armstrong), rencontre deux compatriotes, Lilian (Joanne Woodward) et son amie noire Connie, venues visiter la capitale durant quelques jours. En se rendant au Club 33, la boîte de jazz où joue Ram, les Américaines font la connaissance du saxophoniste noir Eddie Cook (Sidney Poitier) qui semble s'être établi à Paris pour fuir le racisme ambiant aux États-Unis. Les idylles respectives de Ram et Eddie avec Lilian et Connie vont remettre en question la vie artistique des deux musiciens, notamment celle de Ram qui, en pleine création, a obtenu un rendez-vous décisif avec un éditeur musical notable auquel il a envoyé sa composition "Paris Blues". La déception de Ram, après son entrevue avec l'éditeur qui lui conseille de se perfectionner, et le grand amour qu'Eddie éprouve pour Connie, vont les convaincre de suivre les deux jeunes femmes aux États-Unis. Mais au moment de partir, Ram décide que c'est à Paris qu'il trouvera sa voie tandis qu'Eddie ajourne son départ, promettant à Connie de la rejoindre plus tard.>> source Wikipédia.

C'est le synopsis du film de Martin Ritt, Paris Blues, qui réunit à l'affiche, Paul Newman, Joanne Woodward, Sidney Poitier et Louis Armstrong. A noter la présence aussi de Serge Reggiani et Michel Portal dans des rôles de musiciens. C'est un film sur le jazz, sur des musiciens de jazz et l'action se situe principalement à Paris. La partition musicale est signée Duke Ellington. Un autre nom est associé à la B.O., celui de Billy Strayhorn: il est dit - selon les sources que j'ai pu glaner ci et là - que de 1939 jusqu'à sa disparition, dans le courant de l'année 1967, Billy Strayhorn collabore avec Duke Ellington, créant arrangements et mélodies; quelques titres parmi d'autres: "Take The A Train, Lush Life", "Chelsea Bridge" et "Passion Flower", pour étoffer le répertoire de l'orchestre. Il accompagne fréquemment au piano les petites formations issues de l'orchestre et enregistre aussi sous son propre patronyme. Véritable alter ego du grand Duke Ellington, son style est souvent très proche de celui du maestro, tant au niveau des arrangements que dans le jeu du piano. Au cours des années 1950, son style pianistique devient plus original. Il montre notamment un toucher très délicat. Duke Ellington affirme qu'il est venu à Paris en compagnie de son ami et collaborateur de longue date Billy Strayhorn pour travailler sur la musique du film, mais le compositeur de "Lush Life" et "Take the A Train" n'est pas crédité au générique. Bien sûr, la partie trompette de cette B.O. qui n'atteint pas les trente minutes, est assurée par l'excellent Louis Armstrong. Il y a un morceau, malheureusement un peu trop court, que j'adore. Je le trouve beau et singulier: il s'intitule "Birdie Jungle", troisième titre sur le disque.

https://www.youtube.com/watch?v=XACnv8nPw-c


Ainsi s'achève mon cycle "Le jazz fait son cinéma!".
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MessageSujet: Blazy   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2019-06-23, 19:41


<<La musique de film m'oblige toujours à me documenter, à beaucoup réfléchir sur le sens à donner à une histoire, à définir la couleur instrumentale...C'est un travail en commun avec le metteur en scène. Je finis par écrire autour d'un puits d'informations qui m'amène à chaque fois sur un terrain inattendu, qui finit par être une surprise et une vraie aventure....Quand Thierry de Lestrade m'a suggéré une écriture à partir de l'univers du jazz, je n'ai pas hésité une seconde car j'attendais depuis longtemps l'occasion de me confronter à ce langage. C'est l'histoire d'une contre-enquête sur un meurtre pas vraiment élucidé car des pistes ont été négligées: le jazz accentue les interrogations posées dans le film, apporte en termes de couleurs et d'ambiances une sophistication, un mystère supplémentaires. C'est un film dur qui se termine par la condamnation d'un homme, la sobriété s'imposait donc. La musique en contrepoint accompagne la réflexion, la concentration, la peur...J'ai regroupé ici piano, saxophone alto, contrebasse et batterie. J'écoute depuis longtemps différentes formations, et la difficulté était de contenir les musiciens habitués aux improvisations. Leur liberté était réduite par mes partitions car j'avais vraiment pensé mon travail avec précision sur les images et le "time code" sans presque aucune place pour l'improvisation, ce que contredit la définition première du jazz. Le résultat est que la musique fonctionne bien sur le film, à tel point qu'au mixage nous avons même eu la surprise d'en rajouter à plusieurs endroits.>> Hélène Blazy.

