Michael FINE, né en 1950

Introduction personnelle:

Il y a quelques temps, je me suis laissé tenter par les oeuvres d'un compositeur dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'ici. Il s'appelle Michael Fine, est américain et est né en 1950 je-ne-sais-où. J'ignorais donc quel genre de musique il pouvait écrire, plutôt tonale ou atonale, inspirée par le jazz, les Baroques ou les impressionnistes, etc...?...Le mystère fut entier d'autant plus que j'ignorais jusqu'à sa date de naissance. Il y a tout d'abord un "Concert Overture", At the Gate, pour orchestre, un Double concerto pour deux violons et orchestre à cordes, par les violonistes Igor Gruppman et Vesna Stefanovic-Gruppman, Brother Fox pour orchestre, Suite pour Cordes et Seasonal Rites pour orchestre, par le "Royal Scottish National Orchestra" sous la direction de Philip Mann. Il s'agit en réalité d'une écriture très tonale, complètement à l'opposé de ce que j'avais écouté quelques heures auparavant avec les pièces pour quatuor à cordes d'Eric Fischer. Le contraste est sans appel! Dans l'absolu, je peux dire sans détour que la musique de Michael Fine correspondit mieux à mon humeur actuelle. Néanmoins, j'ai plus ou moins frisé l'ennui sur ses pièces pour cordes, notamment une "Suite for Strings" en quatre mouvements que j'ai quand même trouvée très banale. Pour le coup, les quatuors d'Eric Fischer, même si ils me furent un peu hermétiques aujourd'hui, sont beaucoup plus personnels et intéressants. Certains ironiseraient volontiers en disant que "ça sonne comme une musique de film", ce qui se comprend très bien dans la mesure où il n'y a guère qu'au cinéma où l'on peut entendre aujourd'hui une musique aussi tonale, aussi "Guimauve", même si effectivement l'image a inspiré à ses meilleurs illustrateurs des pages plus intéressantes et audacieuses que cette peu charismatique "Suite pour Cordes". Heureusement, la seconde oeuvre pour cordes, le Double concerto pour deux violons, en trois mouvements, me semble déjà moins obsolète, plus accaparant, plus poétique avec un jeu volatil ou virevoltant des deux solistes. Mais, c'est lorsqu'il quitte les cordes seules pour l'orchestre que Michael Fine m'apporte enfin l'émotion recherchée. C'est là qu'il me semble manifester une meilleure inspiration même si il conserve une approche très classique, faisant fit des avant-gardes qui ont sillonné la création savante du XXème siècle. Il y a des moments réellement délicieux dans At the Gate et Brother Fox est une courte pièce attrayante. Là où il transcende son approche et atteint l'exquise beauté, c'est avec Seasonal Rites en quatre mouvements, dont le point culminant est le troisième: "Autumn Flame Andante". Voilà qui évite de me faire regretter cet achat.

Eléments biographiques:

Michael Fine est un compositeur américain né en 1950. Il est largement reconnu comme l’un des meilleurs producteurs d’enregistrements de musique classique au monde. En plus de son Grammy Award en tant que Producteur classique de l'année, les productions de Michael ont remporté tous les prix importants dans ce domaine. Il a de nombreux best-sellers à son actif, notamment des disques Gold et Platinum dans plusieurs pays. En outre, il a été directeur artistique d'orchestres, dont l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam, l'Orchestre Philharmonique de Radio France, l'Orchestre Philharmonique de Séoul et le Festival Gergiev. Michael a commencé à composer après l'âge de soixante ans, l'appelant "l'évolution naturelle de tout ce que j'ai fait dans la musique". Quelques années après ce début tardif, ses ventes ont été publiées par Music Sales Classical et Donemus et ont été fréquemment présentées en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. En 2017, Michael était compositeur en résidence à Habana Clásica, le premier festival international de musique classique de Cuba, et sera de retour dans le même rôle en 2018.

Instant musical:

https://www.youtube.com/watch?v=MBJSj58Zi9U

SUPERBE!!

Icare a écrit:

Michael a commencé à composer après l'âge de soixante ans, l'appelant "l'évolution naturelle de tout ce que j'ai fait dans la musique".

On peut lire ceci dans l'adresse : https://ciceronema.com/artists/michael-fine-composer/

Michael a commencé à composer il y a deux ans en réponse au diagnostic de myélome multiple, un cancer du sang incurable, diagnostiqué par son épouse. C'était un exutoire créatif et une découverte que la voix qu'il avait trouvée, la musique qu'il se sentait obligé d'écrire, était complètement différente de ce qu'il avait imaginé. Les inspirations de ses souvenirs musicaux, de son environnement et de la vie de tous les jours ont mené à sa première composition - Quartet Moments avec des vignettes telles que Dutch Weather, Dutch Tango, La rivière de Window et The Meadow - associe des éléments visuels clairs à un regard nostalgique. styles de composition des temps passés. Des notes de jazz apparaissent dans le Quintette de clarinettes tandis que Skipping Stones - qui évoque le jeu d'enfant de sauter des pierres sur l'eau - était décrit avec nostalgie comme à la française lors de sa création au Festival Mozaic en Californie.


Parmi ses œuvres :

Orchestre :

* At the Gate – Overture for Orchestra (6’)
* Seasonal Rites – Suite for Orchestra in Four Seasons (20’)
* Prelude and Ballad for Orchestra (9’)
* Suite for Strings – String Orchestra (16’) – publisher Le Chant du Monde


Concertos

* Skipping Stones for Flute and String Orchestra (5’)
* Double Concerto for Two Violins and String Orchestra (12’)
* Memories for Violin and Orchestra (14’)
* To a Distant Star for Trumpet and String Orchestra (4’)
* Distant Snow – encore for Clarinet and String Orchestra (2’30”)
* Cello Concerto
* Oboe Concerto


Musique de chambre

* Quartet Moments for String Quartet (20’) – publisher Le Chant du Monde
* Quartet Moments 2 for String Quartet (10’)
* Skipping Stones for Flute and String Quintet (6’)
* Dance Movement for Wind Quintet (10’)
* Elegy for English Horn and String Quartet (5’)
* Namsan – Trio for English Horn, Clarinet, Cello (3’)
* Quintet for Clarinet and Strings (11’)
* Quintet for Oboe and Strings (14’)







https://www.youtube.com/watch?v=vxnTHrk-NWI

Icare, tu sembles ne pas aimer cette suite pour cordes, moi je la trouve très jolie

Il faut de toute façon que je réécoute ce disque dont je ne suis pas encore suffisamment imprégné.

joachim a écrit:

Icare, tu sembles ne pas aimer cette suite pour cordes, moi je la trouve très jolie

<<Cette Suite pour Cordes à été ma première tentative de composer pour un orchestre et la première de mes compositions que j'ai entendue jouée en concert. Ses quatre mouvements sont un carnet de route personnel commençant par une brève ouverture dont le début agité exprime quelque-chose de mon envie de voyager. J'ai commencé à composer "En allant vers le Nord" ('Heading North') en improvisant sur un piano à Séoul. L'orchestre répétait alors la musique d'un grand compositeur scandinave. Cela influença mes idées alors que je bidouillais le premier mouvement au piano, ainsi que le deuxième. "En allant vers le Sud" ('Heading South') est une retraite heureuse vers des climats musicaux plus chauds, tandis que le retour à la maison du dernier mouvement ('Finding Home') - trouve un voyageur satisfait qui repense à son voyage. La pièce se termine simplement avec le violoncelle qui dit: "Je suis chez moi" par le biais d'un retour vers ut majeur.>> Michael Fine.

Il est vrai que cette Suite for Strings m'avait un peu ennuyé lors de la toute première approche. Je l'avais trouvée un peu trop "classique", dans le sens "trop prévisible" et peu intéressante. Aujourd'hui, elle est un peu mieux passée, cependant, elle demeure l'oeuvre qui me touche le moins alors que At the Gate -Concert Overture, Double Concerto for two violins and String Orchestra, Brother Fox et Seasonal Rites me plaisent de plus en plus. C'est quand même un très beau disque, sauf pour ceux et celles qui n'acceptent un compositeur actuel que lorsqu'il compose une musique réellement contemporaine au sens où on l'entend habituellement.