C'est une musique qui lorgne du côté du jazz que celle qui accompagne le film-documentaire de Thierry de Lestrade, L'affaire Dubois que j'avais vu à l'époque, une affaire criminelle difficile avec des zones d'ombre. J'avais même fait attention à la musique qui y instaurait un certain climat, mais avec beaucoup de délicatesse et de sobriété. Elle s'articule autour du piano, du saxophone alto, contrebasse et batterie, me fait penser à un certain jazz qui accompagnait certains polars français des années 50/60, genre Un Témoin dans la Ville sur une musique de Barney Wilen ou encore Le Doulos sur une musique (que j'adore) de Paul Misraki, B.O. que je n'ai d'ailleurs pas évoqué sur ce fil alors qu'elle a toute sa place. C'est un peu cette ambiance-là que je retrouve dans la partition de Hélène Blazy sur L'Affaire Dubois. Je dis bien "un peu", car c'est un jazz qui se retient judicieusement, comme elle l'explique elle-même, un jazz très écrit qui offre un espace extrêmement réduit à l'improvisation. Il tient compte de la fragilité des conclusions de l'enquête, des interrogations qui persistent après la condamnation du suspect...C'est donc un jazz qui progresse délicatement, sur la pointe de ses notes, dans la réflexion et la prudence, un jazz sobre mais touchant, touchant à l'image, touchant sans l'image.
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MessageSujet: Surman   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2020-11-26, 16:27

Dans mon cycle actuel qui relie le jazz au cinéma, je n'ai pas souhaité retenir les titres qui sont justement considérés comme des "incontournables", des "classiques" du genre. Au contraire, cette fois-ci, je me suis appliqué à les contourner. Ces "incontournables", ce sont, par exemple, - je ne peux tous les citer - Ascenseur pour l'échafaud (1958) de Miles Davis, The Man with the Golden Arm (1955) d'Elmer Bernstein, Bullitt (1968) de Lalo Schifrin, Dans la chaleur de la nuit (1967) de Quincy Jones, Charade de Henri Mancini, voire encore I Want to live! (1958) de Johnny Mandel. J'ai préféré réécouter des bandes originales qui sont généralement moins citées mais que j'aime, pour certaines d'entre elles, autant et même davantage... Aujourd'hui, j'ai réécouté une musique de film qui échappe aux standards habituels, une approche chère au jazzman anglais John Surman: elle consiste à réaliser des improvisations ou semi-improvisations sur des boucles de synthétiseur, employant le pré-recording pour l'accompagner. Il peut le faire avec ses trois instruments de prédilection; le saxophone soprano, le saxophone baryton et la clarinette basse. Pour la B.O. du film de Raphaël Nadjari, Apartment #5C (sorti sur les écrans français le 19 juin 2002), John Surman utilise pour ses impros principalement les deux saxos, le baryton et le soprano. Le synopsis:

<<Nicky (Tinkerbell) est une jeune Israélienne à cheveux longs et bottes à talon, débarquée clandestinement à Manhattan. Avec Uri (Ori Pfeffer), lui aussi israélien, ils vagabondent d'hôtel en hôtel et vivent de braquages et d'expédients. Après un hold-up manqué, ils se déplacent vers Brooklyn dans un petit appartement d'un modeste immeuble administré par Max (Jeff Ware), un cynique paralytique. L'immeuble est entretenu par son beau-frère Harold (Richard Edson) un homme timide et simple. Au cours d’une dispute en forme de bravade, Nicky se blesse à la cuisse avec le revolver d'Uri. Aussitôt il prend la fuite et quitte le film. Abandonnée, après avoir reçu des soins clandestins, Nicky tente, en vain, de trouver sa place dans l'immeuble. Rapidement, elle ne peut plus régler son loyer. Harold cherche à l'aider, en tentant de lui trouver du travail, mais elle ne veut pas. Naît entre eux une sorte d'amitié, mais Max le propriétaire va vouloir que Nicky la paye d'une autre façon. Forcément, les choses tourneront mal.>>

https://www.youtube.com/watch?v=eKtsTpoo47Y


J'aime beaucoup le flottement des saxophones dans le thème principal et dans d'autres passages qui parfois se superposent par-dessus des flux et reflux de synthétiseurs dont la présence n'enlaidit absolument pas la musique, comme une matière "liquide" un peu statique mais jamais dominante. Le film relate de toute évidence un drame, or la musique ne semble pas porter le drame en elle de manière explicite, plutôt trimballe-t-elle de la manière la plus onirique qui soit une belle page de mélancolie. Il en ressort un saxophone d'une grande fluidité, presque aquatique, presque insaisissable et délibérément hypnotique.

<<...Je préfère laisser l'évolution d'une scène exister dans le silence , puis j'apporte la musique. De cette façon, la musique souligne au lieu d'illustrer. Elle est plastique.>> John Surman.