En ce moment, j'écoute une musique très tonale, lyrique, limpide, qui "coule de source" comme je l'ai écrit sur un autre topic. Je pense que la musique de Michael Fine ne pouvait pas être un meilleur choix qu'il ne le fut aujourd'hui. Souvent, je marque une préférence pour les musiques pour petite et moyenne formations, même si évidemment tout ça dépend aussi des compositeurs et plus encore des oeuvres en elles-mêmes. Avec Michael Fine, je peux déjà avancer que je préfère son oeuvre pour orchestre symphonique à sa musique pour cordes et sa musique de chambre, bien que celle-ci répond à une acquisition plutôt récente et que je viens de l'écouter pour la première fois aujourd'hui. Je n'écarte pas l'hypothèse que mon ressenti évolue au fil des écoutes, ce qui m'arrive souvent, sachant que rien n'est jamais gravé dans le marbre. Trois oeuvres se sont distinguées des deux albums de Michael Fine que j'ai écoutés cet après-midi:
At the Gate, Concert Overture,
Brother Fox,
Seasonal Rites, en quatre mouvements:
__Spring Revels - Allegro
__Vision of Summer - Adagio
__Autumn Flame - Andante
__Winter Candle - Allegretto
Ces trois oeuvres sont interprétées par le "Royal Scottish National Orchestra" sous la direction de Philip Mann. At the Gate, Concert Overture est peut-être le "symphonique" qui m'a le plus captivé cette fois-ci. Je ne néglige cependant pas les deux autres opus qui complètent l'album; le Double concerto pour deux violons et orchestre à cordes en trois mouvements avec les solistes Igor & Vesna Stefanovic-Gruppman et la Suite pour cordes en quatre mouvements. Cette dernière m'a même mieux charmé ce coup-ci, sans doute grâce à la beauté de son dernier mouvement, Finding Home - Adagio sonore. Plus globalement, je ressens dans la musique de Michael Fine comme un émerveillement permanent, un flot musical qui sourit à la vie et s'émerveille du monde qui l'entoure. Je ne prétendrais pas qu'elle ne renferme pas l'once d'une mélancolie ni la moindre tension dramatique, je dirais tout simplement que ces éléments se diluent dans un flot musical d'apparence angélique. De ce point de vue, elle m'apparait comme une grande bouffée d'optimisme, totalement vouée à la beauté dans le sens classique, voire lyrique du terme. Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle hasardeux avec la musique hyper-tonale d'Alexandre Rabinovitch, même si celle-ci s'exprime dans un style très différent, nettement plus axé sur la répétitivité. Cet émerveillement permanent se retrouve dans sa musique de chambre, ses cinq Quintettes pour instruments à vent et quatuor à cordes réunis sous le titre Five for Five:
Quintette pour basson et quatuor à cordes - Fei Xie
Elegy for... pour cor anglais et quatuor à cordes - Robert Walters
Quintette pour clarinette et quatuor à cordes - Anton Rist
Quintette pour hautbois et quatuor à cordes - Xiaodi Liu
Quintette pour flûte et quatuor à cordes - Alice K. Dade
Quatuor: Scott Yoo & Erik Arvinder (violons), Maurycy Banaszek (alto) et Jonah Kim (violoncelle).
Chacun de ces quintettes a ce même caractère radieux, du moins en surface, ne doutant pas que d'autres éléments d'expression moins exposés m'apparaitront lors des prochaines écoutes. Radieux ne veut pas dire léger et ne suppose aucune superficialité. C'est une musique d'une fluidité presque aquatique qui révèle une certaine virtuosité et une écriture fouillée. Ce qui m'a sans doute manqué lors de cette première approche, c'est une accroche plus profonde sur certains passages ou certaines constructions mélodiques que j'aurais préférés plus intenses à mon oreille afin de susciter en moi une excitation plus franche ou une émotion un peu plus viscérale. Ce manque d'accroche, c'est ce qui m'était arrivé avec les quatuors pour clarinette de Cartellieri, même si je préfère déjà les quintettes de Michael Fine. En plus, j'ai la nette impression qu'ils ne m'ont pas livré tous leurs secrets.