<<Au studio d'enregistrement, nous avons beaucoup travaillé. Au début, nous avions pensé faire une musique qui fasse "New York" mais c'était une erreur. Je lui ai demandé de développer son propre univers, sa propre vision. C'est un musicien (John Surman) très ouvert et doué. Il s'est permis la liberté de pousser le saxophone très loin et, soudainement, c'est devenu la musique du film, et pas une certaine idée de la musique de New York. Nous avons terminé le travail en 5 nuits.>> Raphaël Nadjari.
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MessageSujet: Re: Le jazz fait son cinéma!   Le jazz fait son cinéma! - Page 2 Empty2020-11-29, 12:01

Howard Blake & The Avengers, une relève de taille:

Quand la plupart des gens pensent à la musique de "The Avengers", deux noms viennent à l'esprit: Johnny Dankworth et Laurie Johnson. C'était Dankworth dont le thème jazzy décontracté a orné les trois premières séries vidéo qui ont fait des noms familiers de Patrick Macnee, Ian Hendry et Honor Blackman. Johnson a parfaitement capturé la sensation flamboyante des trois séries tournées sur un film 35 mm avec la mélodie excitante de la signature. Un troisième contributeur, non moins important, mais souvent oublié, était Howard Blake, qui pendant la meilleure partie de l'année a marqué dix épisodes dans la sixième et dernière série avec Linda Thorson dans le rôle de Tara King aux côtés du fidèle Macnee. Howard Blake n'était pas étranger à "The Avengers" ayant déjà joué du piano sur de nombreuses sessions d'épisode et sur le thème principal de Laurie Johnson dans la quatrième série. À la fin de 1967, Laurie Johnson a commencé à travailler sur la comédie musicale "The Four Musketeers", ce qui signifie qu'il était incapable de marquer de nouveaux morceaux pour "The Avengers". Suite à une recommandation de son collègue compositeur Bernard Herrmann, Johnson a invité Blake à assumer le rôle de compositeur / chef d'orchestre car il avait une expérience de première main de travail sur la série et était familier avec ce qui était nécessaire sur le plan stylistique.

Le premier épisode qui passa sous le contrôle de Blake fut "My Wildest Dream" de Philip Levene, le conte d'un psychiatre qui transforme les rêves meurtriers en réalité cauchemardesque. Pour capturer la sensation menaçante requise, Blake a utilisé un son de big band avec des inflexions de jazz moderne. Le motif de guitare basse solo "choisi" est sans aucun doute l'œuvre de Herbie Flowers et est une représentation parfaite du style musical qui a accompagné le cinéma et la télévision des années soixante. "Qui a tiré sur le pauvre George Oblique Stroke XR40?" écrit par Tony Williamson, est une étrange histoire de la tentative de meurtre d'un ordinateur et inspire musicalement des secondes réduites sur des trompettes assourdies, un choeur de trombones vibra-slap et effrayant. Initialement intitulé "It's All Done With Mirrors", cet épisode plein d'action écrit par Leigh Vance et réalisé par Ray Austin exigeait une musique à la fois d'action et de menace. Howard Blake a choisi d'utiliser des flûtes et un vibraphone et ils correspondaient parfaitement aux scènes de combat superbement chorégraphiées.
Jaz Wiseman. 2011.

Le jazz fait son cinéma! - Page 2 A-56052-1128453742.jpeg

J'estime que ce fut une très bonne idée d'avoir réalisé un double-album des musiques la plupart chambristes et d'esprit jazzy que Howard Blake composa pour une dizaine d'épisodes de The Avengers, connu en France sous le titre de "Chapeau melon et bottes de cuir", à la suite de Laurie Johnson qui, apparemment, avait jeté son dévolu sur un autre projet complètement différent, une comédie musicale, avec peut-être aussi l'envie (moins avouée) de passer à autre chose, ce qui peut volontiers se comprendre. L'inconvénient, lorsque vous reprenez le flambeau derrière un autre compositeur, sur une série à grand succès comme le fut The Avengers en son temps, c'est que le thème-titre existe déjà: il est généralement de la composition du musicien qui a démarré avec la série. Et, dans une série, notamment à cette époque où l'exigence était de trouver un générique marquant et mémorable que le public retient, le thème-titre était le morceau idéal qui pouvait rendre célèbre son auteur, le placer dans la lumière. Il en fut ainsi pour Lalo Schifrin: Mission Impossible/Mannix, Henry Mancini: La Panthère rose, John Barry: Amicalement votre, Claude Bolling: Les Brigades du Tigre, Jacques Loussier: Thierry la Fronde/Vidock et donc Laurie Johnson: Chapeau melon et bottes de cuir. Pour le coup, cette collaboration de Howard Blake sur cette série resta dans l'ombre. Néanmoins, de toutes ces musiques fonctionnelles écrites pour une dizaine d'épisodes et représentées sur ce double-album, il y a pour moi suffisamment de matières pour m'intéresser. Si parfois les extraits auraient mérité plus de développement, il y a de séduisantes combinaisons instrumentales, je me souviens de flûtes qui savent rendre attractives les petites atmosphères et tensions qui émergent ci et là, des accélérations produites par un clavecin électrisant, un vibraphone qui apporte du mystère, des instruments à vent qui créent une ambiance particulière et prenant par moment une tournure insolite, etc... Finalement, avec ce double-album, je connais mieux la musique fonctionnelle de Howard Blake que celle de Laurie Johnson.
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